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(01/01/1900)
4.6/5   5 notes
Résumé :
En 1859, George Sand effectue un périple en Auvergne et dans le Velay. Elle note ses impressions dans un carnet qui sera la source de son futur roman : Jean de la Roche. Cinq ans ont passé depuis que Jean de la Roche a quitté son pays natal pour oublier Love Butler, son amour impossible. Mais l'espoir de s'unir à elle renaît alors qu'il retrouve sa terre. C'est donc à la poursuite de sa bien-aimée que ce jeune noble sans fortune arpente les routes de ce pays aux vol... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La Rochelambert, Bellevue, le Puy, 1843
Il est un château incrusté dans de la roche. Il sort de ce carcan assez fièrement pour s’élever d’une façon dominante, sur des sentes, des prairies, une vallée et un torrent. Cette demeure troglodyte, château de la Renaissance, est le berceau des pères de Jean de la Roche, comte et héritier du domaine.

Jean est un jeune homme de vingt-un ans, assez taciturne, empreint d’ennui, qui aspire à quelques folies et libertés. Sa mère, une femme pieuse, sage et aimante, malgré son rigorisme, l’enjoint de quitter l’Auvergne pour Paris. Leurs revenus sont faibles pour des gens de noblesse, mais elle est prête à desserrer les cordons des finances pour que son fils connaisse les joies de la capitale et ramène en son fief une jeune fiancée.
Dans cette ville, espace de plaisirs, de culture mais aussi de perdition, Jean se sent petit, par son manque d’érudition et sa faible trésorerie. Le peu qu’il a est dépensé sans parcimonie avec des jeunes lurons et des filles de petite vertu. Au bout de trois mois, il se réveille un matin, abruti par cette vie de débauche et songe à sa pauvre mère qui s’est toujours sacrifiée pour lui.
A son retour dans son pays des volcans, il lui demande pardon et se dévoue tout à elle.
Mais son inactivité fait le désespoir de sa mère qui souhaiterait un bon mariage pour son fils…

« – Mon fils, me dit-elle avec un peu plus d’expansion que de coutume, vous vous ennuyez. L’homme ne peut pas vivre seul. Il faut absolument vous marier.
– Peut-être, lui répondis-je : mais d’abord il faudrait pouvoir aimer, et, dans le petit nombre de jeunes filles que nous connaissons et auxquelles je peux prétendre, il n’en est pas une qui seulement me plaise.
– Retournez à Paris ou allez à Riom, à Clermont, au Puy…
– Non de grâce, ne me demandez pas cela. Je me sens si peu aimable, que je craindrais d’aimer et de déplaire.
– Eh bien, voyagez, distrayez-vous, et redevenez aimable. N’êtes-vous pas le maître ? … Quelle femme rêvez-vous donc ? »
A ce sujet, elle aurait bien une petite idée à lui soumettre… A quelques kilomètres de La Roche, une famille anglaise, un veuf et ses deux enfants, s’est installée dans la grande demeure de Bellevue. L’homme est fortuné et d’un abord sympathique. Ses enfants sont un garçon d’une dizaine d’années se nommant Hope et une fille de seize ans du nom de Love. « Amour et Espérance, c’étaient les noms que sa fantaisie paternelle leur avait donnés. »

A quelques kilomètres de chez lui, il est un château appelé Bellevue, sur un parc, bordé par des bois et des eaux. La magnificence des lieux est propriété de Monsieur Butler, un homme savant, épris de sciences botaniques et minérales.
Sur les conseils de sa mère, Jean part alors visiter ses voisins et rencontre les Butler dans les jardins du domaine… Malgré sa grande envie de fuir, il se voit contraint de se présenter.
La simplicité et la bonhomie de Monsieur Butler séduit Jean et l’honnêteté et l’intégrité de Jean enchantent Monsieur Butler qui le convie, dès cette première visite, à sa table.
C’est à l’heure de « la flânerie du dessert », que Jean s’autorise quelques regards sur Miss Love. Plus tôt, dans la prairie, il l’avait observée sous sa voilette de dentelle noire et il avait admiré son maintien sur son poney, sa silhouette fine et gracieuse. A présent, elle évoquait de la douceur, des délices.

