L'homme de la grue parle d'un père, complètement anéanti, privé de sa fille, depuis son divorce, et cela fait un an qu'il n'a plus de nouvelles d'elle, depuis que son ex-femme a décidé de déménager. Bien sûr, il a essayé de la raisonner, de ne pas l'éloigner de lui. Bien avant cela, il avait déjà, pour l'état et pour la mère, kidnappé Camille, sa fille. Oui, c 'était une chose stupide car, maintenant, la maman ne veut plus qu'il s'approche d'elle à moins qu'il soit sur surveillance pendant une heure lors de son tête à tête. Hors de question ! C'est un moment d'intimité qui ne concerne personne d'autre que lui et sa princesse. Et pis un jour, il décide d'agir, de prendre le taureau par les cornes. Besoin que le monde sache qu'il souffre. Oui, il souffre parce qu'il ne peut pas la voir . Alors, il monte dans cette grue, en plein chantier, pour ne plus en bouger. Ce père sait que la police viendra le raisonner, pour le faire descendre, et qu'il ira sûrement en prison, mais, il sait aussi qu'il ne partira pas de là, tant qu'il n'aura pas une réponse favorable. Son sac de couchage est là, ses provisions aussi et même son téléphone.
En parallèle, nous suivons Camille par le biais de son journal. Elle souffre aussi de son côté et ne comprend pas trop pourquoi sa mère est aussi acharnée envers son père. Parfois, elle lui pose des questions mais les réponses tardent à venir.
En suivant le père et Camille, l'auteur appui sur le coté psychologique des personnages. C'est intéressant dans le sens où l'on peut facilement se mettre à la place des protagonistes. Au fil de l'histoire, on sait que ce père, a fait quelque chose de grave ou en tout cas, a mis la mère en rogne et c'est vraiment vers la fin que l'on comprend le pourquoi du comment. Et d'ailleurs, quand j'ai enfin ma réponse, ben, je reste un peu sans voix. Et effectivement, une femme blessée, trahie, peut aller très loin dans la vengeance et, parfois, le seul moyen de blesser l'autre, à son tour, c'est de mettre tout en oeuvre pour l'empêcher de voir ses enfants. C'est triste d'en arriver là !
Finalement, j'ai beaucoup aimé l'histoire. J'ai trouvé cela très émouvant, très bien amené. Et au fond de moi, je voulais que tout ce truc enclenché puisse aboutir à du positif. On peut dire que oui !
Je recommande !
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Récit qui alterne deux points de vue : un père, monté sur une grue pour réclamer le droit de garde de sa fille, et cette dernière, Camille, prise entre son père et sa mère, et voulant mener une vie "normale" dans son collège alors que tous ont les yeux braqués sur son père...
Le fait divers est finalement ici un simple point de départ pour dépeindre très finement la psychologie des personnages. Aucun n'est finalement manichéen : le père, présenté comme victime, s'avère au final bien plus ambigu sur sa démarche (le fait-il vraiment pour sa fille ou bien par vengeance et par égoïsme?). La mère, vue au début comme une femme injuste, est en réalité une femme blessée et une mère inquiète. Et au milieu de ce drame familial, leur fille, écartelée par son attachement à ses deux parents.
Au final, le livre se lit d'une traite, avec émotion. Il est court et pourtant brosse un portrait très juste et tout en nuance de la séparation. Une belle réussite !
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Bon, j'arrête là. Raconter les cours, c'est pas top. Les vivre est déjà bien assez pénible. Ah, une dernière chose : je déteste le collège.
Je me souviens d'un temps où mes parents étaient heureux ensemble. J'étais encore à la maternelle et le ciel était bleu à la maison. A mon entrée au CP, les premiers nuages ont commencé à s'amonceler au-dessus de mes parents. J'ai eu l'intuition qu'un événement avait brutalement taillé en pièces l'amour qu'ils se portaient. Quoi ? Je ne l'ai jamais su. Mais, à partir de cette période, des orages ont éclaté dans leur chambre, puis dans la cuisine, avant de gagner toutes les autres pièces. Seule ma chambre a été épargnée. Peine perdue. Mes parents ont fini par se séparer de la pire des manières : dans la haine. Pour la petite fille que j'étais, c'était la fin du monde.
L'homme n'a même pas conscience qu'il jure tout haut, tout seul. S'il avait son ex-femme en face de lui, il ne sait pas ce qu'il ferait. Il ne l'a jamais touchée. Ce qu'il veut dire par là, c'est qu'il ne l'a jamais frappée. Mais maintenant, il en serait peut-être capable. Et hop, le poing qui part... La garce !
- Tu ne vois plus ton père ?
- Non, il est violent. Il frappait ma mère. Il me frappait aussi. Alors, il n'a pas le droit de nous approcher.
- Le mien, il ne frappait personne. Mais une fois, il m'a enlevée. On a disparu pendant six semaines. Et du coup, il a des ennuis.
Violetta cracha par terre de dégoût.
La télé continue à débiter ses horreurs. Sur l'écran se succèdent des scènes de guerre. Il y a pire ailleurs. Bien pire.
Un roman jeunesse de Eric Sanvoisin, illustré par Gilles Francescano chez Balivernes éditions
Un conte moderne qui revisite les classiques, oui mais pas que... La mort d'un prince, condamne-t-elle la princesse à vivre éternellement chez son meurtrier, ce magicien très étrange ? Non bien sûr mais tout n'est pas si simple...
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