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EAN : 9782330038601
384 pages
Actes Sud (12/11/2014)
3.55/5   33 notes
Résumé :
Avril 1952. Los Angeles. Sandy Duncan, treize ans, abat son beau-père d'une balle dans la tempe. Tentant de faire passer son geste pour le crime d'un tueur en série, il grave sur le front du cadavre un symbole inspiré d'une de ses bandes dessinées favorites. Quelques jours plus tard, Eugene Dahl, le créateur de la bande dessinée, désormais laitier le jour et pilier de bar la nuit, trouve sur sa porte des mots de menace dont l'un lui donne rendez-vous dans un hôtel. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Los Angeles, 1952. Eugene Dahl a connu un succès modeste comme dessinateur de bandes dessinées. Lorsque la publication de sa série a cessé, il est devenu laitier tout en gardant en tête son grand projet : rédiger un roman. Bon, l'écriture de son chef d'oeuvre n'avance pas, Eugene passant plus de temps dans les bars que devant sa machine à écrire. Mais un jour, sa vie va être bouleversée et notre laitier va devoir affronter toute une série de dangers. Pourquoi cet homme sans histoire est-t-il devenu la cible d'un mafieux sanguinaire du New Jersey ? C'est tout un concours de circonstances finement mis en place par l'auteur qu'il vous faudra découvrir. La construction du roman est habile, il y a des hasards, certes, mais aussi tout un enchaînement de manigances et de manipulations. J'ai été accroché dès les premières scènes qui sont d'une grande force. Dans ce roman, les destins de plusieurs personnages marquants vont se croiser : un adolescent mal dans sa peau qui va trouver dans la violence un exutoire , un policier qui se console de son veuvage dans la drogue, la fille d'un mafieux qui tente de ne pas suivre les appels de son coeur, un procureur ambitieux et libidineux … Les années cinquante sont rendues sans que l'auteur n'en fasse des tonnes pour mettre en place une ambiance surannée. Il en profite pour évoquer les avanies de l'époque : racisme et maccarthysme. le roman est original, plein d'intelligence même si j'ai regretté son style trop neutre. C'est plus l'oeuvre d'un scénariste que d'un écrivain. Il n'en est pas moins une très bonne surprise.
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C'est à la fois un roman policier avec une intrigue ciselée, fournie en rebondissements liés à la nature profonde des êtres humains qui oscillent entre le bien et le mal, et, au-delà, une description du climat moral régnant dans l'Amérique des années 50. C'est enfin un livre choral construit avec beaucoup de virtuosité et de sensibilité.

Los Angeles, 1952. Sandy Duncan, 13 ans, tue son beau-père à l'aide d'une arme fabriquée et tente maladroitement de maquiller son crime en gravant sur le front de sa victime (qui élève son beau-fils en lui plantant une fourchette dans la main au cours d'un repas) une étoile inspirée des Comics qui sont sa seule distraction.

La mère de Duncan, partagée entre l'horreur du meurtre et l'amour pour son fils, va tenter avec une de ses amies comme elle entraîneuse, d'influer sur le sort du jeune garçon en faisant chanter le Procureur chargé de l'affaire à l'aide de photographies très compromettantes.

Pour tenter de dédouaner Duncan, ce flic arriviste va engager une croisade contre les Comics violents et mettre en cause Manning, l'éditeur de cette BD, mafieux qui utilise sa maison d'édition pour camoufler des activités illicites, et dont le comptable, Teddy Stuart, vient d'être arrêté pour meurtre et s'apprête à livrer son employeur à la Police en échange de sa liberté.

Eugene est lui l'auteur de ce Comic, écrivain raté qui survit à Los Angeles. Manning va imaginer de faire assassiner son comptable, protégé par la Police, et de faire porter le chapeau à Eugene.

Personnage rêveur, Eugene va devoir pour être innocenté vivre et écrire l'histoire de sa vie, lui qui n'arrive pas à écrire la vie des autres, le chemin sera difficile, plein de rebondissements, d'aides et de trahisons.

L'inspecteur chargé de l'affaire, ombre solitaire dont la femme est morte d'un cancer, sombre progressivement dans l'héroïne, s'accrochant comme il peut à cette enquête avec beaucoup d'humanité.

