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EAN : 9782070603398
112 pages
Gallimard (18/09/2008)
3.76/5   266 notes
Résumé :
Joann Sfar retrouve en bande dessinée la poésie, l'émotion et toute la force symbolique du célèbre conte. Fidèle au livre de son enfance, il l'est aussi à lui-même et raconte l'histoire avec la grâce et la générosité qui le caractérisent.PRIX LIRE de la meilleure BD de l'année 2008.ESSENTIEL JEUNESSE - Angoulême 2009
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 266 notes
C'est parce que mon fils ne veut pas lire le livre d'Antoine de Saint-Exupéry que je lui ai trouvé une alternative en l'adaptation de Joann Sfar, puisqu'il est friand de livres graphiques. Mais elle ne lui a pas plu, il n'a pas du tout aimé les dessins et la police d'écriture est mal adaptée, peu lisible selon lui. Il a donc laissé tomber au bout de quelques pages.

Peu cohérents avec les illustrations d'origine, loin des couleurs douces d'Antoine de Saint-Exupéry, je rejoins le fiston. Je trouve les dessins peu attirants, pas très soignés, plutôt "brouillon". Les coups de crayons sont trop nombreux alors que l'ensemble est peu détaillé. Les couleurs sont criardes. L'ensemble est trop franc, donne à mon sens trop dans le grotesque. Certains visages sont peu avenants, certaines expressions peu cohérentes avec l'émotion véhiculée. Je ne connais pas le travail de Joann Sfar, je ne peux donc le comparer avec ses autres livres, mais pour moi ici ça ne colle pas du tout avec l'univers du Petit Prince.

Côté scénario en revanche, j'ai été conquise. D'aussi loin que remontent mes souvenirs, il me semble qu'il est plutôt fidèle à l'oeuvre originale, tant par le déroulé des événements que par le texte lui-même. Joann Sfar y ajoute également sa petite touche personnelle, dans certains dialogues je pense (à vérifier tout de même, mes souvenirs étant plutôt vagues). J'ai pris plaisir à retrouver ce petit prince dans ce voyage initiatique, onirique, philosophique. Chaque étape l'emmène à la rencontre de personnages différents, comme les grandes personnes souvent trop étranges (le roi, le buveur, le vaniteux, le businessman, etc) ou d'autres plus attachantes ou touchantes, et notamment le renard qui veut être apprivoisé pour mieux pleurer le départ de son nouvel ami.

Malgré donc des dessins qui ne m'ont guère convaincue, j'ai tout de même passé un doux moment aux côtés de ce petit garçon qu'on a envie de prendre dans ses bras et de protéger du monde réel, du monde des adultes. Malheureusement, je le trouve mal adapté pour les jeunes, et notamment à cause de l'aspect quelque peu dépenaillé, haché des graphismes.
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« Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants, mais peu d'entre elles s'en souviennent. »

Cette histoire d'amour a commencé j'avais à peine 12 ans et, depuis, elle ne m'a jamais quittée. J'en ai rêvé des nuits de ce petit garçon au regard azur et aux cheveux d'or. On disait de lui qu'il était tombé du ciel, ébloui par une étoile. Qu'en plein désert, à mille milles de toutes les terres habitées, il avait surpris de sa petite voix un aviateur…

« S'il te plaît... dessine-moi un mouton! »

J'avais aussi entendu dire qu'il avait rencontré des gens un peu bizarres. Un roi, un buveur, un vaniteux, un allumeur de réverbères, un géographe... Si je ne pouvais pas encore apprécier toute la saveur de leurs échanges, je me doutais bien qu'en lui vivait un petit homme qui avait toutes les curiosités de saisir le monde qui l'entoure.

