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Caroline Chérie (Jacques Laurent) tome 1 sur 2
EAN : 9782809810417
500 pages
L'Archipel (17/04/2013)
3.09/5   58 notes
Résumé :
C'est le 14 juillet 1789, au cours d'une partie de campagne au bois de Vincennes, que le beau Gaston de Salanches commence l'éducation sentimentale de Caroline de Bièvre. Des rumeurs menaçantes parviennent jusqu'aux promeneurs.
Après ce début, la vie de femme de Caroline ne cessera plus de se dérouler sous le double signe des orages du coeur et de la politique. Ils la ballotteront de Paris à Quimper, à Londres, à Quiberon, à Cayenne. Notre héroïne qui a pour ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Merci Babelio et les éditions de l'Archipel de m'avoir fait découvrir Caroline Chérie.
Lorsque j'ai découvert le résumé, une jeune fille lors de la révolution française qui va connaitre une initiation amoureuse, j'avoue que je m'attendais un peu à une histoire du type de celle d'Angélique ou des romans de Juliette Benzoni. Un peu moins quand j'ai reçu le livre et que j'y ai vu la mention « une grande fresque historique et libertine ».
Caroline est une jeune fille de la noblesse provinciale, pauvre mais vivant bien sur ses terres, proche des petits paysans malgré les réticences de sa mère et de sa gouvernante. Seulement ses parents décident de tenter leur chance à la cours en cette belle année 1789 (mais quelle idée ?!!) et là les désillusions commencent entre le manque d'argent, les problèmes politiques qui ne sont guère favorables à l'établissement d'une nouvelle famille de courtisans et l'orgueil de caste démesuré de sa mère. Mais Caroline vit tout cela de très loin du haut de ses 14 ans, elle n'a en tête que les robes, les fêtes et la recherche du plaisir. C'est lors d'une fête qu'elle rencontrera Gaston de Salanche, jeune libertin de 20 ans qui tentera de la séduire. Si au départ le contexte historique peut justifier la cour du jeune homme malgré la différence d'âge, très vite le jeune homme apparait sous un jour moins plaisant avouant lui-même que c'est un jeu pour lui et ses amis. Toutefois la conquête de Caroline ne se révèle pas si ardue car la jeune fille, au mépris des conventions, de son éducation et du bon sens, s'offre à lui très simplement. le jeune homme renonce toutefois alors qu'il touche au but, touché par la naïveté et l'ardeur conjuguée de la jeune fille. Nous sommes le 14 juillet 1789 et les évènements vont séparer les jeunes gens. Caroline dès lors n'aura de cesse de retrouver Gaston même si les évènements l'obligeront à se marier à un grand bourgeois Georges Berthier, membre de la convention, se mettant ainsi à l'abri de la guillotine, temporairement du moins puisqu'il est lié au parti girondin, jetant ainsi sa famille sur les routes dès que la terreur s'installera.

