Quiconque ne connait pas
Samivel doit impérativement combler cette lacune au plus vite.
Cet amoureux des cimes a croqué la montagne sous toutes ses facettes par de sublimes dessins, souvent minimalistes, mêlant la poésie à l'humour. Dans ses écrits,
Samivel raconte une montagne fascinante qui attire les hommes de bonne volonté comme une ampoule meurtrière le phalène insouciant.
Ce recueil d'une dizaine de nouvelles, paru pour la première fois en 1951, soit avant les conquêtes Himalayiennes alors que
Samivel a dépassé la quarantaine est devenu un classique de la littérature de montagne. Comme toujours dans ce genre d'exercice on rencontre des disparités entre les histoires. On côtoie l'excellence, notamment cette superbe histoire d'un cristallier de Chamonix où tous les thèmes chers aux alpinistes sont évoqués, mais aussi le témoignage du passage du Grand Saint Bernard par un empereur célèbre en devenir ou encore le récit de la conquête d'un huit mille, juste quelques mois avant que Herzog et Lachenal ne mettent leurs pieds sur l'Anapurna.
Samivel n'hésite pas à se glisser dans la peau d'un animal pour décrire « sa » montagne et les hommes (un choucas raconte ainsi les déboires de Whymper sur les pentes du Cervin) ; il va jusqu'à se transformer en petit caillou rêvant de grands espaces.
Bref, ces historiettes offrent un regard amoureux sur les pentes de rocailles ou enneigées.
Celles qu'on aime.