Je n'ai rien fait d'important aujourd'hui, je n'ai que vécu.
La sérénité à inventer, d'un geste à l'autre, l'enchaînement des actes... vers quoi ?
La vie, simplement. La vie allant vers la vie et se justifiant soi-même. La vie, fin de la vie.
Sans but, mordre les choses, les minutes, les espaces.
Tu me bois et tu me caresses
et c’est toi que tu fais naître à nouveau
tu te découvres léger nuage brume poème
quand tu pensais lourd et viril un homme
et tu es à la fois femme
je t’offre toi et moi conjugués
et tu me rends à moi-même ma propre image
que j’avais égarée au cours des siècles
Où es-tu
ce n'est personne et tu n'existes pas
tu es lui ou lui, tu es un autre
sauf toi
je t'aime, est-ce amour
je t'aime mais encore c'est toi et c'est lui
c'est passé, présent avenir
je t'aime en abandon, je t'aime en confiance à la vie
je t'aime à inventer partout des douceurs
et je bois la pluie dans le soleil
je te cherche en même temps que moi
et c'est vous tous que je découvre
je vous aime tous d'amour
je suis tout à la fois mère, soeur, fille, amante
à tour de rôle, eau, arbre, soleil et fleur
je suis la nature sous toutes ses formes
je suis peuplée
Le bruit de mes pas sur le trottoir
me suit me précède m'accompagne
partout autour de moi et en moi
net et décidé
je l'écoute avec ravissement
c'est le son de mon existence qui frappe mon oreille
je marche
Les trottoirs n'en finissent pas de provoquer mon pas
j'étincelle en marchant
Paralysie de ma vie. Paralysie face à lui.
Sa présence m'empêche d'avoir droit à moi-même.
Écrire... me vole à lui. Je me sens infidèle, de la pire infidélité qui soit : celle de faire route vers moi-même et non pas vers lui ni vers nous, ce nous qui n'existe pas.
Dès qu'il dort, mon écriture se met à aller d'elle-même, alertement. J'ai droit à moi-même, droit de respiration, de poésie. L'intelligence, le bonheur de moi.