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EAN : 9782918767497
587 pages
Asphalte (03/09/2015)
3.67/5   12 notes
Résumé :
Villa Gesell est une station balnéaire argentine à 400 kilomètres de Buenos Aires. Débordant d’activité en été, elle se vide de ses touristes à la basse saison, laissant en vase clos ses habitants et leurs secrets.
Le moindre fait divers est minutieusement retranscrit par Dante, l’unique rédacteur de la gazette municipale El Vocero. Et l’hiver lui donne bien du travail : une rumeur d’abus sexuels dans un établissement scolaire chic de la ville provoque une v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un village de bord de mer en Argentine retourne à son quotidien à la fin de la saison touristique.

On imagine une quiétude retrouvée, et on est loin du compte.
Par une centaine de petites histoires concernant les habitants autochtones, c'est une plongée plus que glauque dans une réalité sociale faite d'adultères, de meurtres, de scandales et corruptions en tous genres, de clientélisme et politiques corrompus inféodés au crime organisé, de vols, intimidations et violences sur fond de pauvreté, de relents de racisme, d'antisémitisme sur terreau d'implantation de criminels nazis... La liste pourrait continuer ...

Je suis fort partagée sur ce roman de 500 pages dans lequel je suis entrée comme en course de fond, portée par une construction en chapitres courts et percutants. le ton acide, ironique, incorrect est étonnant, très accrocheur. Les destins personnels se racontent en articles de presse, en interview, en conversations de coin de bars, en ragots et bruits de comptoirs.

Mais, mais mais... J'avais présumé de ma capacité de nageur de fond, noyée par les dizaines et des dizaines de noms (quand ce ne sont pas aussi des surnoms) dont les parcours s'entrelacent.
Il m'a fallu dès le départ prendre des notes pour m'y retrouver! Et à la moitié du livre, j'ai lancé une balise de détresse... à une autre livre. Colossale erreur car je n'ai jamais pu reprendre.

Un roman noir ambitieux, un puzzle original qui aurait beaucoup gagné à être complété d'un index de personnages.
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Portrait ravageur d'une station balnéaire dévorée par l'ennui, la violence et la corruption. Roman explosif et monumental.

«Cette nuit, hypocrite lecteur, mon semblable, à l'heure où tu commences la lecture de ce livre, roman, nouvelles ou chronique, appelle comme tu voudras ces proses, ces rebuts du néant, en cette nuit gelée où la mer semble si proche et si distante, tout près d'ici, dans cette Villa, en mai, juin, juillet, août, septembre, qu'importe le mois de cette morte-saison australe, dans sa demeure du quartier résidentiel El Pinard el Norte, quelqu'un, un géomètre progressiste, nique son gamin, quelqu'un, un ouvrier mécanicien, dans son baraquement en tôle de la Virgencita, dérouille sa nana, quelqu'un, un péon ivre, en étrangle un autre au cours d'une partie de cartes dans un hangar, quelqu'un, à la gare routière, un veilleur de nuit chaussé d'espadrilles, une fois le dernier bus parti, prend un maté, ce bifteck des pauvres, quelqu'un, un malade du sida, se passe une corde autour du cou dans sa tanière du sud, quelqu'un, un contremaître d'une fabrique de ciment, enterre le cadavre de sa fiancée sur le terrain d'un chantier, quelqu'un, un jeune officier du commissariat, applique la gégène à un jeune voleur à la tire, quelqu'un, un paumé, enfoui sous des cartons, crève de froid à la porte d'un immeuble proche du quai, quelqu'un, un chauffeur de taxi, baise sa belle-soeur pendant que son frère, agent de sécurité, assure son service de nuit dans un entrepôt, quelqu'un, un lascar, file sur les sentiers du bord de mer pour échapper aux flics, quelqu'un, un conseiller municipal, sniffe un rail tandis que la partie de poker s'éternise, quelqu'un, une vieillarde apeurée, lâche ses chiens dans la nuit, quelqu'un, un animateur de radio, passe du Pink Floyd et se roule un joint, quelqu'un, derrière un temple, un évangéliste possédé, une hache à la main, fend le crâne de sa promise, pauvre pécheresse, quelqu'un, un caissier employé à la Banco Provincia, sort du casino après y avoir perdu, en plus de son salaire, une somme qu'il sera incapable de justifier, quelqu'un, le traiteur de la rue voisine, ôte sa ceinture et entre dans la chambre de son fils où son ombre se projette, quelqu'un, ton voisin, entrepreneur dans le bâtiment, se branle devant des films porno, quelqu'un, le meneur d'une des bandes d'El Monte, deale du crack à des gamines et à des gamins qui, encagoulés, viennent juste d'empoisonner ton rottweiler et vont maintenant pointer leurs armes sur toi, et ta femme devra les sucer, ils serreront ta fille, et mieux vaut cracher où tu planques ton fric parce que t'imagines pas ce qu'ils peuvent leur faire à elles, avec ce fer à repasser gagné grâce à tes points fidélité au supermarché, un fer qu'ils ont branché et qui chauffe déjà sacrément.»

