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EAN : 978B008BGT4KC
(13/06/2012)
3.46/5   13 notes
Résumé :
En 2100 sur les routes de l’hexagone, l’imprévu est toujours au rendez-vous pour les petits fugueurs. Pour le meilleur comme pour le pire...

Moi L’indien conte les (més)aventures d’Emilie et Benjamin, deux enfants d'une douzaine d'années perdus dans le monde des grands. De rencontres en courses-poursuites, d’espoirs en abîmes, les deux enfants poursuivront une ambition folle, un rêve qu’il n’est pas permis d’avoir.

Partie I, Les enfants... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Lorsque l'auteur m'a contactée pour me faire lire son livre, je n'ai pas décliné l'offre. D'abord parce que je refuse rarement une lecture, ensuite parce que j'aimerais bien, si je le demandais, qu'on me rende la pareille. Je précise qu'il s'agit ici d'un e-book. Je déteste habituellement lire sur mon écran d'ordinateur, mais un engagement est un engagement... Et ceci dit, je n'ai finalement pas vu passer les quelques 331 pages. On prend un réel plaisir à suivre les aventures de ces deux personnages auxquels on s'attache. Et pour cause... Malmenés par la vie, enfin, par leurs parents, ils décident de fuir. Ils ne sont pas bien âgés mais ils très matures pour n'avoir que douze ans. Alcool, sexe, violence... ils connaissent déjà !

Ces deux gamins sont complémentaires. Ils ne se connaissent pas, on suit leur histoire par chapitres interposés. Émilie a un frère, Brian. Lorsqu'elle en parle, ce n'est vraiment pas en sa faveur. Il porte "un prénom à la con" selon elle, ce qui résume tout. Leur mère, seule, fait partie de ces bonnes femmes qui passent leur journée à la recherche du mâle. de son côté, Benjamin a une soeur au doux prénom de Zéphir. Une petite merveille selon lui. le père est alcoolique ; la mère, une loque. Ils passent leur temps à regarder la télé et à éviter l'assistante sociale qui leur rend visite fréquemment. Avec de telles vies, on peut comprendre que les deux personnages principaux aient envie de voir ailleurs. Rien ne les rattache à leurs lieux de vie. Tout commence par deux catastrophes : d'un côté, la noyade d'Émilie, sauvée de justesse par un pêcheur. de l'autre, le cyclone Christina, emportant à des kilomètres Benjamin. Dans le premier cas, Laurence, la mère, se réjouit d'amener Émilie chez son père qui va lui mettre une sacrée correction. de l'autre, c'est l'assistante sociale qui est bien contente de pouvoir enfin arracher Benjamin et sa soeur à leurs parents. le jeune garçon s'enfuit lors du transfert par la police. La jeune fille, déçue finalement que son père ne s'occupe pas d'elle, met le feu aux rideaux pour avoir un motif de départ. Et voilà ces deux-là sur la route, à la recherche d'un bonheur, de leur bonheur... Je m'arrête là pour ne pas tout dévoiler.

Comme je le disais au départ, le texte se lit très facilement. le style est fluide. Les phrases sont courtes, ce qui paraît logique puisque la parole est souvent donnée aux deux enfants. le vocabulaire, quoique courant, est saupoudré de quelques vulgarités qui peuvent choquer dans la bouche d'enfants de douze ans mais certainement pas dans celle de gamins livrés à eux-mêmes. Et puis, pas d'hypocrisie, il suffit d'écouter les enfants dans la rue pour savoir que l'innocence s'arrête souvent à l'école maternelle. Dès la primaire, ils sont capables de sortir des horreurs que l'on n'imagine même pas.

Un petit bémol (il faut bien en trouver un !) : je m'attendais à un roman de science-fiction en voyant le titre. Pourtant, je n'ai rien trouvé de tout cela. Tous les éléments appartiennent bien à notre monde. En même temps, vous me direz, 2100 n'est que dans 87 ans, pas de quoi fouetter un chat...
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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J'ai découvert ce roman un peu par hasard sur la blogosphère et quand l'occasion s'est présentée de le lire dans le cadre d'un partenariat je n'ai pas réfléchi plus de deux secondes pour dire m'inscrire et avoir peut-être la chance de lire ce roman. Et je peux vous dire que je ne regrette pas d'avoir été sélectionnée car ce fut pour moi une très belle découverte.



