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François Gaudry (Traducteur)
EAN : 9782864246596
160 pages
Editions Métailié (30/08/2008)
4.02/5   24 notes
Résumé :
La vie pourrait sembler idyllique à San José, petite bourgade colombienne, où Ismael, un vieil instituteur à la retraite, coule des jours paisibles avec sa femme Otilia. A la grande honte de celle-ci, il passe ses journées à cueillir des oranges et à épier sa belle voisine qui se prélasse nue au soleil. Mais lorsque des bandes armées que rien ne distingue - paramilitaires, guérilleros, narcotrafiquants - font irruption, tout se déglingue. Des habitants sont sauvagem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
A San José, un petit village de Colombie, les jours s'écoulent, se suivent et se ressemblent pour ses habitants que l'on pourrait croire à l'abri des conflits internes qui déchirent le pays. Ismael Pasos, septuagénaire et personnage principal du roman, s'adonne paisiblement à son (ou ses) loisirs préférés : cueillir des oranges et mater la femme du voisin - au grand dam de sa femme , Otilia. Jusqu'au jour où les enlèvements et demandes de rançons arrivent , entraînant un bouleversement total de la vie de ce petite village.

Evelio Rosero arrive en une petite centaine de pages à faire basculer ses personnages de la banalité du quotidien à la violence arbitraire et au chaos de la folie dans laquelle elle plonge les personnages. Si le récit est lent au départ, il s'accélère d'un seul coup puis devient vite morcelé, laissant plané un doute dans l'esprit du lecteur quant au fait que les personnages ont ou non franchi le seuil de "l'équilibre" psychologique.
Les armées est une bonne façon de penser et compatir au sort de tous ces pauvres gens coincés entre forces paramilitaires et autres groupes armés colombiens - rendus plus "visibles" suite à l'enlèvement d'Ingrid Betancourt.

Totalement emportée par le Carnaval des Innocents, il me tardait de retrouver l'univers d'Evelio Rosero, mais ici , j'ai été déçue de voir que les personnages étaient moins travaillés, avaient moins de profondeur que dans son dernier roman. Ce qui est bien dommage car c'est l'un des aspects qui m'avait le plus plu, d'un part. Mais aussi parce que cela m'a donné une impression d'un roman moins travaillé, et la sensation que l'auteur s'est moins approprié ses personnages.
Toutefois, mon jugement est sans doute biaisé du fait que je n'ai pas pu me détacher de la comparaison avec son autre roman. Les armées peut donc permettre au lecteur une étape dans un voyage littéraire de la Colombie.
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Perché dans un oranger de son jardin, Ismael regarde sa jolie voisine prendre un bain de soleil de l'autre côté du mur. Ismael a toujours aimé regarder les femmes, Otilia son épouse pense que c'est une honte, un instituteur à la retraite ne doit pas devenir un vieux voyeur.
San José était une jolie petite ville colombienne avant que des gens ne commencent à disparaître et que des hommes en armes que personne ne peut identifier ne patrouillent dans les rues et se battent sur les places.
L'atmosphère du village se dégrade et Ismael perd confiance dans ses capacités. Un matin au retour de sa promenade il apprend que ses voisins ont été enlevés et qu'Otilia, inquiète, est partie à sa recherche dans le village.
Les habitants s'enfuient mais il décide de rester pour attendre Otilia.Evelio Rosero nous montre le monde du point de vue du vieil instituteur dont la stabilité mentale s'effondre lorsque le village est dévasté, il nous donne à voir ce qu'est la violence arbitraire et irrationnelle exercée sur des otages anonymes par la guérilla colombienne.
Mais Rosero aborde ce thème usé de façon radicalement différente. Parce que le narrateur est un vieillard et le cadre des ruines, le style est hésitant, syncopé, toujours au bord de l'hésitation. Au lieu de raconter la dégradation et la violence, l'auteur compose un roman dégradé et violent.Ce livre à reçu le premier prix Tusquets à Guadalajara en 2006, dont le jury était présidé par Alberto Manguel.
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Evelio Rosero est né en 58 à Bogota.Auteur de nombreux romans il a reçu le Prix national de littérature et pour Les armées le Prix Tusquets mais je ne sais pas ce que c'est.Je ne suis pas un très gros client de la littérature sud-américaine,son baroque ayant parfois tendance à me fatiguer.Notamment les fleuves écrits de certains,un peu de la logorrhée pour moi.Mais j'ai assez aimé Les armées court roman de 156 pages.Pas bouleversant d'originalité et traitant comme presque tout écrit de là-bas de guérilleros et de disparitions Les armées touche pourtant du doigt cette folie qui guette le continent entier à travers le vieil instit Ismäel,qui perd sa femme,ne retrouve plus sa maison dans son village et finit par voir sa raison tanguer entre assassins et policiers et réciproquement.
Inférieur cependant au beau livre,plus riche et plus fouillé de Daniel Alarcon Lost city radio..Mais il y a quelques fulgurances autour de certains personnages comme le vendeur d'empenadas ou le vieux guérisseur.Me confirme toute fois que cette littérature n'est pas la plus proche de moi.Ou vice-versa.
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Un auteur que je ne connaissais pas, je continue mes découvertes dans la littérature Hispanique et j'aime plutôt bien jusque là. C'est ici un roman court qui commence légèrement, tout est beau et tout à coup tout bascule dans la violence. Et là j'ai eu du mal à suivre, tant de factions différentes. On suit Ismael qui a 70 ans et qui est le narrateur de l'histoire, il revient dans son ancien village et ne reconnait plus rien.