Au tout début des années 50, l'Amérique est engluée en plein maccarthysme, période de prohibition mentale hystérique succédant à une politique plus volontariste des démocrates qui avait pris corps pendant la guerre et qui visait à améliorer la condition des Américains par une politique de grands travaux, d'amélioration de l'habitat et du système de sécurité sociale.

Ryan David Jahn décrit un Los Angeles industrieux, sombre, désargenté, à mille lieues des paillettes d'Hollywood, une Amérique hypocritement puritaine dont l'élite va discrètement s'offrir des plaisirs sexuels tarifés en prônant la rigueur morale.

C'est l'Amérique pauvre des pensions pour hommes seuls et des femmes dont les maris sont partis depuis bien longtemps, des bars où les hommes s'encanaillent pour oublier qu'ils doivent avoir deux jobs pour vivre.

Ce livre reflète les contradictions et les excès de ce pays et de cette époque aussi bien qu'un livre d'histoire, la chasse aux Comics symbolisant l'hystérie politique qui avait cours, la course à la morale, pour mieux faire oublier la dureté des conditions de vie.

Enfin, la construction de ce livre, plusieurs itinéraires de vie qui vont se croiser, s'entrechoquer, autour d'un engrenage fatal, outre qu'elle rompt la linéarité du récit, met en lumière l'interdépendance des personnages, mais aussi la singularité des êtres lorsque des scènes-clé sont décrites selon le point de vue de plusieurs protagonistes.

Une vraie réussite.
Lien : http://occasionlivres.canalb..
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1952, Los Angeles. Sandy a treize ans. Il tue son beau frère avec une arme qu'il a bricolé et met en scène son crime comme s'il s'agissait de l'oeuvre d'un tueur en série en gravant sur le front de sa victime un symbole inspiré d'une de ses bd's favorites.

Très vite, la supercherie est découverte.

Candice, la mère de Duncan est partagée entre mère et épouse, elle veut protéger son fils malgré son chagrin. Sa copine Vivian lui vient en aide. Elle possède des clichés compromettants pris à l'insu de ses clients. Elle compte bien faire pression sur Seymour, le procureur du Comté.

On imagine alors un lien avec l'auteur de BD, Eugène Dahl, ayant publié ses bd's à l'époque chez Manning, dit La Machine.. Et si la bd était responsable de tout cela ...

Mais on a mis en route un engrenage très dangereux, que ce soit bien clair on ne touche pas à La Machine, chef de la mafia.

Ce roman choral est très très bien construit. Il nous emmène dans l'Amérique des années cinquante faussement puritaine, dans un Los Angeles industriel bien loin du clinquant d'Hollywood. Dans une Amérique pauvre aussi.

Propre du roman choral, une multitude de personnages vont se croiser. Comment imaginer que leurs destins vont se croiser.

- Eugène Dahl, laitier, écrivain raté autrefois auteur d'une bd au succès éphémère.
- Candice, la veuve obligée de laisser son fils la nuit aux mains de son mari, sans voir la réalité en face, obligée de travailler de nuit comme serveuse.
- Carl, l'inspecteur de police sombrant peu à peu dans le monde de la drogue suite au décès de son épouse dont il ne se remet pas.
- Teddy Stuart, un comptable de Manning dit La Machine, le chef de la mafia
- Evelyn, est-elle sincère dans ses sentiments pour Eugène ?
- Et la politique dans tout cela, tirer profit de la situation à des fins électorales, ce n'est pas vraiment neuf, mais quant tout s'enlise...

J'ai aimé ce récit à l'écriture fluide. Tout se construit petit à petit. Ces itinéraires se croisent dans cet engrenage que plus rien, ni personne ne peut arrêter.

Un beau récit, je vous le conseille.

Grand merci à Actes Noirs pour cette découverte.

Ma note : 9/10
Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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Je viens juste de le terminer , c'est un très bon roman , l'histoire m'a plu , et retrouver Ryan Davis Jahn avec son troisième livre a été pour moi une révélation .


J'ai aimé avoir à faire à tous ses personnages avec leurs histoires qui au final se rejoignent et en font une histoire commune , ses personnages marqués chaque un par événement qui va leur arriver .


Il est fort comme toujours Ryan Davis Jahn cette plume qui se sert pour écrire des romans thrillers noirs me va à merveille à chaque fois .


