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EAN : 9782714310835
338 pages
José Corti (22/03/2012)
4/5   7 notes
Résumé :
Rubén Dario est revenu au Nicaragua, sa terre natale, pour y mourir. Celui qui a parcouru le monde, révolutionné l'écriture de langue espagnole et fait figure d'idole pour la jeunesse de l'Amérique latine se sait condamné par la maladie ; les excès liés à la vie agitée qu'il a menée le condamnent. Il n'atteindra pas les 50 ans. Il meurt le 6 février 1916 à Leon, dans ce Nicaragua profond où il est né et a grandi, loin des feux des capitales brillantes qu'il a connus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans ce livre composé durant son séjour au Chili, prose et poésie se succèdent et le grand auteur moderniste nicaraguayen Ruben Dario nous enchante : pour lui aussi, la poésie est musique, pour lui aussi le fantasme dans la prose donne à voir une certaine perception du monde. Dario fait entrer le rythme et l'harmonie dans le lyrisme hispanique, et par la grande porte.
Si Dario fait le choix de l'hédonisme, de l'exotisme panthéiste et de l'occultisme, c'est pour mieux livrer sa réflexion sur le monde, mêlant modèles littéraires du Vieux Monde à l'idiosyncrasie du Nouveau, pour un résultat aux influences cosmopolites.
Originaux et vigoureux, ses textes et vers défient l'originalité, détournent et contournent la syntaxe et clament le monde dans sa beauté et son obscurité avec une intensité sidérante, annonçant le grand renouveau de l'écriture latino-américaine.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Mélancolie
- A Domingo Bolivar

Frère, toi qui possèdes la lumière, dis-moi la mienne.
Je suis comme un aveugle. Je vais sans but et je marche à tâtons.
Je vais sous les tempêtes et les orages
Aveugle de rêve et fou d’harmonie..

Voilà mon mal, Rêver. La poésie
Est la camisole ferrée aux mille pointes sanguinaires
Que je porte en mon âme. Les épines sanglantes
Laissent tomber les gouttes de ma mélancolie.

Ainsi je vais, aveugle et fou, par ce monde amer ;
Parfois le chemin me semble interminable,
Et parfois si court…

Et dans ce vacillement entre courage et agonie,
Je porte le fardeau de peines que je supporte à peine.
N’entends-tu pas tomber mes gouttes de mélancolie. ?
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Jeune, je te fais offrande de cette coupe d’argent
Pour qu’un jour tu puisses calmer la soif ardente,
La soif qui par son feu tue plus que la mort.
Mais tu dois te désaltérer à une seule source.

Une autre que la sienne devra t’être ingrate ;
Cherche son origine occulte dans la grotte vivante
Où la musique interne de son cristal détache,
Près de l’arbre qui pleure et du rocher qui sent.

Que te guide le mystérieux écho de son murmure ;
Gravis les rochers escarpés de l’orgueil,
Descends par la conscience et plonge dans l’abîme

Dont sept panthères gardent la sombre entrée ;
Ce sont les Sept péchés, les sept bêtes féroces.
Emplis la coupe et bois : la source est en toi-même.
- LA SOURCE
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Le sonnet de treize vers

D’une juvénile innocence
Que conserver sinon le subtil
Parfum, essence de son Avril,
La plus merveilleuse essence !

Pour lamenter ma conscience
Dans un ivoire sonore s’est figé
un conte des Mille et
Une nuit de mon existence

Shéhérazade s’est assoupie…
Le Vizir est resté pensif….
Dinarzade a oublié le jour

Or l’oiseau bleu est revenu….
Mais…
Néanmoins
A la condition…
Que
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Aime ton rythme et rythme tes actions
Sous sa loi, de même que tes vers ;
Tu es un univers d’univers
Et ton âme une source de chansons.

La céleste unité que tu présupposes
Fera jaillir en toi des mondes divers,
Et au son de tes nombres épars
Pythagorise dans tes constellations.

Écoute la rhétorique divine
De l’oiseau de l’air et devine
La nocturne irradiation géométrique.

Tue l’indifférence taciturne
Et enfile perle sur perle cristalline
Là où la vérité renverse son urne.
- AIME TON RYTHME
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« Médaillons » III
WALT WHITMAN


Dans son pays de fer vit le grand vieillard,
beau comme un patriarche, saint et serein.
Il y a dans la ride olympique de sa gabelle
quelque chose de noble, de conquérant et d’enchanteur.

Son âme est comme le miroir de l’infini ;
ses épaules éreintées sont dignes de la mante ;
et d’une harpe ouvrée dans du chêne vieilli
tel un nouveau prophète il chante son chant.

