J'ai été caissière (pardon, hôtesse de caisse) pendant 2 mois, en tout et pour tout dans ma vie. Et j'espère, que les dieux m'entendent, qu'ils seront les seuls. S'il y a bien une chose dans ma vie que je regrette, c'est cette idée de penser qu'il n'y a que les supermarchés qui fournissent des jobs étudiants. J'aurais 10 fois préféré nettoyer des toilettes toute la journée. Au moins, les toilettes ne parlent pas. Quoique, elles peuvent vous montrer s'il y a eu une fête arrosée la veille… C'est une forme de communication.
J'ai été caissière (pardon, hôtesse de caisse) et j'ai été une caissière (pardon, hôtesse de caisse) susceptible. L'auteur en parle dans son livre, qu'il ne vaut mieux ne pas être susceptible lorsque vous êtes caissière (pardon, hôtesse de caisse) et qu'un client vous ignore. Mais moi je préférais les clients qui ne me calculaient pas. Ca allait plus vite et je n'avais pas à commenter la vie trépidante d'une mamie qui vient de se faire opérer de la hanche. En général, j'émettais un franc et compatissant : "ha".
Pour ne rien arranger, j'étais sous le commandement (chef ! Oui chef !) du frère aîné d'un de mes anciens camarades de classe. Entendez par là que je ne m'entendais pas du tout avec lui, qu'on avait 12 ans et qu'il ne pensait qu'aux filles, moi aussi, mais miniatures appelées Barbie, et qu'il s'est fait choper en train de tricher à un contrôle d'histoire-géo et qu'il a pleuré comme un bébé. Résultat : j'avais une attention particulièrement mesquine du patron. Lui se permettait de nous appeler par nos prénoms mais nous nous devions de l'appeler "Monsieur". A chaque fois que je devais lui parler, je mettais toute ma haine et mon venin dans ce "Monsieur". Un jour "Monsieur" a décidé que je ne cachais pas assez les chèques-repas avec lesquels les clients me payaient parfois et qui, s'ils étaient volés, pouvaient servir de nouveau (et on dit qu'on est dans l'ère de la technologie…). Cependant, je faisais exactement comme toutes les autres caissières concernant ce problème. Mais moi, j'étais la nouvelle, ancienne connaissance du petit frère… Alors "Monsieur" a décidé de me voler mes chèques-repas pour me faire les pieds. En voilà un patron pédagogue… Il a fini par me les rendre après une hypothétique crise cardiaque (devait y avoir dans les 500€ de chèques quand même). Jamais je n'ai autant assassiné une personne dans mes fantasmes éveillés.
Parmi toutes ces anecdotes de caissière (pardon, hôtesse de caisse), l'auteur nous parle d'un certain dvd intitulé "
Baise-moi" acheté par un monsieur tout rouge. S'il était tout rouge, je pense effectivement que le dvd était destiné à un public adulte averti. Mais s'il s'agissait du film tiré du livre de
Virginie Despentes… Je l'aurais acheté aussi, sans rougir.
Elle mentionne aussi les fameux tapis roulants des caisses, qui sont tantôt vos amis, tantôt vos ennemis. Moi, j'ai eu à faire à une délicieuse cliente qui estimait que le tapis avançait trop vite alors qu'elle n'avait pas eu le temps de déposer tous ses articles en délicatesse. Elle essayait de retenir ses courses à son niveau mais évidemment, son bras faisait barrage et tous les articles passaient au dessus. Et là, elle me lance un regard furieux accompagné de : "mais enfin, arrêtez-le !". J'aimerais bien madame, mais le tapis s'arrête automatiquement lorsqu'un article (donc du poids) arrive près du scan. Je ne contrôle rien du tapis, à part le bouton "arrêt d'urgences" qui coupera tout net, et qui nécessitera l'intervention d'un mécanicien pour le débloquer. Vieille bique, voulez-vous attendre 30 min avant de terminer vos courses ?
Non, je ne suis pas faite pour le métier de caissière. J'aurais fini par insulter tout le monde, voir taper tout le monde. Quand je pète un câble, je pète un câble. Mais ce livre m'a permis de bien rire en tous cas. Plusieurs fois, j'ai du m'empêcher de pouffer de rire dans le train, toute seule, comme une débile. Tout est tellement vrai et tellement bien raconté. Superbe !