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Jean-Christophe tome 9 sur 10
EAN : 978B00TIPRM0E
(11/02/2015)
3.86/5   7 notes
Résumé :
Dans son désarroi, Olivier découvre la misère du peuple. Les deux amis se penchent alors sur le problème des injustices sociales. Mais l'activisme syndical et révolutionnaire les laisse sceptiques. Olivier, pris dans un mouvement de foule, meurt alors que Jean-Christophe se bat sur une barricade. Il doit s'exiler en Suisse, où il se réfugie chez un certain Erich Braun. Accablé par la douleur, il renaît à la vie et se prend d'une folle passion pour Anna Braun, l'épou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ça sent la fin… le buisson ardent est le neuvième et avant-dernier tome de la saga Jean-Christophe. Il se divise en deux parties distinctes, aux thèmes diamétralement opposés mais qui, étrangement, se complètent bien.

La première m'a beaucoup plu. Christophe est toujours à Paris. Il est l'observateur, parce qu'il ne participe pas activement – du moins, au début – mais il ne se gêne pas pour passer des remarques, commenter, juger même. C'est que, à ce moment, la France et sa capitale sont des coeurs névralgiques des grands courants qui secouent ce début de XXe siècle. La montée du nationalisme (pas dans le style allemand, mais plutôt réactionnaire, dans cette ère post-affaire Dreyfuss), le mouvement syndicaliste, je n'ose dire communisme mais c'était aussi dans l'air du temps. Et il y a des idées de révoltes. Christophe est assez sympathique à ces mouvements, peut-être parce qu'il ne se sent pas directement touché. L'auteur Romain Rolland résume très bien les idées qui faisaient trembler le monde à cette époque et, à travers les points de vue divergents de quelques uns de ses personnages, il fait valoir les pour et les contre de chacun. Évidemment, grand pacifiste qu'il est, son protagoniste fait pencher davantage la balance de ce côté et c'est bien ainsi : ce sont ces idées qui ont construit notre monde.

Mais une simpe promenade avec son grand ami Olivier vient tout changer. Les deux hommes se trouvent mêlés à une manifestation à laquelle ils se joignent, plus par curiosité et sympathie. Mais voilà que ça tourne mal, les soldats arrivent, des barricades sont montées, puis le drame… Dès lors, lus rien ne le retient à Paris. « Fuir, toujours fuir… Il rit. C'était sans doute sa destinée ! »

La deuxième partie m'a moins intéressé. Christophe a tout abandonné et s'est enfui en Suisse. Là, malade, il est rescapé par les bons soins du docteur Braun et l'attention de la riche veuve Anna. C'est une partie de l'intrigue beaucoup plus personnelle, teintée des sentiments du musicien envers sa bienfaitrice qui, elle, n'a que des desseins pieux. C'est une tourmente toute intérieure qui vivra Christophe, à l'opposé des troubles politique qu'il a traversé quelques mois plus tôt. C'est ce qui m'a moins interpelé. Après neuf tomes, le musicien a déjà connu plusieurs succès et revers amoureux. En ajouter un énième m'indifférait un peu et, puisqu'il n'y avait pas vraiment d'autres actions ou événements auxquels me rattacher, j'ai trouvé ce moment un peu long. Heureusement que ces livres de Romain Rolland sont brefs.

Ainsi, la boucle est bouclée… ou presque. Christophe aura tout vécu et, approchant tranquillement de la vieillesse, il n'aspirera plus qu'à la paix…
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Avant-dernier tome de la saga "Jean-Christophe", "Le buisson ardent" place Christophe Krafft, notre héros, dans la double tourmente de la révolte populaire et de la passion amoureuse.

Tome aux temps forts avec les difficiles expériences de la perte de l'être cher, de l'exil et de l'adultère. Autant de prétextes pour Romain Rolland de dérouler de leur écheveau les pensées et opinions de Christophe sur la question sociale et politique de son temps (ce qui est très instructif pour le lecteur étant donné que le roman a été publié deux ans avant la Grande Guerre), ainsi que sur les vices et les vertus, tout un programme. Un tome enfin qui expose d'intéressantes théories, entre autres sur l'art et sa place dans la société.