Lorsque la Villa Gesell, la station balnéaire imaginée par Guillermo Saccomanno, entre dans la saison morte, les monstres du passé de cette ville qui servit de refuge à de nombreux officiers allemands et autrichiens fuyant la débâcle nazie ressurgissent, en même temps que l'angoisse du chômage, de la pauvreté et qu'une violence inouïe.

Derrière la promesse de bonheur des étés en bord de mer, la Villa – où s'opposent deux mondes, les façades tape-à-l'oeil des hôtels du front de mer et le centre bourgeois, encerclés par un océan de misère qui ne cesse de s'étendre – révèle sa vraie nature, «tel un tableau de Jérôme Bosch», lieu de perdition marqué par les heures sombres du nazisme et de l'Histoire argentine, comme un concentré des dérives des sociétés contemporaines.

«De plus en plus de sans-abri dorment là où la nuit les surprend : sur un chantier abandonné, dans le fond d'un hangar, sur un banc de la gare routière. On sait ce qu'est la nuit hivernale sur la côte Atlantique : le gel, la pluie de neige fondue, un froid qui fend l'âme. Arno est différent. Pas seulement à cause de sa résistance physique malgré son âge. Mais parce qu'il appartient à une autre race. Supérieure. Il doit avoir dans les quatre-vingt ans. Il parle un allemand qu'on comprend mal. Et, à la Villa, ce qui est allemand fait encore autorité. Ce n'est pas vraiment un blason, mais on te regarde différemment si tu es d'ascendance germanique. C'est pourquoi Arno se distingue de tous les autres clodos et sans-abri qui traînent dans la ville. Et qui parfois s'en prennent à lui. Simplement parce que ce sont des aigris. Salauds de « negros ».»

Familles brisées par l'inceste, les violences conjugales ou la pédophilie, trahisons et vengeances sanglantes, abus sexuels, vols avec torture, racisme, misère, exploitation économique, corruption, litanie de suicides, préadolescents ruinés dès douze ans par la drogue et l'alcool, et dont les nuits sanglantes évoquent le «Moscow» d'Edyr Augusto : Qu'importe les meurtres et les scandales, ils seront le plus souvent étouffés, gommés pour que la saison touristique brille de tous ses feux, et pour que ceux qui en accaparent les profits continuent de prospérer sans gêne. Qui se sacrifierait en élevant la voix ?

Dante, rédacteur du journal local El Vocero et pivot du roman, tente, malgré ses marges de manoeuvre réduites dans un organe de presse sous contrôle, de gratter la surface du miroir et de révéler la nature véritable de cet enfer.

Dès sa première phrase, le roman choral de Guillermo Saccomanno, qui embrasse la foule entière d'une ville, entraîne le lecteur dans les grandes profondeurs vers l'épicentre du mal, à la manière d'un Roberto Bolaño, avec des dizaines de récits se succédant comme la houle, tableau des faiblesses d'hommes qui tous rêvent d'être purs, confrontés à la violence et à des inégalités sociales insupportables, récits qui prennent parfois un tour comique, mais qui, page après page, font mourir l'espoir de l'héroïsme et de la rédemption.

«Bermúdez, le jardinier, on l'appelle le Cyclope parce qu'il n'a qu'un oeil. Enfin, il a ses deux yeux, mais il ne voit qu'avec le gauche. le droit n'est qu'une fente grise. Si tu lui demandes ce qui lui est arrivé, il raconte qu'il a eu un accident de la route. Et il le détaille avec précision. Comme s'il le revivait. Pourtant, la vérité est tout autre. Dante la connaît. le Cyclope, on lui a crevé son oeil dans un centre de torture clandestin. Il militait au PRT. Après toutes ces années, tu dois te demander pourquoi il continue de dissimuler la vérité. Non, il n'a pas honte. Il a simplement peur que les bourges d'El Pinar del Norte ne lui donnent plus de boulot parce qu'il est de gauche.»

