Un recueil de trente et une nouvelles, emplies de l'humour British le plus fin, voire le plus absurde lu depuis longtemps.
Tout y es drôle ou le devient sous la plume de Saki. C'est à la fois tendre et facétieux. Subtil aussi, car certains traits d'humour sont bien cachés au milieu d'un paragraphe et on loupe parfois un (très) bon mot si on lit trop vite ou de façon quelque peu distraite.
Ceci fait aussi la faiblesse du recueil, car contrairement au format roman, il est interdit d'aller trop vite, sinon, on perd à la fois les démonstrations d'humour de l'auteur et le fil conducteur de la nouvelle. Etant donné que les nouvelles s'étalent chacune sur sept ou huit pages en moyenne, l'écriture est assez nerveuse et dense. On aurait vite fait de passer au travers par péché de précipitation...
Saki met souvent en scène l'existence d'un enfant qu'il utilise comme pivot central de ses nouvelles. Et cet enfant revenant chaque fois, c'est lui, Saki, et c'est son enfance, agrémentée d'anecdotes échappées à son imagination, que l'auteur nous raconte.
Je l'ai lu avec plaisir... mais je fus également content d'en finir avec ce recueil. Les nouvelles, ce n'est pas trop fait pour moi. le caractère succinct de la nouvelle ne me convainc guère, j'aime prendre mon temps pour entrer dans un roman, façonner petit à petit les personnages dans mon imaginaire... et il faut du temps pour cela. Davantage que sept ou huit pages en tout cas.
Il m'est aussi un peu tombé des mains pour toutes ces raisons. Impressions mitigées donc pour cette Fenêtre Ouverte. A réserver pour les vrais amateurs de nouvelles...
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Il y a peu de choses que les Français envient aux Britanniques mais il y a au moins Saki qui est producteur d' un humour que nous n'avons pas. C'est fait de petites méchancetés du quotidien, de comportements excentriques, de rivalités sociales mettant en jeu de vieilles ladies, d'enfants pervers ou victimes et d'animaux instrumentalisés. Chez Saki on retrouve aussi un objet disparu de la littérature : la campagne avec ses habitants, sa faune et sa flore. Toutes ces nouvelles se savourent avec délice comme un bon pot de marmelade.
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Tous les gens bien vivent au-dessus de leurs revenus aujourd'hui, et ceux qui ne sont pas respectables vivent au-dessus du revenu des autres. Quelques individus particulièrement doués réussissent à faire les deux à la fois.
Tous les gens bien vivent au dessus de leurs revenus aujourd'hui et ceux qui ne sont pas respectables vivent au dessus du revenu des autres. Quelques individus particulièrement doués réussissent à faire les deux à la fois.
Pour moi, les cheveux sont comme les maris : tant que l'on vous voit ensemble en public, peu importent les divergences que l'on peut avoir dans l'intimité.
(...) Il n'y a rien dans le christianisme ni dans le bouddhisme qui égale tout à fait la totale abnégation d'une huître.
Elle était à peu près aussi pâle qu'une betterave à qui l'on viendrait d'annoncer tout à coup une mauvaise nouvelle
LA CHRONIQUE DE GÉRARD COLLARD - LE PARLEMENT INFERNAL