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Jean-Christophe tome 1 sur 10
EAN : 9782253012382
500 pages
Le Livre de Poche (01/02/1978)
3.72/5   40 notes
Résumé :
Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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C'était audacieux et courageux (voire téméraire), en 1904, avec les tensions nationalistes qui montaient sans cesse, écrire en France un roman dont le protagoniste était un Allemand. Pourtant, Romain Rolland y tenait mordicus, et il a réussi son pari. Même que ça l'a mené tranquillement et surement vers un prix Nobel de littérature quelques années plus tard. À travers son Jean-Christophe Krafft, il voulait montrer combien ces deux pays, longtemps rivaux et ennemis, avaient en commun. Son protagoniste, encore un enfant, est fils et petit-fils de musiciens de la Rhénanie, il baigne dans la musique. Comme s'il était tombé dans cette potion magique… En d'autres mots, c'est un génie artistique. Bon, il n'est pas Mozart (beaucoup de parallèles sont à faire) mais c'est tout comme. Mais le chemin est rempli d'embuches. Entre sa mère dévouée et effacée, son père bon vivant, parieur et alcoolique, puis son grand-père ambitieux, ouf ! Pauvre petit ! Impossible de ne pas s'apitoyer sur son sort. Mais il réussit tant bien que mal à se débrouiller et même à impressioner autour de lui. Tellement qu'on lui permet de jouer son premier concert devant le grand-duc. Tout un monde de possibilités s'ouvre à lui.

Jean-Christophe Krafft est un héros dans la pure lignée de celle des romans d'apprentissages classique (même si l'auteur louvoie avec le romantisme). En tous cas, il en a l'étoffe : innocent, plein de candeur, pur. Il n'a que des qualités… quoique c'est plutôt facile quand on est un enfant. Nous le quittons alors qu'il est dans sa onzoème année, donc nous verrons plus tard ce qu'il en adviendras lorsqu'il grandira et connaitra les passions de la vie adulte. Parce que ce tome, L'aube, n'est que le premier d'un série de dix. Tout un défi de lecture devant soi, quoique ces romans sont assez brefs pour la plupart, cent, deux cents pages, et que la lecture est assez facile. En fait, je m'attendais à un peu plus à ce niveau. N'est pas prix Nobel qui veut, bien des récipiendaires ont manié la langue à des degrés plus élevés. Mais je crois que, la force de Jean-Christophe réside en ses thèmes universels, son optimisme (malgré les coups du destin qui frappent l'enfant), son côté rassembleur. Un ôde à ce qui unit…
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Se plonger dans ‘Jean-François', c'est faire la connaissance d'un ami avec lequel vous allez passer un sacré bout de temps. Alors mieux vaut y aller livre par livre, car comme chacun sait si on passe trop de temps avec ses amis la mésentente pointe vite son nez. Or le gaillard n'est pas des plus facile ; il a même un sacré caractère, c'est le genre de camarade qu'on suit vertigineusement haut pour choir bien bas ; le type même de fréquentation dont il ne faut pas abuser.

Dans ce premier livre, nous l'accompagnons dans ses premiers pas. Et une évidence s'impose : Romain Rolland sait parler de l'enfance. Comme le dit Bernanos dans ‘les mauvais rêves', c'est un thème en apparence facile et en réalité des plus durs. Il n'est pas aisé de camper des enfants sans projeter sur eux les désirs et façon de penser des adultes, ou pire, en faire des marionnettes mièvres. Romain Rolland fait partie des rares qui ont évité ces écueils.

Nous sommes en Allemagne, sur la fin du XIXème. Nous suivons donc Jean-Christophe dans les jours de sa prime enfance. Nous découvrons sa famille – guère heureuse – et les premiers pas de ce petit être qui bien vite affiche une personnalité hors du commun. Son grand-père, musicien dans l'âme et dont la plus grande souffrance et de n'avoir aucun dont pour composer. Son père, non moins bon musicien mais foncièrement alcoolique. Sa mère, dévouement, souffrance silencieuse et amour. Deux frères. Et ce gamin, notre héros, petit sauvageon n'aimant rien tant que courir les bois et les champs ; et la musique coule dans ses veines à tel point qu'il entend les mélodies du vent et des cigales, et qu'elle exsude de toute sa personne.

Voila notre héros. L'injustice lui fait cent fois plus mal que les coups, il polissonne comme un enfant de son âge, et pourtant déjà quelque chose de grand s'annonce en lui.
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Premier acte d'une oeuvre qui en compte dix, "L'aube" introduit pour le lecteur la destinée de Christophe, de sa naissance à ses sept ans, âge dit "de raison".

Né dans une famille de musiciens allemands, compositeurs de pères en fils et attachés à la maison d'un prince rhénan, Christophe connaît des débuts dans la vie difficiles, aussi bien physiquement que psychologiquement parlant. Pour commencer, ses parents sont loin de rouler sur l'or et son père est un incapable notoire, qui a épousé presque par oisiveté une domestique, le coupant ainsi des cercles où Jean-Michel, le grand-père de Christophe, rêvait de les voir tous évoluer.

