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EAN : 9782070771165
385 pages
Gallimard (05/05/2005)
3.53/5   34 notes
Résumé :
Venise, 1893. Fille d'un pasteur de Nouvelle-Angleterre, Mary Gordon est venue à Venise avec la jeune fille dont elle est la gouvernante. Au moment de quitter la ville, ses couleurs, ses odeurs, ses palais somptueux et délabrés, elle a une révélation : elle ne repartira pas. Retrouver la Nouvelle-Angleterre ? Épouser un pasteur ? Tel est son destin de jeune femme douée, cultivée, mais pauvre ; elle dit non.Dire non est beaucoup. Après elle pourra dire oui. À la sens... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Venise, 1893. Mary Gordon vient d'arriver. Elle accompagne Annabelle, la jeune fille dont elle est gouvernante. Mary est fille d'un pasteur américain. C'est le dernier voyage qu'elle fait avec son élève. A leur retour, Annabelle doit se marier et Mary rentrer auprès de son père. Leurs destins sont déjà tracés…
Pourtant, suite à un malheureux concours de circonstance, Mary est contrainte de rester à Venise. Finalement, c'est par choix qu'elle y restera. A partir de ce moment, elle découvre le gout de la liberté dont elle avait rêvée. Elle rencontre des vénitiens qui l'aident à trouver sa voie, à vivre.
On assiste à une seconde naissance, son questionnement sur sa féminité, sa découverte des hommes, de la maternité, de l'art…
Un beau roman sur l'apprentissage de la vie. Ou comment décider de sa vie et de son destin malgré le poids de son éducation. A travers cette histoire, D. Sallenave nous fait découvrir Venise et sa population. Parfois, on a l'impression d'être entré dans un tableau de Canaletto.
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La Fraga de Danièle Sallenave ou le parcours d'une femme vers sa liberté.

Lorsque l'héroïne, Mary Gordon, arrive à Venise avec la jeune fille dont elle est la gouvernante, elle ignore à quel point sa vie va changer : suite à des ennuis de santé, son séjour dans la ville italienne se prolongera, et elle décidera finalement de ne pas partir du tout. Ce refus de suivre un destin tout tracé, de mener une vie qu'elle sait d'avance malheureuse, va lui permettre, par la suite, de dire oui : oui « [à] la sensualité, à la vie, l'amour… à la souffrance » comme le dit si bien la présentation de l'éditeur en quatrième de couverture.

Tout au long des quatre parties qui constituent ce roman, Danièle Sallenave nous fait assister à la lente transformation de Mary : peu à peu, celle-ci se détache des carcans familiaux, sociaux et personnels qui l'entravaient. Progressivement, elle devient elle-même : une femme libre et une artiste, une incarnation de la Fraga (italianisation du mot allemand frage : question) tant recherchée par l'une de ses amies à Vienne.

C'est avant tout ce thème de la liberté féminine qui m'a attirée dans ce livre, et je n'ai pas du tout été déçue par son traitement : le parcours de Mary est narré sans idéalisation excessive, mais aussi sans noirceur trop forte (contrairement à Une éducation libertine de Jean-Baptiste del Amo par exemple). Les épreuves imposées par son choix de vie ne sont guère absentes, mais loin de la détruire ou de la faire renoncer, elles renforcent sa détermination et sa soif de vivre vraiment. Pleine d'une force de caractère que j'admire toujours, qu'elle soit romanesque ou réelle, Mary trace son destin et refuse de le subir. Si j'ai été assez déçue par son comportement dans la dernière partie du roman et par la tournure que prenait l'intrigue en général, j'ai néanmoins la sensation que celle-ci est telle qu'elle doit l'être.

Enfin, en ce qui concerne le style de Danièle Sallenave, je l'ai trouvé très plaisant : son récit est fréquemment entrecoupé de superbes descriptions de Venise ou d'autres villes, sans que cela gêne le rythme de la lecture. le seul élément qui m'a déplu est la « manie » de l'auteure de tout dire : un personnage ne disparaissait jamais de la vie de Mary sans que l'on apprenne ce qu'il adviendrait de lui par la suite au moyen d'une parenthèse ou de quelques lignes. Je n'apprécie pas spécialement qu'un livre attise ma curiosité sans la satisfaire, mais j'avais ici l'impression de recevoir beaucoup trop d'informations et qu'aucune place n'était laissée à mes questions ou mon imagination.
Lien : http://www.passion-bouquins...
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A 16 ans, Mary Gordon, fille d'un pasteur de Nouvelle-Angleterre, a le choix entre devenir femme de pasteur ou gouvernante de jeunes filles issues de familles riches : elle choisit la deuxième voie. Douze ans plus tard, en 1893, Mary se trouve à Venise avec Annabelle, la jeune fille dont elle est la gouvernante. A l'issue de ce voyage d'étude qui conclut l'enseignement dispensé pendant plusieurs années, un problème de santé l'empêche de repartir pour les États-Unis avec son élève. Au sortir de l'hôpital, Mary a une révélation : elle ne veut plus quitter Venise, son odeur âpre de mer, ses cris, ses palais décrépis, ses eaux miroitantes. Elle pressent que son destin se joue à Venise, que c'est là qu'elle doit être pour vivre sa vie de femme.

Mary se lie d'amitié avec le photographe vénitien Francesco Zannier qui va lui ouvrir les portes d'un monde sensuel dont elle ne soupçonnait pas l'existence. Ses rencontres successives avec des personnages menant une vie libre et aventureuse, consacrée entièrement à leur art, va l'amener à quitter peu à peu sa vie grise et sans surprises pour un monde coloré où sa passion pour la peinture va occuper une place toujours plus grande.

