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EAN : 9782264054692
432 pages
10-18 (06/06/2013)
3.27/5   15 notes
Résumé :
Le 27 février 1958, via Osoppo à Milan, des malfaiteurs dévalisent les fourgons de la Banque d'Italie. Parmi les passants qui assistent à la scène, deux jeunes garçons vont être marqués à jamais : Antonio, 13 ans, décide qu'il entrera dans la police ; Roberto, 8 ans à peine, choisit de devenir bandit. Chacun met tout en oeuvre pour réaliser sa vocation, et bientôt l'affrontement est inévitable...
Sur plus de deux décennies, de braquages sanglants en arrestati... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Le roman-chorale est un exercice difficile, requérant dans la narration ampleur et rigueur. Avec "la ville rouge" Paolo Roversi s'en tire très honnêtement.

Au début de ma lecture, j'ai eu un peu peur. Non pas que la litanie de braquages était ennuyeuse. Au contraire; les séquences d'action étaient efficaces et la galerie de personnages intrigante. Mais je trouvais tout ça bien confus, je me demandais où l'auteur voulait en venir. Je me demandais même s'il savait ce qu'il voulait raconter. Puis mes doutes se sont peu à peu dissipés, l'auteur semblant par la suite trouver la maîtrise de son roman, les éléments du récit s'imbriquant les uns aux autres, s'enchaînant dans une mécanique efficace et finalement bien menée jusqu'à devenir vraiment addictive.

L'écriture est agréable, fluide, sobre tout en étant belle et parfois même empreinte de lyrisme dans certains passages. Les descriptions de Milan, de ses quartiers, de ses habitants, de son atmosphère sont exemplaires.

La grande force du roman de Roversi, c'est le contexte dans lequel il se situe. Plus qu'une simple peinture d'une époque, à travers une reconstitution soignée, "la ville rouge" est une véritable plongée dans le Milan des années de plomb. On s'y croirait, notamment grâce à l'évocation d'événements entrés dans L Histoire (l'homme sur la lune, le match de foot Italie-Allemagne de 70...) qui permettent au lecteur une immersion totale en les faisant revivre à hauteur d'homme à travers le ressenti des protagonistes.

Les personnages sont d'ailleurs une autre réussite du roman. Complexes, fouillés, ils sont bien dessinés et crédibles. Roversi nous propose de suivre leurs destinées sans jamais les juger, en posant toujours sur eux un regard profondément humain.

Mais malgré toutes ces qualités, je ne peux m'empêcher de me dire qu'il manque un petit quelque chose, un je-ne-sais-quoi, un petit supplément d'âme qui aurait fait du récit de Roversi un grand roman. Néanmoins, malgré cette réserve toute personnelle, "la ville rouge" reste un polar de bonne qualité, bien écrit, qui se lit avec beaucoup de plaisir.

Challenge Variété 22 (catégorie "un livre traduit d'une autre langue")
Challenge Méli-mélo 1 (case B rouge gras)
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Milano criminale
première publication en Italie en 2011 chez Rizzoli..

Milan, fin des années 60
La Démocratie chrétienne est au pouvoir, ce sont les années du boum économique.
Des bandes de jeunes braqueurs audacieux désespèrent la police.
C'est la grande épopée criminelle. La pègre triomphe, vole les banques, attaquent les fourgons de transports de fonds et nargue la police, parfois à visage découvert.
L'histoire est inspirée de faits réels.
Milan a eu ses héros criminels, admirés par la population car ils volaient les riches.
De plus, l'opinion publique était orientée dans ce sens et faussée par les medias.
Vinrent ensuite le soulèvement étudiant, conforté par le mai 68 français, et les terribles années 70, les années de plomb, contre le patronat , le terrorisme, les bombes. La bombe de la Piazza Fontana de sinistre mémoire.
C'est donc le roman d'une époque. Une vision partagée par la vision d'un malfrat et celle d'un policier.
Voilà, j'ai planté le décor, je vous laisse apprécier le roman.
Une petite remarque: l'énumération des divers braquages peut rebuter, en ouverture, mais la suite et riche et captivante. le côté humain émouvant.
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En 1958, des gangsters braquent un convoi de fonds à Milan dans un quartier populaire, le coup est effectué sans violence et selon un plan génial, il rapporte gros à ses auteurs. Les habitants de la via Ossopo profitent du spectacle, en particulier deux gamins, Antonio quatorze ans et le petit Roberto huit ans. Pour tous les deux ce jour est mémorable et ils se découvrent une vocation. Antonio décide dès lors de devenir policier, tandis que son jeune voisin choisit d'être plus tard un brigand encore plus doué que ceux qui ont braqué le fourgon.

Antonio a tout observé et fait part de son témoignage au célèbre commissaire Nicolosi, sans savoir qu'il sera plus tard son mentor. Roberto célèbre le braquage en allant libérer les tigres d'un cirque de passage dans le quartier, ce qui lui vaut de passer une nuit dans une maison de correction.

Nous suivons ensuite les deux destins parallèles de ces enfants jusqu'en 1972. Les deux n'ont pas le même poids dans le roman, si l'on suit de loin en loin la dérive criminelle de Roberto, le héros principal est bien Antonio Santi. Il devient policier contre l'avis de ses parents, ouvriers, qui rêvaient de le voir médecin ou avocat. Il commence sa carrière sous la direction du commissaire Nicolosi et poursuit les braqueurs. Après le départ de son mentor, muté à Côme, Antonio connaîtra des années difficiles.

