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La dimension fantastique tome 1 sur 4
EAN : 9782290335321
160 pages
J'ai lu (01/10/2003)
3.55/5   176 notes
Résumé :
Fantômes, revenants, monstres, automates grinçants, objets menaçants, personnages aux pouvoirs surnaturels... Ils sont tous là ! Ils approchent ! Ce sont nos peurs qui se réveillent et prennent forme, grouillent et rampent à nos pieds... Entendez-vous les loups ? Surgis de l'imagination des plus grands écrivains classiques et modernes, ces personnages sont éternels. Ils raniment, le temps d'une lecture, la magie mais aussi les terreurs de l'enfance. Théophile Gautie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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« La dimension fantastique » est pour moi l'occasion de découvrir des auteurs classiques dont les noms sont intemporels. J'ai quelquefois honte de mon ignorance en littérature. J'ai donc opté pour faire un voyage au travers le temps pour visiter ces textes anciens.

Ce recueil se compose de 13 nouvelles, d'une introduction par Barbara Sadoul et d'exercices littéraires – puisqu'il s'agit d'un livre pédagogique.

Sommaire :
→ L'homme et le sable (Der Sandmann – 1816) – Ernst Theodore Amadeus Hoffman
→ La cafetière (1831) – Théophile Gautier
le portrait ovale (1842) – Edgar Allan Poe
→ le monstre vert (1852) – Gérard de Nerval
→ La montre du doyen (1860) – Erckmann-Chatrian
→ L'homme à la cervelle d'or (1866) – Alphonse Daudet
→ L'orgue du Titan (1873) – George Sand
→ Véra (1874) – Auguste Villiers de l'Isle-Adam
→ La chevelure (1884) – Guy de Maupassant
→ Je suis ailleurs (1926) – Howard Philips Lovecraft
→ La choucroute (1947) – Jean Ray
le meneur de loups (1947) – Claude Seignolle
→ Escamotage (1953) – Richard Matheson

Ce qui est marrant, c'est que j'ai fait le jeu du saute-mouton, à savoir que la première nouvelle signée Ernst Theodore Amadeus Hoffman, je ne l'ai pas aimé, trop longue, mais qui démarrait plutôt bien avec un conte revisité sur le marchand de sable. La seconde, je l'ai adorée. Théophile Gautier m'a émerveillé, il m'a littéralement transporté dans cette chambre hantée – énorme coup de coeur. La troisième, je ne l'ai pas aimé. La quatrième, j'ai beaucoup aimé, un récit de malédiction. La cinquième ne m'a pas emballé. La sixième – celle d'Alphonse Daudet – m'a énormément plu. J'ai adoré ce conte fantastique d'un homme qui naît avec le cerveau en or.
George Sand nous propose une excursion dans les pentes des volcans d'Auvergne. À défaut d'une histoire passionnante, j'ai beaucoup aimé ces descriptions de paysages. Les textes de Auguste Villiers de l'Isle-Adam et de Guy de Maupassant ne m'ont pas laissé le moindre souvenir de lecture. Quant à Howard Phillips Lovecraft, je suis toujours réfractaire à son écriture pourtant très chirurgicale. Les auteurs très populaires et moi, ne sommes visiblement pas amis.
J'ai pris plaisir à retrouver Jean Ray, même si son histoire n'est pas la meilleure qu'il a écrite. Par contre, quelle belle surprise que le récit de Claude Seignolle. Une belle histoire magnifique et surtout qui est très bien écrite. J'ai beaucoup aimé cette mélodie de mots. Pour terminer, Richard Matheson m'avait habitué à bien mieux que ça. Je me suis endormi sur la dernière nouvelle.