Melchior, le père de Christophe, est un homme poltron, opportuniste et violent qui voit en son fiston son successeur et le contraint de toutes les façons possibles à lui obéir. Mais ce qu'ignore cette brute épaisse, c'est qu'en Christophe couve un véritable génie musical. L'artiste que ses aïeux et lui-même ont cherché à devenir à force de labeur et de servilité aux princes se révèle en son fils dès le plus jeune âge, avec l'instinct et la vérité qui désignent le talent et la virtuosité réels.

Ce roman est ma première rencontre avec Romain Rolland, prix Nobel de littérature 1915. Je découvre une plume très "littéraire" et académique qui se lit facilement, des descriptions qui servent davantage les personnages que les décors, et une réelle capacité à transcrire la grande sensibilité qui habite son héros, si jeune soit-il. A travers les yeux et les émotions de Christophe, on ressent intimement les sentiments de l'enfance - certains éprouvés par tous et rappelant de lointains souvenirs.

Je poursuis avec le deuxième tome.


Challenge Petit Bac 2017 / 2018
Challenge ATOUT PRIX 2017
Challenge NOBEL
Challenge PAVES 2017
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Tâche bien ardue que de vouloir émettre un avis aussi modeste soit il sur cette oeuvre gigantesque de Romain Rolland , prix Nobel de littérature 1915 . ..
Je préfère donc retranscrire ses propos - 1931_ « Le devoir que j'avais assumé, en Jean-Christophe, était, à une époque de décomposition morale et sociale en France, de réveiller le feu de l'âme qui dormait sous les cendres. Et , pour cela, d'abord de balayer les cendres et l'ordure amassées. Opposer aux Foires sur la Place, qui accaparaient l'air et le jour, la petite légion des âmes intrépides, prêtes à tous les sacrifices et pures de toutes compromissions. Je voulais les grouper, à l'appel et autour d'un héros qui se fit leur chef….
J'exigeais de ce chef deux conditions essentielles:
1 des yeux ,libres, clairs et sincères…
2 Voir et juger ne sont que le point de départ. Après, l'action »

Cette première partie regroupe L ‘aube, le matin, l'adolescent, la révolte, la Foire sur la Place , de la naissance de Jean-Christophe dans une modeste famille de musiciens sur les bords du Rhin à son arrivée à Paris quelques 20 plus tard obligé de quitter précipitamment l'Allemagne. Une lecture souvent exigeante pour la béotienne en musique que je suis ! des passages un peu didactiques, voir longuets et puis soudain c'est le grand soleil , les pages se tournent toutes seules. La musique est omniprésente et quand ce sont les mots qui chantent cela devient magique !!
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En lisant le monde d'hier de S. Zweig j'ai découvert le nom de Romain Rolland. Il a obtenu le prix Nobel de littérature en 1915. 100 ans plus tard, qui peut citer son oeuvre?

Je me suis.donc décidée à lire Jean Christophe qui est mentionné par Zweig. Je le découvre en audiolivre lors des balades du chien. le rythme de l'écriture, désuète est parfaite.


Voici un abécédaire

A comme Allemagne car le roman se déroule de l'autre côté du Rhin ce qui est inhabituel pour cette époque.

B comme Bethoven qui est une inspiration pour l'auteur

C comme Cuisinière. Louisa, la mère de Christophe, est cuisinière. Melchior va l'épouser. On ne sait pourquoi.Elle va continuer à cuisiner pour gagner un peu d'argent, son mari étant un ivrogne. Lors d'une de ces journées, Christophe va comprendre la différence de statut social

D comme Début : ce premier tome narre l'enfance de Christophe.

E comme Ernst le petit frère

F comme Famille car c'est une saga familiale que l'on découvre au fil des tomes

G comme Gottlieb : oncle du héros et frère de sa mère Louisa.

H comme Hassler : compositeur que va rencontrer Christophe et qui va l'influencer.

I comme initiation à la musique

J comme Jean Michel le grand-père, le patriarche, ses histoires, son soutien bourru vis à vis de sa belle fille et de ses petits enfants.

K comme Kraft. Lors de ce premier volume, on découvre la famille Kraft. La force en allemand.

L comme Louisa. La mère, pauvre femme.

M comme musique. La famille Kraft est musicienne. Et l'on pressent que ce qui est un métier pour le père et le grand-père va devenir essentiel pour le petit fils que le père va essayer de transformer en prodige à la.facon Wolfgang Amadeus Mozart. Il y a un un concert avec le Grand Duc qui est symptomatique.

N comme Naissance. le roman commence par la découverte de Louisa qui se repose de son accouchement. le grand père est la mais le mari est parti boire.

O comme Orgueil Il est beaucoup question de fierté dans cet ouvrage.

P comme le vieux Piano offert par le grand père.

