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Critique de lagazettebd


Faut-il que la page de couverture représente un aide-soignant au petit soin avec une pensionnaire en chaise roulante et que la bd retrace en grande partie cette expérience professionnelle pour qu'elle puisse être classée comme un témoignage social sur les Ehpads ? La réponse est donnée par l'auteur lui-même, Geoffroy Rudowski « Je suis persuadé qu'il est venu en sous-marin pour faire une bd sur les Ehpads. -Tu crois que c'est possible ? Deux ans d'immersion, c'est long. »
Dessiner n'est pas un métier, « lorsque les contrats se font rares et que l'activité ralentit pour être presque à l'arrêt, on s'enfonce petit à petit dans la précarité ». Précarité économique mais aussi sociale car dessiner, c'est aussi travailler en solitaire. L'entourage proche doit alors gérer une « dépendance affective » forte.
Dessins pleins de sensibilité, textes teintés d'humour et de bienveillance, le parcours de vie de Rudo lui a conféré sagesse et humanité même s'il englobe d'un regard cynique la recherche d'emploi et le bien nommé Pôle emploi, le fonctionnement des Ehpads en commençant par son coût et ses économies mesquines et tous azimuts.

Par des planches monochromes et expressives, l'auteur se dévoile par petites touches : le père dessinateur refoulé, mort à 49 ans, qui fait germer dans l'esprit de Rudo la croyance bien ancrée qu'il ne vivra pas vieux à son tour, les dessins d'adolescent collectés dans la poubelle par ce même père à l'insu de tous, preuve s'il en fallait de l'amour porté à son fils.

Si Rudo se rend vite indispensable dans cet ehpad, les pensionnaires le lui rendent bien et vont contribuer à sa renaissance.

Bamboo Edition s'attache ici un grand dessinateur et scénariste. Sur les traces de Laurent Gounelle et dans l'esprit de la magnifique série feel good « le jour où le bus est parti sans elle » de Marko et Beka, Rudo nous émeut.
Le dessin vous manquait, vous nous manquiez !
A 49 ans les choses peuvent être différentes, il suffit parfois de s'en persuader
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