Retrouvez la note de lecture de ce roman sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2015/09/22/note-de-lecture-basse-saison-guillermo-saccomanno/
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Ce gros livre de plus de 700 pages écrit par un auteur argentin me semblait prometteur, hélas il a eu raison de moi passées 200 pages.

Le hic c'est qu'il fourmille de personnages venant par petits groupes, page après page et empêchant la fluidité ou la concentration tout au cours de la lecture. Ce récit baroque sort de l'ordinaire. Il donne l'impression d'un infini impossible à maîtriser qui veut impliquer le lecteur dans l'enfer qu'il veut décrire.

Dante, le narrateur, est rédacteur en chef de l'hebdomadaire local d'une bourgade argentine située en bord de mer. Il décrit les « villas », ces quartiers résidentiels repliés sur eux-mêmes. Plusieurs actes de vandalisme, d'abus sexuels sur enfants, de suicide, de meurtre de bébé,… se succèdent et mettent tout le monde en émoi.

Le journaliste recueille tous les jours des potins, des témoignages. C'est le porte-voix de la société et de tous ses vices. L'écriture est flottante et nous fait voyager d'une personne à l'autre. Elle décrit une réalité abrupte, noire, qui relate les faits divers dans le style parlé.

Si je devais reprendre cette lecture, je la prendrais comme un recueil de micro nouvelles, en me détachant des personnages, sans me demander qui est qui.
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Classé comme un polar, "Basse saison" est un roman choral bien singulier. Situé dans une station balnéaire argentine, il commence en fin de saison, soit en mars, pour finir en décembre lorsque les beaux jours reviennent (n'oublions pas que nous sommes dans l'hémisphère sud). Les habitants de Villa Gesell s'apprêtent à tenter de survivre avec les maigres résultats obtenus durant l'été.
Une ville dirigée par un quatuor qui règne sur toutes les affaires de la ville, le maire Cachito et ceux que tout le monde appellent les Kennedy : l'avocat Alejo Quiros, Braulio, agent immobilier et Julian fonctionnaire municipal. Observés de près par Dante, le journaliste du canard local, un homme qui connait tous les travers de sa ville, sans forcément les divulguer.
Mais ce ne sont que quelques personnages parmi tant d'autres, certains apparaissant subrepticement, d'autres à de nombreuses reprises. Car la force du livre vient de sa structure : de courts textes, assemblés tel un puzzle où l'on suit diverses affaires glauques, malversations en tous genres, corruption, meurtres, agressions sexuelles sur mineurs, filles enceintes, arnaques, violences conjugales, misère sociale, racisme et autres plaisirs minuscules. Les personnages et les affaires se multiplient (un index des personnages n'aurait pas été du luxe, j'en ai d'ailleurs entamé un).
La ville est pourrie de l'intérieur : crée quelques décennies plus tôt par des officiers nazis en fuite, elle est hantée par cette malédiction et rien de positif ne semble pouvoir sortir de la cité. À l'image des égouts de la ville, en travaux (contrat signé avec une entreprise en lien avec Cachito et Alejo), qui rejettent les excréments de la population à chaque intempérie.
Un roman sombre qui demande du souffle, mais qui montre un visage sans concession de la société argentine, loin d'être débarrassée de ses démons que sont la corruption et les séquelles des différentes dictatures qui ont marqué son histoire. Une vision nihiliste de l'âme humaine pour un polar hors normes.
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A travers le quotidien d'une station balnéaire en Argentine,Guillermo Saccomano sonde la face sombre de l'âme humaine et on se prend une sacrée raclée dès la première page !

