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EAN : 9782702440995
350 pages
Le Masque (26/08/2015)
3.5/5   44 notes
Résumé :
Detroit, en 1958, à la fin du mois de juin. Dans le quartier ouvrier blanc d’Adler Avenue, l’atmosphère est pesante, l’air chargé de menaces. Les grandes usines où tous les hommes sont employés commencent à fermer et, plus inquiétant encore, des gens de couleur s’installent dans le quartier. Dans leurs maisons proprettes aux rideaux parfaitement tendus et aux pelouses bien entretenues, les femmes s’observent et se méfient. Les jours de paie, on a vu des femmes noire... >Voir plus
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Nous sommes en Amérique dans les années 60. Les femmes de l'avenue Adler essaient de jouer le rôle de mères et d'épouses parfaites, jupes droites serrées à la taille, linge lavé repassé et repas prêt à l'heure pour leurs maris qui rentrent du boulot.
Certaines d'entre elles ont un flair incomparable pour renifler sur leurs hommes l'odeur d'une autre, c'est le cas de Malina qui ne supporte plus les écarts de son mari. Les jours de paye, une fois par semaine, il rentre plus tard, s'attardant avec des nouvelles venues, qui ne font pas partie de la communauté blanche et qui, contre quelques piécettes, les soulagent de quelques gouttelettes.
Peu d'esclandre quand une jeune fille noire est retrouvée morte, par contre c'est toute la communauté blanche qui se rassemble et se mobilise pour retrouver Elisabeth, jeune fille un peu attardée qui vit avec son père.
L'écriture de Lori Roy nous plonge dans une atmosphère pesante et étouffante, nous décrivant le quotidien des foyers américains bien-pensant de cette fin des années cinquante. On y ressent la tension montante entre les deux communautés : noire et blanche. Elle a le don de ne pas dévoiler la vérité de but en blanc mais progressivement comme un brouillard épais qui se lève tout doucement.
A la moitié du livre m'a note n'aurait été que de trois mais la seconde moitié est tellement intense que je l'ai remonté à cinq. Un super moment de lecture.
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Cadre intéressant : la classe moyenne américaine des années 50 avec les hommes au travail et les 'parfaites épouses' au foyer, aux fourneaux, à la couture, oeuvrant pour les associations caritatives.

Une promenade dans le temps et l'espace ? Un dépaysement ?
Un peu, pour la condition féminine (quoique) : « Aucune femme n'a envie que les autres voient son allée rester déserte bien après l'heure où son mari aurait dû rentrer. »
Mais pas tant que ça, pour le reste : l'Histoire se répète, partout, tout le temps. Ces gens tranquillement installés 'chez eux' voient d'un mauvais oeil l'arrivée de gens de couleur dans leur quartier. Certains envisagent de déménager. Tiens, on se croirait 'chez nous', dans la France de 2017, où l'autre, le différent, le plus récemment débarqué, est forcément responsable ET coupable dès que l'harmonie est perturbée d'une manière ou d'une autre.

Je ne sais pas pourquoi je suis totalement passée à côté de ce livre, pourquoi ces 367 pages m'ont semblé si longues, pourquoi j'ai eu l'impression de piétiner, de tourner en rond autour d'un marteau à manche rouge, d'un landau, d'un ventre de future maman, d'un chat égaré, d'une chaussure perdue, de femmes cuisinant pour des hommes tandis qu'ils organisent des battues pour retrouver une jeune voisine disparue.

L'ambiance rappelle celles de 'La fenêtre panoramique' (R. Yates) et de 'L'homme au complet gris' (S. Wilson), romans que j'ai aimés. Mais, au vu des premières pages, j'attendais peut-être la vivacité, l'acuité et le mordant que j'apprécie tellement dans les intrigues de Liane Moriarty ?
La fin réserve des surprises émouvantes, mais faute d'avoir été assez attentive, je garde quelques questions en suspens.
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Lory Roy nous plonge au coeur d'une banlieue américaine de la classe moyenne blanche, à la fin des années 50. Ses trois héroïnes : Malina, Julia et Grace vont nous raconter leur quotidien. Ces femmes vouent leur vie à être des épouses, des mères, des voisines parfaites. Tenues repassées, coiffures tirées à quatre épingles, petits plats mitonnés, ventes de charité organisées au millimètre près. Pas de place à l'imprévu. Les blancs avec les blancs dans des quartiers réservés aux blancs et les noirs avec les noirs le plus loin possible des blancs. Ainsi s'écoulent les jours dans cette banlieue paisible.
Jusqu'au jour où une jeune fille noire est retrouvée morte. Cet incident ne génère aucune compassion de la part de cette communauté blanche mais une inquiétude égoïste de tous les instants. En revanche, quand Elisabeth Simansky, leur voisine, jeune handicapée mentale disparaît, leur monde s'écroule. Les recherches s'organisent, chacun joue son rôle à la perfection mais toute cette agitation ne parvient pas à maintenir les apparences : les secrets se fissurent, les masques tombent.
Dans un climat de tension psychologique maîtrisé, l'auteure dépeint là une société qui perd ses certitudes, effrayée par une mixité raciale qu'elle rejette, accrochée à une vision du mariage et de la famille complètement rétrograde. le clivage homme-femme et blancs- noirs, est très bien rendu.
Les personnages sont dessinés avec délicatesse, le ton employé est sans concession, les faux-semblants sont légion, l'ambiance rétro est parfaitement restituée. Ce roman noir au suspense étouffant m'a beaucoup plu.
Seule la fin m'a un peu déçue… j'aurais aimé plus de révélations. Je n'en dirai pas plus.
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A lire pour l'atmosphère tendue.
Sous ses allures de roman policier , ce livre aborde pas mal de sujets: condition de la femme, rascisme...

