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Critique de Gwen21


Bienvenue au Paléolithique parmi la tribu nomade des Oulhamr, communauté grégaire qu'une peuplade ennemie prive soudain de son bien le plus précieux : le feu.

Les propriétés du feu, pour qui vit dans les cavernes, surpassent largement son seul inconvénient qui est de blesser celui qui le touche à mains nues. Cuisson, durcissement des armes, lumière, chauffage, rempart contre les bêtes sauvages, ses avantages sont multiples et offrent un relatif confort aux cavernes dans lesquelles les Oulhamr se réfugient au gré de leur itinérance. Afin de récupérer cette précieuse ressource, trois valeureux guerriers, Naoh, Nam et Gaw, quittent le groupe, les armes à la main, et se lancent dans une expédition aussi aventureuse que belliqueuse...

La découverte de ce roman que je catégorisais à tort au rayon jeunesse est un quasi coup de coeur. Moi qui ne m'intéresse pas du tout à la préhistoire, je partais avec un handicap qui fut très vite levé par la plume superbe de l'auteur. Il faut pouvoir écrire tout un roman en sachant que les actions des personnages sont fatalement limitées par le peu d'équipement dont ils disposent, sans même parler du langage. Et pourtant, J.-H. Rosny aîné excelle à nous transporter, par des phrases simples et imagées, savoureuses, dans cet environnement aussi hostile que fascinant.

Les descriptions qui sont faites de la nature et de ses habitants, notamment des grands carnassiers, véritables menaces de tous les instants, sont d'une précision et d'une élégance littéraire qui font passer Jules Verne pour un lourdaud en sabots ! Là où ce dernier plombe ses romans par l'énumération encyclopédique de ses connaissances, J.-H. Rosny met de la beauté et du sens, au service d'une narration quasi cinématographique. Les scènes avec les mammouths sont particulièrement magnifiques de noblesse et de poésie - alors qu'on parle quand même de montagnes poilues pleines de puces aux défenses de quatre mètres de long, respect.

De même, nos trois héros, notamment Naoh, le meneur, nous deviennent très vite sympathiques bien qu'il s'agisse de brutes épaisses - nos chers ancêtres - certes pleins de courage mais à l'haleine chargée et aux pieds tapissés de cors. On en vient même à souhaiter de tout coeur que Naoh sorte vainqueur de cette odyssée et conquière Gammla, la belle Oulhamr à la crinière de lionne, qu'il rêve de traîner par les cheveux dans une grotte pour examiner de plus près ses autres trésors pileux.

Plus sérieusement, j'ai été scotchée par la description des luttes opposant hommes et fauves, belles de réalisme et de justesse. J.-H. Rosny n'en fait jamais trop et il met dans le mille à chaque page.


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