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EAN : 9782070414611
187 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.6/5   174 notes
Résumé :
En Chine, le saule pleureur symbolise la mort et la renaissance. Faut-il croire qu'une branche de saule puisse devenir une femme condamnée à poursuivre l'amour de siècle en siècle ? D'un Pékin bruissant dans les songes et la poussière aux silences de la Cité interdite, de l'ère des courtisanes vêtues de soie à la Révolution culturelle, des steppes où galopent les Tartares aux rizières qu'arrose le sang des gardes rouges, deux êtres se cherchent et se perdent. Tout l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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4 histoires à 4 époques différentes ayant semble-t-il un fil conducteur : le saule.
Je n'ai pas accroché avec ce roman de Shan Sa, je n'ai pas été emportée comme j'ai pu l'être avec d'autres histoires de cet auteur.
Ma lecture s'est terminée en diagonale.
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Roman en quatre parties.
1430. Chong Yang naît dans une famille riche. Près de sa fenêtre, il a planté deux branches de saule. A 18 ans, ses parents meurent, il se retrouve pauvre et seul dans la montagne. Il aura la visite d'un jeune cavalier qui deviendra son ami et lui présentera sa soeur. D'où viennent-ils?

XIV ème siècle. Chunning et Chunyi sont les jumeaux du descendant du seul rescapé d'une grande famille de Pékin exterminée lors de l'arrivée des mandchous. Ils vivent sur un haut plateau du sud-ouest.
Elevés séparément, Chunning méprise sa soeur. Mais ce garçon ne fera pas la fierté de son père...

1966: Révolution culturelle. Wenn manifeste dans la rue avec les étudiants. Tout le monde jure obéissance à Mao. Il sera envoyé à la campagne avec ses camarades et son amie Saule, pour transformer une forêt en rizière...

Ajing prépare sa valise pour aller à Hong Kong.

Et , le saule est présent à travers ces quatre récits.

