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EAN : 9782070137176
128 pages
Verticales (01/03/2012)
3.36/5   32 notes
Résumé :
"Quel film a changé votre vie ?" C'est la question simple et
vertigineuse que pose ce livre. Pour y répondre, quatorze voix
singulières racontent comment le cinéma est entré par
effraction dans leur existence. C'est un livre sur tous ceux qui
fréquentent les salles obscures pour se rassurer, pour oublier,
pour se divertir, pour comprendre, pour avoir peur. On y
rencontre des acteurs, des couleurs et des sons, des histo... >Voir plus
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Éprouvant à quel point le film «Les parapluies de Cherbourg» l'avait marquée, un film qu'elle n'a jamais pu regarder sans que les larmes viennent, Olivia Rosenthal a écrit ce livre (éditions Verticales, 2012) à partir de témoignages sur cette question : «Quel film a changé votre vie ?»

«Il y a des gens qui pensent qu'Eraserhead leur donnera le pouvoir d'entendre l'inaudible, de voir l'invisible, de décrocher du LSD, de se sevrer, de trouver un emploi, de rencontrer l'âme soeur, de vaincre la solitude. Aimer le cinéma, c'est s'offrir le luxe de la toute-puissance.»

À travers cette question fortement contraignante, Olivia Rosenthal interroge le lien entre le cinéma, et plus largement la fiction, et la vie, et aussi la relation entre le témoignage des autres et sa propre expérience. Entremêlant les scènes des films évoqués ici et la vie de ceux qui témoignent, elle nous fait ressentir la force de ce continuum, réel ou rêvé, entre vie et fiction, mais aussi l'expérience souvent douloureuse de leur partition.

«Nathalie Baye et Francois Truffaut se vouent corps et âme au cinéma. Mais dans la vraie vie, l'un est mort et l'autre n'est pas scripte. Il faut donc revenir là où le cinéma prend fin, changer de perspective, de cadre, d'objectif, admettre que l'existence ne s'engloutit pas toute entière dans la lumière des projecteurs, que les zones d'ombre mènent loin des caméras, qu'il y a une vie après, que les personnages nous emportent, nous séduisent, nous attirent et nous trompent, qu'il faut rejoindre un pays qui est le nôtre, un désir qui est le nôtre en faisant le deuil de nos illusions.»

On ne sait d'ailleurs jamais vraiment qui parle. Est-on dans la narration du film ou dans l'histoire du spectateur ? Est-ce le point de vue du témoin ou celui de l'auteur ?
Lire Olivia Rosenthal est une expérience forte et particulière, par moments vertigineuse, pour laquelle il faut être prêt à explorer des zones d'inconfort, à se questionner soi-même sur le sens des mots, à être touché au coeur par une écriture clinique qui va explorer les émotions intimes.

«Quand on est habité par l'art cinématographique, on est plus fort que ses échecs, on croit qu'on pourra par sa seule générosité plier le monde à son désir.»

«Je ne supporte pas
qu'on puisse perdre
définitivement
quelqu'un qu'on a aimé
sans en mourir
qu'on vive bien après
et même qu'on vive mieux.»

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L'idée de base du livre, initié par l'espace 1789 de Saint Ouen, ne pouvait en effet que séduire terriblement le fou de cinéma et de littérature que je suis : en effet, entre janvier et août 2011, Olivia Rosenthal, qui publié huit récits aux éditions Verticales, dont On n'est pas là pour disparaître (Prix Wepler 2007) et Que font les rennes après noël? (prix du livre Inter 2010) est allé à la rencontre des audonniens (c'est ainsi qu'on appelle les habitants de Saint Ouen) et leur a posé la question suivante : « Quel film a changé votre vie ? »

Ces entretiens ont donc été rassemblés dans un recueil de 14 textes édités aux éditions Verticales. Quatorze voix singulières racontent comment le cinéma est entré par effraction dans leur existence. C'est un livre sur tous ceux qui fréquentent les salles obscures pour se rassurer, pour oublier, pour se divertir, pour comprendre, pour avoir peur. On y rencontre des acteurs, des couleurs et des sons, des histoires de famille, des exemples à suivre, des motifs de rupture, toute une intimité avec des images souvent anciennes qui, passées au crible de la mémoire, continuent à hanter nos esprits et nos corps.

