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EAN : SIE157098_201
Nicolas Malais (10/08/2009)
5/5   3 notes
Résumé :
Le Gant rouge, la toute première pièce d'Edmond Rostand, était réputée perdue. Les biographes se bornaient à en mentionner l'existence, sans jamais avoir pu la lire. Rostand attendait beaucoup de sa pièce qui jouée deux semaines et malmenée par la critique. L'écrivain, profondément blessé, n'écrira plus jamais de théâtre en prose... Il fait disparaître son oeuvre, s'oppose à une reprise en 1903 et fuit à jamais ses premiers rêves de triomphe. Miraculeusement redécou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
On peut diviser ce livre en quatre parties : une longue préface (presque un essai sur Edmond Rostand), le gant rouge (la pièce de théâtre), les critiques parues sur le Gant Rouge à sa sortie et, de l'autre côté, les Lettre de Rostand à sa fiancée, Rosemonde Gérard.
Le livre est visuellement divisé en deux : dans un sens le gant rouge (avec la préface et les critiques), il faudra retourner le livre pour lire Lettres à sa fiancée (ou vice versa), au centre quelques pages rouges, crèmes et calques viennent marquer la frontière et dire que cet « ouvrage a été imprimé à 1500 exemplaires » (l'occasion pour moi de comprendre pourquoi j'ai des années à trouver ce livre à un prix non prohibitif). L'édition est très belle, bien conçue, le papier est de bonne qualité et l'ouvrage est soigné.

1) La préface :
Je n'ai jamais lu une préface aussi intéressante, j'y ai appris (ou confirmé) beaucoup de choses sur Edmond Rostand, sur sa personnalité et sur le fait que le rôle de Rosemonde Gérard avait été très largement sous-estimé dans son oeuvre.
À la fois, la préface me faisait envie (le côté vaudeville loufoque), réfrénait mes ardeurs (le fait que la pièce ait fait un four, qu'elle soit jugée plutôt médiocre, confuse, sans grande valeur) et parfois m'a spoilée l'histoire.
Il est intéressant de savoir que cette pièce était attribuée à Edmond Rostand et Henry Lee (son beau-frère) en collaboration, mais semble avoir été écrite à 4 ou 5 personnes plutôt que deux. L'oeuvre a ensuite été traitée comme un péché de jeunesse, une honte à cacher sous le tapis de l'histoire par Edmond Rostand qui a refusé qu'elle soit à nouveau jouée et en a fait détruire toutes les copies sur lesquelles il a pu mettre la main. Ce manuscrit a été retrouvé dans les archives de la censure.

2) le gant rouge :
C'est un vaudeville. Ce n'est pas une grande pièce, elle ne présente pas de grands sentiments et je partage l'avis dans la préface disant qu'elle est sans grande valeur dans le sens de sans prétention. Mais, j'ai ris, je me suis amusée, j'ai trouvé la pièce drôle, plein de quiproquo, de jeux d'objets disparus, de cavalcades… un bon vaudeville… sans prétention ! J'ai clairement imaginé les personnages dans les décors de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell, s'échangeant les robes, cachant le gant rouge, dissimulant le buste de Parmentier dans la cheminée… et ça m'a fait rire !
Il y a quelques fautes d'orthographe.

3) Les critiques :
Il y a eu un travail de recherche très important autour de cette pièce comme le montre la préface et les critiques retrouvées. Elles sont mitigées (c'est drôle mais fouillis, il faut faire des coupes), mauvaises, ou catastrophiques (« le plus mauvais des vaudevilles »). Clairement, la pièce n'est pas du tout un chef d'oeuvre, elle a fait rire mais semble avoir lassé son public au troisième ou quatrième acte., ou bien peut-être l'avoir perdu dans les quiproquo et les courses-poursuites.
Le critique du Figaro déplore « l'indécence » de la pièce où l'on voit une « dame à la jarretière » et « Madame Tourniquet en jupon court et corset », en outre l'usage de « mots très crus, qui, par cela seul, renoncent à être spirituels ». Il semblerait que le Figaro de 1888, ressemble au figaro de 2020 !

4) Les lettres :
Je n'ai pas pour habitude de lire la correspondance d'autres personnes, cela me met mal à l'aise de pénétrer ainsi leur intimité sans leur accord.
La préface avait laissé entendre une correspondance assez froide. Elle n'est effectivement pas chaude, c'est vrai. Cette correspondance m'a fait l'effet d'avoir été écrite par un gamin, complètement immature, capricieux, râleur, égoïste, manipulateur et prétentieux (pour sa défense, en 1888 Rostand n'avait que 20 ans).
On y devine surtout que Rosemonde Gérard apportait beaucoup d'aide à Edmond Rostand en lui suggérant des idées, en corrigeant ses écrits, en lui fournissant des descriptions, en reprenant ses sonnets, sa mise en scène, etc. (« Cherchez-moi... », « Inventez-moi... », « Achevez-moi celui-ci », « faites-le moi », « Conseillez-moi ! », etc. cf citations) et tandis qu'elle-même écrivait de son côté. Une lettre de réponse de Rosemonde a été retrouvée et intégrée au recueil : elle écrit nettement bien mieux que lui… de son côté il semble la manipuler en lui demandant du travail en échange de flatteries.
Il dit lui-même : « À un paresseux comme moi, il est doux de ne rien faire, - de ne rien vouloir par lui-même. Je suis de ces rêveurs impratiques qu'il faut qu'une amie dirige. », il assume complètement d'exploiter « sa petite amie », « sa fée », « sa providence », sans la créditer et en se reposant sur elle. Cela s'accroît au fur et à mesure que le temps passe.
Certaines vérités, certaines révélations, ont un goût bien amer.

