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Jean-Pierre Maniez (Éditeur scientifique)Ahmed Kudsi Erguner (Éditeur scientifique)
EAN : 9782226034236
249 pages
Albin Michel (07/10/1988)
4.16/5   76 notes
Résumé :
Un jour, entendant le son des marteaux qui travaillaient l'or dans l'atelier d'un ami bijoutier, Rumi crut entendre une invocation du nom d'Allah et, pris d'une grande émotion, il se mit à danser au beau milieu du bazar. Cette danse devint plus tard la danse rituelle de ses disciples, connus en Europe sous le nom de derviches tourneurs écrit Ahmed Kudsi-Erguner dans l'introduction de ce recueil. Bien des épisodes de la vie de Rumi, poète, s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Le Mesnevi est indissociable de son auteur, Djalâl al-Dîn Rûmî qu'on appelle couramment en occident Rûmî. Rûmî fut un mystique persan, ayant vécu la majeure partie de sa vie à Konya en Anatolie, qui a profondément influencé le soufisme et a servi d'inspiration à la confrérie des derviches tourneurs ou mevlevis. Si vous voulez en connaître plus sur Rûmî, je vous invite à lire Eva de Vitray-Meyerovitch et son Rûmî et le Soufisme.
Parmi ses oeuvres, le Mesnevi tient une place de choix et fait partie de ses oeuvres les plus connues, encore lues et récitées dans des pays tels que l'Iran et l'Afghanistan. Il a été composé au XIIIe siècle en farsi (persan) et illustre sous la forme de contes, ou plus précisément de fables, « la condition humaine dans sa recherche de Dieu. Composé d'environ 25 000 distiques, les histoires allégoriques du Masnavi puisent leur inspiration de versets du Coran, certaine fois même d'un seul verset. L'ouvrage a également une importance historique, en effet l'auteur fait régulièrement référence à des croyances populaires et décrit les différents mode de vie des différentes couches de la société, les différents groupes sociaux, etc... Il décrit par exemple la plus ancienne méthode connue pour faire parler un perroquet. L'oeuvre s'inspire aussi de fables d'Ésope, mais adaptées pour souligner un des aspects les plus fondamentaux de l'islam, le Tawhid c'est-à-dire le monothéisme » (cf Wikipedia). En intégral, le Mesnevi comprend 424 histoires et on nous propose dans cet ouvrage une sélection de 150. « En outre, le nom de l'oeuvre a fini par désigner un style poétique lyrique bien particulier, la poésie masnavi. Masnavi-I Ma'navi peut être traduit par « couplets rimés d'une profonde signification spirituelle » » (cf. Wikipedia).
Si je lis fable, je pense forcément à ce bon La Fontaine que j'ai ânonné longtemps devant les tableaux noirs. Si la comparaison s'opère facilement dans de nombreux cas, on observe de nettes différences. Dans l'intention, Rûmî cherche par ces fables à expliquer des versets du Coran alors que La Fontaine dénonçait les abus de sa société. Rûmî tente de rapprocher le croyant de Dieu alors que La Fontaine dispense une morale. Je me rappelle chez La Fontaine d'un riche bestiaire auquel on avait donné la voix et la pensée et qui aurait pu sortir d'une oeuvre de Rabelais. Chez Rûmî, les animaux restent des animaux et n'ont que rarement la parole et encore moins la pensée. Les protagonistes sont soit des croyants soufis ou non, des infidèles chrétiens ou indiens et parfois même des personnages historiques connue comme Mahomet, Moîse, Jésus, les califes comme Omar ou des sultans comme Mahmoud de Ghaznî.
Ces fables sont courtes et se lisent rapidement. Elles m'ont transporté dans un monde similaire à mes yeux aux contes des mille et une nuits. Les attitudes et sentiments ont été variés mais toujours positifs : amusé comme dans Volé, dubitatif dans Poils, surpris dans Convaincu … Et j'en oublie sûrement … A vous de vous faire votre propre idée maintenant …
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* Théologien soufi comme son père, RÛMÎ est un mystique accompli. Au XIIIe s, il écrit en langue persane une oeuvre exceptionnelle, en partie inspirée par son meilleur ami, Shams ed Dîn Tabrîzî. A Konya, il fonde l'ordre des "derviches tourneurs".
* le Mathnawî raconte en 50 000 vers l'aventure de l'homme dans sa recherche de l'Amour. Commentaire ésotérique du Coran, elle est écrite avec une grande simplicité, comme un conte. Elle commence par la plainte de l'âme exilée de sa patrie spirituelle. À travers plus de quatre cents histoires allégoriques, le lecteur expérimente une quête d'initiation mystique. de longs poèmes lyriques, narratifs, ou didactiques semblent nous égarer au coeur d'un labyrinthe. Mais Rûmî ne perd jamais son fil d'Ariane, la quête de l'Absolu.
"La Divine Comédie" de Dante, au XIVe siècle, peut lui être comparée.