La Fraga, c'est l'histoire d'une femme qui a le courage de choisir sa propre voie, de conquérir sa liberté malgré le poids d'une éducation puritaine et des conventions sociales. Un roman envoûtant et plein d'optimisme.
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Danièle Sallenave a écrit un roman un peu à la façon du XIX° siècle. L'héroïne est ici une fille de pasteur: on en a rencontré bien d'autres, chez les auteurs anglais. Ici, Mary, jeune fille lisse, cultivée, consacrera sa jeunesse à éduquer et former des jeunes adolescentes issues de famille riches. Vers la trentaine, elle s'apercevra qu'elle n'a jamais vécu pour elle, et qu'elle n'a, finalement, pas de projet de vie. Elle forcera donc le destin, rompera avec le métier que lui a assigné son père, et cherchera à voler de ses propres ailes. Entre Venise et Vienne, mais aussi à Paris, à Nantes, à New York, elle tentera d'assumer cette indépendance, s'appuyant sur son intérêt pour l'art, la peinture, et son aptitude au dessin. Et cette deuxième vie lui fera connaître des moments de bonheur, et aussi des déceptions et des drames.
Danièle Sallenave maîtrise son récit: intellectuelle cultivée aux multiples facettes, elle sait parler des lieux mythiques, (Venise,.....), du monde de l'art, elle sait inscrire la vie de son héroïne dans le temps et l'Histoire. C'est son talent, et c'est aussi probablement le résultat d'un investissement important dans le travail d'écriture. Connaissant l'auteure, c'est en confiance qu'on tourne les pages, et l'on ne sera pas déçu. Peut-être toutefois le livre est-il un peu trop chargé de situations diverses et inutilement complexes, dont certaines ne sont probablement pas indispensables à la conduite du récit. On le préférerait allégé de ces passages, et l'on se contenterait de ce beau personnage, Mary, de ses initiatives, et de sa personnalité attachante, à la fois décidée et hésitante, qui justifie la lecture de ce roman.
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Mary Gordon, une jeune gouvernante de la Nouvelle-Angleterre, arrive à Venise en compagnie de sa pupille. Après une maladie qui va la clouer au lit et la forcer à différer son retour, elle va se prendre d'amour pour cette ville bâtie sur la mer, aux ruelles mystérieuses reliant des palais endormis. On est à la Belle Époque, alors que le tourisme n'a pas encore envahi ponts et canaux, et les nombreuses trattorias permettent encore de se nourrir à peu de frais. Pauvre, fille d'un pasteur qui ne lui a guère laissé de fortune, Mary va devoir se débrouiller pour survivre. Elle n'a encore jamais croisé l'amour, mais au fil de ses nombreuses rencontres en pays latin, le désir s'éveille et va faire d'elle une femme accomplie, au destin hors du commun. de nombreux personnages et des situations étonnantes émaillent ce beau portrait de femme, qui est en même temps un très attachant roman d'aventures et d'amour. Écrit avec justesse par une romancière en pleine possession de son talent, il tient le lecteur en haleine jusqu'au bout. le titre se laisse deviner au fil des pages, mais ne cherchez pas dans un dictionnaire, le mot n'existe pas !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le vent se leva d’un coup, inattendu, brutal ; renversant au marché de Santa Margherita les paniers des maraîchères, arrachant les drapeaux au fronton des palais et les tentures au balcon des étages nobles, secouant les flammes aux mâts des bateaux, ridant l’eau des canaux, faisant passer au-dessus de la Giudecca une âpre odeur de mer ; balayant nuages, brumes et brouillard, et le tissu blanc qui, depuis des jours, collait aux visages. Comme sur une peinture que la poussière avait ternie, on vit d’un coup les couleurs renaître, les formes resurgir. Soudain, tout fut neuf, clair, éveillé, brillant, l’eau miroitante, les pierres éclaircies, et le ciel.
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... cinq est le chiffre parfait des rencontres amoureuses ; il dessine une courbe qu'on peut maitriser et surtout il offre, dans le numéro trois, une circonstance exquise : la certitude que ce moment est unique (...), puisque suivi du même nombre de rencontres que celui qui a précédé la troisième, il est à la fois un sommet et un nouveau départ.
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A son grand étonnement, cependant, ce qu’elle reconnaissait, pouvait saluer et nommer, ce n’étaient pas seulement les beautés de l’architecture et de la peinture. Par une entorse involontaire à ses principes, elle avait fait siennes la beauté lumineuse du matin se levant sur la Giudecca, l’ombre tombant de la Dogana da Mar à l’heure où le soleil se couche, l’odeur des scampi fritti et les voix tendres et mélodieuses des gondoliers chantant en fin d’après-midi la rengaine éternelle des amours contrariés.
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Videos de Danièle Sallenave (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Danièle Sallenave
LES GILETS JAUNES, ET APRÈS ?
TABLE RONDE Salle des États Généraux, Château royal de Blois
L'ampleur de ce mouvement social pose des questions centrales sur l'état et l'avenir du pays : qui sont-ils et pourquoi aucun « corps intermédiaire » ne peut les représenter ? La transition énergétique est-elle nécessairement injuste ? le niveau des prélèvements obligatoires est-il vraiment excessif ?
INTERVENANTS : Edwy PLÉNEL, Journaliste et fondateur de Médiapart, auteur de Gilets jaunes,la victoire des vaincus (Éd. La découverte), Danièle SALLENAVE, Écrivaine auteure de Jojo, le gilet jaune (Éd. Gallimard), membre de l'Académie Française et Alexis SPIRE, Chercheur à l'EHESS et auteur de Résistances à l'impôt, attachement à l'État (Éd. Seuil)
MODÉRATION ET COORDINATION Guillaume DUVAL, Éditorialiste à Alternatives Économiques
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