[...] l'amour commence par l'envie de tout se raconter, pour se terminer par :
" Qu'as-tu fait aujourd'hui ? - Rien. "
(p.140)
etre envieux, c'est en réalité n'avoir aucun désir assez fort. On envie quand on a envie de rien. La jalousie est une ambition paresseuse, une démangeaison velléitaire, à peine une passion.
Les étreintes, les caresses, la fureur attentive des corps qui se cherchent, qui cherchent ce qu'ils ne savent plus qu'ils cherchent, tout s'amortissait alors. Alain savait qu'il aimait Anna impossiblement dans l'à-côté-de-soi paisible d'un corps fuyant au fil de l'ombre.
Il est rare que ce qui nous importe nous apparaisse d'abord très beau. La beauté, la plupart du temps, c'est à nos yeux ce que nous reconnaissons, ce qui est pour nous familier, et sans trouble.
Tel que relevé pour "Les fils de la pensée" http://xn--rflchir-byac.net
La plupart des instants de la vie qui semblent à distance précieux, temps forts, mieux éclairés que le flux ordinaire des instants qui glissent des mains comme un savon mouillé, cesmoments-là n'acquièrent en réalité leur prix qu'après coup, c'est à dire quand le coup a été frappé .
La mélancolie n’est un sentiment décent que si on la maintien à sa place.
Les sentiments sont comme les mots historiques. La plupart du temps ils viennent à l'esprit après coup.
On peut jurer, on peut se jurer de toujours vivre avec un être, non de toujours le désirer, non de toujours le supporter.
Aimer un seul être rend pourtant tous les êtres aimables, leur accorde de beaux restes. La passion comblée nous rend fugitivement semblables à ce que serait un dieu dans ses meilleurs moments, qui verrait les hommes tels qu'ils sont, et les aimerait pour ce qu'ils sont, malgré ce qu'ils sont.
Avant de dire ce que l'homme doit faire, il faut savoir ce qu'il est. avant de dire ce qu'il peut faire, il faut être sûr de ce qu'il ne peut pas faire.