Roberto lui monte lentement mais sûrement les échelons de la pègre locale, apprenant de ses ainés lors de ses séjours en maison de correction ou en prison.

L'autre héroïne principale du livre est la ville de Milan et on profite plus du roman quand on a la chance de connaître ce lieu. On a plus le sentiment de lire un documentaire sur le Milan des années 1960 au sens large ( de 1958 à 1972) qu'un polar. On suit l'évolution sociologique de ses habitants, des jeunes en particulier. Il ne s'agit pas d'un portrait romantique et nostalgique de cette période, mais plutôt une vision très sombre. le boum économique ne profite pas aux plus pauvres, les ouvriers ont des salaires de misère et la contestation étudiante sombre dans la violence gratuite. Une bombe éclate fin 1969, annonçant l'ère des brigades rouges, juste esquissée dans le livre. Seule la pègre semble prospérer. Antonio n'a rien d'un superhéros et si son début de carrière est heureux et prometteur sous la tutelle de Nicolosi, la suite sera très difficile. Il grimpera les échelons mais sera vite désenchanté.

J'ai relevé deux points négatifs de ce livre: Premièrement une certaine confusion concernant les diverses bandes de gangsters qui sévissent à Milan. Il y a une foule de maffiosi divers et en dehors de la bande de Roberto, on est vite embrouillé et on ne sait plus qui a fait quoi et quel bandit est poursuivi par les policiers. Deuxièmement, Roversi emploie parfois un ton trop lyrique pour évoquer Milan ou Giorgio Scerbanenco à qui il veut rendre hommage. Ces passages au ton dithyrambique s'insèrent mal dans le récit, même s'ils sont destinés à le rendre plus dramatique et sont ennuyeux, heureusement il y en a peu et ils ne sont pas très longs. Dans tous les cas ils n'apportent rien au livre.

On est loin de l'ambiance peace and love et ce portrait désenchanté d'une jeunesse, et d'une ville, qui ont perdu leurs illusions est très intéressant. Cela nous change de la vison romantique des années soixante, c'est l'autre face, son côté noir.


Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Un très bon polar avec une très bonne ambiance. Où la ville de Milan joue un grand rôle. C'est une fresque de l'Italie des années soixante, début des années soixante-dix.
Le personnage principal est un jeune flic, qui évolue dans la hiérarchie tout au long de cette histoire. Il commence à enquêter sur des braquages, lutte contre les anarchistes...
Mais tout n'est pas centré sur le flic, on suit des casses de truands, des étudiants anarchistres qui luttent pour changer la société...
L'auteur n'a pas de parti pris. Chaque camps à ses défauts et ses qualités.
L'histoire est très intéressante.

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Braquages, contre bande, fusillades sur fond de mouvements sociaux en Italie dans les années 60, un peu de romantisme en plus, mélangez le tout et vous avez la recette de la ville rouge.
Légerement redondant, il faut tout de même aller jusqu'à la fin et tout compte fait, on attend tout de même la suite.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Dans ces moments, grâce au dieu ballon, les Italiens ne sont ni de droite ni de gauche : ils aiment les coupes de cheveux à la Beatles, les chansons de Lucio Battisti et aussi celles, plus réactionnaires, de Celentano, qui a gagné à San Remo avec une litanie contre les grèves,"chi non lavora non fa l'amore" comme si les femmes ne faisaient pas la grève, elles aussi. p. 342
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Les hommes deviennent des bêtes en étant traités ainsi. Ils reçoivent des coups
pendant une heure, puis arrive le moment de les rendre. Ils deviennent des animaux et les jeunes gens devant eux les ennemis à anéantir pour empêcher Milan de se transformer en une ville de barricades et d'affrontements.
p.231
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Du reste, flic est un métier où il faut savoir tenir sa langue et utiliser une matraque.
Maintenant, quand on lui crache dessus et qu'on le bombarde avec tout et n'importe quoi, il doit se taire. se protéger avec son casque et son bouclier, et endurer. En attendant l'ordre de charger.

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cette nuit-là,Milan est une amante distraite mais envoûtante. Calme et silencieuse, langoureuse et séduisante. Terriblement vivante. Palpitante, sous le voile fin du léger brouillard qui en salit les contours, avec ses cafés bondés, les gens qui se promènent après le cinéma,.......p.303
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A ses pieds, la ville rouge. Les lueurs de la nuit, des lampadaires, des panneaux publicitaires, des phares des voitures. Distributeurs, feux de signalisation, enseignes au néon, traînées lumineuses des réverbères. Tout est rouge.
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Vidéo de Paolo Roversi
Paolo Roversi, 73 ans, est né à Ravenne en 1947, mais il vit et travaille à Paris depuis 1973. Ce photographe de mode – photographe tout court, et portraitiste, comme il le dit lui-même - a côtoyé les plus grands : Robert Frank, Helmut Newton, ou encore, Peter Lindbergh. Il travaille principalement avec des magazines (Vogue Italie, Vogue UK…) et des marques (Comme des Garçons, Dior). Il enseigne à l'ECAL, école d'art de Lausanne, et est représenté par une galerie à Paris (Camera Obscura) ainsi que par une autre à New York (Pace Gallery).
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