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EAN : 9782810412914
315 pages
Editions Prisma (05/06/2014)
4.05/5   11 notes
Résumé :
Varsovie, le 31 juillet 1944. À la veille de l’éclatement de l’Insurrection, alors que la ville ploie sous l’occupation allemande et que l’Armée Rouge n’est plus qu’à quelques kilomètres, une jeune résistante polonaise responsable d’une radio clandestine est poussée d’un toit. Son ami Antoni Chlebowski, avocat et lui-même résistant, se lance dans l’enquête.
À l’autre bout de la ville, un soldat vétéran du front de l’Est est retrouvé pendu dans une garnison al... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique

Varsovie, le 31 juillet 1944. Nous sommes à la veille du soulèvement contre l'armée allemande organisé par la Résistance polonaise et par l'Etat clandestin. Durant trois mois, la ville sera en proie à de violents combats.
Mais la veille déjà, les partisans polonais lancent et coordonnent des actions, les Soviétiques sont tout près et les Allemands ripostent.
Dans ce chaos, deux faits apparemment anodins se produisent. Une jeune résistante polonaise responsable d'une radio clandestine tombe d'un toit et se tue. Elle était agent de liaison auprès d'un avocat paumé, inconsolable depuis la mort de son épouse, Antoni Chlebowski, qui écrit pour les journaux clandestins. Ce dernier ne croit pas à un accident et se met à chercher le coupable dans une ville en flamme. Plus loin, un soldat allemand soupçonné par l'armée d'être homosexuel est retrouvé pendu. Son meilleur ami, Klaus Enkel ,vétéran du Front de l'Est, ne croit pas à la thèse du suicide avancée par ses supérieurs et tente de trouver qui l'a assassiné.
Les deux hommes mus par des mobiles différents, le Polonais obsédé par la vérité et la justice, l'Allemand par l'amitié, vont braver tous les dangers (exécutions, bombardements, tireurs embusqués, Résistants, gestapistes, soldats, trafiquants du marché noir, déserteurs, agents soviétiques, agents doubles, traitres, opportunistes…) pour aller au bout de leur quête.
Je n'ai curieusement éprouvé aucune empathie pour les deux protagonistes mais j'avoue avoir été assez fascinée par leur obsession (aveuglement?) alors que Varsovie est sur le point de flamber. le dénouement ne m'a pas particulièrement surprise. C'est plutôt le contexte historique et la construction du roman qui m'ont séduite. L'auteur, Bartlomiej Rychter,, réussit le tour de force de construire une intrigue qui se déroule en une journée, en un seul lieu (c'est presque du théâtre, unité de lieu, de temps et d'action…) et assez déroutante pour le lecteur (quel est le lien entre les deux affaires) avec une écriture très visuelle. Résultat, l'insurrection naissante comme si on y était, avec de très bonnes descriptions des différentes zones de combats.
Les polars qui se passent en temps de guerre ont toujours ma préférence, Empereurs des ténèbres, Deux dans Berlin, La ville des voleurs .. parce que les histoires de l'Histoire peuvent très bien se lire ailleurs que dans les manuels, dans les romans noirs par exemple. Et pour l'insurrection de Varsovie au cinéma, dans Ils aimaient la vie d'Andrzej Wajda, ou à la fin du Pianiste de Polanski.
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une belle intrigue, même une double intrigue . L'auteur ne dévoilera rien avant les dernières pages, c'est très bien écrit. Les descriptions de Varsovie et la résistance sont incroyables de vérité, on y est!! un très bon livre.
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Je remercie tout d'abord Babelio et les éditions PRISMA puisque le dernier jour de juillet de Bartlomiej Rychter est un roman gagné à la Masse Critique.

Nous sommes à Varsovie, dans la sixième année de la Seconde Guerre Mondiale, occupée et ghettoïsée par l'armée allemande. L'armée Rouge est à ses portes. Les résistants polonais ont toujours et encore à coeur de la libérer en fomentant une insurrection.

Zosia et Herman Frink.

Elle, résistante amoureuse; lui, soldat allemand et homosexuel.

Suicidés au dernier jour de juillet.

