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EAN : 9783849128838
164 pages
tredition (20/11/2012)
3.5/5   6 notes
Résumé :
Dans un palais vénitien, Aleo Bustamente tente de capter l'affection de Juliette. Il a sauvée cette jeune femme au moment où elle se trouvait dans une détresse totale, suite à l'abandon de son amant Leone Leoni. Aleo souhaite épouser Juliette mais elle s'y refuse obstinément. Dans l'espoir d'infléchir sa décision, il propose qu'elle lui raconte sa douloureuse histoire. Elle le fait avec joie. Elle se souvient de sa première rencontre avec Leone Leoni dans sa petite ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
En règle générale, les histoires d'amour m'ennuient terriblement ayant déjà suffisamment à faire et à penser avec les miennes et celles de mon entourage, mais il s'agit de Georges Sand et ayant récemment lu son autobiographie, j'ai souhaité en savoir un peu plus sur l'oeuvre de la mère Sand.
Et bien, je suis ravie. Je trouve que c'est une histoire très bien construite, non pas que je l'en croyais incapable, c'est une simple remarque et cela m'a plu. 

En fait deux récits sont imbriqués, le premier raconte l'histoire qui se déroule à Venise, de Bustamente, épris de Juliette, et qui la demande en mariage, demande que celle-ci décline au présent, trop oppressée qu'elle est encore par l'histoire qu'elle vient de vivre : sa passion malheureuse pour Leone Leoni qui l'a abandonnée. Dans l'espoir de la libérer, Bustamente propose alors à Juliette de mettre en mots son histoire et de la lui raconter pour s'en délier.

Et, deuxième histoire donc, Juliette raconte alors sa terrible passion pour Léoni, jusqu'au moment de sa vie avec Bustamente, la boucle est bouclée, et la première histoire peut se poursuivre. Mais si Juliette à l'issue de sa narration semble soulagée et même envisager un avenir serein avec son amoureux bienfaiteur, l'intrigue rebondit et Bustamente devient témoin, et même acteur, de la suite de l'histoire de Juliette.

Un détail m'a frappé dans ce roman c'est que les agissements crapuleux de Leoni ne sont jamais sanctionnés (à peine un petit séjour rapide en prison), comme si les tourments que nous voulons bien croire qu'il ait pu parfois endurer, et la supposée constance de son amour devaient l'absoudre de tous ses crimes. Curieux cette vision romantique tout de même.
Mais la personnalité de Juliette est tout à fait passionnante aussi. Toute l'expression de sa valeur semble converger vers la souffrance qu'elle endure, comme si, supporter tant de malheurs avec la plus grande humilité suffisait à en faire un être aimable et supérieur. Opinion d'ailleurs qu'elle ne manque pas d'avoir d'elle même si nous nous souvenons de ses divers accès de susceptibilité quant à sa position de fille entretenue et notamment au début dans ses entretiens avec Bustamente où l'on voit bien que derrière le masque de l'humilité et de la soumission se cache un bel orgueil.

Cette fiction nous dit l'auteure en préambule, lui a été suggérée par la lecture de Manon Lescaut de l'Abbé Prévost « Le dernier ouvrage que j'avais lu en quittant Paris était Manon Lescaut J'en avais causé, ou plutôt écouté causer, et je m'étais dit que faire de Manon Lescaut un homme, de Desgrieux une femme, serait une combinaison à tenter et qui offrirait des situations assez tragiques, le vice étant souvent fort près du crime pour l'homme, et l'enthousiasme voisin du désespoir pour la femme ». Je ne saurais en dire un mot de comparaison, ne l'ayant point lu.
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Quel horrible personnage que ce Leone Leoni! Voilà le genre de personnage que je n'aurai pas pleuré s'il avait pris un bon coup de poignard au détour d'une page...
Mais je commence cette critique du mauvais côté de la page: Leone Leoni est l'histoire de Juliette, que nous rencontrons en compagnie de son amant, qui la supplie de l'épouser. Telle une moderne Sherazade, elle choisit alors de lui raconter une histoire, celle de ses amours malheureuses avec Leone Leoni, et lui promet une réponse à la fin du conte.
Et quelles amours malheureuses en effet! Juliette a tout de la femme battue, même si elle ne le devient physiquement qu'à la fin du conte. Leone Leoni la manipule, la maltraite, vit à ses crochets de tout un tas de façon, et passe son temps à se faire passer pour la victime, le tout en causant même le malheur des proches de la jeune femme. Comme je vous dis, il y a des personnages qui mériteraient un bon coup de poignard et je regrette que Juliette n'ait pas eu plus de caractère...
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L'amour avec un A majuscule est le point central de cette courte nouvelle écrite par George Sand.