Ainsi, pour Angélique, c'est La Nuit américaine qui va bouleverser sa vie, car grâce à ce film, elle aura trouvé sa vocation, celle de script (le métier de Nathalie Baye dans le film). Pour Béatrice, c'est le Dernier Tango à Paris qui va changer radicalement l'idée qu'elle se faisait de l'amour. Alors que Thelma et Louise va faire prendre conscience à Annick qu'on est jamais enfermé dans une vie et qu'il faut trouver la force de briser les barreaux de sa prison dorée

L'idée qu'un film peut donc totalement avoir une influence et changer radicalement une voie toute tracée est donc absolument magnifique, et ce livre est donc un merveilleux cri d'amour pour le 7ème art, et de la magie qu'il provoque sur les gens.

Hélas, et c'est un peu la limite du livre, je n'ai jamais eu l'impression d'avoir affaire à de la littérature, mais plus à la lecture d'un article de MarieClaire qui poserait la même question. Il manque de fils conducteurs à ces histoires entre elles, et d'un vrai point de vue d'écrivain.

Ils ne sont pour rien dans mes larmes est donc un beau projet pour tous les amoureux de cinoche, mais hélas, pas totalement abouti.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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1 question : est-ce-qu'un film a changé le cours de votre vie ? 14 récits pour 14 films, 14 réponses, toutes plus riches et sensibles les unes que les autres.
Ces paroles collectées par Olivia Rosenthal, sont retranscrites dans le style de l'auteure : épuré, poétique, percutant,sobre, allant droit au coeur, à l'essentiel, toujours.
Nous avons tous des souvenirs forts du cinéma, du choc de la fiction qui vous renvoit à l'émotion éprouvée dans la vraie vie.
Les textes de ce livre explorent les ponts entre fiction, imaginaire intime et expériences bien réelles. Ils disent combien les histoires qui se transmettent tant au cinéma que dans la littérature ont du pouvoir sur nos vies intérieures, et donc, sur nos vies tout court.
Un très beau livre dont on n'a sans doute pas fini d'entendre parler : de nombreux projets en emmergent et je vais les suivre avec le plus grand intérêt !
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Ce livre est l'aboutissement d'une résidence d'écriture financée par le département de Seine-Saint-Denis.
Rendre compte d'entretiens autour des films qui ont marqué la vie des personnes interviewées. En faire un texte. Littéraire. Littérariser la réception cinématographique. Proposer un paysage cinématographique, où chaque film évoqué est LE film d'une vie. Tel est l'objet de cette résidence.
Le prologue, "Le vertige", et l'épilogue, "Les larmes", sont à mon sens la vraie réussite de ce court livre de 109 p. Pourquoi ? Parce que, et c'est l'écueil justement de ce type d'expérience littéraire, ils parlent d'Olivia. Ils sont clairement autobiographiques. Et donc à la fois plus incarnés, et plus littéraires, mieux écrits, infiniment plus travaillés que les textes mettant en scène les témoignages.
En conséquence, ce livre, dans lequel on plonge très rapidement, s'essoufle sur la longueur, pour finir sur ce beau bouquet final, en larmes. Pourtant, les expériences des personnes anonymes qui ont servi à construire la trame de ce livre sont intéressantes. Elle sont bien rendues. Mais il manque un petit je ne sais quoi qui laisse singulièrement sur sa faim.
Une demi-réussite donc. Mais il est difficile, parfois, de trouver ses marques dans un projet lié à une résidence d'écriture.
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Est-ce qu'un film peut changer la vie d'un spectateur ? Pour Olivia Rosenthal, la réponse est oui. Dans ce court ouvrage, quatorze personnes prennent la parole pour présenter le film qui a changé, de façon infime et en profondeur, le cours de leur vie.



Pour presque tous ces témoignages, le plus flagrant est que le cinéma n'est pas sans lien avec la vie du spectateur. Surtout, la réception d'un film est fonction du moment où le spectateur le voit. de son état émotionnel à ce moment précis, de sa situation amoureuse, de sa santé, de sa fatigue. Pour chacun de ces spectateurs, les conditions de visionnage du film, largement décrites, sont primordiales.



