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Critique de darkmoon


"Drive" oui, mais j'aurais aimé être moins bernée par l'appellation du driver qui se trouve être pas drôle avec un charisme d'une huître... sans parler des dialogues totalement insipides, on passe d'un ennui profond avec des scènes interminables à un déchaînement de violence gore et complètement inutile...

Je m'attendais à un grand roman noir : à de la profondeur mêlée à beaucoup d'efficacité, à du sang froid coupé à du chaud, à de la passivité frustrée, à des quêtes tourmentées. Car un thriller est censé être rythmé, ponctué d'action(s), de rebondissements, de suspense, d'intensité, avec une affaire en toile de fond (politique, policière, professionnelle et j'en passe), un thriller doit aussi avoir des dialogues percutants, il doit dégager une certaine puissance, une force, du caractère... Mais Drive n'a rien de tout ça. C'est juste un pitoyable drame avec de temps en temps des effluves de sang et de la violence gratuite...

D'abord, les personnages : Ils n'ont aucune personnalité, ils ne sont ni réalistes ni hyper-stéréotypés, ils sont juste...rien. On s'attendrait presque, à tout moment, à ce que l'un remplace l'autre, ou à ce qu'ils pètent tout soudainement les plombs après tant de retenue. Mais non. Ils n'ont pas de passé, pas de futur, pas de présence non plus. Ils sont en colère (contre quoi ?), ils se taisent (pour signifier quoi ?), ils ont peur (de perdre la vie par laquelle ils ne semblent même pas animés, vraiment ?). Ensuite, l'histoire : forcément, elle va de pair avec ceux qui la vivent, alors bien sûr, si on n'a déjà rien à faire de coquilles vides, il est logique qu'on n'a rien à faire non plus de ce qui peut leur arriver. D'autant plus qu'il ne se passe finalement pas grand-chose.

En y réfléchissant, avec beaucoup d'indulgence, je me dis que James Sallis, n'a réalisé que trop de poésie risquant de tuer tout le reste de son roman, et qu'en quelque sorte, il s'est juste laissé aller sans se rendre compte du cruel manque de profondeur de son histoire et de ses personnages. Ce n'est pas un crime d'écrire une mauvaise histoire. Ce qui devient criminel, c'est de l'encourager et de la fertiliser. D'abord en la réalisant (et l'on imagine bien Nicolas Winding Refn, le réalisateur, gémir mentalement de plaisir en filmant puis montant des plans aussi jolis et formellement et "stylistiquement" parfaits, sans s'interroger sur la véritable nécessité de ceux-là). Plus grave encore est l'infraction lorsqu'elle est fécondée par un si large public qui crie au génie devant un tel trou noir. Dommage !
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