AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Chronique du tueur de roi tome 2.2 sur 3
EAN : 9782352946045
576 pages
Bragelonne (26/10/2012)
  Existe en édition audio
4.54/5   814 notes
Résumé :
Une deuxième journée commence, Kvothe reprend son récit. La suite de ses études à l’Université, sa recherche d’informations au sujet des Chandrians qui ont massacré les siens, son amitié avec la douce Auri, ses querelles avec un petit noble suffisant, jusqu’au drame qui le force à quitter son univers et le jette sur les routes. Découvrez les premiers pas de Kvothe sur la voie qui mène à l’héroïsme et à la déchéance. Découvrez la vérité qui a créé la légende.
Que lire après Chronique du tueur de roi, tome 2.2 : La peur du sageVoir plus
Le Coeur du Monde, Tome 1 : Farlander par Buchanan

Le Coeur du Monde

Col Buchanan

3.06★ (456)

3 tomes

Le porteur de lumière, tome 1 : Le prisme noir par Weeks

Le Porteur de lumière

Brent Weeks

4.36★ (2168)

6 tomes

Le Cycle des démons, tome hors-série collector : L'Or de Brayan par Brett

Le Cycle des démons

Peter V. Brett

4.07★ (3005)

6 tomes

Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
4,54

sur 814 notes
5
36 avis
4
20 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
0 avis
Cette critique porte sur les deux tomes de la Peur du Sage, qui n'en forment qu'un seul en version originale.

D'ailleurs, même si je comprends la raison de ce découpage par l'éditeur (un roman de 1200 pages, ce n'est pas forcément très vendeur), je déteste ce procédé qui pour moi gâche complètement les livres qui en sont victimes. Si on ne sait pas qu'on ne lit que des moitiés de tome, je trouve que les livres semblent étranges et déséquilibrés, ce qui est vraiment dommage, surtout lorsque l'on est face à un roman aussi passionnant.

Enfin bref, après cette petite parenthèse, passons à la critique !

L'histoire reprend là où elle s'était arrêtée, avec Kvothe toujours à l'Université. Si cette première partie peut sembler assez répétitive (examens, problèmes d'argent...), les circonstances vont amener notre héros à s'éloigner de sa vie somme toute assez confortable pour se frotter à d'autres expériences qui vont contribuer à créer sa légende.

A l'instar du précédent, ce livre est un voyage. On se laisse emporter par les pérégrinations de Kvothe, par ses petites et grandes aventures qui ont rarement la dimension épique à laquelle les livres de fantasy nous ont habitué. le fil rouge de la quête des Chandrians est ténu, et, même s'il est souvent un fil conducteur de la vie de Kvothe, ce n'est pas le centre de l'histoire. le centre de l'histoire, c'est Kvothe, et la manière dont un être humain est devenu un mythe. Quelque part, il s'agit de l'histoire vraie derrière le roman de fantasy.

J'ai trouvé que la narration, déjà étonnante et prenante dans le premier tome, prenait une autre ampleur dans celui-ci, comme si l'auteur avait gagné en assurance. Ainsi, il joue beaucoup plus avec le fait que ce soit une histoire racontée par Kvothe, en choisissant de lui faire passer sous silence des événements qui attisent notre curiosité, mais que notre narrateur ne juge pas vraiment digne d'intérêt. D'ailleurs, c'est très drôle de voir Bast et Chroniqueur refléter la frustration du lecteur dans ces moments-là.

De plus, la plume et l'imagination fertile de l'auteur font à nouveau merveille pour nous offrir un univers à la fois crédible et incroyable. le peuple des Adems et son langage incroyablement sophistiqué est à ce titre une véritable réussite. Ce qui aurait pu alourdir considérablement les dialogues devient très fluide et naturel, et lorsque Kvothe quitte les Adems, les conversations m'ont semblé étranges pendant quelques pages.

Évidemment, l'écriture toujours aussi poétique et travaillée continue à ajouter au charme de cette saga, et voir Kvothe jouer de la musique ou chercher le nom du vent est réellement magique.