J'avoue que de voir tous ces noms célèbres et classiques, m'ont quelque peu freiné à le lire. Si j'avais eu d'autres romans dans ma PAL – qui s'est miraculeusement réduite –, je l'aurais laissé encore quelque temps prendre la poussière. Un je-ne-sais-quoi de psychologique m'a bloqué. Pourtant, une fois la lecture commencée, j'ai été charmé par la découverte de ces grands noms. Je retiens surtout deux textes qui m'ont époustouflé, deux coups de coeur : « La cafetière » de Théophile Gautier et « L'homme à la cervelle d'or » d'Alphonse Daudet. Qui sait, ces deux rencontres pourraient ouvrir une voie vers de nouvelles lectures.
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"Si notre quotidien nous prive du merveilleux et de la magie d'antan, l'écrivain ressuscite l'univers fantasmagorique des mythes et des légendes, le renouvelle ou le rajeunit. […] Au cours du XXe siècle, le monstre a souvent muté de forme, il s'est fait plus incertain, plus difficile à décrire. Pourtant, il est bien présent, prêt à incarner nos obsessions et nos angoisses. L'auteur de fantastique est là pour nous faire entrevoir ce qui se cache derrière le monde des apparences. "
La dimension fantastique est un recueil de 13 nouvelles réunies par Barbara Sadoul, qui signe en guise d'introduction un joli préambule sur l'arrivée et le développement de la littérature fantastique en France.
Le point commun de ces nouvelles est que toutes sont de grande qualité, ce qui est, à mon humble avis, plutôt rare. Elles sont écrites par des auteurs connus et reconnus dans le registre du fantastique (et pas que celui-là d'ailleurs) comme Edgar Allan Poe, Guy de Maupassand, Georges Sand, Alphonse Daudet, H. P. Lovecraft… Si toutes ces nouvelles flirtent plus ou moins avec le fantastique, certaines jouent avec l'épouvante (Le marchand de sable, qui ouvre le recueil, par exemple), d'autres jouent la carte du cynisme (celle de Poe est un délice du genre), de l'humour (La choucroute), du romantisme (celle de Théophile Gautier, bien sûr). Ma préférée est sans conteste celle d'Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, qui nous conte l'amour par-delà la mort du comte d'Athol pour sa femme, la belle est sublime Véra.
Bref, treize nouvelles, treize belles histoires, bien amenées, bien menées et bien écrites… un régal !
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Dans ce recueil, on regroupe treize nouvelles majeures du fantastique, rendant hommage à ce genre fabuleux et propices à l'imaginaire. du début du XIXeme siècle à la moitié du XXeme siècle, on y suit l'évolution des thèmes et la différence des écritures.
Et le recueil s'ouvre par une très célèbre et incontournable nouvelle : l'Homme au Sable de Hoffman, à ne pas passer pour débuter le fantastique. Un jeune homme, ayant été traumatisé enfant par le mythe du marchand au sable (où l'Homme au Sable), croit le revoir adulte... puis il s'entiche d'une étrange femme... Ici, le marchand de sable n'est pas très rassurant et est plutôt démoniaque, vous ne voulais pas qu'il vienne vous voir la nuit... Avec une magnifique écriture poétique, on relate le parcours du protagoniste avec la question tourmentant le fantastique du XIXeme siècle : est-il fou ou pas ? A lire absolument.
La cafetière de Gauthier est aussi un classique : est si une cafetière était une femme en fait ? On nage dans un beau flou jusqu'à qu'on découvre la vérité, au final tragique.
Le portrait ovale de Poe est ma préférée et pour cause : je l'avais déjà lu dans un autre livre et c'est cette nouvelle qui m'a fait découvrir les oeuvres de Poe et accrut mon intérêt pour le fantastique... Une toile cache une histoire horrible... Et bien, cette histoire est surprenante et terrible...
Le Monstre vert n'est pas vraiment du fantastique, plutôt du merveilleux... Et elle m'a paru un peu étrange, avec des morales...
La Montre du doyen de Erckmann-Chatrian où un assassin court dans la ville et frappe des musiciens... je n'ai pas vu le fantastique dans cette nouvelle mais de la terreur... elle ne m'a pas vraiment plus.
L'homme a la cervelle d'or de Daudet est excellente : l'histoire d'un homme... ayant une cervelle d'or ! Très jolie, elle nous heurte aussi face à des ambitions de gains et d'avidité avec une fin cynique et triste...
L'Orgue de Titan de madame Sang est gentil aussi et original, variant le thème des Titans... Mais c'est plus du merveilleux que le fantastique?