Rosemonde Gérard a publié des poésies avant Edmond Rostand, elle a arrêté de publier quand ils se sont mis en couple, lui a vraiment débuté sa carrière à ce moment là. Lorsqu'ils se sont séparés, il n'a plus rien écrit, tandis qu'elle a recommencé à écrire…
D'après leurs correspondances, les oeuvres et le style d'Edmond Rostand, qui le plaçaient comme mon auteur préféré depuis une vingtaine d'années, sont les oeuvres et le style de Rosemonde Gérard (ou du couple Gérard-Rostand). Étonnant doute de connaître ses oeuvres préférées sans en savoir la paternité… ou la maternité.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Cela m’est infiniment doux de tâcher de faire nos esprits se toucher un peu de si loin. Je voudrai faire les mêmes lettres que vous : dites-moi quels livres vous avez lus dernièrement. Les relisant après vous, je le ferai avec grand charme, car tout le temps je me dirai : ceci lui a plus, -cela l’a touchée… Et je ne me tromperai pas. Quelle grande joie c’est quand on sent sur une de ces menues impressions littéraires si fines, si fines, qu’on est d’accord, - qu’on a bien la même sensibilité, qu’on est bien ensemble.
Ah ! Quelle inépuisable, inépuisable source de joie, de jouissances rares, de bonheurs intimes, nous avons dans nos affinités intellectuelles ; - quel bonheur c’est d’avoir une amie comme vous, - qui sent, qui comprend, qui a les mêmes nerfs… le même goût.
Personne, personne de pareil à moi. Vous, vous seule. C’est là qu’est tout le secret, toute la féerie qui fait qu’on ne s’ennuie jamais, réunis, - c’est là qu’est l’enchantement, plus délicieux, allez, que tous ceux dont je lis l’histoire.
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Je suis bien content de ma petite amie – elle écrit de jolies lettres, beaucoup mieux qu’autrefois. Cette appréciation de professeur va peut-être lui paraître bien pédante : mais je n’ai pu m’empêcher de remarquer combien son style s’est assuré, surtout comme écrit avec plus de simplicité maintenant… Vrai, c’est très, très bien. Et je suis très content, et un peu fier… car c’est avec moi qu’elle a travaillé, le petite amie, s’pas ? Sa dernière lettre m’a beaucoup, beaucoup plu. Mais en voilà assez, - il ne faut pas faire trop de compliments aux petites filles. 
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Est- ce qu’au Couvent on aurait permis à un jeune homme approchant de la trentaine, mais toujours très chic, de venir voir une élève de la part de sa grand-mère, pour lui apporter des nouvelles ?… Cela me serait fort utile.
Je vous ai demandé la description exacte du costume des Mères ? - pouvez-vous me donner celle, absolument indispensable, de l’uniforme des élèves. - À quelle heure se levait-on le matin ?
Vous savez, si en pensant au roman, il vous vient une jolie idée, soit de péripétie, soit de dénouement, vous pouvez m’en faire part.
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Je suis vraiment enchanté que vous ayez trouvé jolie cette petite machine que j’avais faite au collège et qui avait si fort scandalisé le Père Directeur qui l’ayant lue voulait me mettre à la porte : Dans l’Antichambre. Il y a des petites retouches à faire ? Que vous serez gentille de les faire ! Et qui le peut mieux que vous qui avez l’instinct du théâtre !!
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« Les Vigne y sont… Sapristi ! Si j’allais m’éprendre de Dédé, être séduit par sa jolie bouche !... »
[parlant d’Édouard Vignes]
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Vidéo de Edmond Rostand
Le « vrai » Cyrano, qui a inspiré Edmond Rostand pour écrire sa pièce Cyrano de Bergerac, était un libertin, refusant les conventions et défendant la liberté de penser. Passionné par les sciences, il prônait l'athéisme, le fait de ne pas croire en Dieu. Son oeuvre reflète en partie sa pensée. Il a notamment écrit Les États et Empires de la Lune (1657) qui raconte un voyage fictif sur la Lune, et Les États et Empires du Soleil (1662).
Pour en découvrir davantage : https://LLS.fr/CL9Video
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