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EAN : 9782917621349
336 pages
Engelaere Editions (06/03/2015)
3.88/5   4 notes
Résumé :
« Mes amis ! déclama Lawrence. Depuis trop longtemps, la Picardie a attendu son heure de gloire. Depuis trop longtemps, nous courbons l'échine sous le joug des Francs. « Voilà mille six cents ans que ces barbares bafouent notre droit à l'indépendance et à la souveraineté sur nos ressources naturelles. La Picardie était l'une des régions les plus belles et les plus fertiles d'Europe, et que nous ont apporté nos envahisseurs ? La misère, les guerres et l'impôt qui tue... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
2076. La pénurie énergétique fait de la Picardie une région extrêmement convoitée pour sa production intensive de betteraves, nécessaires à la fabrication de l'éthanol, qui remplace l'or noir. La nationalisation de la production est programmée par Ségolin Mérovée, Fromage de Tête de Francie, alors que le premier ministre de Bretagne envisage les moyens de s'accaparer cette source de profit et de puissance : la betterave.
Mais les Picards sont farouches, bagarreurs, indépendants et très attachés à leur terroir. Lawrence, bel espion envoyé par la perfide Albion, prend la tête de la rébellion contre les Francs.
Un grand souffle épique et historique s'engouffre dans le roman de Jean Saintot et renverse tout sur son passage : idées reçues, clichés moisis, complexes provinciaux... Tout passe dans cette moulinette salutaire, parfois potache, et ressort dans un grand éclat de rire.
C'est très drôle, stimulant et revigorant de trouvailles farfelues mais implantées dans une histoire cohérente lorsqu'on en accepte le pacte de lecture. Une lecture extrêmement réjouissante à exporter sans égoïsme, ni chauvinisme vers les tristes contrées extérieures à la Picardie !
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Pour tout vous dire, je vis en Picardie, dans l'Aisne, près de Laon... ah, les aléas des mutations de l'Éducation Nationale! Si loin de mon Sud Ouest... j'étais un peu tiraillée entre la lecture touchant un lieu, épicentre de l'action du roman, et un milieu dans lequel je navigue au quotidien, et l'enthousiasme de découvrir un petit livre parodique collé dans mes mains par un collègue, lui-même personnage du roman, après une journée portes ouvertes pour faire découvrir aux locaux le Quidditch moldu, au cours de laquelle, Eul-awrence eud Picardie nous avait gratifiés d'une petite visite camouflé en l'auteur, Jean Saintot. Chouette rencontre, pleine d'éclats de rires et de conversations hilarantes avec ce jeune auteur surprenant.
Oui, ma vie Picarde est surréaliste.
Et ce qui devait arriver arriva, pour citer mes élèves, "j'tombi" dans l'histoire avec plaisir et "j'la kiffi fort".
Trêve eud racontage eud'ma vie: ce roman, bien que parodique et donnant une image particulière des picards, est un bon shoot de bonne humeur, de créativité, de références historiques, littéraires et cinématographiques. Une mine de bonheur.
Pour ne pas spoiler tout le monde, que j'encourage vivement à découvrir ce premier roman, je mentionnerai simplement certaines idées qui m'ont fait hurler de rire (imaginez-moi dans un train bondé me ramenant vers le Pays, pendant 5h, oubliant complètement que je n'étais pas seule), parfois jusqu'aux larmes. Tout d'abord le concept d'épuisement des ressources pétrolières et la source de repli trouvée uniquement en Picardie: l'éthanol de betterave. L'élection "présidentielle" qui prend une forme particulièrement cocasse et finalement très réaliste, tout comme les caricatures politiques et administratives françaises. L'utilisation de la "faune" picarde actuelle projetée dans un futur ou les traits positifs et négatifs poussés à l'excès ne paraissent si surréalistes finalement.
La représentation finale de l'État en géant composé du système administratif et animé par toutes ses classes de fonctionnaires, chaque groupe étant un organe et ayant une fonction... génial. Et des perles de citations...
En gros, je pensais bien rire mais pas me retrouver attachée à ces personnages picards positifs, bidouillards et bons-vivants... un beau voyage qui redore le blason de ce pays oublié et isolé, dont je repartirai un jour avec de merveilleux souvenirs et beaucoup d'affection, et un peu aussi grâce à ce livre, dont je me suis empressée d'offrir un exemplaire qui risque de circuler dans le Sud Ouest... allez-y! Lisez Eul-awrence eud Picardie!
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"Lawrence de Picardie" se situe au carrefour de l'anticipation, de la satire sociale, de la fantasy et du "roman du terroir" - un genre qu'il dépoussière complètement.
Dans un XXIème siècle en pleine "fin du pétrole", les technocrates de la République franque misent sur l'éthanol et nationalisent les champs de betteraves. Ce diktat entraîne la révolte des paysans du nord, qui déclarent leur indépendance et fondent la République betteravière de Picardie. C'est le début d'un conflit aussi épique que drôle, observé par les yeux de Lawrence de Picardie, un espion envoyé sur place par le Royaume de Bretagne.
Divisé en 5 livres (un par année de guerre, à peu près), ce roman fourmille de trouvailles : tracteurs de combat, Tour Eiffel transformée en lance-pierres géant destiné à bombarder Amiens, élection des chefs de la Révolution picarde au cours d'un tournoi de cap's, digressions amusantes sur le prénom "Kévin" et le discours sur les "cas sociaux"...
L'humour mêle absurde monty-pythonesque, ironie swiftienne, potache bien franchouillard et parodie - on recense de multiples références à JRR Tolkien, Mary Shelley, Thomas Hobbes, Ernest Renan, Emile Zola... qu'il n'est pas besoin de "capter" pour comprendre et aimer. J'en ai sans doute loupé quelques-unes !
Seul bémol : les livres 3 et 4, dont le cadre se situe hors de Picardie, ralentissent l'action. Toutefois, il sont courts et ont le mérite de développer le côté international de la guerre. Quant aux livres 1, 2 et 5, ils sont géniaux.
En conclusion, je précise qu'il n'y a pas besoin d'être Picard ou de connaître la Picardie pour apprécier. Il y a sans doute des clins d'oeil compréhensibles aux seuls "indigènes", mais "Lawrence" est lisible par tout un chacun - à condition, il est vrai, d'apprécier les histoires loufoques.
Bref, je recommande à tous les amateurs de récits picaresques ou humoristiques.
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Lawrence de Picardie est une oeuvre qui me laisse perplexe, et où je n'arrive pas à déterminer si je l'ai apprécié ou non.