Ce qui est terrifiant c'est de se dire que la population colombienne de nos jours vit encore dans ces conditions et subit la violence de la guerilla. Il y a malgré tout dans ce chaos de l'espoir et le narrateur ajoute une touche d'humour nécessaire tant le reste est désespérant.

Un livre suffoquant, dur et qui fait tristement écho aux événements actuels. J'ai bien aimé mais je ne pense pas que je le relirai.

VERDICT

Devrait plaire aux lecteurs de drame et de roman où la violence a une grande part.
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Dans le village tranquille de San José, Ismael, instituteur à la retraite, cueille des oranges. Mais selon sa femme Otilia, c'est surtout un prétexte pour découvrir le corps de leur jeune voisine, Geraldina, qui aime se balader nue au soleil. Ismael se défend mais il découvre surtout qu'en vieillissant, il est de moins en moins discret. Cette innocence presque enfantine, une fois passer les murs, est bouleversée par des enlèvements successifs. Des maris, des épouses et ses enfants disparaissent du village colombien. C'est ainsi que la menace extérieure envahit peu à peu le village soit disant tranquille. le vieil Ismaël est atteint avec la disparition de sa femme, Ottilia, qu'il ne cesse de chercher en errant dans les rues de San José.

Ce livre est passionnant par le climat oppressant et la folie qu'il installe. Cette histoire commence sur un ton très léger pour mieux s'engouffrer dans la pesanteur des menaces. Ces armées mentionnées dans le titre sont autant celles du pouvoir en place que celles des opposants. Elles s'immiscent partout, détruisant le paradis que chaque famille a créé. Au milieu de ces hommes et femmes meurtris, nous suivons la recherche d'Ismaël. Malgré la vieillesse et les douleurs physiques, il recherche son amour et toute sa quête devient alors la plus belle des déclarations. Sa vie a perdu tout son sens. Son esprit se perd tranquillement. N'ayant que son point de vue comme repère, nous ne savons pas si ses descriptions sont réelles ou complètement imaginaires. le ton est poignant et le lecteur ne peut qu'accompagner cet homme qui révèle son courage. Face à la violence des armées, à la perte de ses proches et à la désertion des autorités, Ismaël ne baisse ni les bras ni le regard. En filigrane, l'auteur pose la question du courage et de la meilleure façon de se protéger de la terreur.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'est plus la jeune fille de vingt ans assise dans les w-c d'une gare routière, les yeux comme des phares au sommet d'une île retroussée... la jointure des jambes, le triangle du sexe, animal ineffable... C'est aujourd'hui une vieille et heureuse indifférence, allant d'un côté à l'autre, au milieu de son pays et de sa guerre, elle est comme les autres à l'heure de la vérité.
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J'ai la même nausée que lorsque je suis redescendu de la cabane de maître Claudino. Je rentre chez moi par le verger, je retrouve mon lit, d'où l'on m'a sorti, et je m'allonge sur le dos comme si je me préparais à mourir, maintenant oui, et seul, en toute conscience, même si miaulent près de moi les Survivants lovés sur l'oreiller. "Quel jour est-on ? je leur demande. j'ai perdu la notion du temps. Qu'est-ce qui s'est passé sans qu'on s'n rende compte ?" Les Survivants abandonnent la chambre et je reste plus seul que jamais, définitivement seul, maintenant, c'est vrai, Otilia, sans toi j'ai perdu la notion des jours.
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Et de temps en temps nous échangions quelque confidence, au point d'éprouver cet étrange état d'âme qui permet de croire que dans la vie nous avons un ami.
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Qui ont-ils enlevé cette fois ? Nul ne le sait et personne ne meurt d'envie de le savoir ; qu'on enlève quelqu'un, c'est monnaie courante, mais il est délicat de poser trop de questions, de trop s'inquiéter.
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Le silence se voit lui aussi, comme le soupir. C'est jaune, ça glisse sur les pores de la peau comme une brume, ça monte par la fenêtre.
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