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Critique de Tiephaine


Difficile de résumer en quelques mots l'étendue et l'ampleur de ce que peut être ce livre autrement que par "Voici le livre le plus horrifiant qui ait jamais été écrit".
Imaginez les fantasmes d'un pervers sexuel notoire, décuplés par un enfermement à la Bastille. Multipliez le résultat par cent, et vous obtiendrez une once de ce que vous pourrez lire ici.
Rien de ce que la pornographie moderne peut offrir, même la plus underground, la plus illégale, ne se trouve pas ici. de la simple transgression homosexuelle (qui pour l'époque était déjà excessivement scandaleuse) aux tréfonds de l'imaginaire sexuel le plus noir, les 120 journées enfoncent peu à peu le lecteur dans l'horreur, comme si le simple curieux ayant acquis ce livre était puni de la façon la plus abjecte qui soit. Rien chez Sade, pas même dans Juliette ou les Prospérités du Vice, ne préfigure les atrocités commises ici au nom du plaisir sexuel.
Sur les 120 journées du titre, seules 30 ont été rédigées par Sade avant qu'il ne perde son manuscrit. Les 90 restantes, auxquelles s'y ajoutent quelques autres, ne sont qu'à l'état de prises de notes, parfois grossières au point de n'être qu'une idée, un fantasme, et l'on se prend à remercier le cours de l'Histoire de nous avoir épargné la rédaction de ces journées.
Manies sexuelles, prostitution volontaire ou forcée, enlèvements, viols, pédophilie, scatophagie, tortures, mutilations, exécution ne sont que le sommet de l'iceberg.
Il n'y a ici aucun intérêt littéraire, aucun intérêt érotique, aucune satisfaction de lecture: le lecteur lui-même, s'il n'est pas prévenu, est soumis à la torture de ces pages, et ressent physiquement la nausée monter en sa gorge et la douleur psychologique s'insinuer en son esprit.
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