Dans un premier temps, je dois dire que j'ai été bluffée par le style de l'auteur qui mélange les genres avec beaucoup de justesse, passant de mots emplis de poésie à des mots plus durs, plus crus, mais toujours en gardant une profondeur qui ne se dément pas tout au long du récit. J'aime ça, la constance du niveau d'écriture, pas de faiblesses, pas de "moins bien", tout se lit sur le même rythme, un régal ! C'est un livre fait de phrases courtes, de petits paragraphes, qui vont à vite, à l'essentiel, mais qui souvent aussi prennent leur temps et, une fois calmés, nous parle de façon plus tendre, plus douce, des gens qu'on observe, des paysages qui nous émerveillent, un souffle de quiétude passe au milieu des instants plus lourds, plus tragiques, tout cela est très bien dosé par l'auteur. Cet antagonisme complémentaire sous-tend tout le récit et lui apporte sa beauté, son équilibre.



Ce qui sert aussi le récit à mon avis, c'est le découpage des chapitres qui offre au lecteur deux points de vue, deux parcours différents. J'aime beaucoup cette idée qui permet de ne pas se limiter à la vision d'un personnage, à ses sentiments et ressentis uniques et qui permet d'explorer d'autres options pour finalement avoir une vision globale moins partiale, moins scindée. Ce roman nous raconte en simultané les histoires de Benjamin et d'Emilie. On les suit, chacun de leur côté, grâce à l'alternance des chapitres qui leur sont consacrés, Benjamin commence suivit par Emilie puis Benjamin réapparaît pour reprendre son histoire là où elle s'était arrêtée et ainsi de suite. Il est évident dès le départ que ces deux personnages sont censés se rencontrer, il ne peut en être autrement, sinon pourquoi nous les raconter ? le tout, c'est de savoir quand et comment, et même si, ça va se passer. Un suspens savamment entretenu par l'auteur tout au long du roman et non, je nous vous raconterai pas la fin !



La seule chose que je peux reprocher à ce choix de découpage - que j'ai malgré tout apprécié car il ne m'a pas coincée dans une relation exclusive à un personnage - ce sont les fins de chapitres. Je les ai trouvées brutales, abruptes, souvent l'auteur nous plonge dans le vide nous séparant de la suite de l'histoire en pleine action ou réflexion, tout en sachant que l'on va devoir reprendre le fil de l'histoire parallèle pour avancer dans notre lecture ... Ça a tendance à me gêner ce genre de procédé, j'aime les fins de chapitres propres et nettes - surtout quand je n'ai pas le sentiment qu'on reprend exactement là où on s'était arrêté - en même temps, je suis la première à reconnaître son utilité pour le récit puisque ça permet d'entretenir l'intérêt du lecteur qui n'a qu'une envie, tourner les pages plus vite pour savoir ce qui se passe ensuite. L'auteur sait parfaitement tenir son lecteur en haleine.



Un autre point que j'ai beaucoup apprécié dans ce roman, c'est l'histoire qu'il raconte. Ces deux histoire imbriquées en une seule m'ont émue et ont su me toucher d'une manière que l'on pourrait qualifier d'inattendue. Il est vrai que quand on ouvre un roman, on s'attend forcément à ressentir quelque chose, mais j'ai trouvé qu'avec ce livre-ci les émotions paraissaient plus riches, plus colorées, je ne sais comment le définir autrement. On passe pour tous les stades émotionnels, l'espoir, le dégoût, l'envie, l'amour, la haine, la résilience. C'est puissant et ça ébranle le lecteur qui est sorti, presque de force si on peut dire, dès les premières lignes, de son petit confort. C'est un livre coup de poing à ce niveau-là, il n'épargne personne. On plonge dans l'enfer du quotidien de deux enfants âgés d'à peine douze ans qui cherchent leur petit bout de paradis dans un monde terne et gris peuplé d'adultes absents. C'est un roman grave, triste, qui offre au lecteur une vérité crue et sans détours, vue plongeante sur deux âmes qui se mettent à nu sous nos yeux. Magique !