« Elle était remarquablement jolie… Sa personne offrait des contrastes et de ces contrastes naissait précisément une harmonie charmante. Elle était plutôt petite que grande, mais elle paraissait grande ; cela provenait de la délicatesse de sa face, de l’attitude élancée de son cou, et de la ténuité élégante de ses formes, à la fois rondes et allongées. Elle me rappela certains bronzes antiques, plutôt égyptiens que grecs, qui semblent avoir servi de type à une époque de la statuaire française… Elle pouvait se passer d’avoir un joli visage. Sa personne seule constituait une beauté de premier ordre. »
La demoiselle intimide Jean. Elle semble moqueuse, insensible et surtout très érudite, mais parfois elle lui adresse des petits regards francs et aimables. C’est le coup de foudre !
« Douce et absolue ! pensais-je. C’est un peu comme ma mère ; mais il y a ici la grâce et l’animation qui dérangent toute comparaison. »

Ne souhaitant pas être pris pour un coureur de dot et étant respectueux des convenances, Jean demande par l’entremise du notaire Maître Louandre, la permission de venir régulièrement à Bellevue. Ses sentiments évoluent bien vite. Il voudrait la couvrir de caresses et sa passion devient obsédante. Près d’elle, il se montre amical et déférent, jouant le rôle du chevalier. Il l’aime, il l’admire, et imagine le mariage sans tarder. Love est jeune, très belle, riche et intelligente, il ne faudrait pas qu’un Junius Black, un jeune scientifique attaché à la famille, la lui ravisse.
On lui impose alors un bémol à cette union. Love a juré à sa mère sur son lit de mort, de rester toute sa vie près de son père. Cet ultimatum est loin de plaire à Jean, mais le jeune homme est si amoureux qu’il se sent capable de quitter sa mère, son domaine et son pays. Il est heureux et il le clame… Jusqu’au jour où, pour une raison familiale, la mariage n’est plus d’actualité. La famille Butler quitte Bellevue pour l’Angleterre, laissant Jean de La Roche inconsolable.

Cinq ans après… Il la revoit… Mêmes lieux, mêmes personnages, mais conjonctures différentes…
« J’avais vingt-sept ans, et je vivais avec cette blessure, qui saignait de temps en temps d’elle-même, et que de temps en temps aussi je rouvrais de mes propres mains, pour ne pas la laisser guérir. »

Cette belle histoire d’amour est un petit plaisir… George Sand la raconte avec tout le romantisme de son époque, mêlant avec finesse un peu d’humour à la passion des sentiments exacerbés qui nous sont rapportés par Jean, le narrateur. Elle souligne toujours bien habilement les conditions de vie de son temps et peint de très beaux tableaux des campagnes. Dans ce livre, ce sont des régions sauvages et rudes comme le basalte. Nous sommes transportés du Puy à la Roche-Vendeix, dans Le Mont-Dore.
Je vous recommande cette lecture qui j’espère vous ravira.

« Après une grippe à rechutes, et fuyant la polémique suscitée par la publication d’Elle et Lui, George Sand, accompagnée du fidèle Manceau et de l’actrice Bérengère, quitte Nohant le samedi 28 mai 1859, pour un périple d’un mois à travers l’Auvergne et le Velay… Les lieux du roman sont fidèles aux notes de voyage de George Sand, non seulement dans leur réalité objective, mais aussi dans leur caractère, dans l’impression ressentie. Ainsi retrouve-t-on, par exemple, dans le roman, cette « tristesse solennelle et majestueuse » que George Sans avait notée dans les bois de pins près de La Chaise-Dieu. L’âme des paysages impressionne tout autant George Sand que leur pittoresque et, pour éviter que les parties descriptives ne paraissent trop plaquées sur le récit, elle s’efforce de faire coïncider le caractère du paysage avec celui du personnage ou de la situation… »
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George Sand nous emmène en Auvergne entre le Puy-en-Velay et le mont-d'or
Pour nous raconter cette histoire d'amour entre Jean de la Roche et Love Butler qui aurait pu ne pas avoir lieu.
C'est frais, réaliste, botanique, géologique, intéressant par les moeurs du temps (les guides pour touristes et les chaises à porteurs). Et pose la question de savoir si une femme instruite peut être aimée par un homme assez égoïste et bien enfermé dans ses opinions machistes. Jean de la Roche devra faire ses preuves. C'est féministe en diable et cela fait tellement plaisir. le roman a été écrit en 1859, le combat continue en 2021.
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Je vous présente aujourd'hui un roman méconnu de George Sand, paru en 1860 et inspiré d'un voyage en Auvergne, qu'elle effectue en 1859.