Q comme Quatuor

R comme le Rhin. le roman se situe dans une ville au bord du Rhin

S comme Substitue Christophe découvre que ses parents ont eu un enfant mort avant lui qui portait le même nom que lui. Cela va l'angoisser profondément.

T comme Théâtre : lieu des premiers émois musicaux de Jean Christophe. Plus particulièrement le Hof Theater. Théatre de la cour.

U comme Unique. le rôle de la musique pour cet enfant.

V comme Violon Instrument joué par le père et le fils

Wagner : forcément dont la musique fait trembler Christophe

Xylophone :pas de xylophone dans ce roman

Y comme

Zweig : oeuvre recommandée par Zweig

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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
La lune s’était levée, ronde et brillante, derrière les champs. Une brume d’argent flottait au ras de terre, et sur les eaux miroitantes. Les grenouilles causaient, et l’on entendait dans les prés la flûte mélodieuse des crapauds. Le trémolo aigu des grillons semblait répondre au tremblement des étoiles. Le vent froissait doucement les branches des aulnes. Des collines au-dessus du fleuve, descendait le chant fragile d’un rossignol.
- Qu’est-ce que tu as besoin de chanter ? soupira Gottfried, après un long silence… (On ne savait pas s’il se parlait à lui-même, ou à Christophe)… Est-ce qu’ils ne chantent pas mieux que tout ce que tu pourras faire ?
Christophe avait bien des fois entendu tous ces bruits de la nuit. Mais jamais il ne les avait entendus ainsi. C’est vrai : qu’est-ce qu’on avait besoin de chanter ?… Il se sentait le cœur gonflé de tendresse et de chagrin. Il aurait voulu embrasser les prés, le fleuve, le ciel, les chères étoiles. Et il était pénétré d’amour pour l’oncle Gottfried, qui lui semblait maintenant le meilleur, le plus intelligent, le plus beau de tous. Il pensait combien il l’avait mal jugé ; et il pensait que l’oncle était triste, parce que Christophe le jugeait mal. Il était plein de remords. Il éprouvait le besoin de lui crier : "Oncle, ne sois plus triste, je ne serai plus méchant ! Pardonne-moi, je t’aime bien !"
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Il n’était pas un mauvais homme, mais un homme demi-bon, ce qui est peut-être pire, faible, sans aucun ressort, sans force morale, au reste se croyant bon père, bon fils, bon époux, bon homme, et peut-être l’étant, si pour l’être il suffit d’une bonté facile, qui s’attendrit aisément, et de cette affection animale, qui fait qu’on aime les siens, comme une partie de soi. On ne pouvait même pas dire qu’il fût très égoïste : il n’avait pas assez de personnalité pour l’être. Il n’était rien. Terrible chose dans la vie que ces gens qui ne sont rien ! Comme un poids inerte qu’on abandonne en l’air, ils tendent à tomber, il faut absolument qu’ils tombent ; et ils entraînent dans leur chute tout ce qui est avec eux.
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La musique opérait ces miracles. Elle baignait les objets d'une atmosphère vaporeuse, où tout devenait beau, noble et désirable. Elle communiquait à l'âme un besoin dévorant d'aimer : et en même temps, elle lui offrait des fantômes d'amour, pour remplir le vide qu'elle-même avait creusé.
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« Oncle, est-ce que toi, tu en as fait ?
– Quoi donc ?
– Des chansons !
– Des chansons ? oh ! comment est-ce que j’en ferais ? Cela ne se fait pas. »
... ... ...
« Mais, oncle, cela a été fait pourtant une fois... »
... ... ...
« Cela a toujours été. »
... ... ...
« Mais, oncle, est-ce qu’on ne peut pas en faire d’autres, de nouvelles ?
– Pourquoi en faire ? Il y en a pour tout. Il y en a pour quand tu es triste, et pour quand tu es gai ; pour quand tu es fatigué, et que tu penses à la maison qui est loin ; pour quand tu te méprises, parce que tu as été un vil pécheur, un ver de terre ; pour quand tu as envie de pleurer, parce que les gens n’ont pas été bons avec toi ; et pour quand tu as le coeur joyeux, parce qu’il fait beau et que tu vois le ciel de Dieu, qui, lui, est toujours bon, et qui a l’air de te rire... Il y en a pour tout, pour tout. Pourquoi est-ce que j’en ferais ?
– Pour être un grand homme ! » dit le petit
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La maison... le refuge contre tout ce qui est effrayant : l'ombre, la nuit, la peur, (...) Rien d'ennemi ne saurait passer le seuil... Le feu flambe. Une oie dorée tourne mollement à la broche. (...) Joie de manger, bonheur incomparable, (...) trépignements de joie ! Les langues de flammes qui dansent avec une pluie d'étoiles dans la cheminée noire, tout prend une apparence réjouissante et magique.
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Vidéo de Romain Rolland
Philippe Baudorre vous présente l'ouvrage "L'esprit et le feu : correspondance (1917-1935)" aux éditions Classiques Garnier. Correspondances d'Henri Barbusse et Romain Rolland.
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