Et fatalement ces deux enfants dont on nous relate les vies, on finit par s'y attacher, ça a été presque immédiat d'ailleurs dans mon cas. Ils ont chacun leurs galères, pour Benjamin, des parents démissionnaires qui l'obligent par leur attitude à se conduire en adulte bien avant l'heure, pour Emilie, un père violent et une mère acariâtre. Ces enfants aux vies difficiles ont du grandir bien trop vite alors qu'ils n'ont qu'une envie : continuer d'être et d'agir comme des enfants, pour Benjamin, en regardant par la fenêtre les filles de l'école d'à côté, pour Emilie, en construisant des châteaux de sable sur la plage ... Cet espoir est maintenu dans leur monde idéal, dans leurs rêves, même si leur innocence est perdue depuis longtemps (d'ailleurs, les scènes à caractère sexuelles si on peut dire m'ont quand même parues un peu "osées" par rapport à leur âge ... ça m'a semblé incongru mais bon ...). Cette candeur qu'ils conservent malgré tout, cet optimisme latent, c'est ce qui les illumine et les rend encore plus beaux. On ne peut que les apprécier ces deux personnages tant ils nous parlent.



Le seul véritable "défaut" que je leur ai trouvé, c'est leur langage, trop adulte. Quelque part c'est totalement cohérent aux vues de leur passif mais j'avoue que ça m'a tout de même paru un peu trop décalé, excessif par moments. Même si je me suis laissée embarquée dans cette histoire, emportée par les mots, ces distorsions m'ont obligée à marquer des temps d'arrêt or, c'est quelque chose qui m'agace un peu quand je suis à fond dans une lecture que j'apprécie, comme ce fut le cas avec ce roman. Je n'aime pas être coupée dans mon élan. Mais bon, c'est sans doute un détail car l'ensemble est convaincant ... cependant j'ai trouvé leurs réflexions très poussées pour des gamins de leur âge, notamment quand Benjamin parle de l'éducation nationale par exemple ... à voir ! Une autre chose qui m'a dérangée, mais là, je ne sais pas si c'est voulu ou pas, c'est l'homophobie dont fait preuve le personnage de Benjamin, ça revient à deux reprises si mes souvenirs sont exacts mais c'est assez "brut" pour que je m'en rappelle. Ca m'a semblé hors contexte, je ne voyais pas l'intérêt de tenir de tels propos dans ce récit ...



Même si leurs destins sont similaires et qu'ils ont beaucoup de ressemblances, j'ai préféré le personnage de Benjamin a celui d'Emilie. Pourquoi ? Je ne sais pas trop comment l'expliquer. Malgré le fait que tous deux nous montrent tout - un peu trop d'ailleurs dans le cas d'Emilie à mon goût, même si elle conserve aussi une part de non dit, notamment sur les violences qu'elle subies - j'ai trouvé que Benjamin s'exposait plus car il nous détaillait sa vie de tous les jours. C'est un personnage plus "vif", plus percutant. Il nous plonge dans sa réalité sans nous laisser le temps de souffler. Alors qu'Emilie m'a semblé plus indolente, quelque part elle subit plus qu'elle n'agit. Aussi, on la voit évoluer pendant ses vacances, luxe que ne se paie pas Benjamin, c'est un décalage qui a joué sans doute en sa défaveur à elle de mon point de vue. Et puis je l'ai trouvé un peu agaçante, arrogante, superficielle, par moments. Benjamin m'a tout de suite paru plus "héroïque" si je peux me permettre ce terme. J'ai aimé sa détermination, sa force, son côté rebelle, le fait qu'il assume sa petite soeur alors que ça n'est pas son rôle, son côté protecteur, son esprit, sa ruse, et en même temps son côté enfantin qu'il tente de laisser vivre en lui, en somme, le grand frère idéal. Emilie m'a parue plus "pâle" face à lui. En même temps, ces deux-là me semblent on ne peut plus complémentaires, ce sera une affaire à suivre !