« Les grandes personnes aiment les chiffres. Quand vous leur parlez d'un nouvel ami, elles ne vous questionnent jamais sur l'essentiel. Elles ne vous disent jamais : "Quel est le son de sa voix ? Quels sont les jeux qu'il préfère ? Est-ce qu'il collectionne les papillons ?" Elles vous demandent : "Quel âge a-t-il ? Combien a-t-il de frères ? Combien pèse-t-il ? Combien gagne son père ?" Alors seulement elles croient le connaître. »

C'est alors que j'ai croisé la route du renard…

J'ai mis des années à comprendre pourquoi on risquait de pleurer un peu si on s'était laissé apprivoiser. Que l'on devient responsable de ses engagements et qu'il faut prendre le temps d'approfondir pour mieux connaître. S'asseoir un peu plus loin, d'abord, et regarder du coin de l'oeil. Puis s'approcher, doucement. Tout cela m'apparaissait tellement triste! Je n'avais pas encore compris que se laisser apprivoiser pouvait susciter le manque, mais qu'en même temps, tout l'amour qu'il contenait était le cadeau d'une vie. Je n'avais pas encore compris que c'était à cause de la couleur du blé… Qu'« on ne voit bien qu'avec le coeur et que l'essentiel est invisible pour les yeux »…

« Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. »

On disait justement de mon Petit Prince qu'il était tombé amoureux d'une rose, une rose unique au monde, ce qui l'avait désemparé. Et que le renard l'avait aidé à s'y retrouver un peu. Au premier regard, elle avait l'air d'une rose comme toutes les autres. Puis, il l'avait arrosée, abritée sous un paravent et mise sous un globe. Il l'avait même écoutée se plaindre et se vanter. Ainsi, elle était devenue importante, à cause du temps qu'il y avait consacré…

« C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui rend ta rose importante. »

Il lui fallut un long voyage pour le comprendre, saisir à quel point il l'aimait. Un voyage duquel on ne revient jamais que par l'esprit. Aimer, c'est accepter de voir l'autre disparaître un jour. Pauvre Petit Prince… À moins que ce soit toi qui aies tout compris? Tu disais que « Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et que c'est fatigant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications. » Moi, je veux bien te croire… D'ailleurs, l'aviateur m'a priée de le prévenir si jamais je croise ta route un jour. Tu voudrais bien qu'on s'apprivoise l'un l'autre? Nous serons uniques au monde…

Chaque fois que je retrouve le Petit Prince de St-Exupéry, je me surprends à le chercher dans les recoins de mon coeur. Après tout, il m'a enseigné beaucoup de ces valeurs essentielles que les grandes personnes ne m'avaient pas encore apprises. Il m'a montré que la vie est une histoire de rencontres. Que l'écorce est la part superficielle des choses. Que, lorsque l'on devient de grandes personnes, on se retrouve souvent emprisonné par les choses matérielles, que l'on s'accroche à l'inessentiel. Que l'on juge par rapport aux apparences. Que les grelots dans le ciel ou les champs de blé peuvent nous rappeler les gens que l'on aime. Mais avant tout, qu'on a tous un enfant en nous…

Si vous le croisez quelque part, vous lui direz que je l'attends toujours?