Bref, je vais m'arrêter là pour ne pas risquer le spoiler, et me contenter de vous conseiller à 100 % ce livre et cette saga. Avec ces deux tomes, Patrick Rothfuss a réussi pour moi un sans faute. Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu un tel coup de coeur pour une saga de fantasy, et j'attends le dernier tome avec impatience (l'an prochain normalement), même si je redoute déjà le vide à l'idée de tourner la dernière page de cette incroyable série.

Challenge Pavés 2014-2015
Commenter  J’apprécie          334
Eh bien on peut dire que ce tome-là, je l'ai dévoré. J'avais mis plus de temps à lire les deux premiers, faisant souvent des pauses mais là… A peine commencé je n'ai pu le lâcher que 500 pages plus tard. le fait que Kvothe ne soit plus ici dans l'environnement habituel de l'Université y est sûrement pour quelque chose, et le fait qu'il reprenne la route est comme une bouffée d'air frais.

(Attention, à partir de là ma critique peut contenir des spoilers)


J'ai adoré rencontrer de nouveaux personnages, surtout Tempi qui m'a fasciné avec la civilisation adem. le séjour de Kvothe dans Ademre m'a beaucoup plu, j'aimerais tellement apprendre cette langue moi aussi ! J'ai adoré l'idée d'exprimer ses émotions par la main gauche parce qu'elle est plus proche du coeur. Et l'arbre sacré avec ses feuilles coupantes était fascinant. le passage avec Felurian était intéressant aussi, quoiqu'un peu long.
J'avais bien aimé les deux premiers tomes mais ici pas moyen de décrocher mes mains du bouquin, et je me demande si l'auteur comme Kvothe n'est pas mieux sur les routes que sur un endroit fixe : le passage de Kvothe à l'Université est un peu trop long, on s'enfonce bien vite dans le train-train quotidien sans beaucoup de péripéties ( mis à part les esclandres avec Ambrose). Alors qu'ici, on enchaîne les aventures et ça fait vraiment du bien de rencontrer des nouveaux personnages et des nouveaux lieux. L'auteur est au top de son imagination. J'ai été un peu déçue de voir Kvothe revenir si vite à l'Université (mais c'est peut-être aussi parce que je n'ai pas eu le temps de savourer le tome, tout est passé bien vite du coup).

Ce que j'ai adoré aussi, ce sont toutes ces petites histoires racontées auprès du feu. Pour moi, ce sont comme des petites d'or qui nous attendent au tournant de la page. J'ai beaucoup aimé l'histoire du rétameur qui rencontre des Edemah Ruh ( que Kvothe raconte dans la forêt à ses compagnons pendant la poursuite des brigands il me semble).

Le point négatif, c'est Denna. Je n'arrive toujours pas à m'attacher au personnage. Dans un univers si original avec des personnages parfois haut en couleur, étrangement je trouve que Denna est la seule assez classique voir cliché du lot. le côté femme fragile à mystère mais qui se veut être forte et se débrouiller seule, d'une beauté parfaite aux lèvres rouges (naturellement, s'il vous plait) et aux senteurs de fougère (décrit de nombreuses fois par Kvothe, pour ne pas dire à chaque description du personnage)… Ça m'agace un peu. Et je ne la trouve pas d'un grand intérêt, son « mystère » avec son protecteur ne m'intéresse pas des masses. Et il faut dire qu'aussi, les conversations entre elle et Kvothe se limitant à des roucoulades sans fin, je soupire souvent pendant leurs passages et je me surprends plusieurs fois à lire en travers. J'ai bien plus d'affection pour Auri, qui m'intrigue beaucoup (j'espère qu'on en connaitra plus sur elle dans le prochain tome), et pour Fela.