Caroline n'est pas une héroïne que l'amour pour Gaston portera au-delà des épreuves. Non, il s'agit d'une jeune femme que j'ai eu du mal à trouver sympathique, elle est égoïste, frivole, imbue d'elle-même, jalouse, assez sotte… Mais en même temps ingénue, vivante et bien plus réelle qu'un personnage « parfait » . L'attachement vient du fait qu'elle parait plus réelle, moins formatée pour plaire. Pour elle les évènements de son époque ne sont que des désagréments dans sa vie qui l'empêchent de trouver le bonheur. Les hommes et les femmes qu'elle croise ne sont que des figurants dans sa vie, ses attachements, parfois violents, sont aussi vite oubliés dès que le destin les éloignent de sa vue. Elle ne vit sa vie que pour son plaisir, n'hésitant pas à sacrifier des vies pour sauver la sienne, pour sa vengeance personnelle même parfois.
Sa beauté en fait un objet de convoitise pour les hommes qu'elle croise, et parfois même pour les femmes. Elle jouera de son corps pour obtenir ce dont elle a besoin, par calcul au départ, par plaisir et besoin de plaire ensuite. D'un naturel très sensuel, son mariage la décevra beaucoup sur ce point. Son mari l'ayant plus ou moins abandonnée aux dangers de la capitale, la laissant parfois dans des situations dangereuses, elle s'en servira d'excuse pour s'offrir à son amant. L'amour que se portent les autres autour d'elle lui apparaissant comme une insulte, elle n'aura de cesse d'attirer les hommes à elle, l'auteur lui prêtant des intentions particulièrement immorales mais rendant les hommes très faibles face à son corps. le roman prend dès lors un tour très libertin et Caroline apprécie autant de séduire que d'être séduite ou de subir des situations dégradantes. Elle justifie toujours ses « écarts » par la nécessité à laquelle les temps troublés l'on réduite, ne se sentant nullement coupable des conséquences de ses actes. La société, les hommes et leur désir de domination, de violence sont pour elle ses ennemis puisqu'elle ne recherche que l'amour, le bonheur et le plaisir. D'une conception assez nature, presque rousseauiste, elle déplore de ne pouvoir vivre en une époque qui lui aurait permis de mener la vie qui lui est due, si possible entre Gaston et George qu'elle aime parfois également.
Gaston et Georges, comme tous les hommes que croisera Caroline, n'ont rien du prince charmant, l'un est libertin, l'autre obnubilé par sa vie politique délaisse sa femme, la met en danger. Encore une fois, les personnages sont complexes dans leurs sentiments, loin d'être parfaits mais moins précisés que Caroline puisqu'on ne les découvre quasiment qu'à travers sa vision. Leurs actes ne sont pas toujours expliqués par leurs intentions mais par celles que leur prête Caroline dans son égocentrisme, incapable d'admettre les difficultés réelles dans lesquelles ils se débattent, elle ne voit que les conséquences pour elle et les soupçonnent de les avoir souhaitées sinon provoquées.
Le contexte historique est assez éloigné de l'histoire qui s'étale de 1789 à 1794 sans mentionner la mort du roi, pas de grands noms dans les personnages, mis à part Robespierre ou Charlotte Corday mentionnés dans les auberges, pas de grand évènement auxquels elle prendrait part. La révolution est vécue de loin, mais d'une façon plus humaine : les conditions de détention dans les prisons, la corruption qui règne dans le système, les délations sous n'importe quel prétexte… Caroline placera mal sa confiance parfois, ou récompensera bien mal ceux qui l'auront aidée mais en ces temps où sauver sa tête est une priorité pour chacun, qu'en est-il de la compassion, de la solidarité ? Peut-on jeter la pierre à Caroline pour avoir préférer sauver sa vie dès qu'elle en trouvait l'opportunité ou au contraire l'admirer de réussir à mener sa barque en rejetant les remords.
Les personnages secondaires sont très éclectiques: cachant les proscrit ou au contraire les dénonçant, essayant de faire chanter les fuyards, opportuniste, s'enrichissant sur le dos du système... écrit après guerre, il est difficile de ne pas y voir les travers des français occupés, collaborateurs, profiteurs de guerre ou résistants...

L'écriture est agréable, jamais lourde, qui fait que les presque 600 pages du romans sont très vite avalées et que je me demande si je ne vais pas aller chercher le tome 2 avant de dénicher les films…
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Juste excellent ! Cette chère Caroline est tout simplement impayable !

Voici, avec ce premier tome de "Caroline Chérie" de Jacques Laurent, alias Cecil Saint-Laurent, les débuts dans la vie trépidants d'une héroïne pareille à aucune autre. Au placard les angéliques oies blanches se rebellant contre l'autorité parentale pour échapper à un mariage arrangé, et prétendant ne vouloir vivre que d'amour et d'eau fraîche, en perpétuelle quête d'idéal.