* Écoute la flûte de roseau raconter une histoire, elle se lamente de la séparation :
"Depuis qu'on m'a coupé de la jonchaie, ma plainte fait gémir l'homme et la femme.
"Je veux un coeur déchiré par la séparation pour y verser la douleur du désir.
"Quiconque demeure loin de sa source aspire à l'instant où il lui sera à nouveau uni.
" Moi, je me suis plaint en toute compagnie, je me suis associé à ceux qui se réjouissent comme à ceux qui pleurent."

* Salut, ô Amour, qui nous apportes tes bienfaits, toi qui es le médecin de tous nos maux,
Le remède à notre orgueil et à notre vanité, notre Platon et notre Gallien !
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Je n'ai pas eu le courage d'aller jusqu'au bout de ces 150 contes soufis.
En fait, j'ai toujours eu beaucoup de mal avec les contes, fables ou paraboles.
Difficile pour moi de faire le lien entre ses petites histoires et les conclusions morales ou mystiques que je suis sensé en tirer.
Je le regrette car je suis certain que la spiritualité soufie mérite d'être connue.
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"Le derviche tourneur" ( XIIIe siècle, Turquie)

La force de son oeuvre : Né en Afghanistan actuel, Rûmî est un intellectuel persan à l'origine d'un mouvement poétique lyrique inspiré du Coran : la poésie masnavi.

Ses textes mystiques, spirituels et didactiques vaudront à Rûmî d'être considéré comme un saint de son vivant.

Son influence sur le monde : Rûmî est souvent appelé "maître du soufisme" tant son oeuvre a eu une influence déterminante sur la naissance de ce mouvement.

Il donne à l'Empire Ottoman un nouveau souffle culturel et spirituel, qui se manifestera par la création de l'ordre des derviches tourneurs, mouvement religieux qui prône la recherche constante du raffinement de l'existence. (source l'Internaute Livres)
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Portant un intérêt marqué pour l'Iran et son héritage culturel impressionnant, c'est avec avidité que je me suis plongée dans ce recueil de l'un de ses poètes et mytiques les plus connus.

Dès les premières pages, les traducteurs soulignent cependant la subjectivité de l'ouvrage, puisque traduit par fragments seulement et d'une manière relativement libre pour donner le reflet le plus fidèle possible de la pensée de Rûmi. Qui dit choix dit donc également interprétation, et partialité.

Ce Mesnevi amputé rassemble néanmoins de courts contes de valeur inégale, mais qui font tous l'éloge de Dieu et -dans certains cas seulement- de l'amour. Pris tantôt comme fables moralisatrices, comme témoins de l'amour divin ou encore comme guide de vie, le Mesnevi ravit par son ton parfois non dénué d'humour et son absence de tabou.
L'empreinte religieuse demeure néanmoins marquée, et peut lasser par moment ; chaque page rappelle que l'écrit est dédié à la gloire divine, ce qui masque parfois le travail de l'auteur qui semble relégué à un simple prédicateur.

Mon impression finale est donc mitigée ; si j'ai lu ce livre avec plaisir, il a cependant totalement différé de l'idée que je m'en faisais ; une pointe de déception subsiste donc.
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Sur une île verdoyante, une vache vivait dans la solitude. Elle y paissait jusqu’à la tombée de la nuit et engraissait ainsi chaque jour. La nuit, ne voyant plus l’herbe, elle s’inquiétait de ce qu’elle allait manger le lendemain et cette inquiétude la rendait aussi maigre qu’une plume. A l’aube, la prairie reverdissait et elle se remettait à paître avec son appétit bovin jusqu’au coucher du soleil. Elle était de nouveau grasse et pleine de force. Mais, la nuit suivante, elle recommençait à se lamenter et à maigrir.

Le temps avait beau s’écouler, jamais il ne lui venait à l’esprit que, la prairie ne diminuant pas, il n’y avait guère lieu de s’inquiéter de la sorte.

