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Alain Vircondelet (Préfacier, etc.)
EAN : 9782259192828
275 pages
Plon (13/04/2000)
4.11/5   40 notes
Résumé :


En 1930, Antoine de Saint-Exupéry est directeur d'exploitation de la Compagnie Aeroposta Argentina à Buenos Aires. Au cours d'une réception, il rencontre Consuelo Suncin, jeune femme de vingt-huit ans, veuve, belle et exubérante.

C'est le coup de foudre que suivra un mariage en 1931. Le couple mène une existence bohème, excentrique, faite de turbulences, de séparations cruelles et de retrouvailles fiévreuses, de moments de dépression ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un livre que j'ai aimé parce que j'apprécie Antoine de Saint-Exupéry en tant que pilote et écrivain. Je lui voue la plus grande admiration pour son livre "Terre des hommes" et que dire aussi du "Petit Prince"? Oui, mais voilà comment l'homme du quotidien Saint-Exupéry a-t-il pu écrire de telles merveilles. Car il faut bien dire qu'à la lecture de ces mémoires, je suis tombée de haut : Saint-Exupéry était un bien piètre mari! très égoïste et immature. Il se comportait parfois comme un tyran, de plus il était infidèle et ne tentait même pas de cacher son inconduite au regard de sa femme. Alors mon admiration demeure pour le grand écrivain qu'il a été et pour le pilote courageux qu'il fut aussi, mais il y a un bémol pour le simple humain qu'il était. Ce qui veut dire que l'on peut atteindre les plus hautes marches on n'en reste pas moins imparfaits. j'ai beaucoup appris en lisant ce livre et la lecture a été plaisante.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Quand j'ai connu Saint-Ex, j'avais une dizaine d'années, c'était donc en… (ne cherchez pas, vous n'étiez pas encore là), je me suis demandé quel était donc ce saint, entre saint Dominique et saint Fabien, qui n'était pas sur le calendrier. Plus tard quand j'ai su ce qu'il avait fait, quand j'ai lu ce qu'il avait écrit, quand j'ai réfléchi sur ce qu'il avait pensé, je me suis reposé la question. Eh bien non, quoique lui-même, par bravade, et aussi semble-t-il, par respect de l'état-civil, écrive son nom sans trait-d'union, Saint-Ex n'est pas un saint : car Saint-Ex est avant tout un homme : séducteur impénitent, fêtard invétéré, il était friand de tous les plaisirs charnels, même si aucun ne pouvait étancher sa soif d'absolu. Pas un prédateur sexuel, non, mais tombeur en série, ça oui. Mais une seule a réussi à l'amener devant l'autel, (l'hôtel aussi, mais c'était avant) et à prendre son nom : Consuelo, la rose, l'autrice de ces Mémoires.
Pour les familiers de Saint-Ex, il y a un mystère Consuelo. Pourquoi elle ? Comment cette femme divorcée, ultra-mondaine, passant pour écervelée, artiste plus ou moins ingérable, a-t-elle pu fusionner de corps et d'esprit avec Saint-Ex ? Ce sont les mystères de l'amour : quand on regarde la photo du mariage, deux réflexions nous viennent à l'esprit : c'est l'ours et la poupée, lui grand, costaud, un rien balourd, elle, petite frêle comme une poupée de porcelaine ; et puis aussi, seconde réflexion : la mariée était en noir. Etait-ce un signe ?
Consuelo n'a jamais été acceptée par le clan Saint-Exupéry (hormis Marie de Saint-Exupéry, la mère de l'auteur). Pourquoi ce rejet ? A qui la faute ? Ce sont deux univers différents : Consuelo, elle, est une artiste. Elle est vue comme « une petite personne fantasque et capricieuse », réduite à l'image de la femme-enfant, femme-objet, infidèle et coquette. Qualificatifs que, si l'on regarde bien on pourrait retourner à son mari : macho, infidèle (et pas qu'un peu) et infiniment charmeur.
Les « Mémoires de la rose » sont une série de documents retrouvés dans une malle. Cent ans après la naissance de Saint-Ex, vingt ans après la mort de Consuelo, c'est le légataire universel de cette dernière, José Martinez-Fructuoso, qui prend la décision de faire éditer ce manuscrit.
Ce récit, forcément à la première personne apporte un éclairage différent sur notre Tonio : sa soeur Simone nous en avait fait un portrait touchant, encore illuminé par les soleils de l'enfance, c'était le regard d'une soeur aimante. Consuelo aborde le sujet différemment : nous ne sommes plus dans la même catégorie : c'est le regard de l'épouse, puis de la veuve.
Un regard de femme. Femme adorée, adulée, et dans le même temps maltraitée et délaissée. La rose dit ses états d'âme. L'infinie attente, pendant les missions dangereuses, la joie des retrouvailles, les trahisons (des deux côtés) et les réconciliations, tout ceci fait une relation tumultueuse, entre deux êtres épris d'absolu, et bien conscients tous deux que l'autre, si merveilleux qu'il soit, ne peut combler cette attente, ne peut répondre à ce besoin.
