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EAN : 9782213656144
248 pages
Fayard (23/01/2013)
4.38/5   4 notes
Résumé :
Dans l’Afrique des Grands Lacs, à la frontière entre Rwanda, Ouganda et la République démocratique du Congo, s’étend le parc national des Volcans, réserve naturelle exceptionnelle. Les gorilles des montagnes peuplant cette région déchirée par les guerres ont failli disparaître. Aujourd’hui, leur population croît à nouveau.
Ce succès est en particulier l’œuvre d’un homme : Eugène Rutagarama. Victime lui aussi de ces conflits incessants, il a décidé de consacre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Tu sais papa, en classe nous avons appris que, quand on vieillit, on ressemble à l'être qu'on aime (...) Toi, quand tu seras vieux, tu ressembleras à un gorille ! »

Eugène Rutagarama est un Rwandais qui a énormément oeuvré pour la conservation des gorilles. Ses actions ont permis de faire augmenter de 10 % la population des gorilles (en 20 ans) dans le parc national des Volcans (à cheval sur le Rwanda, la RDC et l'Ouganda).

Dans ce livre, il raconte sa vie et livre un témoignage (souvent effrayant) sur l'histoire du Rwanda de la deuxième moitié du 20e siècle.

Il avait 4 ans lors des premiers massacres des Tutsis en 1959. Toute sa vie, il a souffert d'être étiqueté « Tutsi » alors que lui se sent Rwandais avant tout. Il a dû s'exiler à plusieurs reprises mais il est chaque fois revenu dans son pays. Après avoir frôlé la mort dans une prison de Ruhengeri (au début de la guerre en 1990) il a réussi à quitter le pays. Il n'est revenu qu'après le génocide de 1994.

Il l'écrit au début :  « la discrimination ethnique entre Hutus et Tutsis n'est pas une donnée immuable de notre histoire. Elle a été créée volontairement par les colonisateurs allemands puis belges, qui se sont arrangés pour favoriser à tour de rôle l'un ou l'autre des groupes de manière suffisamment complexe et brouillée pour que chacun puisse se sentir supérieur à l'autre. »

Les Allemands ont envahi le Rwanda en 1894 et 100 ans plus tard… huit cent mille Tutsis ont été massacrés en 100 jours. Eugène Rutagarama a perdu pour ainsi dire toute sa famille (ses parents, deux de ses frères, …) qui était restée au pays.

Toutes ces épreuves n'ont pas écarté Eugène de son désir de protéger la nature et la vie sauvage même si cela n'a pas toujours été facile.

Je partage son point de vue quand il écrit « nous formons un tout, nous vivons, hommes et animaux, sur une même terre. Et c'est un fait qu'en cas de conflit armé les préoccupations environnementales sont reléguées au second plan, souvent même totalement oubliées. (…) Sans même parler des militaires et des bombardements, les réfugiés et les personnes déplacées massacrent la nature qui les entoure. Ce n'est ni leur faire faire injure, ni les mépriser, que d'essayer qu'il en soit autrement. Il ne s'agit pas d'opposer animaux et hommes, la survie des exilés et celle des plantes, mais au contraire de les faire tous coexister. »

«Ce livre est le témoignage d'un homme exceptionnel qui réconcilie écologie et humanisme. »




Challenge livre historique 2020
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Ce livre autobiographique présente à la fois la triste histoire de la famille d'Eugène RUTAGARAMA durant les vagues successives de génocides des Tutsi au Rwanda et également sa passion pour les gorilles. Malgré l'exclusion des Tutsi des formations éducatives, Eugène RUTAGARAMA parvient à devenir protecteur des gorilles dans les parcs nationaux rwandais.
Un récit touchant et l'exemple du combat de toute une vie.
A lire !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Un soir de cet hiver-là, nous décidâmes de sortir et d'emprunter un des véhicules du Projet pour aller voir un film projeté dans tout le pays et qui passait à Cyangugu. Gorilles dans la brume avait été tourné chez nous, au Rwanda, et racontait l'histoire de cette Américaine un peu folle qui avait tant fait pour les gorilles. J'avais bien sûr lu tous les livres que comptait la petite bibliothèque du parc, y compris celui de Dian Fossey. Le film, malgré son romanesque forcé et des parties sentimentales très envahissantes, me bouleversa. Quelques jours plus tard, j'appris que j'avais été nommé au parc des Volcans. Je touchais du doigt mon rêve : m'occuper enfin des gorilles.
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Deux soeurs, soeur Gertrude et soeur Maria Kisito, ont fourni l'essence aux tueurs qui ont mis le feu à un garage et à une infirmerie où 2000 personnes étaient réfugiées. Et les Belges diffusaient à longueur de journée des messages selon lesquels les Tutsi étaient les véritables colonisateurs, tandis que les colons belges devenaient - comme par magie - les défenseurs des Hutus. Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose.
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Des corps étaient encore entassés partout sur le bord des routes. Dans les champs, dans les rues des villages, ils pourrissaient. Les fossés, les rivières, charriaient des victimes, dont certaines avaient été découpées. Ça et là, un bras, une main, un pied, une tête, avaient été jetés. Des hordes de chiens traversaient la route, qui se disputaient ces restes anonymes.
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J'étais particulièrement scandalisé par la vulgate darwiniste de la survie du plus fort, qui me paraissait parfaitement immorale. Si l'espèce humaine était effectivement la plus forte, ne devrait-elle pas au contraire ressentir le devoir de protéger les espèces plus vulnérables ?
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Des années plus tard, en 1994, quand j'ai fait une demande de visa à l'ambassade des États-Unis à Paris et qu'on m'a demandé mon ethnie, j'ai refusé de répondre, disant seulement : "Je suis rwandais".
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