STOP !
(bruit du disque qui se raye)

PLACE, mesdames et messieurs, a une héroïne qui n'écoute que son instinct et son naturel égoïste, une jeune femme honnête avec elle-même bien qu'elle connaisse des périodes de doute et de remords, et prête à tout tenter, pourvu que ces heures soient douces et qu'elle puisse... dormir ! Oui, autant vous l'avouez, Caroline dort beaucoup, enfin, à dire vrai, elle a le même besoin de sommeil que vous et moi (encore qu'on puisse admettre qu'elle en ait davantage besoin étant donné l'aspect aventureux de son existence), mais cette faculté à s'endormir environ tous les jours peut déconcerter les lecteurs plus habitués à des héroïnes qui bien que sortant des pires situations restent fraîches comme des roses, sentent merveilleusement bon et sont prêtes à s'abandonner au chaste baiser de leur prince charmant accouru à leur secours.

Non, ici, rien de toute cette poésie ; l'auteur a pris au contraire un malin plaisir à dépeindre avec beaucoup d'humour, un brin de misogynie (première parution en 1947) et un regard sans concession sur la nature humaine, un caractère à la fois héroïque (je n'aurais pas voulu être à la place de Caro) et terriblement terre à terre et pragmatique. Caroline n'a qu'une ambition dans la vie : être libre ! Cette liberté que les jacobins revendiquent à coups de guillotine, Caroline en a fait son idéal avant qu'éclatent les troubles révolutionnaires même s'il ne se drape pas dans la noblesse d'une révolte politique. Non, Caroline veut être libre simplement parce qu'elle a compris très tôt qu'une femme en 1789 est un être prisonnier, ballotté du foyer de ses parents à celui de son mari, d'un couvent aux bras d'un amant et qui n'a aucun libre-arbitre (à moins d'être princesse et/ou immensément riche). Alors oui, elle est super méga égoïste, Caroline, et elle n'a aucun sens de l'honneur ; elle semble le plus souvent dépourvue de compassion pour son prochain et pourtant elle aime la vie, elle aime l'amour, elle aime la liberté, elle est d'ailleurs très douée pour tout ça. Alors, oui, je peux comprendre que Caroline puisse paraître méprisable à beaucoup mais, personnellement, moi, je la trouve impayable.

La Révolution Française puis la Terreur qui servent d'écrin à ce petit bijou romanesque sont traitées par l'auteur avec une réelle connaissance du contexte historique et sociologique. A ceux qui souhaiteraient plus d'érudition, je leur ferai gentiment remarquer qu'ils se sont trompés de porte et qu'ils feraient mieux de pousser celle de "La Révolution" de l'excellent Robert Margerit. Là, ils auront tous les détails de la fuite du roi à Varennes.

Revenons à Caroline, cette jolie chipie. Dans ses aventures, rien de rocambolesque, tous les événements qu'elle vit sont les reflets fidèles de ceux vécus par les ci-devant aristocrates lorsque la monarchie absolue a vacillé pour finalement s'effondrer. Parole d'historienne, cette lente prise de conscience qui pénètre mois après mois, épreuve après épreuve, des esprits habitués depuis des siècles à dominer ou à se soumettre est parfaitement retranscrite par la plume précise et efficace de l'auteur.

Cette héroïne très humaine (visiblement trop humaine au goût de certains), un peu nymphomane (il faut bien l'avouer), décrite par son auteur comme sempiternellement "vibrante de désir, assoiffée de volupté" et par son amant comme "inutilement sotte et méchante, sans aucun tact ni délicatesse" n'arrive pourtant pas à sombrer dans une noirceur totale pour devenir une sorte de Milady de Winter. Non, elle reste ce qu'elle est, une éternelle amoureuse, vouée à s'illusionner, à papillonner, à faire de mauvais choix, d'autres plus judicieux et, au final, à faire tout son possible pour sauver sa peau, tirer son épingle du jeu et continuer sa route. En aurions-nous fait moins à une telle époque ?