A part ça donc, j'ai adoré ce tome. Je le relirai sûrement avant que le prochain sorte. Je me demande d'ailleurs comment l'auteur va condenser tout le reste en un seul tome, mais je pense qu'on va avoir deux tomes de 600 pages chacun (version française) comme ici, ça laisse donc la place pour tout ça je pense. J'ai tellement hâte de connaître la suite concernant les Chandrians et les Amyrs ! Et aussi Bast, j'ai hâte de voir sa rencontre avec Kvothe. Et de connaître son identité.
Bref, l'attente va être longue, Kvothe va me manquer.
Commenter  J’apprécie          233
Cela faisait très longtemps que je n'avais pas eu autant de plaisir à dévorer un livre… Pour vous dire, j'étais tellement prise dans l'histoire de la Peur du Sage que je n'ai même pas vu le temps défiler (5 heures avant que j'arrive à lever le nez du bouquin !). La dernière fois que ça m'a fait ça, c'était à la lecture de L'Homme-runes, soit il y a un peu plus de deux ans…

Mais pourquoi je la trouve si bien, cette série ?
Tout d'abord, parce que les intrigues se multiplient outrageusement. Petit récapitulatif :
- La quête des Chandrians (meurtriers des parents de Kvothe), qui est le fil rouge de la saga, mais qui n'apparaît pourtant que très occasionnellement ;
- La (sur)vie en milieu étudiant, accompagnée de ses histoires annexes (trouver de l'argent pour se nourrir, payer la réinscription, apprendre le nom du vent, ridiculiser Ambrose Jakis, découvrir les secrets de l'Université…) ;
- La quête amoureuse avec l'insaisissable Denna (déjà, il faut réussir à la trouver, puis il faut se distinguer de ses multiples prétendants, la protéger de son étrange mécène, découvrir son passé mystérieux…) ;
- Ainsi que se faire un nom à la cour du Maer (maintenir le mystère autour de sa personne pour que tous les nobliaux aient à jaser, devenir son homme de confiance, lui sauver sa vie sans se faire tuer, intriguer pour lui…) ;
- Plus toutes celles qui vont apparaître dans ce volume.

Et presque aucune d'entre elles n'est tout à fait résolue. Ainsi Kvothe est sans cesse contraint de trouver de l'argent, de courir après Denna, de retrouver la confiance du Maer (qui a tendance à disparaître très très vite…).
Grâce à cela, pas un temps mort ! Et Kvothe va évidemment se servir de toutes ses péripéties pour construire sa légende – faisant preuve ainsi d'une mauvaise foi évidente… J'ai apprécié ce côté du personnage parce que ça le montre (lui, le héros légendaire) sous un jour moins relisant. Et c'est sûrement plus proche de la réalité que tous les héros sans peur et sans reproche qui apparaissent dans la fantasty.

On pourrait croire que l'auteur se risque sur un terrain dangereux à multiplier les trames, mais en fait pas du tout. Il maîtrise les aventures de son protagoniste à la perfection, et évite la sensation de confusion qu'il aurait pu y avoir. En fait, je dirais même que Patrick Rothfuss a choisi le bon moment pour faire bouger son personnage principal – sa vie à l'Université commençait à être un peu monotone.
Toutefois, il y a quelques choix de Kvothe que je n'ai pas approuvé, comme le fait qu'il dépense son argent alors qu'il est presque sur la paille (par exemple, quand il utilise ses dernières pièces pour acheter une tourte à la viande), qu'il continue à chercher des noises à Ambrose au lieu de laisser tomber (tu le sens, toi, que ça va juste le foutre encore une fois dans la merde...), etc. Mais tout le monde fait ses propres choix. Cela ne rend le héros que plus humain.

Tout comme, Denna, en fait. Dans le volume précédent, on apprend qu'elle se déteste au plus haut point.
Oui, elle se hait. Elle, la fille magnétique à qui aucun homme ne résiste n'a que mépris pour sa personne. La fille pour qui Kvothe a le plus d'admiration et d'affection n'a aucune estime d'elle-même. Comment ? Pourquoi ? Eh bien, elle est humaine, tout simplement. On est nombreux à ne pas se rendre compte de sa valeur. Qui a réussi à percevoir exactement l'image qu'on peut renvoyer à autrui ? Denna, elle, estime qu'elle fout toujours tout en l'air à chaque fois qu'elle essaie de faire quelque chose de bien. C'est plutôt rare de voir ça pour ce genre de personnage – le genre qui éblouit.

