AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Jean-Christophe tome 6 sur 10

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

Antoinette et Olivier Jeanin sont les enfants d'un riche banquier d'une petite ville de province. Celui-ci, abusé, se ruine dans une affaire douteuse. Devant le déshonneur et la banqueroute, il se suicide.

Extrait: Les Jeannin étaient une de ces vieilles familles françaises, qui, depuis des siècles, restent fixées au même coin de province, et pures de tout alliage étranger.

Il y en a encore plus qu’on ne croit en France, malgr... >Voir plus
Que lire après Jean-Christophe, tome 6 : AntoinetteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Antoinette, c'est une petite parenthèse – toute petite, à peine cent pages – dans la saga Jean-Christophe. D'ailleurs, ce dernier, le protagoniste, n'y apparaît qu'à la fin. Ce n'est qu'à ce moment, et dans les tomes suivants, que l'on comprend l'importance de cette parenthèse. Si rien n'a été laissé au hasard par l'auteur Romain Rolland, sur le moment, ça peut surprendre. Je n'arrêtais pas de me demander « À quoi cela rime-t-il ? » Et, comme je n'avais pas lu le résumé, j'ai longuement attendu l'arrivée du jeune musicien. Vous imaginez ma surprise ! Qui sont Olivier et Antoinette ? Quel est leur lien avec le reste de la saga ?

Tout commence avec Antoine Jeannin, un bon bourgeois de province, qui meurt soudainement et qui laisse une femme et deux enfants dans une situation financière précaire. le trio déménage à Paris, pendant qu'Olivier poursuit ses études, sa mère Lucie et sa soeur Antoinnette essaient de joindre les bouts. C'est émouvant. Et encore plus quand on connaît la vie de l'auteur Romain Rolland et qu'on peut faire des parallèles. Pour tout dire, c'est la critique de @Gwen21 qui m'a éclairé à ce sujet. Donc, je n'en dirai pas plus et je vous invite à la lire.

Antoinette, c'est joli, bien écrit comme les autres romans. Sans doute un peu trop, si c'est possible. Peut-on se lasser de tous ces beaux sentiments, nobles et purs ? de ce gens qui vivent dans l'abnégation, même quand le destin s'acharne sur eux ? Un peu. Il me semble remarquer une légère répétition (Louisa et Jean-Christophe ?). Dans tous les cas, il devient difficile de s'identifier à eux. Je continue à lire la saga – je suis rendu trop loin pour arrêter – mais mon enthousiasme s'amenuise…
Commenter  J’apprécie          272
6ème tome de Jean Christophe terminé. Et si ce n'était le challenge Nobel et la curiosité de lire ces romans du début du 20ème siècle qui étaient portés aux nues, je pense que je me serais arrêtée après la première partie. Car au fur et à mesure des tomes, les déclarations sur la "race" et sur le manichéisme de certains personnages devient lassant.

Dans ce volume où Christophe est quasi absent, on apprend à connaitre la famille Jeannin... Voici la phrase d'introduction :

"Les Jeannin étaient une de ces vieilles familles françaises, qui, depuis des siècles, restent fixées au même coin de province, et pures de tout alliage étranger. "

Et si il n'y a pas eu de mélange, cela n'a pas aidé la famille comme l'écrit l'auteur :

"Cependant, la catastrophe arrivait.

Tôt ou tard, il en vient une dans la vie de ces vieilles familles bourgeoises qui depuis des siècles sont incrustées dans le même carré de terre, et en ont épuisé tous les sucs. Elles sommeillent tranquillement, et se croient aussi éternelles que le sol qui les porte. Mais le sol est mort sous elles, et il n'y a plus de racines : il suffit d'un coup de pioche pour tout arracher. Alors, on parle de malchance, de malheur imprévu. Il n'y eût pas eu de malchance, si l'arbre eût été plus résistant ; ou, du moins, l'épreuve n'eût fait que passer, comme une tourmente, qui arrache quelques branches, mais n'ébranle point l'arbre."

Car le père d'Antoinette (la jeune fille française rencontrée par Christophe dans le 3ème volume) va faire une faillite retentissante qui va changer le cours de la vie de ses enfants. C'est une longue descente aux enfers. Mais Antoinette se révèle être une sainte. Elle se dévoue au bonheur de son jeune frère Olivier qui s'avère être un ingrat doublé d'un grande sensiblerie comme il en sera question par la suite.

L'auteur présente le dévouement d'Antoinette sous la forme du sacerdoce. Et si ce n'est le style de l'auteur, il y parfois de très belles formules, on pourrait s'étonner d'un tel étalage de vertus. Autant pour R Rolland qui qualifiait Zola de Romantisme boueux, que dire de lui un Romantisme pleurnichard?