Pour conclure, je dirai que le fait que cette histoire se déroule dans les années 2100 est totalement anecdotique (du moins pour le moment), c'est avant tout un roman d'un réalisme confondant qui aborde des problèmes dont souffrent les enfants à l'heure actuelle. Les cas de Benjamin et d'Emilie ne sont malheureusement pas des cas isolés dans notre société et j'ai trouvé intéressant que l'auteur s'attarde sur leurs points de vue à eux, il est vrai que les adultes ont tendance à oublier de parler avec les enfants, de les écouter et surtout d'entendre ce qu'ils ont à nous dire. Ici, Alexis S.Z. leur donne la parole d'une bien belle manière et je ne peux que vous conseiller de découvrir ce très beau texte, vous ne le regretterez pas !
Lien : http://coeurdelibraire.over-..
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J'ai reçu ces trois tomes directement de l'auteur en version ebook. C'est donc un avis sur les 3 tomes que je vous propose.

Tout au long de ce récit, nous allons suivre les pérégrinations de deux enfants, Emilie et Benjamin que l'on va dans un premier temps découvrir en parallèle avant que leur histoire ne se rejoigne. Tous les deux ont des parcours un peu similaires puisque tous deux vivent dans des familles atypiques et refusent leur vie et cette "famille" qui est la leur. Ils ont une certaine lucidité de leur condition et de ce qu'ils souhaitent et s'élèvent tout seul tant bien que mal. Un jour, ils partent de chez eux, de façon dramatique pour Emilie, et rocambolesque pour Benjamin… Je n'en dis pas plus pour ne pas dévoiler l'histoire !

Benjamin est un jeune garçon livré à lui-même, qui traîne dans la rue et vit de petits trafics, Emilie quant à elle vit avec sa mère et son petit frère, elle se sent mal aimée, incomprise… et aspire plus que tout à une vie "normale" dans une famille "normale". Un jour, Emilie et Benjamin finissent par se rencontrer et surtout "se trouver", deviennent compagnons de route et l'aventure commence. Au fil des tomes, les deux fugueurs se retrouvent dans des aventures incroyables, rencontrent des gens farfelus, des poètes à la petite semaine, vivent d'expédients en essayant d'éviter les autorités qui sont à leur recherche. Ils ont chacun leur propre quête et leurs propres peurs, envie d'un avenir meilleur…

J'ai beaucoup aimé l'écriture, très dynamique, pleine d'humour et de phrases qui font mouche de l'auteur. le style est entraînant, agréable à lire et grâce à cette écriture imagée et rythmée, je ne me suis pas du tout ennuyée. L'histoire est construite avec des chapitres très courts qui apportent du rythme et donnent vraiment l'impression d'avancer dans l'histoire. Malgré le côté "aventure initiatique", l'auteur aborde à travers ce récit des thèmes graves : les enfants livrés à eux-mêmes, maltraités… mais sans jamais que ce soit larmoyant ou plombant.

Si j'ai beaucoup aimé les deux premiers tomes, j'ai un peu moins adhéré au troisième, je l'ai trouvé moins prenant même si les personnages sont toujours aussi attachants. Ils ont gagné en maturité, il y a une vraie progression dans la psychologie et dans le caractère d'Emilie et de Benjamin. Certains passages du troisième tome m'ont dérangés même si c'est une sorte d'évolution logique à ce que vivent Emilie et Benjamin et en réaction à l'intensité de leur aventure. L'auteur aurait pu le traiter différemment sans forcément rentrer dans les détails et j'avoue que c'est en partie pour cela que j'ai moins aimé cette troisième partie. Mais c'est une opinion qui n'engage que moi et qui ne remet pas en cause la qualité d'écriture ou du récit.

