AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Cyrano de Bergerac (489)

Moi, c’est moralement que j’ai mes élégances. Je ne m’attife pas ainsi qu’un freluquet, mais je suis plus soigné si je suis moins coquet; je ne sortirais pas avec, par négligence, un affront pas très bien lavé, la conscience jaune encor de sommeil dans le coin de son œil, un honneur chiffonné, des scrupules en deuil. Mais je marche sans rien sur moi qui ne reluise, empanaché d’indépendance et de franchise; ce n’est pas une taille avantageuse, c’est mon âme que je cambre ainsi qu’en un corset, et tout couvert d’exploits qu’en rubans je m’attache, retroussant mon esprit ainsi qu’une moustache, je dais, en traversant les groupes et les ronds, sonner les vérités comme des éperons.
Commenter  J’apprécie          310
CYRANO : Je crains tant que parmi notre alchimie exquise
Le vrai du sentiment ne se volatilise,
Que l’âme ne se vide à ces passe-temps vains,
Et que le fin du fin ne soit la fin des fins !

Acte III, Scène 7, (1430-1433).
Commenter  J’apprécie          292
Cyrano
Un baiser,mais à tout prendre,qu'est-ce?
Un serment fait d'un peu plus près,une promesse
Plus précise,un aveu quipeut se confirmer,
Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille,
Un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille,
Une communion ayant un goût de fleur,
Une façon d'un peu se respirer le coeur,
Et d'un peu se goûter,au bord des lèvres,l'âme!
Commenter  J’apprécie          290
CYRANO
Et que faudrait-il faire ?
Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s'en fait un tuteur en lui léchant l'écorce,
Grimper par ruse au lieu de s'élever par force ?
Non, merci. Dédier, comme tous ils le font,
Des vers aux financiers ? se changer en bouffon
Dans l'espoir vil de voir, aux lèvres d'un ministre,
Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?
Non, merci. Déjeuner, chaque jour, d'un crapaud ?
Avoir un ventre usé par la marche ? une peau
Qui plus vite, à l'endroit des genoux, devient sale ?
Exécuter des tours de souplesse dorsale ?...
Non, merci. D'une main flatter la chèvre au cou
Cependant que, de l'autre, on arrose le chou,
Et donneur de séné par désir de rhubarbe,
Avoir un encensoir, toujours, dans quelque barbe ?
Non, merci ! Se pousser de giron en giron,
Devenir un grand homme dans un rond,
Et naviguer, avec des madrigaux pour rames,
Et dans ses voiles des soupirs de vielles dames ?
Non, merci ! Chez le bon éditeur de Sercy
Faire éditer ses vers en payant ? Non, merci !
S'aller faire nommer pape par les conciles
Que dans les cabarets tiennent des imbéciles ?
Non, merci ! Travailler à se construire un nom
Sur un sonnet, au lieu d'en faire d'autres ? Non,
Merci ! Ne découvrir du talent qu'aux mazettes ?
Etre terrorisé par de vagues gazettes,
Et se dire sans cesse : "Oh, pourvu que je sois
Dans les petits papiers du Mercure François ?"...
Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême,
Préférer faire une visite qu'un poème,
Rédiger des placets, se faire présenter ?
Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais... chanter,
Rêver, rire, passer, être seul, être libre,
Avoir l'oeil qui regarde bien, la voix qui vibre,
Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,
Pour un oui, pour un non, se battre, - ou faire un vers !
Travailler sans souci de gloire ou de fortune,
A tel voyage, auquel on pense, dans la lune !
N'écrire jamais rien qui de soi ne sortît,
Et modeste d'ailleurs, se dire : mon petit,
Soit satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles.
Si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !
Puis, s'il advient d'un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d'en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d'être le lierre parasite,
Lors même qu'on n'est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !
Commenter  J’apprécie          270
C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière.
Commenter  J’apprécie          270
"Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce?
Un serment fait d'un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
(...)
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille,
Un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille"
Commenter  J’apprécie          270
Eh bien! Ecrivons la,
Cette lettre d'amour qu'en moi-même j'ai faite
Et refaite cent fois, de sorte qu'elle est prête
Et que mettant mon âme à côté du papier,
Je n'ai tout simplement qu'à la recopier.
Commenter  J’apprécie          270
Moi, c'est moralement que j'ai mes élégances
Commenter  J’apprécie          270
Oh! je ne me fais pas d'illusion-Parbleu,
Oui, quelquefois je m'attendris dans le soir bleu;
J'entre dans quelque jardin où l'heure se parfume;
Avec mon pauvre grand diable de nez je hume
L'avril,- je suis des yeux ,sous un rayon d'argent,
Au bras d'un cavalier,quelque femme,en songeant
Que pour marcher, à petits pas, dans la lune,
Aussi moi j'aimerais au bras en avoir une,
Je m'exalte, j'oublie ...et j'aperçois soudain
L'ombre de mon profil sur le mur du jardin!
Commenter  J’apprécie          250
Il promène en sa fraise à la Pulcinella,
Un nez !... Ah ! messeigneurs, quel nez que ce nez-là !...
On ne peut voir passer un pareil nasigère
Sans s'écrier : " Oh ! non, vraiment, il exagère ! "
Puis on sourit, on dit : " Il va l'enlever... " Mais
Monsieur de Bergerac ne l'enlève jamais.

Acte I, Scène 2, (113-118).
Commenter  J’apprécie          250






    Lecteurs (27185) Voir plus



    Quiz Voir plus

    CYRANO DE BERGERAC (Rostand)

    Quel est l'autre prénom de Cyrano?

    Séraphin
    Saturnin
    Savinien

    12 questions
    1643 lecteurs ont répondu
    Thème : Cyrano de Bergerac de Edmond RostandCréer un quiz sur ce livre

    {* *}