Je t'aime mon Petit Prince xx

Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Ça faisait longtemps que j'avais envie d'ajouter une critique à ce roman. Mais je ne savais pas quoi rajouter tellement tout le monde avait tout dit et tellement ce roman est inqualifiable et impossible à critiquer . C'est l'un des rares livres qu'il faut lire et relire, l'un des rares auquel on peut trouver des interprétations différentes. Qu'on soit enfant ou adulte, le Petit Prince ne laisse personne d'indifférent. Il est tellement simple et profond, riche et étonnant. C'est mon roman préféré. Dans la poésie de ses mots, Antoine de Saint-Exupéry me fait ressentir des choses que je n'avais jamais ressenti dans d'autres oeuvres. Et comme il le dit magnifiquement ... "On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux." Superbe.
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Je n'ai pas pu résister lorsque j'ai vu cette bande-dessinée dans les bacs de la médiathèque où je travaille. En la lisant, je me suis souvenue enfant quand c'est mon père d'abord qui me lisait l'histoire de Sain-Exupéry puis quand je les relu plus tard mais toujours avec mes yeux d'enfant. Ici, c'est avec un regard d'adulte que je découvre cette adaptation en bande-dessinée par Joann Sfar et, bien que n'était pas toujours fan de ses dessins, ici, il s'est produit quelque chose de magique. Je me suis laissée bercée dans l'histoire de ce petit prince qui visite des six royaumes avant d'arriver sur la planète Terre et de faire la rencontre de celui qui s'attachera à lui comme nul autre et qui est une grande personne, chose qu'il ne pensait pas pouvoir se produire car "les grandes personnes sont trop bizarres et, par conséquent, ne comprennent pas". Pourtant, lui, cet aviateur, a compris et c'est peut-être là tout le drame de l'histoire ! le petit Prince a réussi a apprivoiser cet homme comme il l'a fait auparavant avec sa fleur et avec le renard. Cette fleur qu'il croyait unique et dont il a découvert sur Terre qu'il en existait des milliers d'autres pareilles à celle-là, restera cependant "sa fleur". C'est le renard qui lui a fait comprendre cette chose essentielle que lorsqu'une chose est précieuse à nos yeux, elle ne l'est que pour nous et ce ne sont pas des pâles copies qui pourront la remplacer.

Pensez le soi à scruter le ciel étoilé et demandez-vous, de temps à autres, même avec vos yeux d'adultes, si par hasard sur l'une d'entre elles, un mouton ne ses serait pas échappé de sa cage et aurait brouté, sans le faire exprès, une rose...

Une bande-dessinée très fidèle au texte avec des dessins qui font parfois sourire tant ils paraissent un peu décalés mais que je ne peux que vous recommander ! A découvrir et à faire découvrir !
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Je souhaite partager l'opinion de Raphaël Enthoven sur ce livre, telle qu'un la retrouve dans un article publié le 26 mars 2018 sur le site Web du Figaro
"Dans un entretien accordé à nos confrères du Point, le philosophe qui vient de publier Morales provisoires, ouvrage compilant ses chroniques quotidiennes sur Europe1, n'a pas ménagé le best-seller de Saint-Exupéry. Selon lui, «personne n'aime ce livre». «On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux», «Il est bien plus difficile de se juger soi-même que de juger autrui».... Les leçons de sagesse du Petit Prince de Saint-Exupéry ne font pas que des émules. Raphaël Enthoven, qui vient de publier Morales provisoires, un ouvrage compilant ses chroniques quotidiennes sur Europe1, en est même un fervent détracteur. Interrogé sur ses goûts littéraires par nos confrères du Point, le philosophe n'a pas mâché ses mots concernant l'ouvrage qui est passé entre les mains de tous les enfants: «Le Petit prince? Cent pages de trop pour cette salade consensuelle (...) le Petit Prince n'est pas le livre de l'enfance. C'est le livre de l'idée que les adultes se font de l'enfance. D'ailleurs, c'est bien simple: personne n'aime ce livre. Tout le monde l'a aimé. Et je ne connais aucun enfant qui n'avoue, pour peu qu'on le cuisine deux secondes, que ce livre lui tombe des mains mais qu'il se couperait la langue plutôt que de le dire à ses parents »
Rien de nouveau sous le soleil d'Enthoven. le philosophe médiatique s'est déjà épanché sur le sujet, notamment dans l'une de ses chroniques radiophoniques, en janvier 2017, où il qualifiait le livre de Bible du jeunisme.. Il avait notamment réagi au concours d'écriture lancé depuis l'espace par Thomas Pesquet autour du jeune héros. «Je vous invite à emmener le Petit Prince sur une nouvelle planète où il fera à nouveau une surprenante rencontre», s'adressait-il alors le spationaute aux jeunes de moins de 25 ans. le philosophe a d'ailleurs repris l'essentiel de sa chronique pour étayer son propos auprès de nos confrères: «Et je ne trouve aucun intérêt à toutes ces pages interchangeables sur les grandes personnes ‘‘bien étranges'' qui ne sont jamais contentes, qui croient que les fleurs se ressemblent, qui boivent pour oublier qu'elles ont honte de boire, qui comptent les étoiles au lieu de les regarder, qui veulent savoir combien gagnent les gens avant de savoir s'ils ont la voix douce...»Ou encore: «''Seuls les enfants savent''», dit le Petit Prince - phrase qui prouve uniquement que ce n'est pas un enfant qui parle, parce qu'aucun enfant n'est assez imbu de lui-même pour dire une bêtise pareille.»