"Caroline Chérie"... ce titre, quelle charmante ironie ! Il est tellement jouissif de détester Caroline qu'on finit par l'adorer !
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N'ayant jamais vu le feuilleton "Caroline Chérie", j'imaginais son héroïne comme une sorte d'Angélique transposée à l'époque de la Révolution française. Je m'attendais donc à un honnête roman historique avec, en figure de proue, une jeune ingénue un peu aventurière sur les bords.

C'est donc aussi ingénument que je me suis inscrite à Masse Critique pour recevoir le livre. En ouvrant le paquet, le bandeau orné d'une voluptueuse « Odalisque blonde » allongée sur un sofa m'a mis la puce à l'oreille... Ne serait-ce pas plutôt un roman coquin ? Soupçon confirmé dès la page 30, où la jeune Caroline de Bièvre, à peine adolescente, caresse son corps nu au sortir d'un bain clandestin dans la rivière, et se fait surprendre (du regard, je vous rassure) par un berger... Il n'est donc pas étonnant, si l'on se replace dans le contexte de l'après-guerre (le roman date de 1947), que l'auteur ait choisi d'écrire sous pseudonyme.

La prouesse de Jacques Laurent est d'arriver à rendre les scènes érotiques parfaitement explicites, tout en restant dans la suggestion ; était-ce pour éviter la censure ? On ne trouve donc ni vulgarité, ni termes crus, seulement de jolies phrases évocatrices et bien tournées. L'auteur décrit ainsi d'une belle plume l'initiation sexuelle de Caroline, de son flirt au bois de Vincennes avec le séduisant Gaston de Salanches à ses amours saphiques au couvent, en passant par les infidélités réelles ou espérées qu'elle réserve à son mari Georges Berthier... Mais quand, à l'occasion de sa mésaventure avec un cocher, il évoque sa « jouissance » d'être violée, là je dis : Stop ! Comment peut-on encore véhiculer de telles inepties ?

Ce dérapage mis à part, le premier tome des aventures de Caroline, entre 1789 et 1794, est assez plaisant. Si Jacques Laurent instaure un fond historique, ce n'est que pour donner un cadre sérieux (sauf quand on tombe sur des coquilles telles que le « thiers état » !) aux débauches sensuelles de Caroline, troublée par tout mâle qui passe à sa portée. C'est plus osé mais aussi plus direct qu'Angélique, qui dilue son intrigue dans des pages et des pages de chroniques royales. Ici, la narration est centrée sur l'héroïne et la Révolution sert de décor pour justifier ses aventures.

Comme l'avait prédit une vieille bohémienne, Caroline est née sous le signe des voyages. de la Touraine à Paris, où son père espérait une charge qui ne viendra jamais, puis vers la Bretagne et Bordeaux où la Terreur chasse son mari proscrit, ses pérégrinations sont rocambolesques. Mais à aucun moment les drames de la Révolution n'arrivent à la détourner de sa petite personne. Cette jeune aristocrate est tellement coquette, insouciante, opportuniste et égoïste qu'on dirait un petit animal avide de confort et de plaisir. L'auteur n'hésite d'ailleurs pas à la comparer à un « chien » (!) ou à un « jeune fauve» ...

Vous l'aurez compris, il est impossible de s'identifier à une telle greluche. Or c'est ce détachement qui rend les péripéties de Caroline amusantes. Prise au second degré, cette initiation contée par un homme pas très au fait de la psychologie féminine s'avère plutôt drôle. Merci à Babelio et aux éditions de l'Archipel pour cette lecture enjouée !
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Merci à Babelio et aux éditions de l'Archipel pour cette lecture!