Un autre personnage fascinant est Bast. Tout simplement parce qu'on ne sait rien de lui, qu'il est visiblement Fae, mais qu'on ne sait pas comment ni pourquoi il est devenu l'élève de Kvothe (les Faes ne sont-ils pas censés en savoir plus sur la magie que nous ?). Et on ne sait pas non plus à quelle espèce il appartient...

Il y a une grande nouveauté dans cette saga qui la rend très différente de tous les autres livres de fantasty que j'ai pu lire. Je le sentais depuis le début, mais je n'arrivais pas à mettre un mot dessus. En fait, c'est très simple : c'est la première fois que je lis de la fantasy qui ne fait pas reposer le sort du monde sur les épaules de son héros ! C'est incroyable, inattendu et étonnant, et pourtant j'ai mis deux tomes et demi (le troisième ne comptant pas vraiment puisqu'il fait partie de la deuxième journée) à le comprendre. Kvothe n'a pas pour vocation de sauver le monde, il cherche juste à en percer les mystères…

Finalement, la seule chose que je pourrais reprocher à ce livre (et encore), c'est le fait que la carte ne soit pas du tout détaillée. Plusieurs villes manquent à l'appel : où est Trebon ? Où est Haert ? Où est la cour du Maer ? Ce qui aurait pu être une bonne idée, aussi, ç'aurait été de marquer d'une croix les lieux où il s'est passé quelque chose d'important (comme la mort de la troupe de Kvothe, par exemple). Pour finir, les limites entre les royaumes sont difficilement distinguables (le trait aurait pu être plus gros).
Mais je chipote : c'est déjà bien qu'il y ait une carte !

Bon, il y a aussi le fait que le prologue et l'épilogue soient très semblables à ceux du premier tome, et je n'en ai pas vu l'intérêt. Dans le Nom du Vent, la relecture du prologue après avoir eu connaissance d'une partie des aventures de Kvothe nous le fait voir sous un autre jour, plus pessimiste. Mais je n'ai pas eu cette même impression avec le deuxième volet. Ça m'a paru un peu redondant. Mais peut-être que je suis passée à côté de quelque chose ?

Bref, une suite largement à la hauteur du premier tome ! Les personnages et les intrigues sont plus nombreux et plus prenants (Simmon et Wilem se personnalisent !). Un seul regret : j'aurais vraiment dû découvrir cette série plus tard… Comme ça, je n'aurais pas eu besoin d'attendre pour lire le dernier livre !
Commenter  J’apprécie          100
Après une première partie au rythme assez lent mais rendue très plaisante grâce au talent de conteur hors pair de Patrick Rothfuss, cette seconde moitié se fait nettement plus rythmée. Kvothe reprend sans interruption le récit de ses aventures qui, pour cette fois, ne se limitent pas à l'Université de magie d'Imre. Notre jeune arcaniste se décide enfin à reprendre ses pérégrinations et c'est l'occasion pour l'auteur de nous faire découvrir de façon beaucoup plus approfondie son univers et les secrets qu'il renferme. de sa mission pour le compte du Maer dans la vieille forêt du Vintas à son séjour auprès de la légendaire Félurian, en passant par son voyage en pays adem et l'apprentissage de ses étranges moeurs et coutumes, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il nous aura fait voir du pays. Outre l'attrait exercé par la variété de ces nouveaux paysages, c'est également avec plaisir que l'on assiste enfin à quelque-uns des fameux épisodes annoncés par notre protagoniste dans « Le nom du vent », alors qu'il commençait tout juste sa narration.

Le monde créé par P. Rothfuss se révèle extrêmement riche et soigneusement construit et c'est avec intérêt et curiosité que l'on se met à l'arpenter en compagnie de Kvothe. A mesure que l'auteur nous fait progressivement faire connaissance avec son univers, de nouveaux personnages font évidemment leur apparition, certains plus marquants que d'autres : la belle et féerique Félurian, l'attachant mercenaire Tempi, les farouches guerrières Adems... Denna se fait toutefois beaucoup moins présente dans cette seconde partie et c'est un peu dommage car les secrets qui l'entoure elle et son mystérieux protecteur font partie de ceux à propos desquels je suis le plus impatiente d'en apprendre davantage. de même, on pourrait regretter de ne pas voir se lever un peu le mystère qui plane autour de Bast et de la vie retirée désormais menée par Kvothe. Celui-ci demeure malgré tout un personnage très attachant, qui acquière ici davantage de gravité et de maturité, et c'est avec un plaisir intact depuis le premier volume que l'on suit ses aventures.

