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A la merci d'un courant violent tome 4 sur 5

Michel Lederer (Traducteur)
EAN : 9782879291901
366 pages
Editions de l'Olivier (01/01/1945)
4.23/5   15 notes
Résumé :

Lorsqu'il débarque à Ellis Island, Henry Roth a trois ans. La famille s'installe dans le Lower East Side, puis à Harlem, où il connaît une enfance troublée, les bagarres alternant avec les orgies de lecture. En 1927, il se fixe à Greenwich Village. A vingt-huit ans, il publie sans succès L'Or de la Terre promise, un roman d'apprentissage très influencé par Joyce et T.S. Eliot En 1964, grâce à l'ent... >Voir plus
Que lire après A la merci d'un courant violent, tome 4 : Requiem pour HarlemVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Henry Roth (1906-1995) est un écrivain américain. Né en Europe centrale, il émigre vers les États-Unis à l'âge de trois ans avec sa famille et passe son enfance au sein de la communauté juive de New York. Son premier roman, L'Or de la terre promise, publié en 1934 passe inaperçu. Henry Roth laisse alors de côté ses ambitions littéraires et épouse, en 1939, Muriel Parker, fille d'un pasteur baptiste et pianiste qui renoncera à sa carrière pour l'accompagner dans l'État du Maine où il exerce plusieurs métiers (garde forestier, infirmier dans un hôpital psychiatrique, aide plombier…). Henry Roth sombre dans une dépression chronique. C'est en 1964, soit trente ans après, que L'Or de la terre promise est réédité et vendu à plus d'un million d'exemplaires. Ce succès inattendu convainc l'auteur de se remettre à écrire. En 1994, soixante ans après la publication de son premier roman, A la merci d'un courant violent sort en librairie, premier volume d'une autobiographie romancée qui en comprendra cinq, Un rocher sur l'Hudson, La Fin de l'exil, Requiem pour Harlem et enfin Un Américain, un vrai. Initialement prévue en six tomes, l'oeuvre d'Henry Roth restera inachevée.
Ce quatrième volet est paru en France en 2000 et nous y retrouvons Ira Stigman alias Henry Roth, dans le New York des années 1920 alors que lui-même a 21 ans, à la période charnière d'une nouvelle vie. Ira, toujours prisonnier de ses pulsions sexuelles qui le dégoutent mais le poussent encore et encore vers la concupiscence avec sa cousine Stella est au bord du désespoir quand il croit qu'elle est enceinte et qu'il pense que son grand-père est au courant de sa liaison incestueuse. de son côté Edith, dont il est devenu le confident, lui avoue qu'elle a avorté des oeuvres de son amant Lewlyn avec lequel elle a rompu. Empêtré dans ses sentiments et un peu contre sa volonté, Ira déballe sa vie à Edith, ne lui cachant rien de ses turpitudes, mais Edith, à 32 ans en a vu d'autres ! Entre Ira et Edith, les rapports d'amitié évoluent et « ce qu'il sentait venir » advient. Quand le roman s'achève, Ira quitte le logis familial pour emménager chez sa maîtresse dans un quartier plus huppé que Harlem, il laisse derrière lui quatorze années de sa vie d'adolescent, désormais il entre dans sa vie d'homme mais avec angoisse, « Il rompait avec ce qu'il était, mais sans espoir de devenir autre chose. »
Si La Fin de l'exil m'avait paru faiblard, on retrouve ici la force des deux premiers tomes de l'oeuvre magistrale d'Henry Roth. le souffle de l'écriture de l'écrivain à la hauteur des aveux humiliants de l'homme. Même si la vie de l'auteur est largement à la base de son oeuvre, il s'agit néanmoins d'un roman mais il atteint des dimensions dignes des tragédies grecques, en plus explicite. Inceste entre frère et soeur ou cousin et cousine, révélation ultime et scabreuse concernant le père d'Ira, avortement, liaisons tumultueuses entre amants, scène désopilante de sexe dans un cinéma, amitiés viriles rompues, tourments psychologiques intenses… n'en jetez plus, la cour est pleine.
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Bien qu'il en ait terminé avec sa soeur, Ira Stigman poursuit sa cousine de ses assiduités, qu'elle ne dédaigne certes pas, à telle enseigne que cette dernière, ayant du retard, terme litotique consacré, semble se trouver dans une situation compromettante, ce qui le plonge dans les affres de l'angoisse. Édith, la professeure de lettres, qui devient in fine son amante, représente l'opportunité de s'échapper d'une famille dysfonctionnelle, de caresser le rêve d'accéder à une carrière littéraire, et d'en finir avec Harlem.

Requiem pour Harlem clôture la remarquable tétralogie aux motifs autobiographiques intitulée À la merci d'un courant violent sur une note en mode mineur. C'est une conclusion en demi-teinte, qui n'apporte pas grand-chose à l'économie du récit, si ce n'est une ultime révélation sordide et la consommation de l'émancipation du héros. L'effacement du narrateur octogénaire, aux infirmités attachantes, sans que l'on s'en rende vraiment compte, comme exfiltré subrepticement, ajoute à cette sensation d'inaccomplissement, Un roman un brin décevant, que ce Requiem pour Harlem, où les choses semblent être vues par le petit bout de la lorgnette, l'histoire se focalisant sur quelques personnages sans que l'on sache ce qu'il advient de mains autres. En somme cette ultime opus un peu bancal, qui n'a pas su se hisser à la hauteur des volumes précédents, n'est pas le parachèvement magistral qu'on était en droit d'attendre de cette oeuvre remarquable qu'est À la merci d'un courant violent.

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il était ce qu’il était, et ce qu’il était, il ne pouvait pas lui dire – du moins pas plus qu’il ne l’avait fait, et c’était déjà trop, si bien qu’il serait peut-être préférable qu’il s’éloigne, qu’il laisse leur amitié mourir de sa belle mort. Et puis qu’il laisse les paroles d’Edith glisser sur lui jusqu’à ce qu’il puisse décemment prendre congé. Il était expert dans l’art de faire semblant d’écouter. De plus, il était assez fatigué pour craindre de se découvrir davantage s’il s’engageait trop dans la conversation, s’il alimentait l’intérêt d’Edith par ses réponses. Elle parlait des pratiques de certains hommes d’affaires respectables, de gens pieux, riches, mariés et influents, de choses qui étaient réellement sordides, avec de jeunes enfants et des prostituées – des oncles avec leurs jeunes nièces, que cela n’empêchait pas de tenir un discours moralisateur de façade. Ceux-là étaient méprisables à cause de leur hypocrisie. Et elle détestait les hypocrites.
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