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Critique de Zazette97


"Un certain sourire" est le deuxième roman de Françoise Sagan, publié en 1956 soit deux ans après "Bonjour Tristesse".

Dominique, étudiante en droit à la Sorbonne, entretient une liaison avec Bertrand depuis un an.
Entre eux, ce n'est pas la folle passion mais Dominique s'en accommode.
Un jour, Bertrand lui présente Luc, son oncle voyageur qui est marié à Françoise. le charme opère et les deux couples se fréquentent de plus en plus souvent. Même si Dominique apprécie énormément Françoise, elle ne peut s'empêcher de penser à Luc, cet homme plus âgé, séduisant et sûr de lui et qui a su la troubler en ce qu'il partage avec elle ce même ennui pour l'existence.

C'est en 3 parties et à travers la voix de Dominique que l'histoire se déploie. Comme dans "Bonjour Tristesse", on retrouve ce triangle amoureux en huis-clos avec en son centre ce même personnage de la jeune femme insouciante et lascive, blasée avant l'heure, en proie à la solitude d'une vie qui lui semble vide et ennuyeuse.
Livrée à elle-même, peu sûre d'elle et de son physique, elle trouve du réconfort auprès d'adultes plus âgés qui la revalorisent, la prennent en charge et la couvrent d'attentions.
Françoise se comporte avec Dominique comme le ferait une mère, la complimente, lui fait des cadeaux et la jeune femme éprouve d'autant plus de remords à désirer son mari.
Mais Luc sait se montrer à la fois persuasif et déconcertant. Il joue les indifférents et fixe les règles tout en faisant en sorte que Dominique s'attache à lui.
Dominique est partagée entre l'envie et le désir coupable. Elle n'a pas été habituée à devoir prendre des décisions.
Elle aime Luc, se surprend à imaginer la vie qu'ils auraient pu avoir mais n'entreprend rien, se contentant des moments qu'il consent à lui offrir.

On retrouve dans les propos de la narratrice cette mise à distance par rapport aux événements qui donne cette impression d'indifférence feinte. Sagan possède cette façon singulière de nous raconter une histoire un peu comme si de rien n'était, par le biais de personnages "spectateurs" qui semblent ne jamais réellement prendre part à leur vie, comme si tout leur échappait hormis la solitude et cette souffrance qu'ils retournent bien souvent contre eux-mêmes plutôt que d'en faire le reproche à autrui.
Les personnages de Sagan sont complexes : ils ont de quoi accéder au bonheur mais n'y parviennent jamais réellement. Si l'ennui qui les guette fait l'ambiance des romans de Sagan, l'auteure parvient à lui donner suffisamment de consistance que pour nous le transmettre sans nous en détourner.
En un mot, je continuerai à lire Sagan avec bonheur !
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