AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782020846493
234 pages
Seuil (21/08/2008)
3.19/5   75 notes
Résumé :
Les destins croisés d’Edouard Manet, qui meurt à 51 ans de gangrène, et de son collectionneur et modèle occasionnel, Eugène Pertuiset, aventurier, chasseur de lions, homme à femmes, gros mangeur et buveur, explorateur à ses heures, jusqu’à la Terre de feu. En 1881, deux ans avant sa mort, Edouard Manet fait le portrait d’un personnage haut en couleurs de l’époque, Eugène Pertuiset, à ses heures chasseur de lions en Algérie, mais aussi magnétiseur, explorateur, inven... >Voir plus
Que lire après Un chasseur de lionsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
3,19

sur 75 notes
5
1 avis
4
3 avis
3
3 avis
2
4 avis
1
1 avis
j'avoue avoir eu du mal à débuter (sans doute causé par la lecture du précédent livre que j'ai vraiment aimé "la faim"), mais une fois confortablement installé dans le roman, quel plaisir de tourner les pages de cet ouvrage qui, comme des Tapas qu'on grignotent en Espagne, se picore délicieusement. Partant d'un tableau de Manet, l'auteur relate la vie délirante de M Pertuiset, le sujet du "chasseur de lion", oeuvre décriée comme le fut aussi une bonne partie du travail du peintre. outre la vie trépidante du héros de ce livre, on y apprend mille petites choses (l'écriture d'Olivier Rolin est construite comme un arbre avec un tronc, des branches majeures, puis mineures pour arriver jusqu'aux ramifications, avant de revenir de nouveau au tronc. Même si je déteste l'expression "le gai savoir", ce livre est un petit bijou qui allient connaissance, bonne humeur et plaisir.
a ouvrir d'urgence sans à priori
Commenter  J’apprécie          80
Beau tableau de chasse que ce "chasseur de lions" ! Ce roman présente Eugène Pertuiset, un ami du peintre Manet, un bourlingueur en quête de trésors et d'autres aventures, souvent ratées :
"S'il y a du Sancho en lui, il y a aussi du Quichotte : il a lu trop de romans d'aventures, et trop naïvement, il croit que le monde est plein de testaments écrits à l'encre sympathique et de trésors cachés." (page 109)

On y rencontre également des proches du peintre, des écrivains et confrères, des demi-mondaines, mais aussi des révolutionnaires, des communards... Ce livre regorge d'anecdotes, de faits et lieux historiques, de personnages multiples, et c'est un plaisir de se laisser immerger dans ce magma du XIXe siècle. Pour autant, le narrateur effectue des remontées régulières dans son présent et s'interroge sur la mort, la littérature ou la peinture :
"C'est une des poétiques conséquences du temps qui passe : les témoins meurent, puis ceux qui ont entendu raconter les histoires, le silence se fait, les vies se dissipent dans l'oubli, le peu qui ne s'en perd pas devient roman, qui a ainsi à voir avec la mort" (page 22)

"(Manet) peint. Il fait très froid, l'immobilité est pénible, il brosse rapidement, nerveusement, un portrait en brun, austère comme une bure, l'un de ses plus beaux. Autour de cette jeune femme et de son peintre, autour de leurs regards croisés, il y a la ville assiégée, l'hiver, la guerre. Après, que se passe-t-il ? On ne le sait pas. le roman ne sait pas, ne peut pas tout." (page 75)

L'auteur cite parfois ses sources (cf "le dictionnaire historique des rues de Paris") et les lieux fréquenté pour les besoins du roman (le musée de Sào Paulo où figure le portrait de Pertuiset (cf image)) comme un historien le ferait pour ses publications. Ainsi, on voit le roman se construire par petites touches et c'est passionnant.
File:Édouard Manet - Pertuiset, le chasseur de lions.jpgJ'avoue que au début de ma lecture j'étais parfois un peu perdue, noyée par toutes ces références historiques, artistiques, géographiques... Cela peut sembler intimidant mais finalement je me suis laissée porter par ce flot ininterrompu souvent comique (cf les titres des chapitres), notamment l'épopée de Pertuiset en terre de feu... J'ai souvent regretté de n'avoir pas sous les yeux des reproductions de tableaux évoqués par Olivier Rolin pour mieux savourer le texte.

Un dernier extrait, pour le plaisir : "Quand il entre au Guerbois, on le salue bien bas, il est un Monsieur à présent - un Monsieur scandaleux mais un Monsieur. Il n'a rien trahi, rien cédé, et pourtant quelque chose a changé par rapport à l'époque d'Olympia, quelque chose dans l'air qu'il respire est moins vif, moins électrique, dirait-on. Est-ce le monde qui a changé ? Pourtant, les mêmes combats sont à mener, à jamais, la bêtise, le conformisme, le mauvais goût sont toujours triomphants (...) Alors, c'est peut-être simplement d'avoir à présent une oeuvre à défendre. Peut-être cela rend-il, quoi qu'on en ait, plus lourd, moins libre. Tout n'est pas devant, à inventer. Tout n'est plus possible". (page 180-181).

Très belle découverte que ce Chasseur de lions ! Parfois ardu à lire mais réjouissant au final.
Lien : http://attrape-livres.over-b..
Commenter  J’apprécie          40
Rentrée littéraire 2008 - envie de lire
Me semble assez séduisant pour le rajouter aussi sur ma liste


Les destins croisés d'Edouard Manet, qui meurt à 51 ans de gangrène, et de son collectionneur et modèle occasionnel, Eugène Pertuiset, aventurier, chasseur de lions, homme à femmes, gros mangeur et buveur, explorateur à ses heures, jusqu'à la Terre de feu.