Ton ego est cette vache et l’île, c’est l'univers. La crainte du lendemain rend la vache maigre. Ne t’occupe pas du futur. Mieux vaut regarder le présent. Tu manges depuis des années et les dons de Dieu n’ont jamais pour autant diminué. (pp. 153-154)
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Convaincu
Un musulman exhortait un chrétien à se convertir :
« O ! Viens embrasser l’islam et sa foi !
-Si Dieu le veut, fit le chrétien, il me fera embrasser la foi. C’est lui qui procure la connaissance et Lui seul peut m’ôter tout doute ! »
Le musulman insistait :
« Dieu veut que tu embrasses la foi afin d’échapper à l’enfer, mais ton maudit égoïsme et la compagnie de Satan te dirigent vers le blasphème et vers l’Eglise !
-L’Eglise m’a convaincu ! fit le chrétien, et j’en fais partie car il est plus agréable de se lier avec qui t’a convaincu. Dieu me demande de faire preuve de fidélité. Aussi dois-je être constant. Si mon ego et Satan peuvent agir à leur guise, alors la clémence divine n’a pas de sens. Toi, tu veux construire une mosquée, imposante et pleine d’ornementation. Mais celui qui te suivra en fera un monastère. Tu as tissé avec beaucoup d’amour une pièce de drap pour t »en faire un manteau, mais quelqu’un est venu, te l’a dérobée et s’en est fait un pantalon ! Si on gaspille le drap, celui-ci peut-il en être tenu pour responsable ? Si je suis ainsi déshonoré, c’est que Dieu l’a voulu. A quoi bon prétendre que la volonté divine se réalise toujours si la volonté de l’ego règne en maître ? Sans la volonté de Dieu, personne ici-bas n’aurait de volonté, ne serait-ce que pour un instant. Si tu penses que je suis le plus vil des infidèles, sache-le, j’en suis moi-même convaincu ! Si le destin accomplit ses volontés en contradiction avec la volonté divine, alors il vaut mieux se soumettre à Satan car c’est lui qui sortira vainqueur. Mais si un jour Satan devient mon ennemi, qui me protégera de lui ? Crois-moi, c’est bel et bien la volonté de Dieu qui se réalise. Ce monde lui appartient et l’autre aussi. Sans un ordre, nul ne saurait bouger un doigt. C’est à lui qu’appartiennent les biens, les décisions et l’ordre universel. Et Satan n’est qu’un maudit chien qui lui appartient !
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Des ignorants dirent un jour à Medjoun :

« Leila n’est pas si belle que ça ! Dans notre ville, il en est des milliers qui la surpassent en beauté et en raffinement. »

Medjoun répondit :

« L‘apparence est une cruche. La beauté est le vin. Dieu m’offre du vin sous cette apparence. A vous, il offre du vinaigre dans la même cruche afin que vous abandonniez l’amour des apparences. La main de Dieu dispense le poison et le miel dans la même cruche. La cruche est bien visible mais, pour les aveugles, le vin n’existe pas. » (p. 160)
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Volé
Un homme menait son bélier sur un chemin en le tenant par une bride. Des voleurs, arrivant par derrière, coupèrent la bride et emportèrent l’animal. Quand il s’aperçut de sa disparition, l’homme se mit à chercher de tous côtés. Il trouva un homme en train de se lamenter au bord d’un puits.
« Que t’arrive-t-il ? demanda t-il.
-Mon sac plein d’or vient de tomber dans le puits. Si tu parviens à le récupérer, je te donnerai un cinquième, c’est-à-dire vingt pièces d’or ! »
L’homme se dit :
« Cette somme est exactement la valeur du bélier que j’ai perdu. J’ai perdu un bélier mais Dieu m’offre un chameau ! »
Il se déshabilla et descendit dans le puits tandis que l’autre filait en emportant ses vêtements !
Le voleur avide apparaît devant toi à chaque instant sous une nouvelle image.
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"Cache tes (bonnes) actions non seulement aux yeux des autres, mais aussi à tes propres yeux, afin qu'elles puissent être en sécurité loin du mauvais œil"

Livre II, ligne 1501
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Vidéo de Djalâl ad-Dîn Rûmî
RÛMÎ / CETTE LUMIÈRE EST MON DÉSIR / LA P'TITE LIBRAIRIE
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