On est en 1958 , à Détroit. L'athmosphére paisible de la ville se dégrade. Les usines ferment, et les jours de paie, les épouses sont fébriles, certaines jeunes filles de la communauté black voisine viennent "distraire" leurs maris.
Derrière les façades lisses des pavillons, les parfaites épouses laissent tomber le masque et s'inquiètent.
Julia ne se remet pas du deuil de sa petite fille.
Malina (la reine de l'organisation des ventes de charité) ,se ronge les sangs: elle n'est jamais assez mince , jamais assez jeune, jamais assez parfaite pour son mari qui rentre de plus en plus souvent de l'usine avec" l'odeur d'une autre", quand il ne lève pas la main sur elle.
Grâce en est à son 8° mois de grossesse et s'alarme des bris de verre qu'elle trouve à coté de sa maison..
.La tension monte entre les différentes communautés
Quand une jeune fille noire est retrouvée morte, ça ne fait pas beaucoup de bruit . Mais ,quand Elisabeth , leur voisine, jeune handicapée mentale disparaît , c'est toute la communauté blanche qui se mobilise. Patrouilles , ravitaillement alimentaire, ,logistique : tout le monde s'active ; homme, femme, chacun joue son rôle...

Un à un les masques tombent , mais dans l'intimité des maisons ...

C'est un polar implacable, subtil , économe, nerveux et psychologique au charme délicieusement rétro et suranné.
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Un de mes énormes coups de coeur de l'an dernier fut pour le premier roman de Lori Roy, Bent Road. J'y repensais l'autre jour – en préparant un billet sur mes auteurs préférés. C'est par hasard que j'ai trouvé son second roman en passant à la bibliothèque. Encore un livre hors programme, mais impossible pour moi de résister à Lori Roy ! Les bibliothécaires l'avaient mis sur leur présentoir, sans doute sachant que je ne pourrais résister ! Sur ce fait, je suis allée remettre une autre lecture dénichée auparavant car Lori Roy aura toujours ma priorité.
Detroit, 1958, à la fin du mois de juin. Dans le quartier ouvrier blanc d'Adler Avenue, l'atmosphère est pesante, l'air chargé de menaces. Les grandes usines où tous les hommes sont employés commencent à fermer et, plus inquiétant encore, des gens de couleur s'installent dans le quartier. Dans leurs maisons proprettes aux rideaux parfaitement tendus et aux pelouses bien entretenues, les femmes s'observent et se méfient. Les jours de paie, on a vu des femmes noires près de l'usine aguicher leurs maris en portant des tenues inappropriées. Des femmes de mauvaise vie.

Dans Adler Avenue, il y a Julia qui doit veiller sur ses nièces, les jumelles Arie et Izzy, son amie Grace, enceinte de huit mois et dont le poids du bébé commence à peser, et leur voisine Malina, toujours impeccable, qui donne le ton des discussions et orchestre d'une main de maître la vente de charité de la paroisse de St Alban's, et puis il y a Elisabeth, la jeune fille un peu attardée, qui vit avec son vieux père. Depuis la mort d'Ewa, la mère d'Elizabeth, Grace veille sur la famille. Elizabeth vient déjeuner tous les jours chez Grace.

Chaque soir, presqu'à heure fixe, les hommes rentrent crasseux de l'usine, et tous les jours, leur épouses les attendent bien sagement à la maison. Mais un après-midi, Elisabeth disparaît. Alors que les hommes quadrillent le quartier dans l'espoir de la retrouver, la tension monte. Julia et Grace sont les dernières à avoir vu Elisabeth. Y a-t-il un lien avec le meurtre d'une jeune femme noire dans l'entrepôt à côté de l'usine ? Pour les parfaites épouses d'Adler Avenue, le mal a bien pris ses racines dans leur petit paradis.

En lisant cette présentation, on pense immédiatement à Wisteria Lane – mais soyez prévenues : Lori Roy installe en un rien de temps une ambiance vertigineuse – en choisissant de dérouler son roman sur une courte durée (7 jours), la romancière américaine réussit le pari de plonger ce quartier résidentiel paisible en un lieu sombre et menaçant. La plongée est saisissante.

