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EAN : 9782878626049
3 pages
Editions Thélème (27/07/2009)
Édition audio (Voir tous les livres audio)
3.6/5   813 notes
Résumé :
Quarante ans. L'âge de la plénitude ? Françoise Sagan s'interroge, à travers le personnage de Paule. Paule est décoratrice, divorcée et vit seule. Elle est séduisante et pourtant son visage a perdu sa fraîcheur. Il a quelque chose de résigné. Elle aime Roger depuis six ans et résiste patiemment à ses infidélités. Elle est son point d'ancrage, elle le sait. Mais l'attente et la solitude l'éprouvent chaque jour davantage. Elle rencontre un jeune homme, Simon, le fils ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (63) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 813 notes
Mais mais mais... 3,45/5 Seulement !?!! Je m'élève contre cette injustice. J'ai tellement aimé cette lecture.

Cette femme si touchante -entre ces/ses deux hommes, ses questionnements, et sa personnalité- je me sentais si proche d'elle...
Françoise Sagan a écrit un très beau roman.

Mais mais mais... troublée, j'ai oublié de vous demander : Aimez-vous Brahms... ?
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À l'aube des années soixante, Paule est au seuil de la quarantaine. Elle ressent une lassitude face à la relation, illusoirement libre, du moins pour elle, qu'elle entretient avec Roger depuis six ans.
Elle l'attend. Va-t-elle lui avouer qu'elle est lasse de cette vie, de son appartement vide une fois qu'il est parti ?
Boire un verre, aller dîner dehors, parler de leur travail respectif, partir danser puis être raccompagnée et laissée de plus en plus souvent seule pour aller dormir. En rentrant, justement, la triste perception de sa solitude.
Roger, lui, est satisfait, quoique ce soir-là, il a perçu la tristesse de Paule. « Elle lui demandait quelque chose confusément, il le savait bien, quelque chose qu'il ne pouvait pas lui donner, qu'il n'avait jamais pu donner à personne. » Monsieur reste donc dans son égoïsme, gardant le plaisir de ses errances nocturnes dans Paris à la recherche d'aventures.
Le lendemain, Paule est demandée pour ses talents de décoratrice chez une Américaine et elle y rencontre Simon, le fils de vingt-cinq ans. Simon, avocat stagiaire paresseux, si beau, à la fois timide et audacieux, subitement terriblement admiratif et amoureux de Paule.

Ce tout petit roman m'a fait découvrir la belle plume de Françoise Sagan, que je n'ai pas du tout trouvée désuète mais plutôt pleine du charme de notre langue. Celle-ci déroule le film d'un triangle amoureux qui semble intemporel. Une femme, en instance de franchir une nouvelle dizaine, ne se sent plus heureuse et aspire à un changement, tout en le redoutant. Alors que l'homme qu'elle aime est persuadé de ne pas la faire souffrir, un autre constate sa tristesse, sa solitude, et l'invite à un concert d'où le « Aimez-vous Brahms ? »
On retrouve ici des attitudes et réflexions qui existaient et existent toujours de nos jours comme ce caractère volage, tout à fait naturel chez un homme mais qui, dès lors que c'est une femme qui entame une autre relation, devient condamnable, plein d'inconséquence. Roger ne juge pas son propre comportement, sort le refrain habituel sur ses autres « petites » histoires sans valeur. Mais il est furieux et trouve insupportable qu'un jeune freluquet s'intéresse à Paule.
Il y a aussi cette différence d'âge dans le sentiment amoureux, normale pour l'homme attiré vers la jeunesse mais choquante lorsque c'est la femme qui est plus âgée. Est-ce qu'aujourd'hui c'est différent ? Pas sûr…
Et en amour, pas sûr non plus qu'il y ait un gagnant, ou une gagnante. Difficile de faire entendre raison à un tel sentiment !