Il n'y a pas besoin d'images, de films, ni de vidéos pour imaginer, pour se représenter cet amour poussé à son paroxysme . tout se trouve dans le "poids" des mots, le style de George Sand. le lecteur visualise les scènes, comme si il les vivaient, dans laquelle interviennent les divers protagonistes. Ces derniers prennent vie au fil des pages afin de raconter, à leur manière leur histoire tout en donnant leur point de vue.

Cela faisait quelques années que je n'avais lu un ouvrage de George Sand. Je l'ai redécouverte au travers de cette nouvelle. Au fil des ans, j'avais complètement oublié comment elle pouvait donner vie à un petit détail et / ou un sentiment par une simple description ...Pareil dans sa manière d'appréhender les "petits" travers de la société du XIX siècle


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[Roman audio, lu par René Depasse ]
Roman ô combien intéressant, pas tellement pour lui-même car je ne suis pas grand amateur d'histoires d'amour, mais pour l'étude de caractères et d'époque qu'il représente.

En effet, tout au long de l'histoire, j'étais abasourdie des sentiments, pensées, valeurs et priorités du personnage principal féminin. Ce genre de personnage est totalement inconcevable aujourd'hui, à un point tel qu'on peut se demander si les femmes ont tant changé ou si c'est le regard sur elles qui a changé. Tout au long du livre, on dirait que l'auteur parle d'un petit enfant faible, irresponsable, crédule à l'extrême, incapable du moindre empire sur lui-même...
On jurerait un livre écrit par un auteur masculin avec une idée bien condescendante sur les femmes mais non : l'auteur est une femme elle-même et je suis donc bien intriguée de comprendre ce qui rendait les femmes aussi juvéniles (dans le mauvais sens du terme) à l'époque.