Vèra d'Isle-Adam, une nouvelle macabre et romantique sur le deuil amoureux... J'ai beaucoup aimé la mélancolie planant sur la nouvelle ainsi que la fin... énigmatique.
La Chevelure de Maupassant, où comment un homme tombe amoureux... d'une chevelure ! Comme toujours, la talentueuse écriture De Maupassant nous emporte aux confins de la folie, ce sujet qui l'a tourmenté et qu'il éprouvait à la fin de sa vie.
Je suis d'ailleurs du magistral Lovecraft. J'avais fait une critique sur cette nouvelle dans le recueil éponyme mais c'est une bonne nouvelle, avec une chute qu'on ne voit pas venir et un petit hommage au Masque de la Mort Rouge...
La choucroute de Jean Ray. Et si une choucroute vous emporte dans un curieux voyage ? Oui, oui, un sujet délirant pareil que relève parfaitement monsieur Ray qui, contre toute attente, se révèle envoûtante...
Le Meneur de Loups de Claude Seignolle est une nouvelle époustouflante. Pendant la guerre franco-prussienne, un étranger s'invite dans une maison... avec ses loups. Tendu, avec une fin inattendue.
Escamotage de Richard Matheson est angoissante et nous invite à réfléchir sur notre peur de perte d'identité.
En tout cas, c'est un recueil très "chouette" à découvrir. Et que chacun y trouve son gout !
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Treize nouvelles dans ce recueil, des auteurs européens et américains, du 19 ème et du 20 ème siècle. Ma préférence va naturellement aux auteurs du 19 ème siècle, dont je connaissais d'ailleurs ces écrits (La cafetière Th. Gautier, le portrait ovaleE. A. Poe, L'homme à la cervelle d'or A. Daudet, La chevelureG. de Maupassant...), question de sensibilité de lectrice... Mais j'ai aimé dans l'ensemble ces textes et suis satisfaite d'avoir découvert de nouveaux textes et d'autres auteurs. Cette anthologie a bien remplie sa fonction.
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Lu à l'occasion d'un défi lancé sur le groupe "Mauvais genre" j'avoue ne pas avoir adhéré à toutes les nouvelles. Je m'étais dit que j'allais revenir aux bases du fantastique. Cela m'a rappelé l'école où je ne brillait pas par la compréhension des textes en français. j'ai quand même découvert des auteurs que je connaissais de nom mais dont je n'avais jamais lu les écrits.
Ce tome contient 13 nouvelles:
- L'HOMME DE SABLE : conte fantastique assez pessimiste où tout n'est que folie. Dur de savoir ce qui est vrai ou faux. J'ai pas vraiment compris le sens et ça ne m'a pas plu.
- LA CAFETIÈRE : ce fut une petite nouvelle sympa avec des objets qui s'animent, de la musique et des personnages qui dansent. Rêve ou réalité?
- LE PORTRAIT OVALE : Nouvelle très courte où l'on découvre comment un peintre enlève la vie à son épouse follement amoureuse de lui pour la rendre immortelle. Peut être est ce lié à la peur des nouvelles technologies de l'époque comme l'appareil photo.
- LE MONSTRE VERT : je n'ai pas vraiment aimé
-LA MONTRE DU DOYEN : une histoire qui se laisse lire mais où je n'ai pas vraiment trouvé de dimension fantastique
-L'HOMME A LA CERVELLE D'OR : histoire triste d'un homme qui, pour assouvir la cupidité de ses proches, va sacrifier le don qui lui a été fait. Je l'ai trouvé bien écrite et cela pousse à la réflexion sur la société et l'Homme
-L'ORGUE DU TITAN : le côté fantastique est représenté dans l'évocation des titans mais je n'ai pas adhéré à l'histoire
- VERA : J'ai beaucoup aimé le côté poétique du conteur qui nous montre que les morts restent vivants au travers d'objets que nous gardons et les empêchent de passer totalement de l'autre côté
- LA CHEVELURE : histoire bizarre mais bien écrite sur un homme qui tombe amoureux d'une chevelure. Je n'ai pas trop saisi le but de l'histoire
-JE SUIS D'AILLEURS : j'ai beaucoup aimé cette atmosphère sombre où le protagoniste recouvre la mémoire t découvre ce qu'il est.
-LA CHOUCROUTE : .... bof
- LE MENEUR DE LOUPS : un homme et ses loups viennent chercher à manger chez des paysans terrifiés et pour les remercier, il offre un don unique à la petite dernière, don qui disparaîtra à la mort du meneur. J'ai bien aimé l'histoire te le style
-ESCAMOTAGE : ma préférée. On suit la disparition progressive de la vie d'un écrivain et on ressent bien ses émotions et les tensions qui l'animent, la peur de ne plus exister pour personne.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Le train filait, à toute vapeur, dans les ténèbres.