Je n'ai pas vu le film tiré de cet ouvrage mais en parcourant ces lignes, les personnages apparaissent nettement dans leur décor parisien même si celui-ci aurait mérité d'être plus étoffé. En se concentrant sur ce trio amoureux plein d'insatisfaction et de désenchantement, l'arrière-plan est balayé par la caméra qui dévoile l'automne parisien, le bois de Boulogne, l'animation bruyante des rues…Et pour saisir l'époque, c'est sûrement les gauloises fumées sans modération qui en parlent le mieux, hélas !
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Trente neuf ans , c'est l'âge de notre héroïne Paule, l'âge où de jeune femme son miroir lui renvoie celle d'une femme jeune. Divorcée très jeune, j'allais dire émancipée , elle a connu quelques hommes mais là à cet instant précis c'est Roger qui occupe tout l'espace de sa vie, Roger bel homme, la quarantaine assumée, le séducteur de ces dames et demoiselles, le spécialiste du coup de téléphone de dernière minute qui annule le dîner prévu, le WE préparé ....
Alors quand Paule croise le chemin de Simon van den Besh, quand ce jeune homme de Vingt-cinq ans s'intéresse à elle , c'est un peu la panique ! Quand il lui lance "Je vous accuse d'avoir laissé passer l'amour, d'avoir vécu d'expédients et de résignation, je vous condamne à la solitude." que doit elle penser ? que doit elle faire ?
Court roman mais pure dentelle, aucun chichi ,aucune fioriture,des phrases d'une telle sobriété que cela en devient indécent , j' ai rarement ressenti une telle empathie pour un personnage de roman . Est-ce mon âge, le regard que Sagan savait porter sur la femme , est ce la résonance toute personnelle de certaines situations et de certains ressentis je ne saurai le dire mais voilà j'ai aimé ce roman et si je pouvais vous donner envie à travers mes quelques mots de le découvrir à votre tour - en faisant abstraction de tout à priori-je serai ravie .
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La caresse du soleil sur ma peau.
Le frisson d'une brise dans mes cheveux.
Le murmure de l'océan.
L'odeur humide des algues.
La beauté des étincelles de lumière sur l'eau.
Et un bon livre dans les mains…



L'insoutenable légèreté de l'être.
C'est ce que m'évoque, encore une fois, Françoise Sagan dans ce troisième roman.
Pas pour le contenu du livre de Kundera – qui fait défaut à ma culture – mais juste pour cette phrase.



Un couple qui vit séparément, se promettant liberté absolue.
Mais comme souvent, l'un profite plus de cette liberté que l'autre. Roger s'amuse, se sent vivant avec d'autres femmes. Et il se ressource auprès de Paule.

La quarantaine tous les deux ou à peine moins, ils semblent avoir trouvé l'équilibre du couple.


Oui, mais Paule, elle, n'use pas de la liberté dont elle dispose.
D'ailleurs, en dispose-t-elle vraiment ? Ne passe-t-elle pas le plus clair de son temps en de vaines occupations, finalement toujours dans l'attente des quelques heures que Roger va lui accorder ? S'il ne se décommande pas…


Cela jusqu'à l'arrivée de Simon dans la vie de Paule.
Jeune homme de vingt-cinq ans, il se décrète amoureux de Paule. Il la désire, il la veut.
Et Paule est charmée de ses attentions, séduite de se réveiller enfin auprès d'un homme, qui en plus lui promet de vivre vraiment avec elle.



Françoise Sagan bouscule une fois de plus les conventions : femme divorcée, couple libre, différence d'âge au profit de la femme…

Petit roman de gare ou profonde réflexion sur l'âme humaine, sur la société…



Une caresse peut-être légère mais profondément troublante.
Une brise peut-être discrète mais soudainement vivifiante.





Au fait, aimez-vous Brahms ?
https://www.youtube.com/watch?v=wu6LCUslFdc
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Paule aime Robert.
Robert aime Paule.
Simon aime Paule.