L'autre aspect négatif du récit c'est que l'histoire est censée se passer en 2100, on s'attend donc à un futur légèrement différent du nôtre avec des évolutions mais rien de tout ça… Rien ne distingue vraiment le monde de 2100 du nôtre, les assistantes sociales sont toujours là, elles ont toujours autant de mal à faire leur travail, les gens partent en vacances dans des campings ou au bord de la mer… du coup je n'ai pas trop compris le changement d'époque et le propos de l'auteur par rapport à cela ! Malgré tout, c'est une lecture agréable et un récit prenant.

Je remercie l'auteur de m'avoir envoyé son histoire, même si j'ai tardé à faire ma chronique… mais comme je le lui ai expliqué j'ai du mal à chroniquer les ebooks car contrairement au livre papier, je n'ai pas le plaisir de feuilleter, de retourner en arrière et je n'aime pas du tout prendre des notes sur ma liseuse, je ne m'en sers que pour lire. du coup j'ai lu ces 3 tomes une première fois happée par l'histoire et je les ai relus en prenant des notes…
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Mon avis porte sur les 3 parties du livre ;)

Ce n'est habituellement pas le genre de roman que j'affectionne particulièrement je dois dire, parce que je ne connais pas vraiment en fait. de même, les lectures ressemblant trop à la vie réelle, nous amenant à nous poser des questions, c'est pas trop mon truc. Non pas que je n'aime pas me poser de questions, réfléchir et tout ça, mais je lis pour penser à autre chose, pour m'évader, pour visiter, pour découvrir d'autres mondes, des histoires, des personnages pouvant être réels, tout en sachant que ça ne l'est pas (quoique...). Je ne sais pas si je suis claire . Bref. Mais alors, pourquoi l'ai-je lu me demanderez-vous ? Eh bien parce que je ne suis pas non plus fermée à ce point, j'ai envie de découvrir d'autres lectures que mes genres habituels, et que contemporain et même classique n'ont pas été rejetés de mon vocabulaire !

Et je dois dire que c'était une découverte assez plaisante. Une lecture surprenante et déroutante, mais intéressante.



L'auteur nous emmène en l'an 2100, à la découverte d'un futur assez sombre. Nous suivons les aventures de Benjamin dans un Paris futuriste où règnent les lois de la rue, et celles d'Émilie quelque part ailleurs en France (nous n'avons pas plus d'info permettant d'en déduire une ville). L'histoire de 2 pré-ados d'une 12aine d'années environ, si jeunes est pourtant déjà complètement désabusés par la vie, et tellement (trop ?) adultes pour leur âge, en raisons de leur triste vie.



Ce qui m'a tout de suite plu et surprise, c'est le style d'écriture. L'auteur utilise un langage familier, très familier, mais ça ne m'a pas choquée. Sans avoir non plus un langage complètement châtié, je ne suis pas non plus du genre à faire des phrases "ampoulées". Je trouve que cela rend le récit plus vivant, plus crédible.

L'autre point que j'ai beaucoup apprécié, c'est la présentation des chapitres : nous suivons les aventures de Benjamin, et le chapitre suivant celles d'Émilie, jusqu'à ce qu'ils se rencontrent. Les chapitres sont relativement courts, ce qui est très appréciable. le tout confère un rythme plutôt intéressant au roman.



Ce qui m'a le plus déstabilisée bien sûr, c'est la vie de ces 2 enfants.

Benjamin est un gamin "de la rue". Parents alcooliques, ils sont bien sûr absents pour une quelconque éducation. Il se construit donc comme il le peut, avec les repères qu'il trouve, en se débrouillant de manière rarement honnête. Il nous décrit la vie, qui est principalement régie par les bandes de quartiers qui ont crée des "lois".

Benjamin ne vit que pour sa petite-soeur qu'il protège de la réalité de la vie autant qu'il le peut du haut de ses 12 ans.



Émilie a aussi environ une 12aine d'années, même si nous n'avons pas beaucoup d'indications à se sujet. Parents divorcés, un père violent et apparemment -lui aussi - alcoolique, une mère superficielle, qui la rabaisse continuellement et passe son temps à se dandiner devant le sexe opposé. Là encore, aucun repère adulte ou familial.

Émilie passe son temps à rabrouer son frère, Brian, qu'elle déteste déjà rien qu'à cause de son prénom. Mais ce n'est en fait qu'une façade destinée à se protéger.