L'HISTOIRE

Jean de la Roche revient dans sa région après des études à Paris. Jeune homme ardent, il a vécu à Paris une vie d'étudiant débauché, dont il se repend aujourd'hui. Sa mère, veuve et peu maternelle, lui confie la direction du domaine. Ils ont pour voisins une famille anglaise, les Butler. le père est un savant, sa femme est morte quelques années auparavant et sa fille, Love, se voue corps et âme au bien-être de son père, comme elle l'a promis à sa mère sur son lit de mort. le fils, Hope, plus jeune, surveille jalousement sa soeur et a pour ami le sombre Junius Black.

Jean dont l'éducation a été mal faite, se sent inférieur au milieu de cette famille de savants. Love est une jeune fille intelligente, qui met son savoir et ses connaissances au service de son père. Bien sûr Love et Jean vont tomber amoureux, mais cet amour contrarie fortement Hope, le rendant malade de jalousie et le mariage est alors annulé...

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« – Mon fils, me dit-elle avec un peu plus d’expansion que de coutume, vous vous ennuyez. L’homme ne peut pas vivre seul. Il faut absolument vous marier.
– Peut-être, lui répondis-je : mais d’abord il faudrait pouvoir aimer, et, dans le petit nombre de jeunes filles que nous connaissons et auxquelles je peux prétendre, il n’en est pas une qui seulement me plaise.
– Retournez à Paris ou allez à Riom, à Clermont, au Puy…
– Non de grâce, ne me demandez pas cela. Je me sens si peu aimable, que je craindrais d’aimer et de déplaire.
– Eh bien, voyagez, distrayez-vous, et redevenez aimable. N’êtes-vous pas le maître ? … Quelle femme rêvez-vous donc ? »
A ce sujet, elle aurait bien une petite idée à lui soumettre… A quelques kilomètres de La Roche, une famille anglaise, un veuf et ses deux enfants, s’est installée dans la grande demeure de Bellevue. L’homme est fortuné et d’un abord sympathique. Ses enfants sont un garçon d’une dizaine d’années se nommant Hope et une fille de seize ans du nom de Love. « Amour et Espérance, c’étaient les noms que sa fantaisie paternelle leur avait donnés. »
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" Le château de mes pères est planté haut dans la roche, puisque ses clochetons élancés en dépassent la crête. Un détail peindra tout à fait la situation. Ma mère étant d'une faible santé et n'ayant d'autre promenade qu'une petite plate-forme au pied du château, sur le bord de l'abîme, ou le sentier rapide qui descend en zig-zag aux rives du torrent, ou encore le chemin raboteux et cent fois exploré qui tourne à droite vers le coteau déprimé pour franchir le ruisseau et revenir, en face de nous, se perdre dans les bois, imagina de se créer un jardin au sommet de l'abîme où nous perchons. Comme celui de tous les contreforts basaltiques des environs, ce sommet est très uni. Il est couvert de bonnes terres végétales et de buissons épais où il était facile de percer des allées et de dessiner des parterres..."
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« J’avais vingt-sept ans, et je vivais avec cette blessure, qui saignait de temps en temps d’elle-même, et que de temps en temps aussi je rouvrais de mes propres mains, pour ne pas la laisser guérir. »
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Vidéo de George Sand
Des lettres inédites de la célèbre écrivaine, révélant des échanges inconnus avec de grandes personnalités du XIXe siècle. Un livre exceptionnel ! Lettres réunies et présentées par Thierry Bodin.
Ces 406 nouvelles lettres retrouvées couvrent presque toute la vie de George Sand, depuis ses quinze ans jusqu'à ses derniers jours. La plupart, du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent s'ajouter au corpus de sa volumineuse correspondance. D'autres, dont on ne connaissait que des extraits, sont ici publiées intégralement pour la première fois. Plus de 260 correspondants — dont une cinquantaine de nouveaux — sont représentés, des moins connus aux plus illustres, comme Barbey d'Aurevilly, Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la Taglioni, ainsi que les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes, hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes d'affaires... On retrouve dans ces pages toute l'humanité et l'insatiable curiosité de l'écrivain, que l'on suit jusqu'à ses toutes dernières lettres, en mai 1876, quelques jours avant sa mort. Les auteurs : George Sand (1804-1876) est une romancière, dramaturge et critique littéraire française. Auteure de plus de 70 romans, on lui doit également quelque 25 000 lettres échangées avec toutes les célébrités artistiques de son temps. Thierry Bodin est libraire-expert en lettres et manuscrits autographes. Ses travaux sont consacrés au romantisme français, en particulier Honoré de Balzac, Alfred de Vigny et George Sand.
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