Aruspice soufflant un souffle divin,
il annonce pour l’avenir un temps meilleur.
Il dit à l’aigle ; « Vole ! » ; « Vogue ! » au marin,

et « travaille ! », au robuste travailleur.
Ainsi va ce poète sur son chemin
avec son visage superbe d’empereur !


/Traduction de l’espagnol (Nicaragua) par Jean-luc Lacarrière
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Videos de Dario Rubén (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dario Rubén
INTRODUCTION : « Le siècle qui commence trouve une Argentine confiante en l'avenir. le positivisme à la mode met une foi illimitée dans les avancées du progrès et de la science, et la croissance de la jeune république autorise une vision optimiste du destin national. La classe dirigeante a bâti son programme sur la base d'une instruction publique et gratuite pour tous, destinée à réaliser l'intégration culturelle de la deuxième génération d'une masse énorme et hétérogène d'immigrants à peine débarqués d'Europe. Cette Argentine, qui est à l'époque une toute jeune nation - sa guerre contre les Indiens n'est terminée que depuis vingt ans -, dépend économiquement de l'Angleterre, est fascinée par la culture française et admire autant l'opéra italien que la technologie allemande. Ce qui ne l'empêchera pas de tâtonner à la recherche de sa propre identité, à la faveur d'un sentiment nationaliste exacerbé dès 1910 […]. L'avant-garde poétique porte le sceau du modernisme, largement diffusé à Buenos Aires par Rubén Darío qui […] marquera d'une empreinte durable la vie culturelle du pays. […] La quête de la modernité inscrite dans le nouveau courant anime déjà ce pays avide de rallier un monde qui ne jure que par Le Louvre, la Sorbonne et Montparnasse. […].  […]  La seconde décennie du siècle […] marque un tournant décisif dans la réalité argentine. […] Hipólito Yrigoyen accède au pouvoir. Avec lui surgit une nouvelle classe sociale, issue de l'immigration et amenée, pour un temps, à prendre la place de la vieille oligarchie qui a dirigé le pays depuis les premiers jours de l'indépendance. […] Cette modernité, qui relie les poètes argentins à l'avant-garde européenne, se concrétise avec le retour au pays de Jorge Luis Borges, en 1921. […] Dans un article polémique paru dans la revue Nosotros (XII, 1921), Borges explique : « Schématiquement, l'ultraïsme aujourd'hui se résume aux principes suivants : 1°) Réduction de la lyrique à son élément fondamental : la métaphore. 2°) Suppression des transitions, des liaisons et des adjectifs inutiles. 3°) Abolition des motifs ornementaux, du confessionnalisme, de la circonstanciation, de l'endoctrinement et d'une recherche d'obscurité. 4°) Synthèse de deux ou plusieurs images en une seule, de façon à en élargir le pouvoir de suggestion. » […] […] les jeunes poètes des années 20 se reconnaissent au besoin qu'ils éprouvent de revendiquer une appartenance et de se trouver des racines. […] Il faut attendre une dizaine d'années encore pour que, dans le calme de l'époque, de jeunes créateurs, avec l'enthousiasme de leurs vingt ans, apportent un élan nouveau et de nouvelles valeurs poétiques. Prenant leurs distances par rapport à l'actualité, ils remettent à l'honneur le paysage et l'abstraction, ainsi qu'un ton empreint de nostalgie et de mélancolie. […] Les années 60 correspondent en Argentine à une période d'apogée culturel. le secteur du livre est en plein essor ; de nouvelles maisons d'édition voient le jour et, conséquence du boom de la littérature sud-américaine, la demande d'auteurs autochtones augmente, ce qui facilite l'émergence de noms nouveaux. […] La génération des années 70, à l'inverse, est marquée au coin de la violence. Plus se multiplient les groupes de combat qui luttent pour l'instauration d'un régime de gauche, plus la riposte des dictatures militaires successives donne lieu à une répression sanglante et sans discrimination qui impose au pays un régime de terreur, torture à l'appui, avec pour résultat quelque trente mille disparus. […] » (Horacio Salas.)
CHAPITRES : 0:00 - Titre
0:06 - Alejandra Pizarnik 2:30 - Santiago Kovadloff 3:26 - Daniel Freidemberg 4:52 - Jorge Boccanera
5:51 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Horacio Salas, Poésie argentine du XXe siècle, traduction de Nicole Priollaud, Genève, Patiño, 1996.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Alejandra Pizarnik : https://universoabierto.org/2021/09/27/alejandra-pizarnik/ Santiago Kovadloff : https://www.lagaceta.com.ar/nota/936394/actualidad/santiago-kovadloff-argentina-pais-donde-fragmentacion-ha-perdurado-desde-siempre.html Daniel Freidemberg : https://sites.google.com/site/10preguntaspara1poeta
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