Et puis Paule pense que Robert ne l'aime plus.
Robert aime encore Paule mais pas qu'elle.
Simon aime toujours Paule.


Un triangle amoureux où tout le monde aime fort mais mal, où chacun attend de l'autre ce qu'il ne peut pas ou ne sais pas lui donner.
Si le postulat de départ n'est pas d'une originalité folle, la plume de Françoise Sagan donne tout son sel et sa beauté à ce récit d'amours malheureuses. Des personnalités ciselées, une psychologie subtile et un texte qui allie simplicité et force.
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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
A présent, elle mettait six jours à lire un livre, ne retrouvait pas sa page, oubliait la musique.
Son attention ne s'exerçait plus que sur des échantillons de tissus et sur un homme qui n'était jamais là. Elle se perdait, elle perdait sa propre trace, elle ne s'y retrouverait jamais.
"Aimez-vous Brahms ?" Elle passa un instant devant la fenêtre ouverte, reçut le soleil dans les yeux et en resta éblouie. Et cette petite phrase : "Aimez-vous Brahms ?" lui parut soudain révéler tout un immense oubli : tout ce qu'elle avait oublié, toutes les questions qu'elle avait délibérément évité de se poser.
"Aimez-vous Brahms ?" Aimait-elle encore autre chose qu'elle-même et sa propre existence ? Bien sûr, elle disait qu'elle aimait Stendhal, elle savait qu'elle l'aimait. C'était le mot : elle le savait.
Peut-être même savait-elle simplement qu'elle aimait Roger. Bonnes choses acquises. Bons repères. Elle eut envie de parler à quelqu'un, comme elle en avait envie à vingt ans. p.64
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Paule contemplait son visage dans la glace et en détaillait les défaites accumulées en trente-neuf ans, une par une, non point avec l'affolement, l'acrimonie coutumiers en ce cas, mais avec une tranquillité à peine attentive. Comme si la peau tiède, que ses deux doigts tendaient parfois pour souligner une ride, pour faire ressortir une ombre, eût été à quelqu'un d'autre, à une autre Paule passionnément préoccupée de sa beauté et passant difficilement du rang de jeune femme au rang de femme jeune : une femme qu'elle reconnaissait à peine. Elle s'était mise devant ce miroir pour tuer le temps et - cette idée la fit sourire - elle découvrait que c'était lui qui la tuait à petit feu, doucement, s'attaquant à une apparence qu'elle savait avoir été aimée.
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« Aimez-vous Brahms ? » Elle passa un instant devant la fenêtre ouverte, reçut le soleil dans les yeux et en resta éblouie. Et cette petite phrase : « Aimez-vous Brahms ? » lui parut soudain révéler tout un immense oubli : tout ce qu’elle avait oublié, toutes les questions qu’elle avait délibérément évité de se poser.
« Aimez-vous Brahms ? » Aimait-elle encore autre chose qu’elle-même et sa propre existence ? »
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Vous l'aimez mais vous êtes seule. Vous êtes seule, le dimanche ; vous dîner seule et probablement vous...vous dormez seule souvent. Moi, je dormirais contre vous, je vous tiendrais dans mes bras toute la nuit, et je vous embrasserais pendant votre sommeil. Moi, je peux encore aimer. Lui, plus. Vous le savez.
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Elle n'avait envie de rien. Et elle avait peur de rester seule deux jours. Elle haïssait ces dimanches de femme seule : les livres lus au lit, le plus tard possible, un cinéma encombré, peut-être un cocktail avec quelqu'un ou un dîner et, enfin, au retour, ce lit défait, cette impression de n'avoir pas vécu une seconde depuis le matin.
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Vidéo de Françoise Sagan
Extrait du livre audio « La Laisse » de Françoise Sagan lu par Stéphane Ronchewski. Parution numérique le 27 mars 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/la-laisse-9791035413873/
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