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Critique de Fauvine


Est-ce qu'aimant quelqu'un follement mais vous pensant trop disgracieux physiquement pour en être aimé, vous seriez prêts à vous livrer intimement, à séduire, à vous faire aimer de cette personne par l'intermédiaire de lettres, à constater les effets qu'elles produisent sur cette dernière, sans dévoiler qu'il s'agit des vôtres, et même plus, en laissant croire qu'elles sont de quelqu'un d'autre, pour avoir le plaisir de voir, sur la continuité, cette personne tomber amoureuse de vos mots, de votre intériorité à vous (mais se jetant au cou de celui qu'elle en croit l'auteur) ? Non ? Eh bien, pourtant, voilà l'histoire de Cyrano, le personnage créé par Rostand (non de l'homme réel, Cyrano de Bergerac). Une pièce de théâtre enivrante, donnant libre cours aux éclats de son personnage éponyme, à ses excès, à sa peine de coeur, à ses colères tonitruantes, à sa passion sublime, dans une suite d'alexandrins qui vous transportent, vous laissent véritablement pantois de surprise ou d'admiration, grisé, envoûté (et ce n'est pas une hyperbole, je vous assure, ça fait cet effet-là !) On passe du comique de situation, de personnage, de geste et bien sûr, de mots, au pathétique le plus douloureux en un clin d'oeil comme Cyrano, qui passe par tous les états émotionnels et qui vit tout intensément. Un chef d'oeuvre néo-romantique, en somme, où les autres personnages ne sont pas de reste (notamment le cuisinier Ragueneau, ayant réellement existé, amoureux éperdu de la poésie au point de nourrir gratuitement tous les écrivains en échange de quelques vers, et honteusement délaissé de tous ces faux amis plus tard) et à la fin bouleversante.
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