Une jolie couverture, une phrase accrocheuse (« une fresque historique et libertine vendue à plus de cinq millions d'exemplaires »), il ne m'en fallait pas plus pour succomber à la tentation. Ce roman a initialement été écrit sous le pseudonyme de Cecil Saint-Laurent en 1947, et était destiné à devenir un best-seller, cela permettant à l'auteur de renflouer les caisses pour qu'il puisse écrire l'oeuvre de sa vie. Ça a fonctionné : le roman s'est extrêmement bien vendu et l'auteur a pu écrire ce qui lui plaisait vraiment. Aujourd'hui, les éditions de l'Archipel cherche à permettre à l'auteur de se réapproprier Caroline Chérie en réaffirmant en être le créateur. Il sort de l'ombre pour faire découvrir à une nouvelle génération ce roman qui a tant plu aux femmes à l'époque.

A n'en pas douter, ce roman a des éléments pour plaire à une nouvelle génération de lectrices. Il y a des codes qui ne changent pas et qui parlent toujours autant quelque soit l'époque.
Premièrement, l'héroïne se doit d'être une cruche finie. Sans cerveau, naïve et obsédée par le sexe, le personnage de Caroline ne manquera pas de vous rappelez certaines héroïnes contemporaines très récentes dont les prouesses au lit (ou ailleurs) ont fait leur succès. Caroline n'a d'autres ambitions dans la vie que de trouver un homme qui saura combler son corps et l'entretenir richement.
Autre point commun, l'histoire s'étale en longueur sur plusieurs tomes et nous raconte en détail les aventures rocambolesques et palpitantes de l'héroïne, c'est-à-dire ses échanges de regard avec ce cher Gaston, l'incapacité de son mari M. Berthier à lui donner du plaisir,… Tout cela faisant naître un suspens insoutenable jusqu'à la chute final, près de 600 pages plus loin, pour nous donner envie de rempiler sur le tome suivant … Sans moi !

Là où Jacques Laurent se distingue des romances libertines contemporaines, c'est par son style et le fond historique de son roman.
D'abord, vous ne manquerez pas de constater que les phrases sont construites, avec un vocabulaire somme toute assez varié, et pas d'injures toutes les deux lignes. Peut-être qu'au milieu du XXème siècle ce genre d'écriture était considéré comme simpliste, je n'en sais rien, mais toujours est-il que j'ai pris bien plus de plaisir à lire ça que ce qui se fait bien souvent de nos jours…
J'ajouterai que, bien que l'auteur élude la plupart des scènes érotiques, il parvient tout de même à retranscrire des sensations qui produisent bien plus d'effets que toute description dans le détail. Quand l'auteur rentre un peu plus dans le vif du sujet, il le fait toujours avec une certaine finesse qui permet de ne pas donner envie de sauter les pages.
Le fond révolutionnaire du roman est ce que ce roman a produit de plus intéressant à mes yeux. Les luttes entre monarchistes, républicains, girondins , jacobins et montagnards ont trouvé sens ici. Dommage évidemment qu'elles aient été gâchées par l'absence de cerveau de l'héroïne ce qui n'a permis d'exploiter cet aspect qu'en surface. Seul les hommes du roman sont vraiment confrontés à la menace de la guillotine. Et puisque les hommes n'interviennent que pour satisfaire madame Caroline, ils n'ont pas de consistance.

Globalement, je me suis donc ennuyée à suivre les aventures peu trépidantes de Caroline chérie. Je n'ai pas accroché à son personnage et j'ai trouvé ses aventures très très longues. Néanmoins, l'aspect historique autour de la Révolution française m'a donné quelque chose à quoi me raccrocher.
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Parlons tout de suite de la seule chose que j'ai appréciée dans ce roman : l'aspect historique. Oui, l'ouvrage me paraît bien documenté.