Je me trouvais seul, en face d'un vieux monsieur qui regardait par la portière. On sentait fortement le phénol dans ce wagon du P.-L.-M., venu sans doute de Marseille.

C'était par une nuit sans lune, sans air, brûlante. On ne voyait point d'étoiles, et le souffle du train lancé nous jetait quelque chose de chaud, de mou, d'accablant, d'irrespirable.

Partis de Paris depuis trois heures, nous allions vers le centre de la France sans rien voir des pays traversés.

Ce fut tout à coup comme une apparition fantastique. Autour d'un grand feu, dans un bois, deux hommes étaient debout.

Nous vîmes cela pendant une seconde: c'était, nous sembla-t-il, deux misérables en haillons, rouges dans la lueur éclatante du foyer, avec leurs faces barbues tournées vers nous, et autour d'eux, comme un décor de drame, les arbres verts, d'un vert clair et luisant, les troncs frappés par le vif reflet de la flamme, le feuillage traversé, pénétré, mouillé par la lumière qui coulait dedans.

Puis tout redevint noir de nouveau.

Certes, ce fut une vision fort étrange! Que faisaient-ils dans cette forêt, ces deux rôdeurs? Pourquoi ce feu dans cette nuit étouffante?

Mon voisin tira sa montre et me dit:

"Il est juste minuit, Monsieur, nous venons de voir une singulière chose."