Un tome qui pénètre plus avant dans la philosophie que cherche à peindre l'auteur, celle décrite par Dante dans son "Enfer". Si vous avez bonne mémoire, vous vous rappellerez que l'Enfer de la "Divine Comédie" compte neuf cercles et ce n'est pas du tout un hasard si "Jean-Christophe" compte dix tomes, car les neuf premiers correspondent aux épreuves de la vie avant d'aboutir à l'harmonie de la vie universelle dans le dernier.

D'ailleurs, je me mets immédiatement en route vers "La nouvelle journée", un titre très révélateur.


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Je regrette déjà que ma lecture du cycle romanesque "Jean-Christophe" écrit par Romain Rolland au tout début du 20e siècle arrive bientôt à sa fin avec ce 9ème volume intitulé "Le buisson ardent". Il poursuit la narration de la vie de Jean-Christophe krafft musicien allemand vivant à Paris, fortement lié d'amitié à Olivier Jeanin.
Ce volume est un roman à plusieurs facettes dans lequel Romain Rolland évoque la conscience de classe, la douleur de la perte, la passion amoureuse destructrice et la résilience du génie créateur (que je préfère à la résurrection).
La première partie est centrée sur le désarroi d'Olivier abandonné par sa femme et sa prise de conscience des injustices sociales contre lesquelles il faut lutter. Comme artiste, Christophe souffre aussi du malaise social mais pour lui, le seul intérêt d'un mouvement social ou d'une révolution, est la possibilité d'un renouvellement artistique. Pour autant, si Olivier défend des idées, Christophe est dans l'action. Alors qu'il se bat sur une barricade un 1er mai, Olivier meurt dans un mouvement de foule.
Les amis prolétaires de Christophe vont l'aider à s'exiler en Suisse. Il sera accablé de douleur en apprenant la mort de son ami si cher.
Le changement de lieu et de ton est marqué dans une deuxième partie avec la profonde déprime de Christophe et sa résilience.
Malgré son chagrin, le musicien décide de vivre et va se réfugier chez un de ses admirateurs, le docteur Braun et sa femme Anna, femme froide et dévote. Pourtant, il va connaître les affres de la passion interdite. Progressivement, Christophe et Anna vont se réveiller à l'amour comme deux êtres blessés dans la nécessité d'une fusion des corps et de l'esprit. J'ai beaucoup aimé l'idée de la révélation par le chant de la flamme intérieure cachée par Anna. Accompagnée par Christophe au piano, ils vont fusionner dans des moments de grâce.
Pourtant Christophe est rongé par la culpabilité de tromper son ami qui l'a si gentiment accueilli chez lui. Anna est submergée par le qu'en-dira-t-on et décide de se suicider mais ne pourra y parvenir.
Cette renaissance à la vie par l'amour est donc un échec. Christophe de nouveau gravement déprimé ira s'isoler dans la montagne où il retrouvera l'apaisement avec le temps.
D'ailleurs, "Le buisson ardent" a inspiré le musicien Charles Koechlin qui a écrit en 1945 un poème symphonique qui débute au moment où Christophe sent à nouveau le flot de la vie couler en lui, redevient humain et retrouve même la joie.
Je dois dire aussi que si ce roman m'a paru plus décousu que les autres volets et que j'y ai trouvé quelques propos misogynes, je reste subjuguée par l'écriture de Romain Rolland dont le style et la richesse des idées réussissent à envoûter ses lecteurs.


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Ce neuvième et avant dernier tome est pour l'instant mon préféré, celui qui m'a le plus transportée, comme quoi l'intérêt ne s'émousse pas dans cette lecture au long cours, et même l'intensité ressentie augmente à mesure que l'on chemine aux côtés de Jean-Christophe.