Cette balade dans les biographies cinématographiques de ces spectateurs est très hétérogène, pour le plus grand plaisir du lecteur cinéphile. On plonge dans la Nuit américaine, de Truffaut, dans Douze hommes en colère ou le dernier tango à Paris. de grands films, de grands réalisateurs (Alain Resnais, David Lynch) pour un voyage dans des intimités cinéphiles, entre grande oeuvre et vie personnelle. Malheureusement, et c'est certainement le lot de beaucoup d'écrits de ce type, les récits sont tellement courts qu'ils sont vite oubliés. C'est vraisemblablement un ouvrage qu'un cinéphile ouvrira régulièrement, notamment à chaque fois qu'il verra un film dont il est question dans l'ouvrage.
Lien : http://livres-et-cin.over-bl..
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critiques presse (2)
Telerama
02 mai 2012
Le livre rassemble une dizaine de « témoignages »[…]. En prélude et dans un long épilogue, Rosenthal ajoute à ce choeur d'anonymes sa propre voix, qui déborde les autres, s'impose comme majeure, et justifie le dispositif narratif qu'elle a mis en place.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
23 mars 2012
Dans une langue clinique particulièrement juste, Olivia Rosenthal rappelle que, derrière les histoires projetées sur l'écran, il y a nos vies en miroir...
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
C'est alors que je comprends
pour la première fois je comprends

ça n'a pas d'importance
ça ne révolutionne pas le monde
ça n'interdit pas le dialogue
ça n'a pas l'effet désastreux
que je n'ai cessé de craindre.
pas besoin de se défendre
pas besoin de se refuser
pas besoin de se protéger
la géographie a vaincu mes résistances.

Je peux maintenant revoir le film
je n'ai plus peur
je n'ai plus honte,
je sais que je pleure
pour autre chose
que j'en profite pour m'abandonner
comme si l'abandon
était la condition nécessaire
suffisante
paradoxale
d'une future consolation.
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Le vertige paralyse celui qui y est confronté
et plus il est paralysé plus il a le vertige
car il est arrêté au milieu du vide
et le vide l'appelle et l'aspire
le vide lui fait des signes
il sait que le signe est un piège auquel il faut résister
mais il sait aussi que s'il plonge
cela mettra fin au vertige
à cette sensation intense et douloureuse
sur laquelle il n'a pas de prise
alors il hésite

et comme il ne pense qu'à cette hésitation
cela augmente encore son vertige
au point qu'au lieu de le protéger du danger de la chute
le vertige peut tout droit l'y conduire.
Dans Vertigo, celle qui tombe et celui qui a le vertige sont bien distincts, l'un tombe quand l'autre a le vertige, l'un tombe parce que l'autre a le vertige.
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Quand on se jette du septième étage d'un immeuble parisien, sans matériel particulier pour freiner sa chute, on le fait pour mourir.
Parachutes, deltaplanes, ballons, corde, mousquetons, aile, cape, filets, toiles, tapis, matelas
les moyens ne manquent pas d'éviter le pire
si donc on n'utilise pas tous les moyens pour survivre, c'est qu'on se jette pour mourir.
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Je pleure
je n'arrête pas de pleurer
je pleure sans discontinuer
je ne supporte pas l'idée
qu'ils se croisent sans se retrouver.
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En général, les Juifs n'aiment pas qu'on mette en relation l'histoire de leur extermination avec d'autres histoires de génocide. Ils ne savent pas que la majorité de leurs interlocuteurs aimeraient eux aussi que ces évènements soient restés sans suite.
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Videos de Olivia Rosenthal (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivia Rosenthal
Lecture par l'auteure accompagnée de Ruppert Pupkin & Benoît Perraudeau Lecture musicale Elle part au Japon avec un projet bien précis : enquêter sur les attentats au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995. Mais rien ne se passe comme prévu. Les individus interrogés (et tous les animaux énigmatiques qu'elle croise) la conduisent peu à peu vers des questions on ne peut plus existentielles. Des questions belles et remuantes. Un singe à ma fenêtre est un miroir qu'Olivia Rosenthal se tend et nous tend. Elle en lira ce soir des reflets, accompagnée à la voix par Ruppert Pupkin et à la guitare par Benoît Perraudeau. À lire - Olivia Rosenthal, Un singe à ma fenêtre, Verticales, 2022.
+ Lire la suite
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