Ils auraient pu se fondre dans la masse de ses milliers de morts, au combat ou victimes "collatérales". Il règne un tel chaos dans cette boucherie qu'un disparu ou deux de plus n'éveillent plus guère d'intérêt et d'attention.

La mort est devenue anonyme.

Mais c'est sans compter la volonté d'Antoni Chlebowski, résistant, ancien avocat, handicapé par une vue déficiente depuis l'explosion d'une bombe incendiaire, à la dérive depuis la mort de son épouse pendant les bombardements, qui voit son instinct de juriste se réveiller devant les événements troubles entourant le décès de la jeune femme.

Mais c'est sans compter Klaus Enkel, soldat et ami improbable, qui ne croit pas une seconde à la thèse du suicide de Frink alors qu'ils projetaient tous les deux de fuir les atrocités du front.

Je me suis régalée avec ce roman. Il est marqué "polar historique" mais c'est avant tout un roman de guerre car aucune enquête policière n'est diligentée.

C'est le récit d'hommes et de femmes dont la vie est bousculée et traumatisée par ce conflit mais qui refusent de tout lui céder: ils aiment, ils jalousent, ils haïssent, ils complotent, ils n'en oublient pas leur état d'humain. Guerre ou pas guerre.

Mais les conflits exacerbent toutes les émotions, désinhibent les réactions et donnent une ampleur puissante et intense aux confrontations des êtres.

Nous suivons les mouvements des troupes, nous vivons les situations historiques, nous vibrons dans le fracas des détonations et des bombes, nous étouffons dans la poussière des gravats, nous goûtons le métal du sang sur nos lèvres, avec en parallèle le cheminement d'Antoni et Enkel dans leur quête décalée et suicidaire de la justice. L'ampleur de ce cauchemar est ainsi ramené à une dimension humaine des plus fragiles mais aussi des plus courageuses.

Il me paraît presque surfait de dire que le rythme de ce récit est trépidant, passionnant et addictif.

Et oui… nous sommes pas dans le calme et l'attente de la Drôle de Guerre, nous sommes au coeur de l'Europe de 1944 et une insurrection dans Varsovie explose.

L'écriture est très vivante, juste et visuelle. Sans concession également: la guerre est un monde de cruauté et de violences gratuites. Mais l'auteur n'en rajoute pas dans le sanglant et les pétarades, on sent le sujet étroitement documenté et largement maîtrisé. Alterner et mêler la vision d'un polonais résistant et d'un soldat allemand équilibre harmonieusement le ton de l'histoire et ne perd toujours pas de vue l'aspect individuel et humain. Ils ne sont que des hommes qui, malgré leur appartenance à des camps opposés vont se rejoindre sur le plan de la moralité et de leur désir de vérité.

Sur un thème que j'affectionne particulièrement, les grandes guerres, l'auteur a su nous conter une très belle histoire de loyauté, au fil d'une véritable enquête digne de détectives menée entre les canons.

Le dernier jour de juillet est le seul roman de cet auteur traduit en français… et c'est bien dommage! Je m'en vais apprendre le polonais, moi!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Un livre surprenant !

Je dois dire que la couverture et le résumé ne me faisait pas rêver mais ce livre est très bien écrit, le rythme est maintenu tout au long de l'histoire et l'on en apprend plus sur l'insurrection de Varsovie. On est plongé dans cet enfer sur terre et c'est vraiment puissant.

Le seul point négatif pour moi ce sont les deux "héros" un résistant tête en l'air avec un lourd passé qui ne se sent pas du tout concerné par le sort de la ville et un nazi auquel j'ai beaucoup de mal à m'identifier ! Il est vrai que comme beaucoup il a été entraîné malgré lui dans l'armée et qu'il souhaiterait s'échapper mais il ne paraît pas vraiment "actif" il compte sur son ami, qui meurt pendu dans des circonstances étranges et ensuite tente de survivre dans une ville aux mains des allemands avec la menace Russe aux portes de la ville et les résistants qui s'organisent...

Nous suivons Antoni Chlebowski, un ancien avocat totalement détruit depuis la mort de sa femme qui se laisserait mourir si ce n'était l'aide d'une jeune résistante et ses publications dans des journaux clandestins et Klaus Enkel un soldat allemand touché par la mort de son seul ami dans l'armée qui tente de découvrir les raisons de son pseudo suicide ....