Deux parties aux thèmes radicalement différents, mais qui en quelque sorte se répondent en miroir : contradictions irréductibles des sociétés humaines dans la première, qui passe en revue avec une lucidité féroce tous les courants politiques de l'époque et l'incapacité des hommes à concilier leurs idéaux; contradictions irréductibles de la passion dans la deuxième, qui voit Christophe enivré à la mort dans une passion pour une femme que la passion révulse et qu'il n'aime en rien.
Le buisson ardent est un chapitre de la vie de Christophe d'une profondeur quasi dérangeante; mais le dire est peu de choses, il faut le lire tant l'esprit de l'auteur est fin et puissant, et tant sa plume est belle.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Il ne pouvait plus songer aux animaux sans un frémissement d’angoisse. Il lisait dans les regards des bêtes, il lisait une âme comme la sienne, une âme qui ne pouvait pas parler ; mais les yeux criaient pour elle :
- Que vous ai-je fait ? Pourquoi me faites-vous mal ?
Le spectacle le plus banal, qu’il avait vu cent fois, - un petit veau qui se lamentait, enfermé dans une caisse à claires-voies ; ses gros yeux noirs saillants, dont le blanc est bleuâtre, ses paupières roses, ses cils blancs, ses touffes blanches frisées sur le front, son museau violet, ses genoux cagneux ; - un agneau qu’un paysan emportait par les quatre pattes liées ensemble, la tête pendante, tâchant de se relever, gémissant comme un enfant, et bêlant et tendant sa langue grise ; - des poules empilées dans un panier ; - au loin, les hurlements d’un cochon qu’on saignait ; - sur la table de la cuisine, un poisson que l’on vide… Il ne pouvait plus le supporter. Les tortures sans nom que l’homme inflige à ces innocents lui étreignaient le cœur. Prêtez à l’animal une lueur de raison, imaginez le rêve affreux qu’est le monde pour lui : ces hommes indifférents, aveugles et sourds, qui l’égorgent, l’éventrent, le tronçonnent, le cuisent vivant, s’amusent de ses contorsions de douleur.
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L’art n’est pas plus vrai que l’amour. Quelle place tient-il réellement dans la vie ? De quel amour l’aiment-ils, ceux qui s’en disent épris ?… La pauvreté des sentiments humains est inconcevable. En dehors de l’instinct de l’espèce, de cette force cosmique, qui est le levier du monde, rien n’existe qu’une poussière d’émotions. La plupart des hommes n’ont pas assez de vie pour se donner tout entier dans aucune passion. Ils s’économisent, avec une prudente ladrerie. Ils sont de tout, un peu, et ne sont tout à fait de rien. Celui qui se donne sans compter, dans tout ce qu’il fait, dans tout ce qu’il souffre, dans tout ce qu’il aime, dans tout ce qu’il hait, celui-là est un prodige, le plus grand qu’il soit accordé de rencontrer sur terre. La passion est comme le génie : un miracle. Autant dire qu’elle n’existe pas !…
Ainsi pensait Christophe ; et la vie s’apprêtait à lui infliger un terrible démenti. Le miracle est partout, comme le feu dans la pierre : un choc le fait jaillir. Nous ne soupçonnons pas les démons qui dorment en nous…
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Il ne croyait pas à la fatalité de la passion, - cette bêtise des romantiques ! Il croyait au devoir et au pouvoir de lutter, à la force de sa volonté… Sa volonté ! Où était-elle ? Il n’en restait plus trace. Il était possédé. L’aiguillon du souvenir le harcelait, jour et nuit. L’odeur du corps d’Anna enfiévrait sa bouche et ses narines.
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Dans cette ville, nul ne peut se flatter de cacher sa vie. [...] L'invisible despotisme de l'âme collective pèse sur l'individu ; il est, toute sa vie, un enfant en tutelle ; rien de lui n'est à lui : il appartient à la ville.
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O musique, qui ouvres la abîmes de l'âme! Tu ruines l'équilibre habituel de l'esprit. Dans la vie ordinaire, les âmes ordinaires sont des chambres fermées. Se fanent, au-dedans, les forces sans emploi, les vertus et les vices dont l'usage nous gêne; la sage raison pratique, le lâche sens commun, tiennent les clefs de la chambre. Ils n'en montrent que quelques placards, bourgeoisement rangés. Mais la musique tient le magique rameau qui fait tomber les serrures. Les portes s'ouvrent. Les démons du coeur paraissent. Et l'âme se voit nue...
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Vidéo de Romain Rolland
Philippe Baudorre vous présente l'ouvrage "L'esprit et le feu : correspondance (1917-1935)" aux éditions Classiques Garnier. Correspondances d'Henri Barbusse et Romain Rolland.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2848013/henri-barbusse-l-esprit-et-le-feu-correspondance-1917-1935
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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