Pour échapper à leur vie, ces 2 jeunes vont s'enfuir, pour faire connaissance et continuer leur cavalcade en rusant et usant de stratagèmes pour ne pas se faire prendre.

Le récit est émaillé de rebondissements tous plus invraisemblables les uns que les autres, et pourtant bizarrement crédibles.

Leur relation, leur vision des choses, leur comportement vont évoluer de manière assez intéressante. Néanmoins, il y a un passage qui m'a quelque peu choquée. Je ne sais plus exactement quel chapitre, mais celui où *spoiler* ils se retrouvent sur un rocher, à faire des choses pas très catholiques à leur âge... La précocité ok, mais à ce point. Ça m'a choquée donc, et attristée aussi. Si leur relation changeante était évidente, je trouve que ce passage vient tout gâcher. C'était mignon et naïf, les 1ers émois de l'adolescence, dommage.*fin du spoiler*

Certains passages et dénouements sont quand même un peu trop rocambolesques.

La fin m'a par contre laissée perplexe. Trop irréaliste à mon goût, je pense que ce récit aurait vraiment mérité une fin autre.



Je suis ressortie de cette lecture complètement déstabilisée. Ce futur que nous présente l'auteur est à mon sens tout à fait possible, quand on voit les dérives actuelles. J'habite un quartier, je ne dirais ni chaud ni sensible, pourtant certains jours, certains soirs, c'est le far-west (et encore, comparé à d'autres quartiers, c'est très calme). Entre les jeunes qui se tapent dessus, qui squattent la place en étant bourrés/shootés, en faisant de préférence un barouf d'enfer (perso je m'en fous, j'habite pas directement sur cette place, les locataires ont qu'à faire qqch), les petites dégradations (tags, conteneurs renversés,...), mais ce qui me choque le plus, c'est l'irrespect. Et ce de la part des plus jeunes (souvent de moins de 10 ans). J'ai jamais vu autant de gamins aussi malpolis et mal dressés surtout (oui oui, dressés...). Un gamin de quoi, 6 ans, qui crache par terre et jure comme pas possible, wow . J'ai aussi été jeune (si si), j'ai aussi fait des conneries, et j'en suis pas fière. Mais punaise, y a quand même des limites. Si ma mère n'avait pas été derrière moi, qui sait comment j'aurai tourné et où j'en serai maintenant ??? Je ne blâme même pas spécialement les gamins, les vrais fautifs se sont les parents. Et qu'on ne vienne pas me sortir l'habituel couplet de "c'est la cité qui fait la personne". Non non et NON. Les mauvaises réputations des cités sont faites À CAUSE des gens (jeunes...) qui y habitent et foutent le bordel, ne respectent rien, et accusent la terre entière de tous leurs maux. Faut arrêter au bout d'un moment.



En résumé, une belle découverte, intéressante et déstabilisante, je ne regrette pas d'avoir tenté l'aventure, même si ce n'est pas vraiment une lecture légère. Derrière une trame qui peut sembler légère, les thèmes abordés sont en réalités nombreux, divers et variés, mais surtout sérieux et amenant le lecteur à réfléchir.
Lien : http://asuna.eklablog.com/mo..
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Avant toute chose, notez que l'auteur est bien Alexis S. Z. et non Z. S. comme je n'ai pas cessé de le dire sur Facebook ou dans les vidéos (mais le Z. S. me semble plus naturel…).
Alors Moi l'Indien, c'est quoi ? Il s'agit d'un texte découpé en trois parties (« Les enfants de l'an 2100 », « Putains d'Anges-Farceurs » et « Evil give me a deal ») qui relate, sous forme de « conte initiatique et futuriste », la quête de deux jeunes enfants en 2100, à la recherche d'un paradis (un lieu et des parents idéaux).