Bref, passionnant. Et si l'ensemble du texte est assez prévisible, je dois dire que le dernier chapitre m'a quand même surprise et fait sourire.
La lecture par René Depasse est de bonne qualité et lorsqu'on s'habitue à son accent extraordinaire, on profite vraiment de son intonation originale et de sa bonne lecture.
Lien : http://www.litteratureaudio...
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Une drôle d'histoire d'amour où s'applique cet anecdote: Vaut mieux se donner à un diable qu'on connait plutôt qu'à un ange qu'on ne connait pas. C'est avec délectation que j'ai côtoyé ce livre de Georges Sand
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Un jour, pour se soustraire aux vifs reproches que je lui adressais , il essaya de réhabiliter la passion du jeu.
— Le jeu , me dit-il avec cette éloquence spécieuse qui n'avait que trop d'empire sur moi , c'est une passion bien autrement énergique que l'amour. Plus féconde en drames terribles, elle est plus enivrante, plus héroïque dans les actes qui concourent à son but. Il faut le dire, hélas ! si ce but est vil en apparence , l'ardeur est puissante , l'audace est sublime , les sacrifices sont aveugles et sans bornes. Jamais, il faut que tu le saches, Juliette, jamais les femmes n'en inspirent de pareils. L'or est une puissance supérieure à la leur. En force , en courage, en dévouement, en persévérance, au prix du joueur, l'amant n'est qu'un faible enfant dont les efforts sont dignes de pitié. Combien peu d'hommes avez-vous vus sacrifier à leur maîtresse ce bien inestimable, cette nécessité sans prix , cette condition d'existence sans laquelle on pense qu'il n'y a pas d'existence supportable , l'honneur ! Je n'en connais guère dont le dévouement aille plus loin que le sacrifice de la vie. Tous les jours le joueur immole son honneur et supporte la vie.
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Toutes les villes de l’Europe le connaissent pour un roué charmant. Quelques personnes seulement en Italie savent qu’il est capable de toutes les scélératesses pour satisfaire ses fantaisies innombrables. Aujourd’hui vous le verrez se modeler sur le type de Lovelace, demain sur celui du pastor Fido. Comme il est un peu poète, il est capable de recevoir toutes les impressions, de comprendre et de singer toutes les vertus, d’étudier et de jouer tous les rôles. Il croit sentir tout ce qu’il imite, et quelquefois il s’identifie tellement avec le personnage qu’il a choisi, qu’il en ressent les passions et en saisit la grandeur. Mais, comme le fond de son âme est vil et corrompu, comme il n’y a en lui qu’affectation et caprice, le vice se réveille tout à coup dans son sang, l’ennui de son hypocrisie le jette dans des habitudes entièrement contraires à celles qui semblaient lui être naturelles. Ceux qui ne l’ont vu que sous une de ses faces mensongères s’étonnent et le croient devenu fou ; ceux qui savent que son caractère est de n’en avoir aucun de vrai sourient et attendent paisiblement...
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Lorsque nous marchons méthodiquement, en fumant nos cigares, pendant des heures entières, sur le même carré de mosaïque, sans nous en écarter d’une ligne, c’est alors que s’opère le plus facilement chez nous ce qu’on pourrait appeler la digestion de l’esprit ; les grandes résolutions se forment en de semblables moments, et les passions soulevées s’apaisent pour enfanter des actions énergiques.
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Le jeu a cela d’horrible qu’il ne vous donne pas de ces leçons sur lesquelles il n’y a point à revenir. Il est toujours là qui vous appelle ! Cet or, qui ne s’épuise jamais, est toujours devant vos yeux. Il vous suit, il vous invite, il vous dit : « Espère ! » et parfois il tient ses promesses, il vous rend l’audace, il rétablit votre crédit, il semble retarder encore le déshonneur ; mais le déshonneur est consommé du jour où l’honneur est volontairement mis en risque…
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Leoni savait tout ce qu'il fallait éviter et tout ce qu'il fallait observer pour maintenir la paix de l'âme et le bien-être du corps. Il me le dictait avec sa tendresse adorable; et, soumise à lui comme l'esclave à son maître, je ne contrariais jamais un seul de ses désirs. Ainsi il disait que l'échange des pensées de deux êtres qui s'aiment est la plus douce des choses, mais qu'elle peut devenir la pire de toutes si on en abuse. Il avait donc réglé les heures et les lieux de nos entretiens.
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Videos de George Sand (56) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de George Sand
Des lettres inédites de la célèbre écrivaine, révélant des échanges inconnus avec de grandes personnalités du XIXe siècle. Un livre exceptionnel ! Lettres réunies et présentées par Thierry Bodin.
Ces 406 nouvelles lettres retrouvées couvrent presque toute la vie de George Sand, depuis ses quinze ans jusqu'à ses derniers jours. La plupart, du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent s'ajouter au corpus de sa volumineuse correspondance. D'autres, dont on ne connaissait que des extraits, sont ici publiées intégralement pour la première fois. Plus de 260 correspondants — dont une cinquantaine de nouveaux — sont représentés, des moins connus aux plus illustres, comme Barbey d'Aurevilly, Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la Taglioni, ainsi que les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes, hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes d'affaires... On retrouve dans ces pages toute l'humanité et l'insatiable curiosité de l'écrivain, que l'on suit jusqu'à ses toutes dernières lettres, en mai 1876, quelques jours avant sa mort. Les auteurs : George Sand (1804-1876) est une romancière, dramaturge et critique littéraire française. Auteure de plus de 70 romans, on lui doit également quelque 25 000 lettres échangées avec toutes les célébrités artistiques de son temps. Thierry Bodin est libraire-expert en lettres et manuscrits autographes. Ses travaux sont consacrés au romantisme français, en particulier Honoré de Balzac, Alfred de Vigny et George Sand.
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