Au final, les deux protagonistes ne se rencontrent que lors de la scène finale censée nous révéler le fin mot de l'histoire mais j'ai trouvé cela un peu maigre : tout ça pour ça ?

J'ai préféré la description de la ville et des combats vraiment intéressante et la plume vive de l'auteur. Dommage que les "héros" n'en soient pas.
Lien : http://lemondedeparaty62.ekl..
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A priori, c'est une histoire intéressante. Dans Varsovie, deux personnages que tout oppose, veulent découvrir chacun une vérité, leur vérité : mais finalement, leurs destinées sont liées.

D'un côté, le polonais en mal de vivre depuis le décès de sa femme, va assister à la mort d'une opératrice radio. Il est persuadé qu'elle n'est pas tombée toute seule du toit.
De l'autre, le militaire allemand qui veut à tout prix comprendre pourquoi son ami a été assassiné (un assassinat qui est camouflé en suicide).
Les deux personnages vont parcourir Varsovie à la recherche de la vérité.
Mais l'auteur joue un peu trop des murs qui tombent, de la cendre et du verre qui volent, du plâtre dans la bouche…etc et cela amène un sentiment de lassitude et quelques longueurs. Cependant, on va jusqu'au bout, car nous aussi, on veut savoir le lien entre les 2 affaires !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Nowak avait fait fortune grâce à des tortues volées dans un train allemand en 1943. Les reptiles avaient atterri sur le marché, mais personne ne savait qu'en faire. Le futur magnat de la contrebande avait immédiatement racheté le lot entier, acheminé depuis la Grèce jusqu'aux frontières au fond du Reich et initialement destiné aux conserves militaires. Il avait eu l'idée de lancer un atelier clandestin de transformation de tortues en viande hachée, saumurée ensuite dans des pots d'un demi-litre. Ce produit avait connu son heure de gloire sur les bazars de Varsovie.
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Amoureux ? Stefan grimaça Tu sais comment c’est, quand tu ne connais ni le jour ni l’heure, quand tu n’as aucune idée de ce qui t’arrivera dans quinze minutes, quand tu ignores l’endroit où tu te coucheras le soir ou celui où tu vas te réveiller le matin. Quand chaque coup frappé à ta porte peut signifier la traîtrise, un traquenard et une arrestation par la Gestapo, quand chaque lever de soleil peut être ton dernier. Alors, tous les gestes, chaque baiser, le moindre rapprochement et chaque verre de vodka… tu cherches tout ce qui peut t’offrir un instant d’oubli…
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Durant un instant, la boucle de la ceinture du pendu oscilla devant son nez : Dieu nous garde ! Enkel ferma les paupières et réprima un haut-le-cœur. Il remercia la providence de n’avoir encore rien mangé ce matin. Il se mit debout au niveau de Fink. Fink le jovial, parfois le fou, Fink qui ne perdait jamais sa bonne humeur en dépit des circonstances. Fink qui gardait toujours l’espoir de voir tout cela se terminer à leur avantage, l’attaque ennemie frapper les positions voisines, l’artillerie russe faire une pause le temps de leur tour de présence sur un poste avancé. Il se persuadait que le village sans nom au fond de l’Ukraine dont ils devaient prendre possession ne serait pas défendu par l’armée adverse. Fink l’impudent, Fink éternellement souriant. Et maintenant Fink le blafard, aux yeux figés, un filet de bave dégoulinant des lèvres.
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En ce milieu d’année 1944, sixième année de guerre, après les combats, les séparations, le froid de l’est, les médiocres portions dans les gamelles, les longues marches de plusieurs kilomètres, les nuits au front, après tout cela, l’armée allemande ne comptait plus aucun nazi. (…) Le front de l’Est avait guéri leur nazisme.
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Le pilote activa le mécanisme du largage, libérant les bombes qui se détachèrent de manière fluide. La première se dirigea un peu plus loin, mais la seconde tombait droit sur eux. Enkel suivit sa trajectoire du regard et lorsqu’il fut indéniable qu’ils se retrouveraient en plein cœur de l’explosion, il ferma les yeux et, calmement, se laissa submerger par le crépuscule en marche.
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