L'air devient lourd, le temps semble se figer dans ce quartier où chaque jour, les épouses préparent le retour à la maison de leur travail. Ici, on suit au doigt et à la baguette les ordres de Malina ou de Sara – et quand Elizabeth disparait, les femmes organisent rapidement le ravitaillement pour leurs époux dans le sous-sol de l'église. Ces femmes vivent sous la coupe de leur voisinage – leurs allées et venues sont épiées et elles vivent en permanence dans la crainte du « on-dit ».

Julia a vécu un drame personnel il y a trois ans – sa fille, encore nourrisson, est décédée subitement. Depuis son époux ne la touche plus, et la jeune femme tente malgré de garder la tête haute. Elle envie sa meilleure amie, la douce et généreuse Grace, enceinte de huit mois dont le mari est aux petits soins. Mais les deux femmes sont les dernières à avoir vu Elizabeth et lorsqu'elle celle-ci disparait, leurs vies bien tranquilles basculent. Julia accueille pour l'été ses nièces, des jumelles bien délurées qui comptent retrouver leur chat disparu, malgré leur interdiction de sortir de la maison lorsque leur oncle et tante s'absentent. Les jumelles vont multiplier les bêtises mais surtout assister à des évènements qu'elles n'auraient pas du voir.
ue dire de Grace, qui un soir, en sortant les poubelles, va être brutalement agressée ? Cette scène m'a terriblement marquée. Comme son silence qui s'en suit – et l'enquête des policiers. Et le personnage de Malina, une femme battue et dont les mensonges et le comportement vont peu à basculer dans la folie ? Que dire de son époux dont elle soupçonne sans cesse le comportement volage ou l'intérêt un peu trop porté sur les jumelles ?

Lori Roy a un don particulier, dont elle avait brillamment joué dans son précédent roman : instiller chez le lecteur une sorte de malaise – pourtant impossible de relâcher le livre. Même si peu à peu, tout s'écroule. Son autre talent est de pouvoir pénétrer chaque pensée des personnages et de traduire tous leurs sentiments dont les moins avouables.

On s'inquiète rapidement pour les jumelles, pour Grace dont le bébé lui pèse de plus en plus, comme si, malgré la protection utérine, sentait peu à peu le mal envahir les rues du quartier.

Lori Roy n'enjolive pas la réalité – la vie monotone, presque monacale de ses femmes, dépendantes de leurs époux, ou la crainte de l'arrivée des premiers habitants noirs dans leur quartier – d'ailleurs, ils envisagent rapidement de remonter plus au nord de la ville, au-delà de Eight Mile Road (devenue célèbre avec Eminem!). le racisme ordinaire, me direz-vous, mais n'allez pas croire que les femmes noires sont enjolivées par la romancière. Chaque personnage est travaillé au couteau, ciselé et leurs paroles sonnent comme des gifles !

Un coup de coeur pour ce roman. Dans son précédent roman, Lori Roy faisait peu à peu monter la tension, ici elle l'installe très rapidement et celle-ci ne vous quitte plus. J'ai eu l'impression de mettre la main dans un panier de serpents !

Un roman noir au suspense étouffant qui prouve une nouvelle tout le talent de la romancière. J'ignore où elle va chercher ses idées, mais qu'elle continue, moi je la suis les yeux fermés.
Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
[Etats-Unis, années 50, guerre froide]
Quand elle était plus jeune, Arie priait pour que leur mère rentre à la maison, et cela lui arrive encore à l'occasion. Puis venait le tour du chien russe [mis en orbite autour de la Terre]. Elle ne récitait que cinq prières pour lui, mais ça, elle ne l'a jamais avoué à Izzy ni à personne d'autre, parce que c'était probablement un péché de prier pour un Russe, même un simple chien.
(p. 105)
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Elle est habituée au silence, aux craquements du ventilateur, au bourdonnement du réfrigérateur lorsque son moteur se met en marche. Elle oublie parfois qu'il ne devrait pas en être ainsi quand les filles sont là.
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Les femmes, dont la poule de M. Herze à coup sûr, viennent les jours de paie, quand il ne fait aucun doute que les hommes ont de l'argent. Elles attendent derrière les vitres brisées de l'entrepôt qui jouxte l'usine où ils travaillent tous.
(p. 10)
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Tout le long d'Alder Avenue, les épouses vont et viennent devant chez elles en faisant claquer leurs talons. Messe ou pas, on est dimanche, et elles se sentent obligées de mettre leurs escarpins en cuir, leurs jupes bien ajustées et leurs gants blancs.
(p. 107)
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- Pourquoi pose-t-elle ces questions ? Je te jure, cette femme ne retrouverait pas ses fesses dans le noir, même avec une bougie et une boussole.
(p. 26)
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