L'histoire en elle-même peut sembler peu originale voire banale, mais, bien menée et saupoudrée de quelques bons éléments, elle se dévore facilement et avec grand plaisir.
On peut parler de conte « futuriste » puisque l'intrigue se déroule en 2100, mais l'aspect temporel n'est pas le plus important : ces deux enfants auraient pu se retrouver et vivre cette aventure n'importe où et n'importe quand, ce qui compte c'est l'aventure en elle-même et ce qu'elle apporte aux héros. Malgré tout, Alexis S. Z. nous offre quelques précisions sur cette France future et j'ai apprécié les découvrir. Je pense notamment au « cours d'histoire » dispensé par le clochard, qui permet aux deux enfants de mieux comprendre le monde dans lequel ils évoluent et aux lecteurs d'avoir une meilleure idée de l'univers dans lequel ils sont tombés. Les informations sont peu nombreuses mais intelligemment absorbées par le reste du récit donc, de ce fait, particulièrement crédibles.
A conte, j'accrocherais le terme « initiatique » (ou « d'apprentissage ») puisque lors de cette fugue, Emilie et Benjamin apprennent beaucoup sur le monde qui les entoure, sur la vie et surtout sur eux-mêmes. Benjamin le petit voyou solitaire se découvre protecteur et aimant la compagnie d'une jeune fille de son âge. Emilie, quant à elle, apprend que tous les garçons ne sont pas des abrutis pervers et que derrière une carapace de macho se cachent parfois de belles choses. La fugue les amène à se rencontrer puis à vivre ensemble et à s'entraider. Sur la route, constamment en fuite et contre les adultes, ils évoluent, ils grandissent…

Emilie et Benjamin sont deux jeunes préadolescents auxquels je me suis beaucoup attachée, surtout à partir de la deuxième partie, lorsqu'ils commencent à faire route ensemble. C'est vrai que parfois, leurs réflexions et répliques peuvent paraître inappropriées pour deux enfants de leur âge (12 ans), mais finalement pas tant que ça. Ils sont curieux, se posent des questions, abordent des thèmes plus ou moins graves… mais, même s'ils sont plus matures que la plupart des héros de leur âge, ils gardent cette petite part d'innocence qui caractérise encore les presqu'adolescents de 12 ans.
J'ai vu que Luna avait été chagrinée par le chapitre 100 et je peux comprendre mais je pense qu'il s'agit de l'évolution normale/naturelle de l'aventure de deux préadolescents aussi exceptionnels qu'Emilie et Benjamin. C'est la consécration, le résultat de leur quête et de leur évolution. Parce que finalement, plus que trouver un lieu et des parents idéaux, ils se sont trouvés et découverts l'un l'autre ; et c'est ça, l'Idéal.
Enfin, dernier point appréciable de ma lecture : le style de Alexis S. Z.. J'ai trouvé l'ensemble du texte particulièrement bien écrit et construit. On suit, dans la première partie, alternativement Benjamin puis Emilie au fil des chapitres puis, à partir de leur rencontre, ils ne se séparent plus et les chapitres les concernent alors tous les deux. Dialogues, descriptions, passages tantôt poétiques, tantôt rock'roll… il y a un quelque chose, un vrai potentiel et je serai très curieuse de lire les prochains textes de l'auteur.


Une intrigue qui peut paraître banale mais qui, bien menée, entraîne le lecteur jusqu'aux dernières pages. Emilie et Benjamin sont deux jeunes héros particulièrement attachants, on prend plaisir à les suivre et on espère un dénouement heureux pour eux ! Une belle aventure initiatique, très bien écrite qui plus est !
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Quand on a l’esprit à l’évasion, un étrange mécanisme opère en soi. Presque sans qu’on le veuille, on se met à repérer toutes les portes de sortie. Les trappes, les fenêtres, mêmes les tuyaux d’aération. Mes yeux passent en haut, en bas, à gauche, à droite, Zéphir croit que mes yeux suivent des mouches et se dévisse la caboche pour essayer de les voir. Je crois pas qu’on ait fait très bonne impression dans le bureau du juge. Ce soir, Zèph’ et moi on passe notre dernière nuit ensemble. Au petit matin, je ne serai plus là. L’assistante n’a pas mis la phrase demandée, simplement « tempérament fugueur ».
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