Cette deuxième journée de narration s'achève et s'il faut bien reconnaître que l'intrigue générale n'a guère avancée, on se laisse toujours aussi facilement charmer par le talent de P. Rothfuss et le charisme de son héros. le troisième et dernier tome promet d'être très dense et on espère y trouver toutes les réponses aux questions et mystères avec lesquels l'auteur nous a appâté depuis le début de l'histoire. L'attente va être longue...
Commenter  J’apprécie          180
Je ne sais toujours pas si c'était une bonne ou une mauvaise idée de partager ce tome en deux dans l'édition française, mais je peux dire que j'ai bien plus aimé la lecture de cette partie que de la précédente, ce qui signifie aussi que l'écriture de Rothfuss commence à être en dent de scie et que je comprends peut-être l'obstacle face auquel il se trouve et l'absence de suite malheureusement…

Après une première partie où l'écriture de l'auteur faisait merveille pour la rendre fluide et facile à lire malgré les pages et les pages de longueurs à l'université puis auprès de ce maître, le Maer, qui lui fait découvrir la grande vie, l'auteur fait à nouveau des merveilles ici, mais dans un style plus nature – épique qui m'a passionnée. J'ai eu l'impression de revenir aux racines du récit avec ces thématiques sur la famille, les romanichelles, la musique, la puissance des mots et de la langue, et les mystères des origines de ce monde. Là, j'étais vraiment au coeur de ce que j'aimais et cherchais dans ce titre, ce qui s'était un peu perdu au fil des trimestres de Kovthe à l'université.

Dans ce récit de la construction de la légende de Kovthe, j'ai ainsi l'impression que parfois l'auteur se perd (Université, Denna…) et que parfois il se retrouve (Interlude, étude du rôle des langues, Kovthe en position d'apprenant, etc), ma lecture est à l'aune de cela. Il y a des passages que j'ai trouvé brillants ici et d'autres passables, ce qui est quand même fort dommage. Cela m'a amené à penser que peut-être l'auteur se sentait ainsi tiraillé et que face à la montagne qui lui reste à franchir à la fin de ce tome, il a pris peur et n'a pas su par quel bout commencer son ascension, car clairement un tome pour conclure après tout ça ou plutôt si peu, c'est difficilement imaginable.

Mais revenons à ce tome. Si une nouvelle fois, je me suis ennuyée et n'ai pas aimé les brefs passages de Kovthe de retour à l'université auprès de ses amis et Denna, qui étaient d'un classicisme et d'une fadeur, je me suis régalée avec tous les autres aspects de cette seconde partie. Plonger son héros au coeur de sa légende, le voir construire celle-ci et la broder avec le recul de l'homme adulte qui raconte ses souvenirs, c'est jouissifs. Cela n'a rien d'inédit, entendons-nous, mais l'auteur confère à ces moments un atmosphère différente du reste, qui nous donne l'impression d'être au coin du feu, ce qui me berce et m'emporte.

J'ai ainsi pris un vif plaisir à retrouver l'ambiance des débuts, quand Kovthe se retrouve avec cette troupe de mercenaires et qu'il vit des aventures en pleine nature avec de faux airs de nature writing et de fantastique merveilleux à l'ancienne, où il est question de divinités rappelant celles hors de tout manichéisme des mythes celtiques. C'est poétique, c'est entêtant et ça devient émouvant quand cela lui rappelle son enfance, ses premiers amours pour la musique, les mots et les sons. le choix de ce passage pour le faire transitionner de l'enfance-adolescence à l'adulescence a sonné très juste chez moi.