On ne saurait mieux dire.

Addenda au 29 novembre 2020
1:Ma critique a bien sûr qoulevé des réactions de fan, et on m'a opposé le fameux "on ne voit bien qu'avec les yeux du coeur". La monumentale bêtise de cette phrase - qu'au demeurant Enthoven a relevé- ne fait que confirmer mon opinion sur l'ouvrage.
jJusqu'à preuve du contraire, le coeur est une pompe, qui ne voit rien, et, en temps normal, ne sent pas davantage. s'il sent quelque chose, profondément, alors vous allez le sentir aussi, mais ce sera très désagréable; et vous pourrez vous retrouver sur une table d'opération ou pire. Dans tous les cas, vous ne verrez pas grand chose; en tout cas rien d'agréable
2/Mon animosité contree ce minument d'inepties -bien digne de laa pensée creuse de leur auteur, qui s'exprime aussi dans cet autremonstre qu'est "Citadelle"- remonte à l'enfance, c'est-à-dire pour moi aux années 50; je découvris contraint et forcé cet ouvrage à huit ans, ayant été contraint de jouer une saynète tirée du Petit Prince, sur la scène du Théâtre Municipal de Cherbourg; je jouais le rôle -titre dans la célèbre scène du renard; ce stupide animal restait en coulisse et n'apparaissait qu'en voix off. pour moi j'étais -on se demande pourquoi- affublé d'un complet de flanelle gris , avec culotte courte, (horreur supplémentaire; la loi permettait de faire ça aux enfants à l'époque) et noeud papillon j'en ai encore honte.
Je précise que je trouvai déjà à l'époque le livre totalement inintéressant.
3/pour finir de règler mes comptes avec l'auteur : "Citadelle" et la "pensée Saint-Ex" restèrent assez à la mode, au moins dans les aumoneries catholiques, jusqu'à mai 68, où ils furent remplacés par la "Pensée Mao Tsé Tsoung"
Quant aux histoires d'aéropostale, s'il y en a encore que celà intéresse...Quoiqu'Art Mengo en ait fait un CD assez réussi).
Relire son oeuvre? Comme il est écrit dans un de ses bouquins aéronautiques, "Aucune bête au monde ne le ferait"; en tout cas pas moi.

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critiques presse (1)
BulledEncre
27 janvier 2012
On peut dire après lecture que celui qui connaît le petit prince de Sfar, connaît celui de Saint-Exupery. A contrario, celui qui connaît l’œuvre magistrale de Saint-Exupery est bien loin de se douter qu’un tel Petit Prince existe…
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
- Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
- C’est une chose trop oubliée. Ça signifie créer des liens.
- Créer des liens ?
- Bien sûr. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon semblable à cent mille autres. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde.
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Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules. J’ai beaucoup vécu chez les grandes personnes. Je les ai vues de très près. Ça n’a pas trop amélioré mon opinion. Je leur parle de bridge, de golf, de politique et de cravates. Jamais de serpent boa. On n’a rien d’intéressant à se dire.
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"On ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible pour les yeux"
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La terre n'est pas une planète quelconque ! On y compte cent onze rois, sept mille géographes, neuf cent mille businessmen, sept millions et demi d'ivrognes, trois cent onze millions de vaniteux.
C'est-à-dire environ deux milliards de grandes personnes.
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"Il est bien plus difficile de se juger soi-même que de juger les autres. Si tu réussis à bien te juger, c'est que tu es un véritable sage."
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