En 1881, deux ans avant sa mort, Edouard Manet fait le portrait d'un personnage haut en couleurs de l'époque, Eugène Pertuiset, à ses heures chasseur de lions en Algérie, mais aussi magnétiseur, explorateur, inventeur et trafiquant d'armes, activités qui le mèneront à accomplir de nombreux voyages en Amérique du Sud, et à faire la première tentative d'exploration de la Terre de Feu.

Ce Portrait de Pertuiset, le chasseur de lions, qui n'est peut-être pas le plus connu de Manet aujourd'hui, ni le plus admiré, valut à l'artiste un prix au Salon.

Les deux hommes étaient liés, et l'aventurier avait le bon goût d'être un collectionneur de Manet.

Ce sont les aventures de ce Pertuiset, rocambolesques et assez farcesques, que retrace Olivier Rolin, croisées avec divers épisodes de la vie de Manet.

C'est aussi un voyage à travers l'espace (l'Algérie coloniale, Lima, Valparaiso, la Terre de Feu),

le temps (le Paris de Napoléon III, la guerre de 70, la Commune),

les souvenirs littéraires (Baudelaire, Zola, Maupassant, etc.).

Un roman mené tambour battant, comme une suite très rythmée de scènes ou de tableaux colorés.

Mais bien sûr, Olivier Rolin ne fait pas un roman classique, et il entrecoupe son récit par l'évocation de souvenirs personnels qui le ramènent vingt-cinq ans en arrière lorsque, journaliste, il arpentait le continent latino-américain. « le lion que tu chassais, la Terre de Feu que tu explorais, le trésor que tu cherchais, c'était, comme toujours, le temps perdu. »


L'Auteur :

Olivier Rolin, né en 1947, est l'auteur de plusieurs romans, dont
L'Invention du monde (1993),
Port-Soudan (prix Femina 1994),
Méroé (1998)
et Tigre en papier (2000 et prix France-Culture 2003).
Il a également écrit des récits de voyage dont
En Russie (1987),
Mon Galurin gris (1997),
a été journaliste et est éditeur.
Commenter  J’apprécie          20
Un livre lu à sa sortie, intéressant pour les références à la peinture, Edouard Manet et les artistes côtoyés.
Cependant le personnage de Pertuiset m'a déplu, hâbleur, pour ne pas dire menteur. Un personnage caricatural, excessif.
Par ailleurs je suis restée choquée pour dire le moins, par une scène d'une épouvantable cruauté, un festin orgiaque ou les participants découpent un boeuf vivant, et hurlant bien évidemment, pour le manger.
Cette scène était elle utile au récit ?
Résultat cela m'a gâché ma lecture et cette image me hante encore....
Commenter  J’apprécie          72
j'ai suivi le fil, ou les fils tissés étroitement ensemble sans se perdre - l'écriture, un zeste d'érudition, avec la désinvolture discrète requise, un gros zeste d ‘ironie sans méchanceté, une sympathie qui me venait pour le chasseur de lions, Manet bien entendu et le narrateur, ses souvenirs, son regard, un jeu entre le récit et le présent juste un peu distancié. Et un ou deux moments de très léger agacement, sans importance, juste ce qu'il faut pour reprendre souffle (et ne saurais plus les retrouver, je crois).
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« … Puis les Espagnols s’étaient lassés (les coups de canon qu’ils avaient tirés avaient d’ailleurs tant ébranlé leurs vaisseaux vermoulus qu’ils étaient sur le point de couler), et chacun était redescendu contempler les dégâts, au milieu des lazzis des petites filles, qui traitaient les adultes de lâches. Whistler avait sorti chevalet et pinceaux, et peint trois toiles, un Crepuscule in Flesh Colour and Green, un Nocturne in Blue and Gold, et une troisième qui porte ce titre énigmatiquement admirable : The Morning after the Revolution… »
Commenter  J’apprécie          20
[ Incipit ]

Soixante-huit lions, plus un.

Allongé sur la terre bleue, le lion barre toute la largeur du tableau, sa tête contre le bord gauche, gueule béant sur les crocs, un trou derrière l’oeil ouvert, brillant (un œil de verre, se moqueront de mauvais esprits), noir d’où goutte un peu de sang, l’extrémité des pattes arrière débordant du cadre, à droite. Le tronc d’un arbre s’élève au premier plan à gauche, vertical, gris de cendre écaillé de noir, touches éparses de jaune et de vert sombre, masquant une partie de la crinière, qui retombe noire sur le pelage fauve. Le peintre a signé sur l’écorce : «Manet, 1881 » (un couple de jeunes métis, assez gros l’un et l’autre, perplexes, se demandent ce qui est écrit là : "Miguel ? Não, não é Miguel"). En arrière-plan, des arbres grêles dispensent une ombre légère, trouée de taches de soleil jaune-rose ; à gauche du tronc, le sol est bleu, à droite il tire sur le mauve lilas, en bas sur le vert mousse.
Commenter  J’apprécie          00
p.9:"Pourquoi Manet, "ce riant,ce blond Manet/De qui la grâce émanait",a -t-il peint ce gros lard?"
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Olivier Rolin (40) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Rolin
Rencontre avec Olivier Rolin autour de Jusqu'à ce que mort s'ensuive paru aux éditions Gallimard.


Olivier Rolin, né en 1947 à Boulogne-Billancourt, est un écrivain français, lauréat notamment du prix Femina en 1994 pour Port-Soudan et du prix France Culture en 2002 pour Tigre en papier. Il a publié entre autres: Circus 1 (Éditions du Seuil, 2011), Bric et broc (Verdier, 2011), Circus 2 (Seuil, 2012), Veracruz (Verdier, 2015), Extérieur monde (Gallimard, 2019) et Vider les lieux (Gallimard, 2022).
--
31/01/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
+ Lire la suite
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (161) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1080 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..