Villa Gesell, station balnéaire, termine sa saison touristique, le bleu étincelant de la carte postale laisse place à un ciel sinistre, à la bruine, au froid, à l'ennui. Saccomano nous emmène à la rencontre de ses habitants, au coeur de leur foyer à l'heure où toutes sortes de drames se jouent : suicide, viol, meurtres, adultères dans une ville rongée par une sombre affaire de pédophilie et de corruption qu'on ferait mieux d'étouffer pour sauver la prochaine saison. Mais ce ne sera l'intrigue unique du roman, il y a plusieurs histoires, les habitants de la Villa sont le personnage et l'intrigue principale.
Le tour de force de l'auteur est de nous embarquer dans un roman choral magistral et d'une grande maitrise stylistique. On ne se perd jamais malgré la multitude de personnages et de récits. Et tandis qu'on observe toute cette crasse, toute cette noirceur Saccomanno nous oublie pas en tant que lecteur et nous rappelle à l'ordre : pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'oeil de ton frère et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil à toi ?
Saccomanno nous met une sacrée dérouillé et malgré nos vices, mesquineries et bassesses, il pardonne nos pêchés et pose un regard doux sur notre triste condition humaine avec beaucoup de sensibilité et une certaine poésie.

Basse Saison est un sublime roman noir.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Vue sur un plan, la Villa est une amibe aux quadrillages irréguliers qui s’étend le long de la côte.
Qui la visite en mai trouvera une cité tranquille, un lieu de villégiature désert, ravagé par le vent, le gris et le froid. Le matin, marcher sur les petites dunes près de la jetée, voir les résidences de vacances fermées, les bars de plages murés, les immeubles hauts du bord de mer aux volets baissés, les écriteaux qui perdent leurs couleurs et se tordent à force de tempêtes, tout fait penser à une cité fantôme et vous trouble. La Villa est enterrée dans la solitude. Et sa faible activité se limite à quelques pâtés de maisons dans le centre, les succursales de deux ou trois banques, un bureau de change, une pâtisserie, l’Hôtel de Ville et les rares bars où les commerçants discutent affaires en se plaignant, comme toujours, de la dernière saison touristique.
Il y a aussi quelques épiceries et boutiques ouvertes où presque personne n’achète car, hors saison, personne n’a le moindre centime.
En particulier ceux qui vont au casino.
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D’après nos statistiques, la population stable environne les vingt mille âmes. La plupart vit sur le boulevard, loin de la plage. Et au-delà, il y a l’autre ville : le bidonville. Autour du centre : des pavillons silencieux. Le claquement d’une persienne mal accrochée. Un aboiement. Car on voit actuellement beaucoup de chiens affamés renifler les poubelles. Une mouette par-ci par-là. On peut entendre ses propres pas sur le sable.
Si, après avoir longé le quai, le sud n’offre que des constructions basses, dépareillées, qui alternent avec des immeubles d’habitation, le nord conserve au moins le charme de la forêt, des chants d’oiseaux dans les feuillages qui se déversent au-dessus des toits à double pente qui évoquent quelque construction alpine. Même si, de temps à autre, émerge une demeure prétentieuse, au style californien, qui sent le nouveau riche et l’argent facile.
En été, lorsque la saison bat son plein, environ un million de touristes passent par la Villa. Engager une conversation entre habitants devient alors impossible. Chacun vaque à ses occupations. Au contraire, en ce moment, en plein hiver, les jours, bien que raccourcis, semblent éternels.
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En hiver, particulièrement les jours où la température passe au-dessous de zéro et que le ciel est gris, nous pleurons d’une tristesse qu’on ne peut imputer à personne. C’est la peine de nous-mêmes. Alors le mieux est de descendre à la plage et de marcher contre le vent glacé. Et si jamais tu croises quelqu’un, il n’y a pas de honte à avoir. Au-dessous de zéro, avec un vent contraire, nous pleurons tous de froid.
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Apprend le silence qui t’écoute toujours.
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Il s'est demandé si son refus d'avoir des enfants n'avait pas poussé Flor à prendre un amant. Il s'est demandé ce qu'était l'amour. Et puis aussi si l'amour ne consistait pas, plutôt qu'à pardonner, à disposer d'une haute tolérance à l'humiliation, de la capacité à avaler de la merde comme s'il s'agissait de salive et d'afficher un sourire comme si tout allait pour le mieux.
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Video de Guillermo Saccomanno (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guillermo Saccomanno
Rentrée littéraire 2015 / éditions Asphalte .Claire Duvivier et Estelle Durand, éditrices des éditions Asphalte vous présentent l'ouvrage de Guillermo Saccomanno "Basse saison". Rentrée littéraire automne 2015. Retrouvez l'ouvrage : http://www.mollat.com/livres/saccomanno-guillermo-basse-saison-9782918767497.html Notes de Musique : ?The returning? (by Jelsonic). Free Musique archive. Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mo... Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/Librairi... Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Libra... Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemo... Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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