De la même façon, quand l'auteur revient au coeur de son histoire, c'est-à-dire la puissance des mots, de la langue, des sons à travers la rencontre entre Kovthe et un peuple totalement différent de lui auprès duquel il va vivre un certain temps, il m'a puissamment touchée et j'ai eu un coup de coeur. J'ai adoré l'ambiance très « Le Guin » de l'épisode. C'était passionnant de voir l'auteur décrire la façon de penser, de raisonner, de concevoir la langue, les dialogues et les échanges différemment de la part de ce peuple. C'était puissant. Et suivre Kovthe se fondre là-dedans, tenter de comprendre leur philosophie de vie pour y puiser ce dont lui-même aurait besoin plus tard, c'était là l'essence de la série. Je n'ai donc pas compris le terrible retour en arrière qu'on subit brutalement ensuite, comme si cette bulle de perfectibilité était rompue. Terrible !

La plume de l'auteur fut ainsi pour moi, tour à tour magie, sublime, fine et totalement plate. Mais elle montre aussi tout ce qui agite Kovthe dans cet univers de contrastes et tiraillements où il vit. Il y a d'un côté la magie, la musique, les langues, qui emportent et éblouissent. Et de l'autre la vraie vie, cruelle, brutale, terre à terre, qui cloue au sol. L'intérêt pour la suite, si jamais il y a un jour une suite, sera de voir comment concilier les deux, de voir ce qui l'emportera entre la philosophie que lui ont inculqué cette magie et ces rencontres, et la vie terrible qu'il a vécue et expérimentée et qui l'a forgé comme il est. Je serais curieuse de voir la réponse de l'auteur et la forme que cela prendra, car pour le moment mon coeur est clairement totalement partagé entre une partie que je trouve sublime et adore, et une autre qui m'endort dans son doux ronronnement classique.

Lecture des plus surprenantes après mon décrochage dans la première partie, j'ai adoré cette suite qui a enfin comblé mes attentes. le retour aux sources du héros, aux sources de l'univers et aux sources de la série dans une ambiance merveilleuse proche du travail de le Guin sur l'altérité et le langage m'a passionnée et émerveillée. Assister à la construction maladroite d'un mythe m'a mis des étoiles dans les yeux face aux promesses faites. Mais le retour à la réalité fut aussi brutal et je n'ai pas aimé l'épisode final. L'auteur parviendra-t-il à réconcilier ces deux parties chez moi ? Seule la sortie hypothétique d'une suite un jour nous le dira, mais je reste orpheline de ce sublime travail sur les mots, la musique, le rapport à l'autre et aux légendes.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          110