Commenter  J’apprécie          150
Romain Rolland consacre un tome entier de sa grande oeuvre "Jean-Christophe" à un personnage autre que... Christophe qui n'apparaitra que dans les cinquante dernières pages.

Ici, l'auteur offre au lecteur une parenthèse féminine avec la biographie d'une jeune fille, Antoinette, dont le père, notable de province, se ruina avant de se suicider, laissant sa famille dans le plus grand dénuement. Réfugiée à Paris et en charge de son jeune frère Olivier, Antoinette fait âprement le dur apprentissage d'une vie laborieuse toute faite d'abnégation. Par deux fois, en Allemagne puis en France, son chemin croisera furtivement l'itinéraire de Jean-Christophe mais les sentiments nés de ces rencontres n'auront été que de brefs éclairs dans son existence avortée.

Sentiment étrange de retrouver en Antoinette beaucoup de la Lily Bart d'Edith Wharton que je viens juste de quitter ("Chez les heureux du monde" et "Jean-Christophe" ont été écrits à la même époque) ; satisfaction de me dé-focaliser l'espace de quelques heures de l'univers exclusivement musical de Christophe pour attacher mon intérêt au destin d'une jeune fille innocente et touchante, broyée par le Paris de la "Belle-Epoque".

Romain Rolland a dédié ce tome à sa mère et c'est sans surprise qu'on retrouve une nette touche autobiographique entre ses lignes. On devine Clamecy, sa ville natale, derrière la description de la "petite ville de Bourgogne" où est établie la famille d'Antoinette. Sans qu'elle fut ruinée, la propre famille Rolland "monta" elle aussi à Paris, et comme Olivier, le frère mélomane d'Antoinette, Romain Rolland, futur biographe des grands compositeurs, fut envoyé au collège puis à l'Ecole Normale. Aussi est-il impossible de ne pas ressentir comme une confession ardente les paragraphes consacrés à l'évolution d'Olivier, à son comportement et à ses aspirations.


Challenge NOBEL
Challenge ATOUT PRIX 2017
Challenge PAVES 2017
Challenge Petit Bac 2017 - 2018
Commenter  J’apprécie          222
Un pas de côté dans le récit de vie de Jean-Christophe avec ce volume centré sur Antoinette, la jeune institutrice française que Christophe a rencontré en Allemagne et dont le souvenir lui a laissé un trouble durable.

Ce qui est plus troublant c'est le traitement que fait Rolland de ce personnage, tout en sacrifice et abnégation, et qui sert finalement de révélateur, d'ouvreur d'esprit à Christophe, ainsi qu'à introduire la relation d'osmose amicale qu'il entretiendra avec Olivier, le frère d'Antoinette.

Quoiqu'il en soit, Antoinette est un roman très court qui peut presque se lire indépendamment de la saga et dont l'intrigue, centrée sur deux jeunes provinciaux tombés à la misère suite aux errements financiers de leur père, a des accents de récit balzacien.
Commenter  J’apprécie          170
Il y a longtemps que je n'avais pas pris rendez-vous avec « Jean-Christophe » alors c'est avec grand plaisir que j'ai lu ce sixième volume du cycle romanesque de Romain Rolland.
Il est intitulé « Antoinette », prénom de cette jeune fille émouvante et timide que le musicien a croisé à l'opéra en Allemagne dans le quatrième volume « La révolte ».
Dans le cinquième tome, j'avais laissé Christophe trop en colère pour avoir envie de le retrouver rapidement, après son tumultueux séjour à Paris.
Mais ici le ton a profondément changé et j'ai beaucoup aimé ce mélodrame au féminin.
Au début du roman, nous retrouvons une famille bourgeoise de province, les Jeannin, vivant dans le centre de la France. le père est banquier mais, trop naïf, il se fait abuser et n'a pour solution que le suicide, face à la ruine de ses clients. La mère, veuve et repoussée par tous, est dans l'obligation de monter à Paris avec ses deux enfants, Antoinette et Olivier où elle va travailler jusqu'à l'épuisement. Les deux enfants, orphelins vont devoir survivre sans aide. C'est le sacrifice d'Antoinette qui permettra à Olivier d'être reçu à l'Ecole Normale et de faire des études pour s'en sortir.
Nous avons à faire à des êtres très sensibles qui pleurent beaucoup dans ce roman mais c'est parce qu'ils découvrent la misère, face aux dures conditions de survie alors qu'ils sont issus d'une famille aisée. D'ailleurs leur enfance a été heureuse puisqu'ils ont appris la musique et la lecture. C'est ce qui va les rapprocher de Christophe, croisé par hasard dans une rue de Paris à la fin du roman.