C'est le troisième livre de Shan Sa que je découvre, je le préfère à "La Porte de la Paix Céleste", mais c'est "La Joueuse de Go" mon préféré!
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les quatre vie du saule : quatre histoires à travers les siècles. Derrière ces quatre histoires d'amour compliquées, contrariées, on y voit les traditions ainsi que la place de la femme en chine.
J'ai mis un certain temps avant de comprendre que seul le thème reliait les histoires entre elles !!! ( hé oui, je suis une vraie blonde :-))))) )
Oui, j'ai passé un moment agréable mais j'ai regretté la construction du livre, le découpage en récits n'est pas la forme à laquelle j'adhère particulièrement, je reste toujours sur ma faim d'où mes trois étoiles.
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Un petit livre facile à lire, mais difficile à comprendre. A la fin de ma 1ère lecture, j'étais interloquée. Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Il y avait forcément un sens, ces 4 récits ressemblaient trop à des contes philosophiques pour qu'il n'y ait pas une « morale » à en tirer ! Mais laquelle ?
Ce n'est qu'après réflexion et une relecture de certains passages que tout – ou presque ! - a fini par s'éclairer.
Je crois que Shan Sa a voulu, à travers l'histoire de ce couple d' « âmes jumelles » qui se réincarne 4 fois, montrer la difficulté et l'évolution des relations hommes/femmes en Chine au cours des 5 derniers siècles – évolution radicale s'il en est.
Dans la 1ère histoire, au XVe siècle, un couple aimant est séparé parce que l'homme, par ambition, va négliger son amie humble, douce et soumise. Il ne sait pas reconnaître la valeur de celle qui, même abandonnée, ne se plaint de rien. Il sera bien puni : il perdra tout, en perdant son « âme-soeur ».
C'est l'époque où la femme est totalement soumise et ne participe en rien à la vie politico-sociale.
Dans la 2e histoire, fin XIXe siècle, nos deux âmes soeurs se sont réincarnées sous forme de jumeaux, un garçon et une fille. L'inégalité est la règle : au garçon les honneurs et la liberté, à la fille le mépris et l'esclavage, résumé par les pieds bandés et les atroces souffrances que cela implique. Pourtant, lorsque le garçon, inculte et débauché, commet l'irréparable, c'est sa soeur qui le sauve de la colère du père. Et c'est elle encore qui, à la mort des parents, plus instruite et plus intelligente, va gérer rationnellement le domaine familial.
A cette époque, les femmes ne sont toujours pas libres, mais leur valeur commence à être reconnue.
Dans la 3e histoire, au XXe s., les deux saules sont devenus des Gardes Rouges de la Révolution Culturelle. Ces deux étudiants maoïstes, égaux en droits et en devoirs, partagent le même idéal et les mêmes souffrances. Mais le couple est encore séparé : le garçon sera arrêté, jugé, condamné et emprisonné à cause d'une grave erreur de la fille, et pour se racheter elle se sacrifie, jusqu'à être tuée pour avoir voulu le nourrir en prison.
La Révolution Culturelle a enfin établi l'égalité hommes/femmes. Mais c'est encore la femme qui représente le dévouement, la douceur et l'amour dans un monde de trahison et de violence.
Enfin dans la 4e histoire, nous sommes à l'époque contemporaine. La femme est devenue totalement indépendante. Célibataire, ambitieuse, voire dominatrice, elle gère sa vie à sa guise et a inversé les rôles ! Pourtant, elle continue à rêver d'un prince charmant qui serait son âme soeur… Mais si son équivalent masculin est aussi égoïste qu'elle (peut-être est-ce une « banane » ?), ils ne pourront jamais vivre ensemble…
Donc, il s'agit donc bien de 4 histoires « philosophiques » qui ne prennent leur sens que comparées l'une à l'autre. Outre cette analyse pertinente de l'évolution de la condition féminine en Chine, le livre aborde bon nombre de thèmes sensibles, tels que la vanité des ambitions humaines (« la vie n'est que songe et poussière »), le caractère dérisoire de l'argent et de la puissance, qui ne font en rien le bonheur, la beauté de la nature, qu'il faut savoir voir et écouter, l'importance de la fidélité, de la modestie et du dévouement, pour contrer les tendances à la violence qui prévalent trop souvent dans le monde…
Le livre nous fait voyager dans le temps et l'espace, à travers la Chine, à la découverte d'une culture et d'une histoire qui nous surprend à chaque page. (Par exemple, je connaissais la coutume des pieds bandés, pas je n'en avais pas compris toute l'horreur, la mutilation que cela représentait pour les femmes).
Le roman est bien écrit, malgré quelques choix narratifs un peu discutables à mes yeux (dans le 2e récit, l'alternance du « je » et du « il » m'a gênée). Les nombreuses comparaisons et métaphores et les touches de féérie lui donnent un caractère incontestablement poétique et très chinois.
Un bon petit livre, donc, même s'il n'est pas aussi « fort » que La Joueuse de Go ! Mais une sorte de conte philosophique, un genre qui n'a pas perdu de son efficacité.
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Quatre nouvelles pour quatre vies, toutes situées dans la Chine depuis la dynastie Ming (1368-1644) jusqu'à la Révolution culturelle et l'ère du Grand Timonier.

Le point commun entre ces nouvelles : l'amour, amour contrarié pour plusieurs raisons et aussi la place de la femme de la femme dans la société chinoise. Auto-promue Impératrice quand son époux Ying Zong est capturé par les Mongols ; mutilée, les os des pieds cassés et contraints par un bandage sévère jusqu'aux débuts du XXème siècle, jouant le rôle de la délicieuse épouse ou concubine répondant aux canons de la beauté chinois (teint pâle, bouche petite, mains et pieds mignons) ; révolutionnaire ardente et passionnée.

Le lien entre ces histoires, deux branches de saule qui, plantées le même jour, vont s'enraciner, croître, de rencontrer, dégénérer. Comme des amants passionnés et épuisés. Comme les jumeaux, frère et soeur, imaginés par le jeune Chong Yang avant de partir pour Pékin, et sa douce Lü Yi à qui il fera jurer qu'ils se retrouveront dans une vie future.