critiques presse (1)
Elbakin.net
26 novembre 2012
Sans surprise, sans cette touche de fraîcheur que nous avait apportée le premier tome, Patrick Rothfuss retient néanmoins sans peine notre intérêt en tissant une histoire vibrante de vie, au canevas si classique en apparence et au souffle discret mais bien présent.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (51) Voir plus Ajouter une citation
Les cartes n'ont pas que des limites extérieures. Il y a aussi des zones d'ombre en plein milieu. Les gens aiment bien se vanter de tout connaître du monde. Les riches, surtout. Les cartes sont formidables pour ça. De ce côté de cette ligne, c'est les terres du baron Taxtwice, de l'autre c'est les terres du comte Uptemuny... Comme il ne peut pas y avoir de blanc sur les cartes, les gars qui les dessinent font des hachures avec leur crayon et ils écrivent « Eld » en travers. Vous auriez tout aussi bien pu faire un grand trou dans votre carte avec une chandelle pour ce que j'en sais. Cette forêt est aussi grande que le Vintas. Elle n'appartient à personne. Si vous partez dans la mauvaise direction, vous pouvez marcher pendant des centaines de kilomètres sans voir une route, encore moins une maison ou un champ cultivé. Il y a des endroits où l'homme a jamais mis le pied, où le son de la voix humaine s'est jamais fait entendre. Cet endroit est vieux comme le temps, sauvage. Il s'en moque bien, de nous.
Commenter  J’apprécie          150
Nul homme n'est brave s'il n'a jamais parcouru une centaine de kilomètres à pied. Si tu veux vraiment te connaître, marche jusqu'à ce que plus personne ne connaisse ton nom. Tous les hommes sont égaux devant le voyage. Une longue route t'en apprendra davantage sur ton compte que cent ans d'examen de conscience.
Commenter  J’apprécie          362
Confortablement installé sur un rocher poli, je m'apprêtais à regarder l'arbre-épée jusqu'à ce que Vashet vient me chercher.
Mais Celean n'était pas du genre à s'assoir et à attendre tranquillement. Elle a couru vers l'arbre-épée et s'est arrêtée à quelques pas de ses longues branches souples qui ondoyaient dans le vent.
Soudain, elle a arrondit les épaules et s'est avancée sous la ramure, parmi les milliers de feuilles au tranchant de rasoir qui tournoyaient follement.
Trop surpris pour crier, je me suis relevé d'un bond quand je l'ai entendue rire. Je la regardais qui s’élançait, sautillait, virevoltait, sa frêle silhouette esquivant les feuilles agitées par le vent comme si elle jouait à chat.
[...]
Elle est revenue aussitôt sous la ramure. Elle a esquissé Presser le cidre, s'est baissée vivement, a tourné, viré et couru jusqu'à émerger du feuillage. Elle n'a pas poussé un cri de triomphe, comme l'aurait fait un enfant des Provinces-Unies, mais a sauté en l'air, les bras levés en signe de victoire. Puis, riant toujours, elle a fait la roue.
[...]
Celean n'a cessé son jeu qu'à l'arrivée de Vashet, qui s'est précipitée sur elle pour la tancer sévèrement. Je n'entendais pas ce qu'elles disaient, mais leur langage corporel était très éloquent. Celean avait baissé la tête et remuait les pieds. Après avoir secoué furieusement l'index, Vashet lui a donné une calotte. Le genre de réprimande que reçoivent tous les enfants du monde. Tiens-toi à l'écart du jardin des voisins. Ne va pas embêter le mouton des Benton. Ne joue pas à chat au milieu des milliers de couteaux tournoyants de l'arbre sacré de notre peuple.
Commenter  J’apprécie          50
A ses paupières aux éclats mordorés
Palpitaient papillons aux ailes bigarrés.
Sa longue chevelure, qui sous le vent balançait,
Telle une faux sombre, dans les arbres passait.
O Felurian ! Belle dame que mon cœur chérit,
Bénis soient la clairière où tu vis alanguie
Et ton souffle qui au loin chasse tous les soucis.

Dans l'ombre mouvante du ciel étoilé
Corps et âme, tu m'a ensorcelé.
Bientôt je fus pris au piège
Du plus puissant des sortilèges.
Tes baisers pleins de langueur
Du chèvrefeuille avaient la saveur
Je plains celui qui à jamais dépérit
Faute de t'avoir connue puis d'avoir été séduit.
Commenter  J’apprécie          130
Mon doux amour, si tu m'interroge une fois de plus à propos des sept, je te chasserai d'ici. peu importe que tu fasses preuve de douceur ou de fermeté, d'honnêteté ou de ruse. à la première question je te flagellerai avec un fouet de ronce et de serpent. je te pourchasserai, couvert de sang et de en larme, et je n'arrêterais pas avant que tu sois mort ou que tu aies fui d'ici.
Bien que je ne l'aie pas quittée du regard, ses yeux n'étaient plus mouillés de tendresse. Ils étaient noirs comme les nuages d'orage, durs comme la glace.
_ je ne plaisante pas a t-elle ajouté. je le jure par ma fleur et la lune toujours changeante, je le jure par le sel et la pierre et le ciel. je le jure par le chant et le rire, par le son de mon propre nom.
Elle m'a embrassé de nouveau avec tendresse.
_ je le ferai.
Commenter  J’apprécie          70

Videos de Patrick Rothfuss (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Rothfuss
On his latest Twitch stream, Patrick Rothfuss answers the fan question about releasing date of the book 3 and more! (28 April 2020)
autres livres classés : fantasyVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (1750) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2479 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}