En cours de lecture, je me suis demandée où était passé Christophe (car c'est quand même son histoire) mais j'ai vite apprécié cette parenthèse centrée sur les Jeannin, comme une imbrication dans le cycle. Et puis, j'aime beaucoup l'écriture de Romain Rolland. Il donne des détails dans ces descriptions et a toujours un point de vu à défendre. C'est assez particulier.
Je crois que je ne vais pas attendre longtemps pour lire le septième volume dans la perspective d'une nouvelle amitié entre Christophe Krafft et Olivier Jeannin.
La suite au prochain épisode.

Challenge Nobel illimité
Commenter  J’apprécie          90

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Les Jeannin étaient une de ces vieilles familles françaises, qui, depuis des siècles, restent fixées au même coin de province, et pures de tout alliage étranger.

Il y en a encore plus qu'on ne croit en France, malgré tous les changements survenus dans la société ; il faut un bouleversement bien fort pour les arracher au sol où elles tiennent par tant de liens profonds, qu'elles ignorent elles-mêmes. La raison n'est pour rien dans leur attachement, et l'intérêt pour peu ; quant au sentimentalisme érudit des souvenirs historiques, il ne compte que pour quelques littérateurs.

Ce qui lie d'une étreinte invincible, c'est l'obscure et puissante sensation, commune aux plus grossiers et aux plus intelligents, d'être depuis des siècles un morceau de cette terre, de vivre de sa vie, de respirer son souffle, d'entendre battre son coeur contre le nôtre, comme deux êtres couchés dans le même lit, côte à côte, de saisir ses frissons imperceptibles, les mille nuances des heures, des saisons, des jours clairs ou voilés, la voix et le silence des choses.

Et ce ne sont pas les pays les plus beaux, ni ceux où la vie est la plus douce, qui prennent le cœur davantage, mais ceux où la terre est le plus simple, le plus humble, près de l'homme, et lui parle une langue intime et familière.
Commenter  J’apprécie          60
Cependant, la catastrophe arrivait.

Tôt ou tard, il en vient une dans la vie de ces vieilles familles bourgeoises qui depuis des siècles sont incrustées dans le même carré de terre, et en ont épuisé tous les sucs. Elles sommeillent tranquillement, et se croient aussi éternelles que le sol qui les porte. Mais le sol est mort sous elles, et il n’y a plus de racines : il suffit d’un coup de pioche pour tout arracher. Alors, on parle de malchance, de malheur imprévu. Il n’y eût pas eu de malchance, si l’arbre eût été plus résistant ; ou, du moins, l’épreuve n’eût fait que passer, comme une tourmente, qui arrache quelques branches, mais n’ébranle point l’arbre.
Commenter  J’apprécie          00
Les personnes âgées semblent parfois avoir des impressions plus fraîches, des jouissances plus naïves de la nature et de la vie que les jeunes gens de vingt ans. On dit alors que les jeunes gens sont moins jeunes de cœur et plus blasés. C’est le plus souvent une erreur. Ce n’est pas qu’ils soient blasés, s’ils paraissent insensibles. C’est qu’ils ont l’âme absorbée par des passions, des ambitions, des désirs, des idées fixes. Quand le corps est usé et qu’il n’y a plus rien à attendre de la vie, les émotions désintéressées retrouvent alors leur place ; et se rouvre la source des larmes enfantines.
Commenter  J’apprécie          231
Les deux enfants étaient très religieux, surtout Olivier. Leur père les scandalisait par ses professions de foi anti-cléricales, mais il les laissait libres ; et, au fond, comme tant de bourgeois qui ne croient pas, il n'était pas fâché que les siens crûssent pour lui : car il est toujours bon d'avoir des alliés dans l'autre camp, on n'est jamais sûr de quel côté tournera la chance. En somme, il était déiste, et il se réservait, le moment venu, de faire venir un curé, comme avait fait son père : si cela ne fait pas de bien, cela ne peut pas faire de mal ; on n'a pas besoin de croire qu'on sera brûlé, pour prendre une assurance contre l'incendie.
Commenter  J’apprécie          170
La musique était leur paradis, dans cette dure vie. Elle prit une place immense. Ils s'en enveloppait pour oublier le reste du monde. Ce n'était pas sans danger. La musique est un des grands dissolvants modernes. Sa langueur chaude d'étuve ou d'automne énervant surexcite les sens et tue la volonté.
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Romain Rolland (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Romain Rolland
Philippe Baudorre vous présente l'ouvrage "L'esprit et le feu : correspondance (1917-1935)" aux éditions Classiques Garnier. Correspondances d'Henri Barbusse et Romain Rolland.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2848013/henri-barbusse-l-esprit-et-le-feu-correspondance-1917-1935
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : roman symboliqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (23) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1084 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}