J'en convins et nous commençâmes à causer, à chercher ce que pouvaient être ces personnages: des malfaiteurs qui brûlaient des preuves ou des sorciers qui préparaient un philtre?
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Je suis né dans une petite ville de l'ancienne Souabe, chez le greffier au tribunal, un jour de soleil et de Pentecôte. Ma venue au monde fut accompagnée de quelques signes étranges qu'il est bon de raconter. Toute la famille étant réunie autour du lit de l'accouchée, mon oncle, l'inspecteur aux douanes, me prit délicatement entre ses doigts et m'apporta près de la fenêtre pour me contempler à son aise ; mais la pesanteur de mon petit être le surprit à ce point que le bonhomme effrayé me lâcha et que je m'en allai tomber lourdement sur le carreau, la tête la première. On me crut mort sur le coup, et vous pensez les cris qu'on poussa ; le crâne d'un nouveau-né est quelque chose de si débile, le tissu en est si frêle, la pelure si délicate ; une aile de papillon glissant là-dessus peut causer les plus grands ravages! Ô surprise! la ténuité de mon crâne se ressentit à peine de cette terrible secousse, et ma tête, en touchant le sol, rendit un son métallique et connu de tous qui fit dresser vingt oreilles à la fois. On m'entoure, on me relève, on me palpe, et grande fut la stupeur, quand le docteur déclara que j'avais le sommet de la tête et la cervelle en or, à preuve un fragment qui s'en était détaché dans ma chute, et qu'on reconnut être un morceau d'or très pur et très fin.
Alphonse Daudet - L'homme à la cervelle d'or.
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Sans doute, vous êtes tous remplis d'inquiétude, car il y a bien longtemps que je ne vous ai écrit. Ma mère se fâche, Clara pense que je vis dans un tourbillon de joies, et que j'ai oublié entièrement la douce image d'ange si profondément gravée dans mon coeur et dans mon âme. Mais il n'en est pas ainsi : chaque jour, à chaque heure du jour, je songe à vous tous, et la charmante figure de ma Clara passe et repasse sans cesse dans mes rêves ; ses yeux transparents me jettent de doux regards, et sa bouche me sourit comme jadis lorsque j'arrivai auprès de vous. Hélas! comment eussé-je pu vous écrire dans la violente disposition d'esprit qui a jusqu'à présent troublé toutes mes pensées? Quelque chose d'épouvantable a pénétré dans ma vie! Les sombres pressentiments d'un avenir cruel et menaçant s'étendent sur moi, comme des nuages noirs, impénétrables aux joyeux rayons du soleil.
E. T. A. Hoffmann - L'homme au sable
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Elle m'obsédait, me hantait. J'étais heureux et torturé, comme dans une attente d'amour, comme après les aveux qui précèdent l'étreinte.
Je m'enfermais seul avec elle pour la sentir sur ma peau, pour enfoncer mes lèvres dedans, pour la baiser, la mordre. Je l'enroulais autour de mon visage, je la buvais, je noyais mes yeux dans son onde dorée afin de voir le jour blond, à travers.
Je l'aimais ! Oui, je l'aimais. Je ne pouvais plus me passer d'elle, ni rester une heure sans la revoir.
Et j'attendais...j'attendais...quoi ? Je ne le savais pas ?
- Elle.
Une nuit je me réveillai brusquement avec la pensée que je ne me trouvais pas seul dans ma chambre.
J'étais seul pourtant. Mais je ne pus me rendormir ; et comme je m'agitais dans une fièvre d'insomnie, je me levai pour aller toucher la chevelure. Elle me parut plus douce que de coutume, plus animée. Les morts reviennent-ils ? Les baisers dont je la réchauffais me faisaient défaillir de bonheur ; et je l'emportai dans mon lit, et je me couchai, en la pressant sur mes lèvres, comme une maîtresse qu'on va posséder.
Les morts reviennent ! Elle est venue. Oui, je l'ai vue, je l'ai tenue, je l'ai eue, telle qu'elle était vivante autrefois, grande, blonde, grasse, les seins froids, la hanche en forme de lyre; et j'ai parcouru de mes caresses cette ligne ondulante et divine qui va de la gorge aux pieds en suivant toutes les courbes de la chair.
Oui, je l'ai eue, tous les jours, toutes les nuits. Elle est revenue, la Morte, la belle morte, l'Adorable, la Mystérieuse, l'Inconnue, toutes les nuits.
Mon bonheur fut si grand, que je ne l'ai pu cacher. J'éprouvais près d'elle un ravissement surhumain, la joie profonde, inexplicable, de posséder l'Insaisissable, l'Invisible, la Morte ! Nul amant ne goûta des jouissances plus ardentes, plus terribles !
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L'Amour est plus fort que la Mort, a dit Salomon : oui, son mystérieux pouvoir est illimité.
C'était à la tombée d'un soir d'automne, en ces dernières années, à Paris. Vers le sombre faubourg Saint-Germain, des voitures allumées déjà, roulaient, attardées, après l'heure du Bois. L'une d'elles s'arrêta devant le portail d'un vaste hôtel seigneurial, entouré de jardins séculaires ; le cintre était surmonté de l'écusson de pierre, aux armes de l'antique famille des comtes d'Athol, savoir : d'azur, à l'étoile abîmée d'argent, avec la devise "Pallida Victrix", sous la couronne retroussée d'hermine au bonnet princier. Les lourds battants s'écartèrent. Un homme de trente-cinq ans, en deuil, au visage mortellement pâle, descendit. Sur le perron, de taciturnes serviteurs élevaient des flambeaux. Sans les voir, il gravit les marches et entra. C'était le comte d'Athol.
Villiers de L'Isle-Adam - Vera
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