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Critique de gerardmuller


Le Parfum d'Adam/Jean Christophe Rufin
Thriller est un bien grand mot pour qualifier ce bon roman qui pour moi est plutôt du domaine de l'espionnage écologique et en même temps du policier. Peu importe, c'est le sujet abordé qui attire l'attention à savoir les questions de surpopulation des pays sous développés et de pollution des pays émergeants qui sont les plus gros pollueurs de la planète. Et à terme la question du devenir de l'humanité dans son ensemble. L'écart qui se creuse entre les pauvres et les riches d'un même pays est aussi abordé : exemple du Brésil.
Près de 800 pages pour faire s'opposer plusieurs conceptions de la cause écologique et humanitaire. L'auteur nous explique les arcanes des mouvements au travers de personnages multiples et antagonistes et de situations problématiques. C'est donc en même temps qu'un livre d'action un ouvrage de réflexion, d'ailleurs complété par une post face qui vient fort à propos donner un éclairage précieux et surtout des références sur les mouvements écologistes, qu'ils soient radicaux et quasi terroristes comme aux USA ou au Brésil ou plutôt bon enfant comme en France
Des théories et des idéaux contraires poussés à leur extrême arrive à vous convaincre que la solution est la leur comme celle de cette association américaine qui déclare :
« Les états en banqueroute sont les principaux responsables de la ruine de la planète. Ils ne font rien contre une prolifération démographique incontrôlée qui transforme leurs mégapoles en monstres et leurs campagnes en déserts. Ils détruisent leurs forêts, souillent leurs rivières et leurs côtes. Pourtant c'est à nous pays efficaces et travailleurs que l'on demande de réduire nos activités industrielles…Et pendant ce temps là, qui tire les marrons du feu : la Chine, l'Inde, le Brésil, des pays qui se développent à grands coups de technologies sales, qui maintiennent chez eux des inégalités monstrueuses, qui vivent sur le travail des enfants et l'esclavage de fait des deux tiers de leurs populations. »
Ce passage du livre traduit un point de vue relativement objectif mais qui va dériver vers des solutions extrêmes :
« On voit bien qu'il est techniquement impossible d'assurer à six milliards de gens le même niveau de vie que le nôtre, et il est inacceptable pour nous de mettre des entraves au progrès dans nos pays au motif que ces acquis ne pourraient pas être généralisés au monde entier. »
Le corollaire est évident :
« Les pays pauvres ne pourront accéder au développement qu'après avoir massivement réduit leur population. »
Un raisonnement quasiment sans faille qui aboutit à une solution qu'il n'est point besoin de détailler.
Et l'on comprend que certains se soient laisser entrainer dans des aventures incroyables comme cette jeune Juliette, militante fragile et idéaliste qui va se trouver confrontée à des choix décisifs pour une partie de l'humanité.
Juliette est pour moi le personnage central de ce roman car c'est elle qui nous fait découvrir ce qu'est l'humanité en fait : une masse de gens , composite, diverse et hétérogène avec des sentiments contraires et opposés et non pas une égalité , une homogénéité et une uniformité de pensée et d'attitude.
Beaucoup de personnages dans ce roman et beaucoup de pays traversés : le dépaysement et l'aventure sont permanents.
À lire en prenant son temps car il y a matière à se poser des questions.
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