Eau trouble

Un très bon roman policier qui se passe à huis clos dans une clinique esthétique sur une île en Australie.
On y rencontre tous les éléments habituels d'un huis-clos : une tempête, une inondation, le téléphone et l'électricité coupés, isolant totalement l'île alors qu'un meurtre a été commis et qu'une personne échappée d'un hôpital psychiatrique est probablement cachée dans la clinique.
Les personnages sont bien décrits, chacun ayant de petites choses à cacher. Les policiers auront forts à faire pour dénouer ce sac de noeuds.
J'ai beaucoup apprécié cette ambiance de femmes, où potins et ragots servent finalement à trouver le coupable.

Un roman à deux vitesses, avec une première partie très descriptive d'une centaine de pages pour mettre en place le cadre et tous les personnages, et une partie centrée sur l'intrigue policière dans laquelle le suspense s'intensifie.

À Deepdene, dans la région de Sydney, l'ex-mannequin Margot Bell et son ami coiffeur Alistair Swanson ont créé un luxueux petit paradis de l'esthétique au féminin.
L'auteure s'attarde sur chacun des protagonistes, les propriétaires associés, Margot et Alistair, les employés, William le secrétaire, Conrad le masseur, Angela l'esthéticienne, Betty la gouvernante, et les hôtes, dont Birdie, de son vrai nom Verity Birdwood, journaliste venue profiter de la cure pour faire un reportage sur l'établissement, et quatre autres femmes en quête de changement de look. le lecteur découvre un petit monde qui, sous son aspect bien lisse, cache des tensions importantes basées sur des problèmes relationnels et financiers, Deepnede se révélant peu à peu comme « un endroit très discret, qui garde les secrets » et où « personne n'est exactement ce qu'il, ou elle, paraît être ».

Après cette minutieuse mise en place, un meurtre vient bouleverser ce qui devait se présenter comme deux semaines idylliques pour des clientes aisées, avec des soins dispensés par des professionnels confirmés dans un cadre agréable. L'ambiance passe alors du rêve au drame, d'autant plus qu'une rumeur laisse supposer la présence sur les lieux d'une psychopathe récemment libérée, ce que semble confirmer le mode opératoire du crime qui vient de se produire. Les éléments déchaînés s'en mêlent, transformant la clinique en un site isolé du monde juste après la venue de deux policiers, installant un huis clos propice à une montée inexorable de l'angoisse.

Birdie, bien connue des enquêteurs pour avoir apporté son aide dans quelques affaires précédentes, de simple journaliste en immersion pour son article devient une détective résolue à démasquer la personne qui a décidé de régler ses comptes de façon particulièrement violente.

J'avoue avoir un peu peiné dans la lecture du premier tiers, pour ensuite savourer pleinement le thriller policier, dans lequel une atmosphère pesante et angoissante est superbement installée par Jennifer Rowe qui maintient un bon suspense jusqu'au dénouement parfaitement réussi, avec une scène finale bien dans le style d'Agatha Christie.

Birdie, la détective préférée de Jennifer Rowe, va se faire une beauté à la très select et très chère clinique apparemment blanche comme neige "deepdene" que la jolie Margot Bell tient d'une main de fer. Mais un jeune employé reçoit un appel d'une amie de sa fiancé, assassinée par une tueuse en série il y a quelques années de cela, qui lui révèle que l'assassine en question, sortie de l'hôpital psychatrique où elle avait été internée, était en route pour Deepdene ou y était déjà. Puis Margot est retrouvée morte, une paire de ciseaux plantée dans le coup; le meurtre ressemblant étrangement à ceux de la tueuse en série. Birrdie appelle les policier qui ne tardent pas à arriver, mais qui découvrent à leurs arrivée que ô malheur, ils ne pourront pas retourner en ville car la maison est devenue île, une île entourée d'eaux. Pour arranger le tout, le téléphone est coupée est l'électricité ne tarde pas à l'être aussi. Notre jeune enquêtrice va donc mener l'enquête, seule -eh oui, Dan Toby, la policier, et son adjoint ont été drogués- la plupart du temps dans le noir, et risquant d'être assassinée à tout moment.
Je crois que, de tout les Jennifer Rowe que j'ai lu, à savoir "prière d'inhumer", "pomme de discorde" et celui-ci, ce présent ouvrage est mon préféré.
le style est plutôt bon, et si ça manque de description, les dialogues sont géniaux. Contrairement à " prière d'inhumer", tout va très vite, et on est rapidement incapable de le lâcher. Les personnages sont bien décris mais un peu trop dans le cliché : Angela, la blonde légèrement idiote, Edwina, le femme d'affaire typique...

J'ai mis 4 étoiles, parce que dans le genre d'enquêtes à la Agatha Christie, celui-ci est très bon. Nous sommes en Australie sur une île, bien sûr un soir de tempête, bien sûr en vase clos, avec en prime, le plan où se déroule l'action, un centre de beauté avec quelques chambres où l'on fait du relooking. Beaucoup de succès pour cet espace tenu par Margot, ancienne mannequin et Alistaire, le coiffeur transformeur de ces dames. Des cures de 15 jours, 5 personnes qui restent sur place et là, un meurtre horrible puisque étranglement et coups de ciseaux. Qui a tué ? ahah supens ! Vérity Birdwood, documentaliste qui venait incognito, va se mêler de l'enquête. Comme d'habitude, peu importe le coupable, ce qui compte, ce sont les caractères décris, le suspens, l'atmosphère vraiment bien rendue ici, du parquet qui craque et du vent qui mugit dans les persiennes. Donc, si vous appréciez ce genre là, foncez !