On ne peut nier, je crois, le caractère profondément sincère de ces mémoires. L'amour qu'il y a eu entre ces deux êtres, cet amour fait de bruit et de fureur, intense, incandescent, absolu, a véritablement existé. En même temps, par l'image qu'il a donnée, il est devenu un amour de légende.
Un auteur est ce qu'il écrit. Il est aussi ce que ceux qui l'ont aimé écrivent sur lui. Simone et Consuelo ont chacune donné des clés sur Saint-Ex, non pas sur l'aviateur ou l'écrivain (sinon par ricochet) mais sur l'homme (et l'enfant qu'il est resté) : descendu de sa « sainteté » et rendu pleinement à sa dimension humaine, pleine de grandeur et de faiblesse, d'ombre et de lumière.
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Les 275 pages de ce document se lisent d'un seul souffle ; l'histoire qui nous est contée par Consuelo de Saint-Exupéry nous prend et nous tient ; cette histoire , qui est la sienne, celle de son « grand arbre » de mari,celle de leur couple , celle de leur vie, mais aussi celle d'une époque, nous fait vibrer , réagir, sourire rarement, pleurer parfois. On ne reste absolument pas indifférent à ce qu'elle nous dit et à ce qu'elle a vécu.Sa passion pour cet homme qu'était Saint-Ex, sa patience, sa douleur, ses détresses, ses colères , ses rages, sa douceur, sa disponibilité, tout nous fait réagir dans ce livre. Outre l'intérêt qu'il offre de nous présenter un Antoine de Saint-Exupéry totalement différent de ce que nous connaissions de l'auteur du « Petit Prince » et qui, en même temps, le restitue à sa grandeur d'homme mais aussi à ses faiblesses, ce livre est avant tout celui d'une femme blessée, et, s'il n'avait pas pour toile de fond l'histoire de ce couple célèbre, il pourrait être l'histoire de milliers d'autres femmes pour qui l'amour pour un homme a « bouffé » toute leur vie. Et pourtant à aucun moment de ce livre Consuelo de Saint-Ex n'a émis la moindre critique à l'égard de son mari , ou le moindre reproche ; c'est ce qui en fait toute la noblesse et toute la pureté.Ce livre est également un document d'un grand intérêt sur la vie sociale et culturelle qu'ils ont menée. Outre leurs nombreux voyages et escales, (ils prennent l'avion (forcément), le bateau comme nous prenons un métro) on y apprend qu'ils ont cotoyé des célébrités comme Dali, Gide, Gabin, Garbo, Maurois …Ils ont fréquenté des hommes politiques, connu des révolutions, …Ils vivaient dans l'incertitude financière, ont connu des difficultés d'argent, ont élu domicile dans les plus beaux hôtels, palais, mais aussi dans des petites maisons parfois misérables,… Jamais on ne nous avait encore parlé de Saint-Ex de cette façon.Qui plus est c'est admirablement bien écrit ; le rythme de son écriture suit le rythme de sa vie : quand leur vie ressemble à un tourbillon (leur rencontre, le début de leur vie conjugale, leurs escales, leurs départs, leurs déménagement répétés), alors sa plume s'accélère aussi ; quand leur vie semble prendre une pause, connaît des séparations, des doutes, des attentes, le rythme de l'écriture ralentit en conséquence.La syntaxe est parfaitement maîtrisée, le style est prenant et haletant, le vocabulaire est riche , chaque mot est à sa place, bien choisi, bien placé, … C'est excellent.
Il n'y a pas de doute, à côté de l'écrivain réputé et célèbre, vivait une artiste, une poetesse, qui n'avait rien à envier aux talents de conteur de son aviateur de mari.
La publication de ce document est une justice (posthume, hélas) que l'on rend à celle qui ,ignorée et méconnue jusqu'alors, fut à la fois épouse et maîtresse, soeur et amie, muse et conseillère d'un héros de légende, presque mythique.Il nous donne en outre, une furieuse envie de relire les livres de Saint-Ex.
Enfin, dernière observation, la préface est elle aussi parfaitement bien rédigée, et constitue déjà à elle seule un document d'un grand intérêt et d'un haut niveau d'écriture.
Pour tout ce qui fait la qualité de ce document, une note de 18/20 s'impose.
J'ai adoré ! Bravo !
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Je savais que la femme de Saint-Exupéry avait écrit des lettres et ses mémoires, et voici que le hasard me fait trouver ce livre.
Ecrit en français, la syntaxe retravaillée par Alain Vircondelet.
On suit le couple depuis leur rencontre. Antoine, qu'elle nomme Tonio, est fougueux, passionné, irrésistible, il obtient ce qu'il veut.
Seulement, il n'est qu'un grand enfant qui obéit à sa maman, il ne supporte aucune contrainte, aucun obstacle à sa façon de vivre..
Consulo raconte l'amour qu'elle lui voue et tout ce qu'elle est capable d'endurer.

