Un modeste "que sais je". Et qui plus est, ancien: papier buvard, jauni pour mon exemplaire. de quoi remettre en selle les livres électroniques que je fréquente peu.
Et pourtant ce livre mérite de ne pas s'arrêter à ces premiers éléments.
A travers une organisation très classique (définition, sources des passions, classification etc..) en fait un débat: oui ou non aux passions.
Parmi les définitions proposées: "mouvement de l'âme qui échappent à la volonté"
Dès les premières pages , une attaque en règle: détruisez les! C'est la positions des stoïciens: elles ne sont que la résultante d'un mauvais jugement, un jugement de valeur.
Plus tard, c'est l'intérêt même de les étudier qui est remis en cause: n'étant autre qu'une nuance, un degré de l'émotion , elle n'est plus un objet d'étude pour la psychologie.
L'amour est également sérieusement égratigné : "voué à l'échec par nature, il ne peut durer, à moins de se réfugier dans l'imaginaire" quand il n'est pas ramené à un paravent littéraire de la glorification de l'instinct.
Pourtant, à un autre moment la passion amoureuse était présentée sous un jour plus avenant: l'amour est brasier, ravissement, blessure, extase. Toutes
les passions exaltent les obstacles, la solitude, le gout du mystère et de la mort, mais nulle part plus qu'ici.
Le dossier à charge reprend peu après en définissant la passion comme un égoïsme , un attachement à soi et non à l'objet car elle naît d'un besoin de vivre plus intensément.
Conclusion logique: une thérapie est proposée: art, connaissance et action.
Face à ce manifeste, passionnés, révoltez vous!
Mais lisez ce livre... passionnant!