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Critique de Sachenka


J'adore le genre Heroic Fantasy mais je lis peu de romans qui y appartiennent car j'ai l'impression de toujours tomber sur la même histoire : quête menée par des individus de races différentes, lutte entre le Bien et le Mal ou bien contre un être maléfique qui veut étendre sa domination sur le monde connu. Et souvent, ces histoires peu originales sont racontées par des auteurs à l'écriture très ordinaire. Eh bien, avec le sorceleur, me voici comblé. Un grand merci à Andrzej Sapkowski. Exit le naïf héros annoncé par une prophécie, pareillement pour sa longue mission ardue. Geralt de Riv appartient à la race des sorceleurs, ces êtres au physique étrange (cheveux blancs, yeux félins, etc.) qui le distingue des autres hommes, qui provoque le rejet, occupe la « profession » de tueur de monstres, de la succubes au plus terrifiant des ogres. Toute une spécialité ! Mais il a son code d'honneur qui lui est propre, ne pensez pas à lui demander de neutraliser un humain, non ! C'est aussi un individu solitaire mais il est capable de tisser des liens et il a son histoire, qu'on apprend petit à petit, au fil des rencontres. Par exemple, son amourette avec la magicienne Yennefer, son amitié avec le barde Jaskier, etc.

Un héros troublé, vous me direz, ça s'est déjà vu, et vous avez raison. L'autre façon dont cet ouvrage se distingue, c'est qu'il s'agit en fait d'un recueil de nouvelles. Geralt de Riv ne passe pas 400 pages à essayer de remplir une seule mission, le bouquin est constitué d'une dizaine de petites histoires, autant de « commandes », de monstres à éliminer. Et elles ne sont pas liées les unes aux autres. C'est donc rapide à lire, on ne perd jamais le fil.

Aussi, j'ai adoré les clins d'oeil aux contes merveilleux dans plusieurs de ces histoires. La première nouvelle faisait plusieurs références à la Belle et la Bête. J'ai retrouvé un peu plus loin les Sept Nains et ainsi de suite. Il ne s'agit pas de pastiche ni de parodie, ces éléments sont intelligemment insérés à la trame que l'auteur raconte. C'était drôle et rafraichissant. Et le style de Sapkowski est supérieur à beaucoup de romans de Heroic Fantasy. Un vocabulaire recherché, des dialogues intelligents, un bon sens du suspense, des descriptions suffisantes qui ne freinent pas l'histoire. Sur ce point, j'aurais aimé en voir un peu plus pour aider à créer une ambiance, à visualiser son univers, mais je suppose qu'il ne faut pas trop en demander…

Toutefois, là où les autres auteurs que je pourfendais un peu plus haut gagnaient des points, c'était dans la création d'un monde complexe. J'ai un peu l'impression que Sapkowski ne sait pas plus que ses lecteurs où son imagination l'entraine. Je ne sens pas une vision globale. D'ailleurs, il n'y a pas de cartes géographiques ni d'annexes ni quoi ce que soit pour nous aider à nous y retrouver. Quoique, ce n'était pas le but et rien ne l'y oblige, s'il peut délaisser certaines conventions, pourquoi pas celle-là aussi ?
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