L'auteure (déjà très appréciée pour sa Joueuse de Go) met en scène les personnages, leur donne chair et vie en les situant de façon très pittoresque dans l'Histoire de leur époque. Nous visitons la Cité interdite, la Porte de la Paix céleste (Tian 'anmen), vivons avec l'adolescent amoureux, la rude préparation des concours impériaux et l'irrésistible emprise de l'ambition. Nous constatons l'influence de la pensée confucéenne et son poids sur les familles, le tourbillon révolutionnaire avec ses courants et contre-courants, ses délateurs et ses camps de rééducation (les « écoles du 7 mai ») ainsi que les discours fleuves enflammés du Président Mao.

C'est un passage rapide à travers des centaines d'années de culture chinoise, empreint de poésie mélancolique et douce où la part est faite belle à la nature et aux sentiments romantiques. Un bémol tout de même : le style, à mon avis assez peu travaillé.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
"Pourquoi avons-nous des relations particulières avec certaines personnes? Pourquoi certains nous font-ils souffrir et d'autres nous rendent-ils heureux?Pourquoi arrivent-ils dans notre univers pour nous quitter aussitôt, nous abandonnant à la tristesse et au désespoir? Pourquoi sont-ils nés pour être nos parents, nos frères et soeurs, nos chiens, nos chats, ou une fourmi que nous écrasons par hasard sous notre semelle? Pourquoi sommes-nous trahis, meurtris, aimés et sacrifiés? C'est le noeud du karma! A travers les existences sans cesse renouvelées, les âmes cherchent le dénouement de leurs vies antérieures."
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Il était ébloui par ce bonheur inattendu. L'arrivée de Lü Yi était pour lui une goutte de miel dans une vie qui ressemblait à du thé amer. Elle illuminait ses journées. Elle était un papillon qui venait se poser sur le papier jauni de son livre.
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En l'an 1430, le bateau d'un riche commerçant de tissus jeta l'ancre dans l'estuaire du lac de Dongring, face au pavillon de la Lune. Pendant que le propriétaire recevait des négociants à bord, Chong Yang, son fils unique, accompagné du précepteur et de deux valets, prit un esquif et gagna la ville de Yue Yang.
Le garçon n'avait que six ans. Il connaissait déjà par coeur plusieurs centaines de vers anciens et venait méditer sur les lieux fréquentés par les poètes de jadis.
Dans les rues, de nombreux passants se retournaient sur la beauté de son visage et la rutilance de son habit. Le garçon marchait sous les regards étonnés avec l'assurance d'un adulte.
Au pied du pavillon de la Lune, un moine taoïste loqueteux et sans âge l'arrêta. Chong Yang ordonna qu'on lui fît l'aumône. Le vieillard lui prédit des rencontres inouïes, la célébrité, une immense fortune. "Mais, ajouta-t-il, ce ne sont là que songes et poussières." Sans prendre l'argent qu'on lui tendait, il poussa un soupir et se dirigea vers le lac en secouant la tête. Bientôt, le gris de sa robe se fondit dans le scintillement des eaux, puis il disparut comme absorbé par les flots.
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On m'avait enseigné le respect, l'obéissance. Jamais je n'avais osé crier, chanter, exprimer mes opinions à voix forte, la tête haute. J'avais été un mannequin fabriqué à la chaîne, auquel on attribue une fonction, un destin. Ignorant le refus, je ne savais plus qui j'étais. Seule la révolte me forgerait une identité.
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Ce qui avait manqué à ma vie de citadin, c'était le contact avec la terre. Je mangeais du riz sans savoir d'où il venait, ni la sueur qu'il avait coûtée. Mon existence avait été un minuscule château bâti sur les travaux invisibles de millions de gens. Pour palper la réalité, j'avais suivi la Révolution culturelle qui m'avait fait souffrir du froid, de la chaleur,du labeur, mis en prison pour éprouver mon endurance et abattre mon orgueil. En un an, les événements avaient détourné le cours de mon destin, emporté en terre inconnue. Hier, lieutenant de la Révolution, aujourd'hui prisonnier, j'étais impatient de connaître ma prochaine destination. Demain - puisque le monde m'avait ouvert ses portes - je continuerais ma course. J'irais loin, très loin.
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Videos de Shan Sa (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Shan Sa
Interview de Shan Sa à propos du jeu de go.
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