AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Christw


Ce titre chez Grasset rassemble trois textes – deux présentés lors de conférences, l'autre paru dans le Monde de l'éducation – sur un sujet cher à Jean Rouaud, le roman et ses mésaventures du vingtième siècle où il fut question de sa mort.

Première partie.
Lorsqu'il donne cette communication à la conférence de Kobé le 11 novembre 2014, Jean Rouaud regrette autant une certaine idée de la France que les aléas du roman. Cette France que la «marche vers l'avant» du vingtième siècle a refoulée, la vie rurale, la religion, les gens modestes accusés de poujadisme, les petits commerçants et artisans accusés de collusion avec le capital, tous ces gens qui "tissèrent la toile des "Champs d'honneur" (1990).

"La marquise sortit à cinq heures" rappelle l'époque (1924) où naquit le discrédit du roman réaliste (celui des Balzac, Flaubert, Stendhal) initié par Breton via Paul Valéry qui se refusait à écrire une phrase aussi banale. le mot «marquise» implique également le refus d'une aristocratie de la littérature et de l'écrivain qui est contestée, dépassée. Gide (qui s'excusera après) à Jean Schlumberger sur "Du côté de chez Swann" : "C'est plein de duchesses, ce n'est pas pour nous". La guerre 14 n'avait pas fait dans la dentelle et puis il y avait l'incapacité du roman à dire le monde moderne par le ressassement de vieux procédés. Néanmoins les souvenirs des rescapés de la Grande Guerre s'accommodèrent largement du roman réaliste et l'on continuait à écrire "Le fantassin sortit de la tranchée à cinq heures"...

[...].

Ces quelques grands traits sont fort réducteurs de l'intéressant propos de Jean Rouaud. Les tendances sont dégagées, on sait que l'écrivain a la nostalgie d'une tradition romanesque qui fit ses preuves, il le rappela élégamment avec son intelligente et merveilleuse "Imitation du bonheur".

À notre tour, toutefois, nous qui aimons la littérature, alors que le bon vieux récit a aujourd'hui repris ses aises, ne jetons pas le discrédit sur les apports du structuralisme, du nouveau roman, des formes littéraires novatrices, elles ont quelque chose à souffler à nos ensommeillements.

Lien : http://christianwery.blogspo..
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}