L'écrivain admirable était-il aussi difficile, et foncièrement égoïste, dans sa vie privée ?

Ce livre contient beaucoup de dialogues, le style est vivant, emporté. Il m'a bien intéressée.

"Un tel amour, c'était une grave maladie, une maladie dont on ne guérit jamais tout à fait".
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
J'ai longtemps hésité avant de prendre la décision de révéler l'existence de ce manuscrit.
Pour le vingtième anniversaire de la disparition de Consuelo et le centième anniversaire de la naissance de son mari Antoine de Saint-Exupéry, j'ai pensé que le moment était venu de lui rendre hommage en lui redonnant la place exacte qu'elle avait toujours tenue à côté de celui qui écrivait avoir bâti sa vie sur cet amour. José MARTINEZ-FRUCTUOSO, légataire universel de Consuelo de Saint-Exupéry
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" Être la femme d'un pilote, c'est un métier.
Être la femme d'un écrivain, c'est un sacerdoce. "

(Page 228)
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J'étais devenue non pas un fruit qui tombe de l'arbre mais une graine qui voulait être semée, plantée pour l'éternité. Je voulais habiter le cœur de mon mari. Il était mon étoile, il était ma destinée, ma foi, ma fin. J'étais petite, mais j'avais en moi un immense pouvoir de vie.Toutes le étoiles de l'univers, je les avais réunies dans mes pupilles pour l'en baigner.
Un tel amour, c'était une grave maladie, une maladie dont on ne guérit jamais tout à fait.
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L'amour pour lui était une chose naturelle. Ceux qui habitaient avec lui le supportaient difficilement parce qu'il emportait tout son être avec lui, il se déplaçait avec lui-même complètement, totalement. Mais il savait aussi revenir complètement, totalement, sans oublier une parcelle de lui ailleurs.
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Il ne parlait pas pour faire du bruit avec les mots, pour brasser du vent, mais pour dire toujours quelque chose qui avait un sens. Il ne mélangeait jamais ses douleurs physiques et morales avec le reste de sa vie.
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