AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Plumefil


Deuxième livre de Sarah McCoy à mon actif. Celui-ci entérine ce que j'avais déjà pressenti lors de la lecture de "Un goût de cannelle et d'espoir", l'autrice écrit des histoires de femmes au caractère fort, malmenées par les événements de la vie.

Ce roman se scinde en trois parties. Tout d'abord, l'enfance de Marilla au sein d'une famille aimante et travailleuse, ouverte sur les autres, jusqu'à son adolescence. Puis, du haut de ses 13 ans, elle respecte la promesse faite à sa mère et grandit en veillant sur son frère et son père, se détournant de son amour naissant pour John et, ainsi, de la possibilité de créer sa propre famille. Enfin, devenue femme, elle lutte en faveur de la liberté des esclaves en incarnant l'indépendance de la gent féminine.

J'ai passé un agréable moment de lecture entourée de personnages attachants. Marilla, évidemment, femme libre, affirmée et engagée dans des causes pas faciles à défendre au début du 19e siècle. Sa tante Izzie, élégante et aimante qui est, pour elle, une référence et un pilier solide en toutes circonstances. Et enfin Rachel, son amie d'enfance, qui malgré son rang social plus élevé reste proche d'elle. Peu importe si leurs styles de vie divergent, l'amitié est la plus forte.

Je regrette toutefois que le sujet de l'esclavage au Canada, l'affrontement des Tories et des Réformistes, ne soient qu'une toile de fond sans être plus exploité dans ce roman qui aurait pu revêtir les apparats d'une fresque flamboyante d'un roman historique et instructif.

J'ai appris, en lisant la note de l'autrice en fin d'ouvrage, qu'elle s'était largement inspirée de l'oeuvre de Lucy Maud Montgomery (1874-1942), particulièrement du premier volume de la saga Anne, "Anne... La maison aux pignons verts", à laquelle elle avait apporté sa perspective de fiction après avoir voyagé sur les terres de l'écrivaine, l'île du Prince-Edouard, et rencontré sa famille vivant toujours sur ces terres. Ne pas avoir lu cette saga ne gêne en rien la rencontre avec Marilla et ses proches. Cette information donne seulement envie d'aller plus loin dans la découverte de la littérature classique avec Anne Shirley au coeur d'Avonlea si, comme moi, on est passé à côté.

Je quitte, un peu à regret, mais avec un sentiment d'incomplétude, une femme à l'esprit ouvert, loyale et droite, à l'écoute de son coeur, celui-ci orienté vers les autres avant elle-même et surtout d'une fidélité indestructible. Un moment de détente accompagnée par une écriture fluide et sensible dont, malheureusement, je ne vais garder que peu d'empreintes. Il m'est d'ailleurs assez désagréable de voir que certaines belles plumes, appréciées pendant la lecture, ne me laissent pas beaucoup de traces alors que d'autres, qui m'exaspèrent, me suivent bien plus longtemps ! Quelle bizarrerie que la mémoire...

Suite à des échanges de livres, ma PAL abrite un autre roman de cette autrice, "Un parfum d'encre et de Liberté". Pour l'heure, je vais plonger dans l'encrier d'autres auteurs avant de le découvrir. Peut-être rejoindra-t-il l'ensemble des ouvrages pour lesquels je garde une certaine tendresse... ou pas.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}