Une belle lecture.
Jean Rouaud aborde l'évolution de la littérature et ses propres difficultés dans son cheminement en tant qu'écrivain. Tout en douceur, il nous dresse ses impressions et ses doutes sur cette longue mise au monde de l'auteur qu'il est aujourd'hui. Cet ouvrage est truffé de références culturelles et c'est une mine d'or pour moi qui suis toujours avide d'améliorer le niveau (très moyen) de mes connaissances.
Entre autres, j'y ai glané de nombreux renseignements sur ma région natale et sur la ville de Saint-Nazaire et ses neuf mois de guerre oubliés (la ville a été "libérée après tout le monde, dernière d'Europe, le 11 mai 1945").
J'y ai appris que
Lovecraft était raciste et antisémite (déception) mais qu'il s'est amendé à la toute fin de sa vie.
J'y ai découvert qu'en 1969 en France, à la faculté des lettres de Nantes, on donnait encore à lire une version de l'Enéïde préfacée par
Robert Brasillach "rédacteur de "Je suis partout", le journal collaborationniste..." alors que
Primo Levi,
Elie Wiesel ou
Robert Antelme ne figuraient
pas au programme ; et encore que
Samuel Beckett a été un héros de la résistance au sein du réseau Gloria à Paris.
Et surtout, moi qui ai adoré
les Champs d'honneur, l'auteur y explique tout (ou presque) de sa genèse laborieuse et je me suis régalée en en relisant quelques
passages.
Du coup, j'ai refermé le livre, mais
pas pour longtemps, car de ses pages dé
passent une multitude de petits morceaux de papier avec des annotations sur des lectures à faire, des renseignements à prendre, des peintres à découvrir, des morceaux entiers d'Histoire à apprendre et à réapprendre.
En résumé, une lecture très enrichissante qui en plus (et j'aime ça) me renvoie vers une multitude d'autres (tant pis pour ma PAL).