Voilà, j'ai épuisé ici tout le bien que je pouvais penser de ce récit. Parce que dans ce genre, ce qui compte avant tout est l'héroïne. Si on lorgne du côté de chez madame Benzoni, on comprendra que le personnage féminin porte souvent sur ses jolies épaules la capacité du roman à nous emporter. Et comment dire ? Aaaaah, Caroline, Caroline, Caroline. Tu m'en auras fait voir, petite Caroline. Sans doute que le style narratif -qui a bien mal vieilli- n'aide pas mais il ne suffit pas à expliquer l'aversion que tu m'as inspiré au fil des pages. Moi qui ai un penchant marqué pour les femmes sensuelles, à la moralité aussi extensible que ma propre conscience, ton égoïsme et ta bêtise m'ont agacés au plus haut point. Tu n'es pas libre, tu es conne, ma petite Caroline. Tu n'es pas moderne, tu es superficielle. Tu n'es pas une survivante, tu es monstrueuse. Tes penchants pour les plaisirs de la chair n'ont éveillé en moi qu'un ennui profond et désabusé. Que tu butines de la pensionnaire de couvent, peu me chaut finalement, mais ta sensualité est à peine digne des vieux films érotiques du dimanche soir de la sixième chaîne. Ton courage a des relents de naphtaline Caroline. J'ai essayé de m'attacher à toi au travers de tes aventures, vraiment, sincèrement, éperdument. Mais je ne suis pas parvenue à m'intéresser une seconde à toi. Parce que tes péripéties, c'est un peu Loana aux temps de la Révolution. Qu'une héroïne fasse preuve d'un tempérament nombriliste, soit. Après tout je suis une fanatique d'Autant en emporte le vent. Seulement tu n'es pas une jeune femme libre qui prend ce qu'elle veut car elle l'a décidé. Nan. Tu es seulement vide de toute substance plus épaisse que l'eau qui remplit ta petite tête. J'en suis venue à espérer que cette dernière roule enfin sur l'échafaud. Hélas, la guillotine m'a fait faux bond et j'ai dû subir ce roman jusqu'au bout.

Bref, à tes côtés, je me suis emmerdée comme jamais. Adieu Caroline.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Ils marchèrent pendant plusieurs heures. Le paysage était devenu très aride. Les landes où les bruyères injectaient leurs mélancoliques couleurs mauves et les genêts leur taches jaunes, étaient complètement désertes et s'assombrissaient peu à peu sous le ciel pâli. Seule Caroline se dépensait joyeusement. Elle s'était habituée à ses nouvelles chaussures, avait oublié sa fatigue et, comme un chien, elle courait en avant, revenait, sautait dans les ravins, enjambait les haies qui bordaient la route où elle s'attardait à cueillir des mûres chaudes qui lui teignaient en bleu les doigts et les lèvres.
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Les romans de chevalerie, comme les tragédies de Racine, comme les plus humbles comédies, comme les chansons les plus rustiques, chantaient tous l'amour, mais rien dans leur lecture n'eût permis à Caroline de supposer qu'il pût y avoir dans cette passion d'autres pratiques que la tendre pression des mains, la douce caresse du regard, la joie de se trouver côte à côte.
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Que tout cela était absurde ! Elle savait que les oiseaux chantaient par amour, pour appeler une compagne. Ces guerres, ces exécutions, ces haines étaient complètement imbéciles. Il suffirait d'un peu de gentillesse pour que la terre soit un paradis.
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Alors que, grâce à Dieu, les dames d'aujourd'hui sont si commodes, pourquoi diable se compliquer la vie à plaisir en voulant tâter des filles ? Rien n'est plus dangereux que cette engeance, que je qualifierai d'infirme, puisqu'elle n'est point dotée de répondants appelés maris, dont la fonction consiste à endosser les enfants. Quand je dis « endosser » c'est évidemment une façon de parler.
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Ce qui doit arriver arrivera fatalement. On ne fait pas vivre un garçon et une fille dans le même lit sans que la nature ne parle plus fort que les convictions.
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