Le style de Jean Saintot passe inaperçu derrière une intrigue aussi bien « cohérente » – j'insiste sur les guillemets – que loufoque.

L'univers possède de bonnes bases, mais qui n'ont pas été totalement exploitées. du coup, on se demande dans quel contexte les péripéties des personnages se situent, quand il n'est pas question de parodies.

Les critiques sociales et politiques sont bien le fer-de-lance de l'oeuvre, mais il est dommage que l'enrobage ait été à ce point bâclé.

À ceux qui aiment les oeuvres satiriques, je recommande cet ouvrage, car ils seront largement gâtés sur ce point.
Lien : http://www.bookkyuden.com/pa..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ce n'était pas la beauté phtisique du mannequin moderne, mince et plate comme un enfant, mais la beauté grasse, rose et éclatante de santé, une beauté qui atteignait l'absolu en débordant du corsage et du pantalon. C'était la beauté d'avant la corruption du monde par les photographes de mode, la beauté telle qu'on l'adorait au temps des cavernes, autour d'un feu, la sagaie à la main, au cours de sanglants rituels de virilité. C'était surtout la beauté sauvage, la beauté libre, aux seins lourds, aux pommettes surélevées, à la circonférence fessière de Vénus préhistorique. C'était ce type féminin qui avait traversé les millénaires dans l'inconscient des hommes et qui s'incarnait aujourd'hui dans une seule femme, la Femme picarde, la femme absolue.
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(...) une ombre immense plongea la Picardie dans l’obscurité.
L’ombre d’un être que chacun, au plus profond de son cœur,
révérait et craignait tout à la fois. Une entité aussi vieille que
la civilisation et qui, au fl des âges de l’Humanité, s’était incarnée dans des prophètes, des empereurs ou des généraux,
s’était exprimé par la bouche des rois et des peuples, s’était
multiplié en diètes et en assemblées tout en conservant son
unité fondamentale ; une créature en deçà du bien et du
mal, aussi impénétrable que le Dieu des israélites et qui ne
connaissait d’autres lois que les siennes propres.
L'Etat.
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C'était un spectacle terrifiant, presque impossible à soutenir sans perdre la raison. La mine hagarde, les yeux injectés de sang, les apparitions avançaient d'une démarche claudicante et saccadée, brandissant bêches, pioches, pinces-monseigneur et autres outils de travail au bout de bras musclés où s'accrochaient encore des stalactites empestant le formol. L'air ambiant se refroidissait à mesure qu'ils avançaient, et un souffle glacé s'échappait de leurs lèvres tordues par la haine.
"L'hiver vient." murmura Dupuis avant d'alerter ses troupes.
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"Bientôt, déclara Thomas Edwards en tendant une serviette aux malheureux, on saura à Paris que les Picards ne sont pas que des surgelés."
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