En revanche ce que je trouve dommage, c'est qu'il n'est pas assez connu et il devrait l'être , car ses thrillers sont un vrai petit bijou, il a beaucoup de talent .


Maintenant, il n'y a plus qu'à attendre un prochain roman que je lirais tout aussi vite que celui-ci .
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J'avais adoré l'excellent de bons voisins, un peu moins le suivant Emergency 911.

Le troisième roman traduit de cet auteur américain nous plonge dans le Los Angeles en 1952.

Un garçon de treize ans abat son beau-père d'une balle dans la tempe. Il essaie de faire passer son geste pour le crime d'un tueur en série en gravant sur le front du cadavre un symbole inspiré d'une de ses BD favorites, mais la supercherie ne trompe pas longtemps la police.

Une amie de sa mère, comme elle prostituée occasionnelle, fait chanter le procureur chargé de l'affaire pour qu'il innocente l'adolescent. Elle ignore qu'elle enclenche un engrenage infernal.

Quelques jours plus tard, Eugene Dahl, le créateur de la BD incriminée, reçoit une lettre de menace. Suivant les instructions, il se rend dans une chambre d'hôtel. Ce qu'il y découvre va irrémédiablement changer sa vie.

N'oublions pas le policier chargé de l'enquête, veuf depuis peu, qui s'enfonce petit à petit dans la drogue, persuadé qu'il peut s'en sortir à tout moment.

La fille du gangster La Machine de la côte est qui met son grain de sel dans l'histoire sur ordre de son père.

Une belle galerie de personnages pris dans une mécanique implacable qui les dépasse.

Une écriture au cordeau qui vous tient en haleine jusqu'au bout, le rythme allant en s'accélérant.

Un auteur brillant.

L'image que je retiendrai :

Quasiment tous les personnages, à un moment ou à un autre, se passent la langue sur les lèvres.
Lien : https://alexmotamots.fr/le-d..
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
La nervosité et la peur s’emparent de lui. Il n’est pas fait pour ce genre de joyeusetés. Certains naissent soldats et ils sont chez eux sur les champs de bataille. D’autres naissent espions et ils sont chez eux à Moscou. Eugene, lui, est un rêveur et il n’est chez lui nulle part en ce bas monde.
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Voyez ce type, à moitié à poil dans son slip loqueteux, une seule chaussette aux pieds. Voyez son ventre pâle, ramolli. Voyez ses cannes grêles, couvertes de veines bleues, ses bras jadis musclés, mais atrophiés. Voyez ses cheveux gris, ses tempes clairsemées, ses rides pareilles à des rivières taries, ses yeux ourlés de poches violettes semblables à des coquards.
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La certitude du malheur est encore préférable au doute. On peut au moins se draper dans le noir manteau du malheur pour en tirer réconfort, se réchauffer. Cela vaut toujours mieux qu’une glaciale incertitude.
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Mais la panique paralyse l'esprit. L'émotion prend le dessus. On sait qu'on doit faire quelque chose et on fait le premier truc auquel on pense, si bizarre ou si stupide soit-il, rien que pour s'activer. C'est le fait d'agir, de réagir qui est important plus que la nature de l'action.
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Eugene hausse les épaules et repense à sa propre enfance. Il a grandi dans la pauvreté, mais il n’en avait pas vraiment conscience. Il pouvait passer des journées entières à jouer seul, à inventer des mondes fantastiques dans lesquels il vivait des aventures extraordinaires, chassant des monstres inventés et inventant des trésors imaginaires. Il y avait là quelque chose de si magique, si innocent que la nostalgie l’étreint toujours quand il y repense, même si la laideur n’en était pas absente, il en a conscience – il l’a oubliée ou occultée entretemps. Il pourrait s’en souvenir, mais il préfère s’en abstenir. Il est simplement content d’avoir conservé un peu de cette magie en lui. Il en est jaloux, il ne veut pas la perdre. Peutêtre est-ce pour cela qu’il la préserve, qu’il se contente de rêver. Il a peur de l’user s’il s’en sert. Il a peur de l’épuiser. Car ensuite, que lui restera-t-il ?

Chapitre 10. &1
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Payot - Marque Page - Ryan David Jahn - La tendresse de l'assassin
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