Dans les années 1950, le thouktche Guémo s'installe à Saint-Pétersbourg, où il travaille d'abord comme traducteur (russe/thouktche) puis comme écrivain. Son histoire illustre les conditions de vie de certains Soviétiques à cette époque : les règles d'attribution des logements sont arbitraires, la censure régit le contenu des publications (y compris celui des fictions), et la vodka coule à flots…
Peu après la Perestroïka, Nèznamov prend sa retraite, quittant le journal où il était rédacteur.
Ces récits présentent un intérêt historique indéniable, avec l'illustration de la vie quotidienne de citoyens soviétiques puis russes. Les ambiguités dans les rapports entre le pouvoir soviétique et les habitants des régions périphériques colonisées sont bien mises en évidence, de même que les rapports de classes avant et après la chute du régime soviétique.
La construction du récit autour des liens unissant les personnages de Guémo et de Nèznamov m'a parue très artificielle. J'ai longtemps été gêné par le flou entre réalité et délires, ou plutôt par la trop grande place laissée à ces délires.
De cet auteur, j'avais beaucoup apprécié «
L'étrangère aux yeux bleus » et «
Unna ». Ce roman est donc une grande déception.
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