Max Zajack, le double de l'auteur, a cette fois-ci trouvé une planque dans une boite de téléphonie où il rédige des synthèses géopolitiques. Cette relative stabilité et la fin de son histoire avec Olivia vont lui permettre de se mettre en chasse dans les bars de New York et de sa région.
Une sorte de course obsessionnelle après des femmes sans parvenir à oublier vraiment Olivia et sans chercher à tomber amoureux.
L'ensemble est excellent, comme souvent chez SaFranko... Un auteur jubilatoire.
Il y a énormément d'humour et ce regard sans complaisance sur l'Amérique, sur l'entreprise et sur lui-même qui fait ma joie.Pour les nouveaux lecteurs, mieux vaut cependant commencer par "Dieu bénisse l'Amérique", son enfance... Et peut-être son meilleur roman. Même si tous sont excellents.
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J’avais quand même défriché de grandes portions d’Ulysse et une page ou deux de Finnegans Wake avant de lâcher l’affaire. Je savais qu’on était censés se prosterner devant des types comme Joyce ou Nabokov, et j’avais essayé, mais j’en étais ressorti plutôt avec le sentiment désagréable que le monde entier se faisait duper, qu’un tas de critiques et d’universitaires émasculés avaient pris les décisions pour nous, que tout ça c’était que de la masturbation lexicale. En d’autres mots, qu’ils avaient pas de couilles.
Après vingt minutes d’injures insoutenables, Creeley revenait se faufiler jusqu’à son bureau, tout rougeaud. Il en était arrivé à ne plus pouvoir me regarder. Et il avait foutu en l’air toute chance de devenir quelqu’un dans la boîte.
— Pourquoi tu lui dis pas d’aller se faire foutre, Creeley ?
Il a secoué la tête et l’a enfouie dans ses papiers. J’ai cru qu’il allait éclater en sanglots.
J’ai sorti un Penthouse de la petite pile que je gardais dans mon placard. L’Animal de Compagnie du Mois était Camille, une Brésilienne sensuelle au corps de déesse. Chaque fois que je la regardais, ma bouche salivait comme celle d’un chien affamé. Je pouvais flairer ses cheveux, palper ses seins parfaits, goûter sa chatte savoureuse et bien rasée.
Je me suis inspecté dans le miroir de la salle de bains, en prenant soin de ne pas ouvrir la bouche ni montrer mes dents. J’ai dû admettre que je payais vraiment pas de mine.
Aujourd’hui ma chiotte pourrie – une Ambassador de 1973 à la peinture écaillée et à la transmission flinguée – m’a emmené jusqu’à Morris Plains sans tomber en rade.
Quand elle m’a aperçu en train de marcher, elle s’est garée le long du trottoir et m’a laissé en prendre plein les mirettes. Elle était plus appétissante que jamais – bronzée, svelte, ferme. Troussée dans une robe légère. J’apercevais ses tétons et les contours de sa chatte à travers le tissu diaphane. Ses joues rougeoyaient de santé.
Le choix des libraires vous invite à la rencontre de Françoise Chapon, la propriétaire de la librairie « La Parenthèse » à Annonay en Ardèche. Avec elle, partagez ses coups de c?ur et ses auteurs favoris comme Jean-Paul Delfino, Anna McPartlin ou encore Mark Safranko.